lundi 19 juillet 2021

Gatien de Courtilz de Sandras. Histoire des promesses illusoires depuis la paix des Pyrénées. 1684. Pamphlet politique dénonçant la politique extérieure de Louis XIV. Guerre de Hollande. Siège de Vienne par les Turcs. Bel exemplaire conservé dans son parchemin hollandais de l'époque.

[COURTILZ DE SANDRAS] (Gatien de).

Histoire des promesses illusoires depuis la paix des Pyrénées.

A Cologne [La Haye], chez Louis Clou-Neuf, 1684

1 volume in-12 (12,5 x 7,8 cm) de 211 pages.

Reliure strictement de l'époque plein parchemin à coutures apparentes (reliure hollandaise), titre calligraphié à l'encre en long au dos (époque). Exemplaire court en marge de tête (atteinte au titre courant sur un feuillet - voir photo ci-dessous). Feuillets parfois légèrement roussis mais très frais dans l'ensemble. La reliure est parfaitement conservée.

Edition originale et unique édition.

Le traité des Pyrénées formalise une paix conclue entre la couronne d'Espagne et la France à l'issue de la guerre franco-espagnole, commencée en 1635 dans le cadre de la guerre de Trente Ans (1618 – 1648), et ayant continué durant la Fronde. La paix des Pyrénées est signée le 7 novembre 1659 sur l'île des Faisans, au milieu du fleuve côtier Bidassoa qui marque la frontière entre les deux royaumes dans les Pyrénées-Atlantiques. Les rois Louis XIV de France et Philippe IV d'Espagne y sont représentés par leurs Premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et don Luis de Haro. Ce traité donne à Louis XIV une stabilité ainsi qu'un avantage diplomatique considérable et la cour d'Espagne est affaiblie. La France est désormais la grande puissance de l'Europe, et les Bourbons prennent définitivement le dessus sur les Habsbourg. En 1660, avec la fin de la Première guerre du Nord, l'Europe est entièrement en état de paix.









Ce pamphlet est livré au public au cours de l'année 1684 si l'on s'en tient à la page de titre. Publié clandestinement probablement en Hollande, par un français, comme l'indique l'avis au lecteur, et non par un étranger mal intentionné. Courtilz de Sandras aurait acquis le manuscrit pour quelques livres. Au commencement du volume l'auteur dresse un état des puissances de l'Europe avant la paix des Pyrénées. Avec la paix des Pyrénées l'équilibre des puissances se rompt et la France est toute puissante. La France s'engage alors dans de nouveaux conflits armés contre les Provinces unies (Pays-Bas). La guerre de Hollande s'étend de 1672 à 1678. Elle oppose la France et ses alliés (Angleterre, Münster, Liège, Bavière, Suède) à la Quadruple-Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, le Brandebourg et la Monarchie espagnole. Triomphant de ses adversaires, la France, par le traité de Nimègue qui met fin à la guerre, confirme son rang de première puissance européenne en acquérant la Franche-Comté et de nombreuses places-fortes flamandes. Le volume s'achève au moment du siège de Vienne (14 juillet au 12 septembre 1683) par l'empire Ottoman (Turcs). Le volume s'achève sur ces événements, les turcs ayant été repoussés mais la guerre étant loin d'être terminée. L'auteur écrit ces mots pour finir le volume : "Au reste il s'agit d'examiner icy qui sembloit avoir raison des uns ou des autres, mais il me semble qu'il n'est pas bien difficile de conclure, que c'estoit ceux cy car quoy qu'il n'y ait rien a adjoûter à leurs raison, je diray cependant, que les Espagnols, qui eussent esté faciles sur les côditios de la paix, en cas que Vienne eut efté pris, fe roidiront maintenant qu'ils esperent pouvoir estre soutenus de l'Allemagne, laquelle de fon cofté fera bien aise aprés avoir fait la paix avec le Turc, de s'affranchir de la domination Françoise, quoy qu'il en soit, la victoire que vienent de remporter les Chrestiens, ne fauroit produire que de bons effets ; car que nous ayons la paix ou la guerre, nous devons esperer que nous en fortirons heureusement, & que d'un costé ou d'autre en trouvera lieu de mortifier une Couronne, qui commence un peu trop à se méconnoistre."

