jeudi 24 juin 2021

Jules Loiseleur. Les résidences royales de la Loire par Jules Loiseleur, bibliothécaire de la ville d'Orléans. Avec gravures sur bois représentant les châteaux de Chambord, Blois, Chaumont, Amboise, Chenonceaux (1863). Reliure maroquin signée Simier. Bel exemplaire de la bibliothèque Froberville.

 

Jules Loiseleur.

Les résidences royales de la Loire par Jules Loiseleur, bibliothécaire de la ville d'Orléans. Avec gravures sur bois représentant les châteaux de Chambord, Blois, Chaumont, Amboise, Chenonceaux, dessinées par A. Racinet, d'après Androuet du Cerceau, Israel Silvestre, etc.

Paris, E. Dentu, 1863

1 volume in-12 (18,3 x 12 cm environ) de X-(2)-379 pages.

Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge, dos à nerfs soulignés de filets à froid, encadrement des plats de filets à froid, roulette dorée sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, tranches marbrées peignées, doublures et gardes de papier marbré peigné de même (reliure signée SIMIER). Reliure très fraîche à l'état proche du neuf, intérieur très frais avec quelques rousseurs plus ou moins présentes à quelques feuillets seulement, papier bien blanc.

Edition originale.

Un premier texte concernant Chambord avait paru en 1861, extrait de la Revue contemporaine (Orléans, 31 janvier 1861). 





Jules Loiseleur naît à Orléans dans le département du Loiret le 4 octobre 1816 au cours de la Restauration et exerce la profession de notaire avant de vendre son étude pour se consacrer à la littérature. Il s'engage en politique dans le camp des conservateurs et entre au conseil municipal d'Orléans en 1846. Il s'y fait remarquer en 1853 en proposant l'organisation d'une loterie pour financer l'installation de la statue équestre de Jeanne d'Arc. A partir de 1856 et pendant 40 ans, il exerce la fonction de bibliothécaire à la bibliothèque publique de la ville d'Orléans. Il est membre de deux sociétés savantes orléanaises : la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans dont il occupe le poste de secrétaire général et la Société archéologique et historique de l'Orléanais. Il collabore également au journal Le Temps, à la Revue des questions historiques et à la Revue contemporaine. Parmi ses travaux d'historien, on dénombre de nombreux articles sur l'épopée de Jeanne d'Arc, ainsi que sur l'époque moderne : les châteaux de la Loire, le règne de Louis XIV et celui d'Henri IV, dont un article complétant la thèse de Jules Michelet concernant son assassinat. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 10 mai 1868 en qualité d'administrateur de la bibliothèque d'Orléans.









Ce volume contient d'amples notices historiques sur les châteaux de Chambord, Blois, Chaumont-sur-Loire, Amboise et Chenonceaux. Il s'achève sur quelques notes sur Chambord, une chronologie des possesseurs du château de Blois, les seigneurs du château d'Amboise.

Provenance : Froberville (avec petite étiquette imprimée collée au contre-plat). Il s'agit peut-être d'Eugène de Froberville (1790-1871), explorateur et géographe français, membre de la Société de géographie. Peut-être s'agit-il d'un autre membre de la famille Huet de Froberville. En 1840 la famille possède deux châteaux : celui de La Pigeonnière (Chailles, Loir-et-Cher) et celui de Villelouet situé non loin. Il est donc peu étonnant que ce volume consacré aux principales résidences roylaes des bords de la Loire ait trouvé place dans la belle bibliothèque des Froberville résidants à une très courte distance de Blois.

La reliure est signée Simier. A cette date de 1861 seul un Simier peut avoir exécuté cette belle reliure. Il s'agit du neveu du maître relieur du roi René Simier, à savoir Jean Simier, natif d'Yvré l’évêque (Sarthe). Jean Simier s'était installé à Paris en 1844. On trouve encore des reliures signées (Jean) Simier en 1865. A l'Exposition universelle de 1867 il obtient la mention honorable. 

Bel exemplaire en maroquin signé.

Prix : 700 euros

lundi 21 juin 2021

Pensées de l'empereur Marc-Aurele-Antonin ; ou Leçons de vertu que ce prince philosphe se faisait à lui-même. 1773. Bel exemplaire.

 

MARC-AURELE (Marcus Aurelius Antoninus). M. de JOLY, traducteur.

Pensées de l'empereur Marc-Aurele-Antonin ; ou Leçons de vertu que ce prince philosphe se faisait à lui-même. Nouvelle traduction du grec, distribuée en chapitres, suivant les matières, avec des notes et des variantes. Par M. de Joly. Seconde édition à laquelle on ajoutera, dans le même ordre, le texte grec, et la version latine de Gataker corrigée.

A Paris, de l'imprimerie de L. Cellot, 1773

1 volume petit in-12 (14,6 x 8,7 cm) de XLVIII-376 pages.

