mercredi 30 novembre 2022

Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin et autres romans satiriques et libertins du siècle de Louis XIV (1754). Superbe exemplaire parfaitement établi par Capé au milieu du XIXe siècle pour le baron de la Villestreux, à son chiffre.


Roger de RABUTIN, comte de BUSSY, dit BUSSY-RABUTIN | Gatien COURTILZ DE SANDRAS

HISTOIRE AMOUREUSE DES GAULES, par le Comte de BUSSI RABUTIN (sic).

Sans lieu, sans nom, 1754 [Paris, Grangé].


5 volumes petits in-12 (16 x 10 cm | Hauteur des marges : 158 mm) de (2)-VI-(2)-368, (2)-283-(1), (2)-390 pages et 1 feuillet de table paginé par erreur 387/388, (2)-320, (2)-314-(2) pages chiffrées, sans compter les feuillets liminaires et les feuillets de table. Chaque volume possède un titre-frontispice gravé à l'eau-forte d'après Choffard.

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs, chiffre couronné répété (voir provenance) dans les caissons aux dos et dans les angles des plats, encadrement intérieur composé de roulettes et filets dorés, doublures et gardes de papier peigne, non rogné (ébarbé), relié sur brochure. Splendide exemplaire parfaitement établi par Capé au milieu du XIXe siècle, exceptionnellement grand de marges. Très frais.

Nouvelle édition.









Voici la description de ce que contiennent ces cinq volumes :

Premier volume : contient la Lettre au Duc de Saint-Aignan (du 12 novembre 1665), Histoire amoureuse des Gaules (contient tous les textes habituels, Histoire de Madame de Sevigny (i.e. Sévigné), Histoire des amours de Madame de Monglas, les Maximes d’amour). On trouve en outre à la fin la traduction des épigrammes de Martial par Bussy-Rabutin.

Deuxième volume : contient « Le Palais Royal ou les amours de Madame de La Valière et autres. », « La déroute et l’adieu des filles de joie de la ville & faubourgs de Paris, etc, et la requête de Me de La Valière. », « La Princesse ou les amours de Madame. », « Junonie ou les amours de Madame de Bagneux. », « Les fausses prudes ou les amour de Madame de Brancas, et autres dames de la cour. », « Les vieilles amoureuses ».

Troisième volume : contient « Les amours de la Maréchale de La Ferté. », « La France galante ou les amours de Madame de Montespan, etc. », « Le perroquet ou les amours de Mademoiselle. ».

Quatrième volume : contient « Le Passe-temps royal ou les amours de Mademoiselle de Fontange. », « Suite de la France galante ou les amours de Madame de Maintenon, sur de nouveaux mémoires très-curieux. », « Le divorce royal ou guerre civile dans la famille du Grand Alcandre. ».

Cinquième et dernier volume : contient « La France devenue italienne avec les derniers dérèglements de la cour. », « Amours de Monseigneur le Dauphin, avec la Comtesse du Rourre. »

Gay dans sa Bibliographie des livres relatifs aux femmes et à l'amour indique que cette impression serait de Paris, chez Grangé, nous n'avons trouvé aucune autre source à ce sujet, si ce n'est les libraires qui se recopient les uns les autres. L'impression nous parait pourtant bien sortir de presses hollandaises (remarques et signatures au bas de chaque feuillet correspondant à la façon de faire des hollandais). Il existe un autre tirage avec une pagination différente comme suit : 390, 407, 317, 272 et 354 pages.







Fort, bien involontairement, du scandale que provoqua la publication en 1665 de l'Histoire amoureuse des Gaules, Bussy-Rabutin (1618-1693), noble bourguignon, militaire réputé (lieutenant général de la cavalerie), bel esprit fort railleur et libertin, se vit alors attribué la plupart des productions licencieuses dans les années qui suivirent, alors même qu'il était déjà exilé dans ses terres de Bussy en Bourgogne. Il y restera près de 18 ans, loin de la cour et des méandres des histoires amoureuses et politiques du siècle de Louis XIV. Enfin rappelé un jour de 1682 pour assister au lever du Roi, ce dernier ne le regarda point et Bussy comprit alors que ce n'était plus son temps. Il s'en retourna dans sa campagne bourguignonne et ne reparut plus à la Cour qu'en de brèves occasions. Il mourut à Autun le 9 avril 1693.