Loin des péripéties de soldats ou des intrigues de cour habituellement racontées (rapportées) le plus souvent par Courtilz de Sandras, cet ouvrage se présente comme une chronologie des événements politiques et militaires. Cette chronologie semble juste et dépourvue des fantaisies habituelles de l'auteur. On doit au même auteur quantité de livres dont les Mémoires de M. d'Artagnan (1700) devenus célèbres dans la littérature depuis qu’Alexandre Dumas en a fait un chef d’œuvre au XIXe siècle. On lui doit aussi plusieurs ouvrages satiriques sur la cour et les amours de Louis XIV (dont plusieurs ont été faussement attribués à Bussy-Rabutin).

Références : Anne Sauvy, Livres interdits et saisis à Paris entre 1678 et 1701, n°352. Bourgeois et André, in Les sources de l'histoire de France, n°3025, indiquent que le volume sort des presses de La Haye. "Contre la politique extérieure de la France, que l'auteur accuse de mauvaise foi et de prétention à la domination de l'Europe. L'ouvrage contient quelques tableaux de la guerre de Hollande à laquelle l'auteur dit avoir assisté." (Woodbridge, p. 23).

Charmant petit volume très bien conservé dans son parchemin hollandais de l'époque.

Prix : 550 euros

samedi 17 juillet 2021

Platon. Le banquet. Splendide édition illustrée par Sébastien Laurent (1928). Très rare tirage à 50 exemplaires sur Japon avec suites. Superbe ouvrage.


PLATON [(en grec ancien Πλάτων / Plátôn /plá.tɔːn/)] Sébastien LAURENT (illustrateur).

Le banquet.

Javal et Bourdeaux, Paris [1928] [A. Jourde imprimeur pour la typographie et les ornements - Ateliers Jacomet pour les reproductions en fac-similé des illustrations de Sébastien Laurent].

1 volume grand in-4 (30 x 24 cm), en feuilles, sous couverture imprimée rempliée, de CXXV-(2) pages. L'illustration comprend 1 frontispice (qui manque à notre exemplaire), 7 hors-texte, 8 bandeaux et 3 culs-de-lampe et 6 médaillons (le tout imprimé en couleurs par les ateliers Jacomet). Le volume est encore protégé par son papier cristal. Les suites sont à part également sous papier cristal.

Tirage unique à 50 exemplaires seulement.

Celui-ci porte le numéro IX (imprimé) et est signé à la main par l'artiste Sébastien Laurent.

En plus des illustrations décrites ci-dessus notre exemplaire comprend :

- une suite complète des 7 hors-texte tirés en bleu (7 planches)
- une suite des bandeaux, culs-de-lampe et médaillons tirés en bleu (15 planches)
- une suite de 6 planches montrant le décomposition d'une des planches hors-texte (6 planches)

Comme indiqué ci-dessus le frontispice manque notre exemplaire (il est annoncé en 3 états). Le frontispice est indiqué comme gravé sur bois par Camille Beltrand

A noter que les planches hors-texte ne sont pas tirées sur papier du Japon mais sur vélin de type Arches.







La justification du tirage telle qu'elle est présentée prête largement à confusion, laissant supposer qu'il existe un autre tirage que celui à 50 exemplaires sur Japon, or il n'en n'est rien. Toutes les recherches que nous avons pu mener au sein des différents catalogues de ventes passées ainsi que les exemplaires proposés à la vente à prix fixe par les libraires montrent systématiquement la même chose : il n'existe pour cet ouvrage que ce tirage à 50 exemplaires sur Japon. Par contre il semble avoir été fait des tirages des illustrations sur différents papiers dont le papier de Chine. Par ailleurs, autre élément troublant pour cette édition, le frontispice annoncé manque presque systématiquement aux exemplaires restés en feuilles. Nous avons trouvé un exemplaire superbement relié en maroquin pour le Bibliophile Louis Barthou, ainsi qu'un autre exemplaire richement relié, tous deux possédaient le frontispice. Nous pourrions émettre l'hypothèse que le frontispice n'a pas été livré de suite aux acquéreurs des exemplaires en feuilles mais qu'il a été livré ensuite avec un décalage dans le temps qui n'a pas permis de l'ajouter à tous les exemplaires. Ce tirage très restreint et unique à 50 exemplaire sur Japon n'est pas dans les habitudes de la maison Javal et bourdeaux qui donnait le plus souvent des tirages de luxe mais associé à un tirage plus conséquent sur différents papiers. Nous ne savons pas pourquoi cette édition n'a été tirée qu'à ce très petit nombre d'exemplaires.