Reliure de l'époque plein veau marbré, dos lisse orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches marbrées bleues. Très bon état de conservation, reliure fraîche et intérieur frais malgré quelques feuillets jaunis ou avec quelques rousseurs. Légers frottements et marques à la reliure.

Seconde édition.

Cette version a paru pour la première fois chez le même imprimeur trois ans plus tôt en 1770. Elle n'est pas commune. On trouve au début du volume un résumé de la vie de Marc-Aurèle ainsi que l'histoire de ce texte.










Marc-Aurèle était un empereur philosophe paraît-il. En effet, à la lecture de ses pensées, on ne peut guère en douter. Marc Aurèle (en latin : Marcus Aurelius Antoninus) est un empereur, philosophe stoïcien et écrivain romain né le 26 avril 121 à Rome et mort le 17 mars 180 à Sirmione (selon Tertullien) ou à Vindobona. Il est le dernier des souverains connus sous le nom des « cinq bons empereurs » et le dernier empereur de la Pax Romana, une époque de paix et de stabilité relatives pour l'Empire romain. Il est consul romain en 140, 145 et 161. Au début du livre VIII, Marc Aurèle dit « Une considération bien faite pour te détourner de la présomption de la vaine gloire, c’est que tu ne peux pas te flatter d’avoir passé ta vie entière, du moins à partir de ta jeunesse, comme un vrai philosophe. Bien des gens l’ont su ; et toi-même, tu sais aussi bien que personne que tu étais alors très-loin des sentiers de la philosophie. Le règne de Marc Aurèle est marqué par des conflits militaires. En Orient, l'Empire romain combat avec succès un Empire parthe revitalisé et le royaume rebelle d'Arménie. Marc Aurèle défait les Marcomans, Quades et Sarmates Iazyges dans les guerres marcomanes. Cependant, ces peuples et d'autres peuples germaniques continuent à représenter une menace pour l'Empire, et les conflits armés reprennent très vite malgré une trêve signée. En outre, une grave pandémie connue comme la « peste antonine » éclate vers 166 et dévaste la population de l'Empire pendant plusieurs décennies. Le 27 novembre 176, Marc Aurèle décide d'associer au trône impérial son fils Commode, le seul survivant parmi ses fils (après la mort du jeune Annius Verus et celle de quelques neveux), en le nommant Auguste et en lui accordant la puissance tribunitienne et l’imperium. Le 23 décembre 176, Marc Aurèle, qui a battu les populations germaniques et sarmates au nord le long des limes du Danube, obtient par décret du Sénat romain le triomphe avec son fils Commode. Marc Aurèle meurt le 17 mars 180, à l'âge de cinquante-huit ans environ. Si la date ne fait pas débat, il n'en va pas de même pour son lieu de décès, une question qui reste non tranchée entre différentes localités de Pannonie où l'empereur mène campagne contre les sarmates : si plusieurs sources situent sans précision la mort de l'Auguste dans cette région, son contemporain, l'apologiste chrétien Tertullien, situe son décès plus précisément apud Sirmium, ce qui peut se traduire « à » ou « près de » Sirmium (Sremska Mitrovica, dans l'actuelle Serbie), une ville qui accueillait un palais impérial et qui servait de quartier général hivernal à ses troupes. On ignore les causes précises du mal qui emporte Marc Aurèle en à peine une semaine, dont la rapidité marque ses contemporains : tant la maladie que l'empoisonnement ont été évoqués. Ainsi, bien que Dion Cassius affirme que la mort est survenue « non pas à cause de la maladie dont il souffrait encore, mais à cause des médecins qui, comme je l'ai clairement entendu, ont voulu favoriser l'ascension de Commode » ou que l'on évoque parfois la peste qui sévit dans l'empire depuis des années, les hypothèses sur sa mort demeurent des conjectures. Marc Aurèle est remplacé par son fils Commode, qui a déjà été nommé César en 166, puis Auguste (co-empereur) en 177. Cette décision, qui met fin à la série des « empereurs adoptifs », est fortement critiquée par les historiens ultérieurs, car non seulement Commode est un étranger à la politique et au milieu militaire, il est aussi décrit, déjà à un jeune âge, comme extrêmement égoïste et avec de graves problèmes psychologiques, excessivement passionné par les jeux de gladiateurs (auxquels il participe lui-même). Lors de campagnes militaires entre 170 et 180, Marc Aurèle écrit ses pensées en grec comme source d'inspiration et d'amélioration personnelle. Le titre original de cette œuvre, si elle en avait un, est inconnu. Le titre Pensées pour moi-même, parfois simplement Pensées, est adopté plus tard. Les Pensées sont considérées comme un chef-d'œuvre de littérature et de philosophie, et contiennent les principales maximes du stoïcisme. Elles font partie des principaux ouvrages de ce mouvement philosophique, avec le Manuel et les Entretiens d'Épictète ainsi que l'œuvre de Sénèque. Les premières mentions du livre, ainsi que son premier nom connu les écrits de Marc Aurèle à lui-même, proviennent d'Aréthas de Césarée au Xe siècle et de la Souda byzantine. Il est publié pour la première fois en 1558 à Zurich par Guilielmus Xylander à partir d'un manuscrit perdu peu après. La plus ancienne copie manuscrite complète qui subsiste se trouve à la bibliothèque du Vatican et date du XIVe siècle.