Outre les histoires que l'on sait, c'est grâce à ce cousin facétieux qu'on peut lire aujourd'hui les célèbres Lettres de Madame de Sévigné (qu'il dépeint peu gentiment dans l'Histoire amoureuse des Gaules). En effet, les premières lettres de la marquise furent publiées dans les Mémoires in-quarto publiées en 1696 par le fils de Bussy. Puis d'autres lettres furent publiées dans la Correspondance de Bussy (1696-1709). Ce sont les fils de Bussy qui participèrent à la publication des premières éditions des Lettres de la marquise aidés par la petite-fille de Simiane (1726-1734-1736) aidés en cela ensuite par les soins du Chevalier Perrin. Bussy-Rabutin nous laisse ainsi bien plus qu'un simple roman galant et divertissant, il nous laisse une correspondance à jamais devenue immortelle. Seuls l'Histoire amoureuse des Gaules et les Maximes d'amour sont de Bussy-Rabutin, les autres ouvrages sont de Gatien Courtilz de Sandras (1644-1712).

Provenance : de la bibliothèque du baron P. de la Villestreux. Paul de La Villestreux (1828-1871) dont la bibliothèque fur vendue du 8 au 10 avril 1872 : Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. le baron P. de La Villestreux, premier secrétaire d’ambassade (Paris, L. Potier, 1872, in-8, XII-105-[1 bl.]-[1]-[1 bl.] p., 641 lots). Notre exemplaire y est répertorié sous le n°308 (adjugé 115 francs : "bel exemplaire non rogné"). Des bibliothèques Charles Moncorgé (ex libris) et Marc Chatin (ex libris).



Superbe exemplaire parfaitement établi par Capé sur un exemplaire broché.

Édition peu commune des romans satiriques et galants du siècle de Louis XIV.

Prix : 6.000 euros

Edgar Poe. Le Corbeau [traduction de Charles Baudelaire]. 1929. 36 lithographies par André Girard. Tirage à 110 exemplaires. Superbe reliure d'art signée J. Cristofini. Très beau livre illustré. Rare.


EDGAR POE. AN. GIRARD (André Girard), illustrateur.

LE CORBEAU. Poème accompagné de 18 lithographies originales par An. Girard [en réalité 36 lithographies]. Traduction Charles Baudelaire.

Sans lieu, sans nom, sans date [1929]

"Cet ouvrage a été tiré à 110 exemplaires sur pur fil Lafuma. Exemplaire N°17" (mention imprimée au bas de la page de titre.

1 volume grand in-4 (30,5 x 25 cm) de 38 feuillets non chiffrés dont la page de titre, 18 lithographies hors-texte dont 4 ont été coloriées à la main par l'artiste, en tête de chaque paragraphe on trouve 18 lithographies tirées en noir (plus petites).


Reliure d'artiste en maroquin noir avec papier peint à la main ciré encastré dans chacun des deux plats, dos lisse titré à la verticale en grandes lettres d'or, auteur doré à l'horizontale en tête du dos, doublures et gardes de papier vert d'eau, charnières de même maroquin noir, non rogné, couverture imprimée en noir conservée. (reliure signée J. CRISTOFINI). Parfait état de la reliure. Intérieur très frais sans rousseurs. A noter deux ou trois petites déchirures marginales sans gravité.


Tirage unique à 110 exemplaires d'après la page de titre.

Exemplaire de dédicace offert par l'artiste "à son vieux Chassagny et à sa charmante femme, avec mes vœux pour 1930. [signé] An Giard"