Le Banquet (en grec ancien Συμπόσιον, Sumpósion) est un texte de Platon écrit aux environs de 380 av. J.-C. Il est constitué principalement d’une longue série de discours portant sur la nature et les qualités de l’amour. Tò sumpósion en grec est traduit traditionnellement par Le Banquet, terme désignant une réception, une fête mondaine. Le Banquet est avec le Phèdre l'un des deux dialogues de Platon dont le thème majeur est l’amour. Cette œuvre tient un rôle de tout premier plan dans l'histoire de l'étude philosophique des amours entre personnes de même sexe6. C'est un texte encore souvent utilisé en philosophie pour venir parler de l'amour. 







"C’est un grand dieu que l’Amour, bien digne d’être honoré parmi les dieux et parmi les hommes pour mille raisons ; mais surtout pour son ancienneté ; car il n’y a point de dieu plus ancien que lui. Et la preuve, c’est qu’il n’a ni père ni mère. Aucun poète, aucun prosateur ne lui en attribue. Selon Hésiode, le Chaos exista d’abord ; ensuite la Terre au large sein, base éternelle et inébranlable de toutes choses, et l’Amour. Hésiode, par conséquent, fait succéder au Chaos la Terre et l’Amour. Parménide parle ainsi de son origine : L’Amour est le premier dieu qu’ il conçut." (extrait).

L'illustration de Sébastien Laurent (1887-1973) (école des beaux-arts de Nancy) est splendide en tous points. Son rendu imprimé par les soins des ateliers Jacomet, réputés pour l'excellence de leurs fac-similés d'œuvres d'artistes, est digne des plus beaux livres de bibliophilie de la période Art Déco. Sébastien Laurent reprend les personnages éphèbes et juvéniles inspirés de l'Eros grec et de la mythologie antique. Sébastien Laurent n'a produit que peu d'illustrations pour le livre. Celui-ci est son livre emblématique. Il a également touché à la sculpture et à la céramique décorée (période Art Déco).


















Référence : Carteret IV, p. 318 (étant donné la brièveté de sa notice, c'est à se demander s'il a eu un exemplaire de ce livre en mains pour le décrire (aussi mal et de manière erronée) ...

Un des plus beaux livres de la période Art Déco qui mérite une reconnaissance parmi les meilleures productions bibliophiles des années 1925-1930.

Ouvrage rare de par son tirage très limité à 50 exemplaires seulement.

Prix : 2.000 euros

vendredi 9 juillet 2021

Terence (Publius Terentius Afer). Les comédies de Térence traduites en français par Madame Dacier (1747). Superbe exemplaire en maroquin d'époque parfaitement conservé. Très rare dans cette condition des plus désirables.

TERENCE [Publius Terentius Afer]. [Madame DACIER, traductrice]. Bernard PICARD (illustrateur).

Les comédies de Térence ; avec la traduction et les remarques de Madame Dacier. Nouvelle édition, corrigée d'un nombre considérable de fautes et enrichie de différentes leçons de Mr. Bentlei, de Donat, de Faern, et d'autres.

A Amsterdam et à Leipzig, chez Arkstée et Merkus, 1747

3 volumes in-12 (17 x 10,5 cm) de LX-495, (4)-459-(1) et (4)-403-(1) pages. Frontispice au tome I dessiné et gravé par Bernard Picard. Vignettes à l'eau-forte (différentes) sur les pages de titre imprimées en rouge et noir. 48 figures hors-texte (dont 2 dépliantes) dont un portrait de l'auteur, des scènes des pièces de théâtre ainsi que des séries de masques de théâtre à l'antique, gravées au trait par Bernard Picard. Nombreux culs-de-lampe et bandeaux gravés sur bois ou à l'eau-forte. Edition bilingue latin-français (la page en latin est à gauche), les remarques très nombreuses sont sur chaque page.

Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge vermillon, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, tranches dorées, triple-filet doré en encadrement des plats avec fleuron dans les angles, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats. Exemplaire proche du neuf tel que sorti de l'atelier du relieur au milieu du XVIIIe siècle. Une très petite tache sombre au dos du premier volume et une coupure du cuir au second plat du deuxième volume sont à signaler (très peu visible). Intérieur très frais. Comme toujours pour cette édition certains feuillets sont plus jaunis ou légèrement roussis, sans jamais que cela ne soit important. Toutes les gravures sont d'un superbe tirage et sur beau papier resté bien blanc.