Bel exemplaire.

VENDU

vendredi 18 juin 2021

Pierre Vidal. Les Heures de la Femme à Paris. Tableaux Parisiens dessinés et gravés à l'eau-forte et accompagnés d'un texte par Pierre Vidal (1903). Édition de luxe tirée à 250 exemplaires. Exemplaire broché.

VIDAL, Pierre (auteur et illustrateur)

LES HEURES DE LA FEMME A PARIS. Tableaux parisiens dessinés, gravés à l'eau-forte et accompagnés d'un texte par Pierre Vidal.

Éditions Boudet, Librairie Lahure, Paris, 1903

1 volume in-4 (24 x 18,5 cm environ) broché de VIII-192-(1) pages. 96 aquatintes d'après les aquarelles de l'artiste (48 hors-textes 3/4 de page, 24 grandes vignettes d'en-tête et 24 culs-de-lampe. Premier plat de couverture illustré de la reproduction d'une grande composition de l'artiste à l'aquarelle. 150 frises de fleurs variées par l'artiste et mises en couleurs à l'aquarelle au pinceau à la main par le coloriste E. Greningaire.

ÉDITION ORIGINALE ET UNIQUE ÉDITION.

TIRAGE A 250 EXEMPLAIRES SEULEMENT.

Il a été tiré 25 exemplaires sur Japon avec suite, 5 exemplaires sur Japon nominatifs et 220 exemplaires sur vélin de cuve des papeteries du Marais, fabriqué spécialement pour cet ouvrage.

CELUI-CI, 1 DES 220 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN DE CUVE.






Si par la date de son impression (15 mars 1903) ce livre n'appartient plus à la catégorie des livres dits "fin de siècle", il s'en rattache pourtant par toutes ses composantes. Pierre Vidal (né en 1849) appartient à l'autre siècle et a travaillé abondamment pour plusieurs ouvrages encore recherchés de nos jours par les amateurs de beaux illustrés. Il illustre avec talent Les Heures Parisiennes, Paris qui Crie (1890), un Conte choisi de Maupassant publié par Octave Uzanne pour les Bibliophiles Contemporains (1891), Paris qui consomme (1893), La Femme à Paris d'Octave Uzanne (1894), La Vie des Boulevards Madeleine-Bastille et La Vie à Montmartre de Georges Montorgueil (1896), etc.






L'ensemble de ces ouvrages se caractérise par une abondante illustration faite d'après nature, véritables scènes de vie prises sur le vif. On y retrouve aussi bien la lingère que la bourgeoise, la dame du monde comme la cocotte ou la prostituée, les cabarets, les bals, toute la vie du Paris mondain et populaire fin de siècle (Paris 1900) se retrouve dans ses compositions toujours précises et vivantes.









Les Heures de la Femme à Paris a été entièrement mené par Pierre Vidal, riche illustration servie autour d'un texte divisé en 24 courts chapitres : ces 24 heures de la vie d'une femme à Paris en 1900. Depuis six heures du matin avec les balayeuses, le lever de la bonne, en passant par huit heures avec les ouvrières à l'atelier, les demoiselles de magasin, ou encore une élégante de deux heures, chez la couturière pour les quatre heures ou la sortie des ouvrières à sept heures du soir ; la folie de la nuit qui commence à neuf heures du soir avec les Folies-Bergères, le Moulin-Rouge, une danseuse moderne ; enfin, la nuit est là, le ballet de onze heures, l'arrivée au bal ; minuit et ses sorties de théâtre, sorties des artistes, les après-spectacles ; la nuit qui se prolonge, trois heures du matin avec la soupe aux Halles. Cinq heures du matin avec le retour du bal. Tout y est.

Pierre Vidal qui a collaboré plusieurs fois avec Octave Uzanne entre 1891 et 1894, a dû laisser à son ancien "auteur" comme un sentiment d'amertume et de jalousie lorsque ce dernier a vu sortir ce livre au printemps 1903. Tout dans ce livre est réussi : le papier, les encres, l'illustration, le format. Le tout concourant à faire de ce volume l'un des joyeux bibliophiliques de l'époque. Nul doute qu'Octave Uzanne a dû pâlir de ...






Bel exemplaire resté broché.

VENDU