samedi 19 octobre 2024

RICHARDSON, Samuel (auteur) | Abbé Prévost [Antoine François Prévost, dit l'], auteur et traducteur. Nouvelles Lettres Anglaise, ou Histoire du Chevalier Grandisson, augmentée de huit lettres qui n'ont point paru dans les éditions précédentes. Avec figures. A Amsterdam, et se trouve à Paris, 1784. Exemplaire enrichi ultérieusement de 4 jolis dessins originaux érotiques dans le goût du XVIIIe siècle (voir photos). Les dessins sont signés des initiales A. L.



RICHARDSON, Samuel (auteur) | Abbé Prévost [Antoine François Prévost, dit l'], auteur et traducteur

Nouvelles Lettres Anglaise, ou Histoire du Chevalier Grandisson, augmentée de huit lettres qui n'ont point paru dans les éditions précédentes. Avec figures.

A Amsterdam, et se trouve à Paris, 1784

4 volumes in-8 (20 x 13 cm) de XVI-484, (4)-459, (4)-426 et (4)-456 pages. Avec 6 gravures hors-texte d'après Delvaux, Texier, Dambrun, Chatelain, Hubert, Marillier, sous la direction de Marillier.

Cartonnage plein papier marbré, dos lisses avec filets et roulettes dorés, pièces de titres de papier orange, pièces de tomaison de papier olive (reliures exécutées vers 1820). Très bon état. Intérieur en bon état.



Nouvelle édition. Ces quatre volumes constituent les tomes XXV à XXVIII des Oeuvres choisies de l'abbé Prévost (les volumes se vendaient séparéement et ont été reliés ici de manière indépendante du reste de la série).

Exemplaire enrichi ultérieusement de 4 jolis dessins originaux érotiques dans le goût du XVIIIe siècle (voir photos). Les dessins sont signés des initiales A. L.






Il est amusant de constater ce détournement de thème puisque l'Histoire du Chevalier Grandisson est avant tout une histoire morale.

"Richardson était l'inventeur de la tragédie bourgeoise [...] Il a inventé ce roman où l'art consiste à négliger tous les préceptes de l'art, où l'accumulation de détails étrangers à l'action, où la répétition des mêmes scènes et des mêmes sentiments, produisent plus d'effet que la précision, le goût, la justesse et l'ordre n'en ont jamais produit" (Augustin Filon, in Histoire de la littérature anglaise depuis ses origines jusqu'à nos jours, Paris, Hachette, 1883).



L'abbé Prévost n'a pas simplement traduit le roman de Richardson, mais l'a également révisé et adapté. N'étant pas satisfait de la conclusion, il l'a probablement réécrite, et c'est cette version qui s'est répandue à travers l'Europe, contribuant à la renommée de Richardson. L'original, qui comptait 28 volumes, a été condensé par Prévost en 8 volumes, en supprimant de manière systématique les passages trop longs et verbeux typiques de Richardson.







Cette édition en 4 volumes in-8 contient le même texte que l'édition originale de la traduction de 1755, à l'exception de quelques lettres supplémentaires ici en édition originale.

Bel exemplaire enrichi de 4 dessins originaux érotiques.

Prix : 1.000 euros

mardi 15 octobre 2024

Adam Billaut. Les Chevilles de Me Adam Menuisier de Nevers. Seconde édition, augmentée par l'auteur. A Rouen, chez Jacques Caillové et Jean Viret, imprimeur ordinaire du roi, au Palais, 1654. 2 parties en 1 volume in-8. Reliure plein maroquin bleu nuit (Thibaron). Superbe exemplaire.


Adam BILLAUT [Maître Adam, menuisier de Nevers]

Les Chevilles de Me Adam Menuisier de Nevers. Seconde édition, augmentée par l'auteur.

A Rouen, chez Jacques Caillové et Jean Viret, imprimeur ordinaire du roi, au Palais, 1654

2 parties en 1 volume in-8 (162 x 106 mm) de 92-(8) et 292 apges.

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, triple-filet en encadrement des plats, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure signée THIBARON, exécutée vers 1860-1870). Parfait exemplaire. Lavé et encollé. Imprimé sur papier fin.


Seconde édition, en partie originale.

La première édition a paru au format in-4 en 1644 chez Toussaint Quinet. 










Notre édition au format petit in-8 contient outre une épître en vers à Monseigneur le Vicomte d'Arpajon, Marquis de Sevirac, une Préface de Monsieur de Marolles sur les Chevilles de Maîstre Adam Billaut, Menuisier de Nevers, une série de poésies en guise d'Approbation du Parnasse, sur les Cheviles de Maître Adam Billaut, Menuisier de Nevers, par quelques grands noms tels que Corneille, Sain-Amant, Boisrobert, De Scudery, Scarron, Colletet, Benserade, Tristan l'Hermite, Pierre Richelet, le libraire Toussaint Quinet, etc. A la suite et formant la deuxième partie, se trouvent les vers de maître Adam Billaut, adressés à diverses personnes de la cour et autres grands du royaume. On y trouve des chanson bacchiques et diverses pièces adressées essentiellement à des dames.