Nouvelle édition et édition définitive donnée par Madame Dacier, qui fait suite aux éditions de 1717 (première édition de cette traduction, 1724, 1747, etc. Madame Dacier fit paraître une première édition des Comédies de Térence en 1688.

Cette traduction de Madame Dacier eut un très grand succès dans toute la première moitié du XVIIIe siècle. L'illustration due au talent de Bernard Picard est parfaitement dans le ton du théâtre antique de Terence. Le jeu des acteurs ainsi que les séries de masques illustrent avec brio les différentes pièces.








"Avant que de finir cette Préface, je rendrai compte ici d’une chose qui me paraît ne devoir pas être oubliée. Pendant que je travaillais à cet Ouvrage, M. THEVENOT, dont le mérite est si connu de tout le monde, & qui a su joindre toutes les qualités de l’honnête homme [xxxviii] à celles de l’homme d’esprit, m’exhortait à voir les Manuscrits de la Bibliothèque du Roi, où il me disait que je pourrais trouver des choses que je ne serais pas fâchée de voir. J’avois beaucoup de répugnance à en venir là ; il me semblait que les Manuscrits étaient si fort au dessus d’une personne de mon sexe, que c’était usurper les droits des Savants que d’avoir seulement la pensée de les consulter. Mais ma Traduction étant achevée d’imprimer, et M. THEVENOT m’ayant dit que les Manuscrits dont il m’avait parlé méritaient d’être vus, à cause des figures qui y sont, la curiosité m’a portée enfin à les voir avant que de donner ma Préface. Ils m’ont été communiquez depuis quelques jours, et j’y ai trouvé des choses dont je suis charmée, et qui prouvent admirablement les changements les plus considérables que j’ai fait au texte pour la division des Actes, qui est ce qu’il y a de plus important. Pour le plaisir du Lecteur de mettre par [xxxix] ordre ce que j’y ai trouvé de plus remarquable. Entre ces Manuscrits il y en a deux qui bien que fort anciens (car le plus moderne paraît avoir plus de huit ou neuf cent ans) ne sont pas si précieux par leur antiquité que par les parques qu’ils portent, qui font connaître qu’ils ont été faits sur des Manuscrits fort anciens, et d’une très-bonne main. Les figures qui sont au commencement de chaque Scène ne sont pas fort délicatement dessinées ; mais leur geste & leur attitude répondent parfaitement aux passions & aux mouvements que le Poète a voulu donner à ses personnages ; et je ne doute pas que du temps de TERENCE les Comédiens ne fissent les mêmes gestes qui sont représentés par ces figures. Il n’y avait point d’Acteur qui n’eût un masque : c’est pourquoi à la tête de chaque Comédie il y a une Planche où l’on voit autant de masques qu’il y a d’Acteurs ; mais [xl] ces masques n’étaient pas faits comme les nôtres qui couvrent seulement le visage, c’était une tête entière qui enfermait toute la tête de l’Acteur. On n’a qu’à se représenter un casque dont le devant aurait la figure du visage, & qui serait coiffé d’une perruque ; car il n’y avait point de masque sans cheveux. J’ai fait graver toutes les figures de ce Manuscrit et les Planches de ces masques, dont les figures servent à faire entendre cette fable de PHEDRE : Personam tragicam forte Vulpes viderat. O quant species ! inquit, cerebrum non habet. Un Renard voyant un jour un masque de Théâtre, ô la belle tête, dit-il, mais elle n’a point de cervelle. La troisième remarque que je fais sur les figures, c’est que le manteau des Esclaves était aussi court que [xli] celui de nos Comédiens Italiens ; mais il était beaucoup plus large. Ces Acteurs le mettaient d’ordinaire en écharpe, et ils le portaient le plus souvent autour du cou, ou sur une épaule ; et quelquefois ils s’en servaient comme d’une ceinture. La quatrième remarque, c’est que les portes qui donnaient dans la rue avoient presque toutes les portières qui les couvraient par dedans ; et comme apparemment on n’avait pas alors l’usage des tringles et des anneaux, ceux qui sortaient, et qui se tenant devant la porte voulaient voir cependant ce qui se passait devant la maison, nouaient la portière comme on noue les rideaux d’un lit. C’est ce que je trouve de plus remarquable dans ces figures. Voyons si en parcourant les pièces l’une après l’autre, on ne trouvera rien qui mérite d’être remarqué." (extrait de la préface de Madame Dacier).