André Girard, natif de Chinon, orphelin dès 1915, il intègre alors l'École nationale supérieure des arts décoratifs puis en 1916 l'École des Beaux-Arts. Fuyant les bombardements la famille se réfugie en 1918 à Saumur chez les grands-parents. C'est là qu'il rencontre le peintre Georges Rouault dont il devient l'élève et l'ami. Il sera également inscrit dans l'atelier de Pierre Bonnard. Il dessine déjà régulièrement. Libéré de ses obligations militaires en 1923, il exerce alors les métiers de peintre, caricaturiste, décorateur de théâtre et affichiste publicitaire. En 1925 il est lauréat du concours pour l'affiche de l'Exposition internationale des arts décoratifs. Il réalise, entre autres, les affiches publicitaires de Duco (1928-29), Peugeot (1930), Mercier Frères (1930), les cigarettes Gitanes (1930), Marconi (1935), Dubonnet, The Capehart, Shell. Dans les années 1930, il est l'un des affichistes en vogue à Paris. Il se marie le 5 avril 1924 à Asnières-sur-Seine avec Andrée Jouan et s'installe à Levallois-Perret, où naissent ses deux premières filles, Évie (qui épousera le pianiste Jean Casadesus) et Gabrielle dite Danièle (qui sera actrice sous le nom de Danièle Delorme), puis à Neuilly. Il commence également une longue collaboration avec Columbia dont il illustrera de nombreuses pochettes de disque et dont il dessine le logo. Il travaille également comme scénariste et acteur du cinéma parlant à ses débuts, cosignant notamment avec Jean Renoir le scénario de La Chienne (1931). Dès l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne, il publie de nombreux dessins politiques dans la presse, Les Échos, Paris-Midi, Paris-Soir, Match, Marianne, Le Rire. Fin 1940 il fonde avec un ami le Réseau Carte (réseau de la Résistance antiallemand, antigaulliste, anticommuniste et anticollaborationniste). Il part pour les Etats-Unis en 1943. s'active au sein du courant antigaulliste. Il y donne des conférences et écrit des articles et des livres où il manifeste son opposition à la fois aux Britanniques et aux Gaullistes. À New York, il peint des toiles d'inspiration religieuse (chemins de croix, apocalypse...). En 1950, il utilise une technique qu'il nomme peinture sur lumière, peignant directement sur de la pellicule selon le procédé inventé par Norman McLaren dans les années 1930. En 1952, il réalise la décoration de plusieurs églises à New-York, dans le Vermont, chapelle du Mont Mansfield, et en Californie, la Saint Ann Chapel à Palo Alto dont il peint les vitraux. George Stevens lui commande 352 toiles de scènes bibliques pour le film La Plus Grande Histoire jamais contée (1965). Il meurt à Nyack, aux États-Unis, le 2 septembre 1968, où il est enterré.








Cette édition illustrée du Corbeau d'Edgar Poe n'est nulle part documentée. Très tôt dans la production de l'artiste, ce livre n'est cité nulle part. Le tirage a-t-il été moindre que celui annoncé ? Les exemplaires ont-ils été détruits accidentellement ? C'est une possibilité. Quoi qu'il en soit il s'agit d'une superbe interprétation du texte de Poe. Nous ne savons pas de quelle imprimerie sort le texte (la typographie est très agréable et en grands caractères) ni même de quel atelier sortent les lithographies.

Ce livre n'est pas présent au Catalogue Collectif des Bibliothèques de France (donc absent de la Bnf).

La reliure est signée J. Cristofini. Ce nom de relieur est inconnu à Fléty (Dictionnaires des relieurs contemporains). La reliure est d'une finesse d'exécution et décorée de manière très artiste, ce qui dénote un relieur de grande maîtrise. La seule mention de ce relieur se trouve dans un catalogue d'acquisitions (Enrichissements de la Bibliothèque nationale 1961 - 1973, reliure signée J. Cristofini sur un ouvrage de René Char orné de lithographies de Georges Braque, édition de 1963). Notre reliure doit dater des années 1950 ou 1960 ? Aucune information n'apparaît sur ce relieur dont l'activité a du être très courte ou interrompue brutalement.









Provenance : de la bibliothèque Marcel Chassagny (1903-1988) industriel fondateur en 1941 de la société MATRA. Au moment de cette dédicace Marcel Chassagny est âgé de seulement 27 ans et est alors un ami de l'artiste André Girard (1901-1968) lui même âgé alors de 28 ans. Les routes des deux amis ont divergé à l'arrivée de la guerre, semble-t-il sans plus jamais se recroiser.

Superbe exemplaire finement relié d'un très beau livre illustré rare.

Prix : 4.500 euros

mardi 29 novembre 2022

Edmond Rostand. LA SAMARITAINE. Evangile en trois tableaux, en vers. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Renaissance, le mercredi saint (14 avril 1897). Edition originale. Un des rares 25 exemplaires de luxe sur papier du Japon, avec le double-état de la couverture illustrée d'une lithographie de Mucha. Très bel exemplaire.


ROSTAND, Edmond. MUCHA, Alfons.

LA SAMARITAINE. Evangile en trois tableaux, en vers. Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Renaissance, le mercredi saint (14 avril 1897).

Paris, Librairie Charpentier et Fasquelle, 1897

1 volume in-4 (27,2 x 19 cm) broché de (6)-120 pages. Couverture illustrée d'une lithographie par Mucha (réduction de l'affiche originale de la pièce) tirée par l'imprimerie F. Champenois. Parfait exemplaire non coupé, jamais lu, très peu manipulé. Léger empoussiérage de la tranche inférieure. Exemplaire en grande partie non coupé.

Edition originale.

Un des rares 25 exemplaires imprimés sur papier du Japon avec double état de la couverture (également imprimée sur Japon) dont un premier état avant la lettre (également imprimé sur Japon).