Adam Billaut, dit Maître Adam, né à Nevers le 31 janvier 1602 et mort le 18 mai 1662. Exerçant le métier de menuisier, il avait le talent de poète et chansonnier. Surnommé « le Virgile au rabot » (Pierre Bayle, in Dictionnaire historique et critique, vol. I, 1740, p. 564), il est considéré comme l'un des premiers poètes ouvriers. Dans la première partie de sa vie, Adam Billaut est maître menuisier à Nevers selon les actes paroissiaux notariaux. Il écrit alors des poèmes, qui sont connus localement. À la fin des années 1630, il adresse deux poèmes au Cardinal de Richelieu. En 1644 paraît à Paris le recueil Les Chevilles de Maître Adam, qui fait plus de 400 pages. Le livre est préfacé par Michel de Marolles et contient une « Approbation du Parnasse », des dizaines de poèmes adressés à Billaut par d'autres poètes, certains étant les plus fameux de l’époque. Ces textes mettent en lumière la différence entre le milieu social et professionnel de Billaut et sa création littéraire. Billaut devient alors petit officier la chambre des comptes ducale de Nevers; il le reste jusqu’à sa mort. Le Vilebrequin de Maître Adam paraît de façon posthume en 1663. Il partageait son temps entre Paris — où il connut Saint-Amant, Colletet, Scarron et l'abbé de Marolles — et Nevers où vivait sa femme, Catherine Renard, qu'il avait épousée vers 1630 et avec laquelle il s'entendait difficilement. Protégé de Louise-Marie de Gonzague et du prince de Condé, il fut pensionné par Richelieu.







Pierre de L'Estoile dit de lui qu'il est un « poète naturel » ou un poète « par science infuse ». Corneille lui consacra un sonnet. Voltaire, qui l'a sans doute lu dans le Recueil Barbin (Recueil des plus belles pièces des Poètes Français, tant anciens que modernes, depuis Villon jusqu’à M. de Benserade, Paris, Claude Barbin, 1692), cita son rondeau, À un ami malade d'une sciatique, « qui vaut mieux que beaucoup de rondeaux de Benserade ». Cette appréciation positive de Voltaire, transmission du savoir érudit du siècle précédent, fait que Billaut n'est pas oublié au 19e siècle et qu'il intéressera les intellectuels ouvriers des années 1830-1840.

Cette édition de Rouen, parue sans privilège, contient quelques poésies qui paraissent ici pour la première fois. Elle imprimée sur un papier très mince et très fragile et la plupart des exemplaires rencontrées se sont très mal conservés. La reliure et les soins prodigués par le grand maître de la reliure d'art qu'était Thibaron ont permis d'en faire un exemplaire de choix.

Provenance : des bibliothèques Armand Richard avec son ex libris gravé ; autre ex libris gravé (tête de sanglier avec la devise : les bon livres font les bons clercs).

Superbe exemplaire.

Prix : 2.500 euros

samedi 12 octobre 2024

La Morale de Confucius, Philosophe de la Chine. Suivi de : Lettre sur la Morale de Confucius, Philosophe de la Chine. 1688. 2 ouvrages reliés en 1 volume petit in-8. Reliure strictement de l'époque plein veau fauve granité. Très rare première édition en français de la Morale de Confucius. Ce petit ouvrage est considéré comme le premier ouvrage à avoir introduit le confucianisme en France et plus généralement dans le monde occidental.



[Anonyme] [les Père Couplet, Herdtrich, Intorcetta et Rougemont] [Simon Foucher et, peut-être, le journaliste Jean de Labrune] [ China | Chine ]

La Morale de Confucius, Philosophe de la Chine.

A Amsterdam, chez Pierre Savouret; dans le Kalver-Straat, 1688

(20)-100 pages

Suivi de :

Lettre sur la Morale de Confucius, Philosophe de la Chine.

A Paris, chez Daniel Horthemels, rue S. Jacques, au Moecenas, 1688

(2)-29-(1) pages



2 ouvrages reliés en 1 volume petit in-8 (161 x 105 mm | hauteur de marges : 154 mm).

Reliure strictement de l'époque plein veau fauve granité, dos à nerds orné aux petits ders dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées de rouge, doublures et gardes de papier marbré. Reliure solide mais avec quelques usures et manques de cuir aux coiffes et coins, manque de cuir le long du mors sur le plat supérieur, cuir fendu aux mors. Reliure néanmoins solide qui mérite une restauration de qualité (exemplaire n'ayant subi aucune restauration à ce jour). Intérieur frais (légère mouillure sans gravité dans la marge intérieure supérieure de la fin du volume). Collationné complet. Sans le feuillet d'errata qui indique les fautes à corriger et qui aurait du se trouver après la page 100 (feuillet qui n'a jamais été relié dans notre volume). Les fautes indiquées sont présentes dans notre exemplaire.