Térence (en latin : Publius Terentius Afer), né à Carthage aux alentours de 190 av. J.-C. et mort à Rome en 159 av. J.-C., est un poète comique latin, vraisemblablement d'origine berbère. Auteur de seulement six pièces qui nous sont toutes parvenues, il est considéré, avec Plaute, comme un des deux grands maîtres du genre à Rome, et son œuvre a exercé une influence profonde sur le théâtre européen, de l'Antiquité jusqu'aux temps modernes. Ses pièces s'intitulent : L'Andrienne, L’Hécyre, L’Heautontimoroumenos, L'Eunuque (Jean de La Fontaine adorait cette pièce, qu'il adapta en 1655.), Le Phormion (cette pièce inspira en grande partie à Molière ses Fourberies de Scapin.), Les Adelphes (cette pièce inspira à Molière son École des maris.). « Je compare [Térence] à quelques-unes de ces précieuses statues qui nous restent des Grecs, une Vénus de Médicis, un Antinoüs. Elles ont peu de passions, peu de caractère, presque point de mouvement ; mais on y remarque tant de pureté, tant d’élégance et de vérité, qu’on n’est jamais las de les considérer. Ce sont des beautés si déliées, si secrètes, qu'on ne les saisit toutes qu'avec le temps ; c'est moins la chose, que l'impression et le sentiment qu'on en remporte : il faut y revenir, et l'on y revient sans cesse. » (Denis Diderot, Mélanges de littérature et de philosophie, édition de Jacques-André Naigeon, vol. IX. Paris, 1798).

Anne Dacier, est née Le Fèvre à Grandchamp, au sud de Langres, en 1645 (mois et jour inconnus), et a été baptisée à Is-sur-Tille, le 24 décembre 1645. Elle est morte le 17 août 1720, au Louvre à Paris. C'est une philologue et traductrice française très réputée en son temps. Après sa mort, Voltaire l'a présentée comme « l’un des prodiges du siècle de Louis XIV » et a affirmé : « Ses traductions de Térence et d’Homère lui font un honneur immortel ». Saint-Simon l'a jugé supérieure à son époux et a loué sa modestie.









Provenance : de la bibliothèque d'Alfred Dailly avec son ex libris gravé (Stern, Paris), passé ensuite dans la bibliothèque Frochot (son parent). Lire à propos d'Alfred Dailly notre article sur le Bibliomane moderne : Alfred Dailly (1818-1888), bourgeois distingué, laborieux et bienfaisant, bibliophile à ses heures. "Né à Paris, en 1818 (*), Alfred Dailly entrait au Conseil d'Etat, le 10 mars 1839, en qualité d'auditeur de 2e classe. En 1843, il était nommé chef de cabinet de M. Passy, sous-secrétaire d'Etat à l'intérieur. Cette situation lui permit de rendre d'importants services lors de la cruelle disette qui affligea le pays en 1846. Il fut à cette occasion nommé chevalier de la Légion d'Honneur. Durant cette même année 1846, il quitta le Conseil d'Etat où il avait été promu à la première classe de l'auditorat, pour occuper les fonctions d'administrateur des chemins de fer de l'Ouest. En cette qualité et comme fondateur du chemin de fer de Dieppe, il contribua énergiquement à créer et à rendre populaire en France l'industrie encore nouvelle qui, en quelques années, devait si complètement transformer le monde. Quinze ans plus tard, en 1862, le roi Victor-Emmanuel lui donnait un témoignage personnel d'estime pour la part qu'il venait de prendre à la création de la ligne reliant la France à l'Italie par le Mont-Cenis. Pendant la Commune, en 1871, M. Dailly fit jusqu'à la fin son service d'administrateur à la Compagnie de l'Ouest, se rendant chaque jour aux bureaux de la gare Saint-Lazare qu'occupaient les fédérés et menacé plusieurs fois par eux d'être emprisonné comme otage. Revenu à Saint-Cloud après la guerre, il y exerçait les pénibles fonctions d'administrateur de l'hospice civil, lorsque la mort est venue, non le surprendre, mais apporter un terme aux souffrances d'une impitoyable maladie." (extrait).

Splendide ensemble pour bibliophile exigeant à la recherche d'exemplaires parfaitement conservés.

Prix : 4.500 euros