L'ABBESSE DE CASTRO avec des illustrations d'Eugène Courboin.
Paris, Publié pour les Sociétaires de l'Académie des Beaux Livres (Bibliophiles contemporains), 1890 (achevé d'imprimer le 20 décembre 1890).
1 volume grand in-8 (26 x 18 cm), 170-(2) pages. Toutes les pages sont décorées d'encadrements en camaïeu par Eugène Courboin, eaux-fortes dans le texte gravées par Manesse d'après les dessins d'Eugène Courboin.
Reliure de l'époque plein maroquin violine, dos à deux nerfs, plats décorés d'une guirlande de fleurs oranges et feuillage de houx, décor mosaïqué au centre du premier plat avec rehauts de motifs au fer à dorer avec la devise dorée AMOR A -MORT (avec serpents argentés, anges souffleurs de trompettes, le tout surmonté par une tête de mort en majesté cernée de rayons d'or), avec feuillages. Dos mosaïqué de fleurs de lis avec titre doré au centre. Encadrement intérieur mosaïqué de fleurettes rouges et feuillage doré, doublures et gardes de tabis gris, filet doré sur les coupes, tranches dorées. Etui bordé. Reliure signée CH. MEUNIER 97 (Charles Meunier, 1897). Exemplaire parfaitement conservé. Quelques décharges en regard des gravures.
Tirage à 160 exemplaires pour les membres de la Société des Bibliophiles Contemporains.
Celui-ci imprimé pour Monsieur Angelo Mariani.
Les encadrements par Eugène Courboin sont d'une inventivité et d'une imagination qui annoncent le Symbolisme et l'Art nouveau. Les eaux-fortes insérées dans les pages (différentes tailles) apportent un aspect esthétique supplémentaire à l'ensemble.
Ce livre peu connu des bibliophiles, d'un tirage rare, mérite cependant toute leur considération.
L’Abbesse de Castro est la plus connue des Chroniques italiennes de Stendhal et constitue un condensé particulièrement riche de l’écriture stendhalienne.
L’écriture de cette chronique est contemporaine de celle de La Chartreuse de Parme : la découverte en 1833 de manuscrits italiens dans les bibliothèques ou chez de riches particuliers fournit la première impulsion à l’imagination de l’auteur, qui ne se démentira jamais jusqu’à sa mort prématurée. Stendhal s’empare de ce matériau et se l’approprie, tant et si bien que la majeure partie de L’Abbesse de Castro n’est en rien une traduction, mais bien une invention.
Cette chronique se présente comme une histoire d’amour impossible entre Hélène, élevée au couvent de Castro, riche héritière d’une puissante famille des environs de Rome, et Jules, fils de brigand, et pauvre parmi les pauvres. Leur différence sociale, la religion, une sourde fatalité : tout s’oppose à leur union et concourt à leur perte. Histoire effrénée d’amour, de violence et de mort dans l’Italie du XVIe siècle, L’Abbesse de Castro revisite les grands mythes amoureux de la littérature.
Il s'agit du deuxième ouvrage publié par les soins d'Octave Uzanne pour les membres de la jeune société des Bibliophiles contemporains, née à peine un an auparavant (novembre 1889). Octave Uzanne en est le maître d'œuvre. Il emploie ici le talent d'Eugène Courboin qui participera à d'autres publications bibliophiliques pour le Prince des Bibliophiles.
Provenance : de la bibliothèque Angelo Mariani relié pour lui et imprimé à son nom. Angelo Mariani (1838-1914) fut l'inventeur et le propagateur du vin tonique à la coca, dit vin Mariani. Il fut l'ami intime d'Octave Uzanne et de son frère Joseph qui fut son secrétaire et le directeur des Figures Mariani (biographies de personnolités) recueillies entre 1894 et 1914 (puis avec le fils de Mariani de 1914 à 1925). Mariani fut également mécène et bibliophile.
Splendide exemplaire relié en maroquin mosaïqué richement décoré pour Monsieur Angelo Mariani, ami de l'auteur et célèbre inventeur et propagateur du vin à la coca dit Vin Mariani.
Un des plus beaux exemplaires qu'on puisse imaginer pour cet ouvrage.
Prix : 9.000 euros