C’est après le succès des Romanesques à la Comédie-Française que Sarah Bernhardt demande à Edmond Rostand de lui écrire une pièce. Cette pièce religieuse s’est jouée le Mercredi Saint, 14 avril 1897. Sarah Bernhardt, âgée de 53 ans, y crée le rôle-titre de la Samaritaine alias Photine. Sarah Bernhardt était la Directrice et la propriétaire du Théâtre de la Renaissance dans lequel la pièce fut jouée. La musique est de Gabriel Pierné.



En Samarie, les ombres d’Abraham, Isaac et Jacob viennent annoncer la venue du Messie… Jésus demande alors aux habitants, persécutés à la fois par les Romains et les Juifs de Jérusalem, d’aimer ces gens et leur conte l’histoire du bon samaritain. La belle Photine, qui d’abord se moque de Jésus, tombe à genoux lorsque celui-ci se révèle et lui offre sa chanson d’amour, qu’il accepte. Tandis que Jésus explique à Photine comment se rendre digne du royaume de Dieu. Puis, Photine ameute la foule d’un marché, répétant des textes saints qu’elle n’a pourtant pas pu lire et supplie ses concitoyens de la suivre à la rencontre de Jésus. Buvant l’eau de la cruche oubliée par Photine, les disciples sont stupéfaits de la trouver délicieuse. La Jeune femme, conduisant toute la ville, dit comment, inspirée par Jésus, elle lui a conquis tous les cœurs.



La pièce se découpe en trois tableaux. Premier tableau : le puits de Jacob. Les apôtres quittent Jésus pour se rendre à Sichem, afin d’acheter des vivres. Le Christ reste assis sur la margelle du puits de Jacob. Photine vient puiser de l’eau, son amphore sur l’épaule. Jésus lui demande à boire. Elle refuse parce qu’il est juif. S’engage un long dialogue tiré des Evangiles. Deuxième tableau : la Porte de Sichem. Pierre et les disciples tentent d’acheter des vivres mais ils sont raillés par les marchands. Les apôtres s’éloignent sous les huées. Ariel est inquiet de ne pas voir revenir Photine. Elle arrive transformée et s’exprime en citation. Elle convainc petit à petit la foule. Troisième tableau : Salvator Mundi. Jésus est sur la margelle du puits. Les apôtres s’étonnent de la discussion avec Photine. On entend alors la foule des Samaritains qui approche menée par Photine.









Succédant à La Princesse lointaine (1895), La Samaritaine est le premier grand succès de Rostand, la même année que Cyrano de Bergerac (représenté pour la première fois le 28 décembre 1897 au théâtre parisien de la Porte Saint-Martin).

Référence : Edmond Rostand, La Samaritaine, édition postfacée, établie et annotée par Philippe Bulinge, L’Harmattan, 2004. Philippe Bulinge, « L’héritage de La Samaritaine dans Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand ». ; Lire également Une trilogie d'Edmond Rostand : La Princesse lointaine, La Samaritaine, Cyrano de Bergerac par Jean Bourgeois Les Belles lettres | « L'information littéraire » 2008/2 Vol. 60 | pages 27 à 38.

Très bel exemplaire broché du rarissime tirage de tête sur Japon à 25 exemplaires seulement, bien complet des deux couvertures ornées de la lithographie de Mucha, tel que paru.

Prix : 4.000 euros

lundi 28 novembre 2022

Mémorial de Sainte-Hélène ou Journal où se trouve consigné, jour par jour, ce qu'a dit et fait Napoléon durant dix-huit mois ; par le comte de Las-Cases. Nouvelle édition, revue et augmentée, ornée de gravures, planches, cartes et fac-similé. Paris, J. Barbezat, libraire, et au Bureau de la Bibliothèque des historiens, 1830. Bel exemplaire en reliure romantique.

LAS CASES (le Comte de). [NAPOLEON BONAPARTE].

Mémorial de Sainte-Hélène ou Journal où se trouve consigné, jour par jour, ce qu'a dit et fait Napoléon durant dix-huit mois ; par le comte de Las-Cases. Nouvelle édition, revue et augmentée, ornée de gravures, planches, cartes et fac-similé.

Paris, J. Barbezat, libraire, et au Bureau de la Bibliothèque des historiens, 1830 (se trouve aussi à Genève, même maison de J. Barbezat) (de l'imprimerie de Gaultier-Laguionie, Paris)

20 tomes reliés en 10 volumes in-12 (13,5 x 9 cm) de (4)-XVI-216 ; (4)-215 ; (4)-252 ; (4)-215 ; (4)-215 ; (4)-215 ; (4)-252 ; (4)-250 ; (4)-250 ; (4)-250 ; (4)-252 ; (4)-250 ; (4)-XX-190 ; (4)-251 ; (4)-249 ; (4)-286 ; (4)-268 ; (4)-322 ; (4)-VII-363 et (4)-340 pages. (le tome XX a été relié par erreur devant le tome XIX dans le dernier volume). Collationné complet.

Reliure strictement de l'époque pleine basane façon cuir de Russie bleu nuit, dos lisse orné aux petits fers dorés, tranches marbrées, doublures et gardes de papier marbré. Quelques légères marques et épidermures aux reliures. Petit manque à l'extrémité de la coiffe supérieure du volume 11-12. Deux feuillets détachés. Petites taches sans conséquence. Rares rousseurs. Intérieur en bon état et complet des portraits, gravures, cartes et plans. Reliure romantique décorative.

Le Mémorial de Sainte-Hélène est un récit écrit par Emmanuel de Las Cases dans lequel celui-ci a recueilli les mémoires de Napoléon Bonaparte au cours d'entretiens quasi quotidiens avec l'Empereur, lors de son séjour à Sainte-Hélène. Le récit débute le 20 juin 1815, au surlendemain de la bataille de Waterloo.​ Contrairement à une idée largement répandue, Napoléon n'a pas dicté son texte et Las Cases en a toujours assumé l'intégralité et l'originalité. Cet ouvrage contient l'essentiel des réflexions de Napoléon sur sa jeunesse, le récit de ses campagnes ainsi que les vicissitudes de sa captivité à Sainte-Hélène. Las Cases y est particulièrement critique de la politique du gouverneur Hudson Lowe, ce qui lui vaut de voir son manuscrit saisi lors de son départ de l'île fin 1816. Il ne lui est restitué qu'après la mort de Napoléon en 1821. Le Mémorial de Sainte-Hélène pose les bases du bonapartisme. Pour Jean Tulard, le Mémorial devint le bréviaire du bonapartisme. La publication en 1823 empêcha la dilution de la mouvance bonapartiste au sein de la nébuleuse libérale. Cette contribution à l'élaboration du bonapartisme a été rendue possible par le fait que Napoléon présente dans le Mémorial son œuvre historique à la lumière d'une réflexion politique associant plusieurs thèmes fondamentaux. Avec le Mémorial, Napoléon reprit post mortem le contrôle de la doctrine bonapartiste qui lui avait échappé depuis 1815. Le Mémorial donne une assise historique forte au bonapartisme, et y intègre habilement et fortement les idées libérales et nationales. Cette intégration se fait sans dénaturer les fondements du bonapartisme tel qu'il s'est constitué dans les premières années de la Restauration et elle reste cohérente avec la pratique historique du gouvernement de Napoléon : légitimité populaire et dynastique, autorité, égalité devant la loi, hiérarchie, prééminence de l'exécutif gouvernemental sur les assemblées parlementaires, appel aux élites de toutes origines, lutte contre le royalisme et le jacobinisme. Les écrits du futur Napoléon III reprendront scrupuleusement le message politique du Mémorial. Les analystes s'accordent aujourd'hui à reconnaître le Mémorial comme la plus grande entreprise de librairie et de propagande du XIXe. siècle qui sculpte alors dans le marbre le mythe du sauveur de la Révolution et de ses acquis (Jean Tulard). Depuis le manuscrit original du Mémorial a été retrouvé. Il a été récemment édité avec des notes et commentaires (éditions Perrin, Fondation Napoléon, 2017). Les Anglais avaient confisqué cette copie manuscrite en expulsant Las Cases. Les quatre historiens de la Fondation Napoléon qui le publient aujourd’hui (Thierry Lentz, Peter Hicks, François Houdecek et Chantal Prévot) ont retrouvé récemment à la British Library une copie, qui y sommeillait incognito depuis deux cents ans. Cette aventure éditoriale apporte un éclairage précieux et souvent inattendu sur ce que l’Empereur a vraiment dit, et que Las Cases avait enrichi et enjolivé. Ainsi la voix de Napoléon se fait plus proche et plus authentique. » (note des éditeurs).














Notre édition en petit format donne le texte de l'édition originale de 1823-1825 (8 volumes in-8). Elle est peu commune, d'autant lorsqu'elle est reliée en plein cuir d'époque comme ici.

Bel exemplaire en pleine reliure romantique.

Prix : 1.250 euros