Très rare première édition en français de la Morale de Confucius.




Ce petit ouvrage est considéré comme le premier ouvrage à avoir introduit le confucianisme en France et plus généralement dans le monde occidental.

En 1687 paraît à Paris le Confucius Sinarum philosophus des pères jésuites Couplet, Herdtrich, Intorcetta et Rougemont. Un gros in-folio, en latin. Une référence pour les intellectuels, mais peu pratique au grand public, qui peut avoir envie de découvrir à moindre frais Confucius en français. Deux traducteurs-compilateurs-commentateurs latin-français y travaillent, et éditent l'année suivante deux opuscules : le chanoine Simon Foucher et, peut-être, le journaliste Jean de Labrune. À moins que ce ne soit le président Cousin, dit-on. Ou le père Couplet lui-même, dit-on encore. Le nom de l'auteur aura semble-t-il moins d'importance que le fait de rendre Confucius et une idée de sa morale accessibles pour la première fois en français.











"On verra ici des essais de morale, qui sont des coups de maître. Tout y est solide, parce que la droite raison, cette vérité intérieure, qui est dans l'âme de tous les hommes, & que notre philosophe consultait sans cesse, sans préjugé, conduisait toutes ses paroles. Aussi les règles qu'il donne, & les devoirs auxquels il exhorte, sont tels, qu'il n'y a personne qui ne se sente d'abord porté à y donner son approbation. Il n'y a rien de faux dans ses raisonnements, rien d'extrême, nulle de ces subtilités épouvantables qu'on voit dans les traités de morale de la plupart des métaphysiciens d'aujourd'hui." (extrait)

"On peut juger combien le public est redevable aux pères Intorcetta & Couplet, jésuites, qui ont traduit, du chinois en latin, les trois livres de Confucius, dont nous avons tiré cette pièce de morale qu'on voit paraître. Nous avons choisi les choses les plus importantes, & en avons laissé plusieurs qui, quoique bonnes en elles-mêmes, & conformes surtout au génie des personnes pour qui elles ont été dites & écrites, auraient semblé, peut-être, trop vulgaires, & de peu de considération dans notre Europe. Et comme dans l'ouvrage des pères Intorcetta & Couplet, outre la morale de Confucius, il est parlé de l'origine de la nation chinoise & des livres les plus anciens qu'ait cette nation, & qui ont paru plusieurs siècles avant celui de Confucius, nous avons traduit sur ce sujet, ce qu'il est le plus nécessaire de savoir." (extrait)

Le volume s'ouvrage par un ample Avertissement de 18 pages.





"L'Ouvrage qu'on donne au Public, et où est contenue, en abrégé, toute la morale de Confucius, philosophe Chinois, est assez petit, si l'on regarde le nombre des pages qui le composent ; mais il est fort grand, sans doute, si l'on considère l'importance des choses qui y sont renfermées. On peut dire que la morale de ce philosophe est infiniment sublime, mais qu'elle est en même temps simple, sensible et puisée dans les plus pures sources de la raison naturelle. Assurément, jamais la raison destituée des lumières de la révélation divine n'a paru si développée, ni avec tant de force. Comme il n'y a aucun devoir dont Confucius ne parle, il n'y en a aucun qu'il outre. Il pousse bien sa morale, mais il ne la pousse pas plus loin qu'il ne faut, son jugement lui faisant connaître toujours jusqu'où il faut aller, et où il faut s'arrêter." (début de l'Avertissement)

L'ouvrage se divise ensuite en trois parties : Première partie : De l'Antiquité et de la Philosophie des Chinois. Seconde partie : Recueil des ouvrages de Confucius (Premier, Second et Troisième Livre de Confucius). Suivent des Maximes tirées des Livres de Confucius (LXXX maximes).

A la suite de ce premier ouvrage a été relié à l'époque la Lettre sur la Morale de Confucius donnée à l'adresse de Daniel Horthemels à Paris la même année 1688. On trouve à la fin la date du 23 janvier 1688 à Paris, signé des initiales imprimées S. F***. L'approbation est signée de Cousin et De la Reynie (mai 1688). La dernière page (verso de la page 29) contient un Avertissement du libraire qui explique pourquoi cette lettre est jointe à la Morale de Confucius nouvellement imprimée à Amsterdam.

"Le livre de Confucius contient tant de belles choses, qu'il en est comme d'un jardin où chacun peut cueillir des fleurs à son gré ; et si on s'avisait de disputer pour savoir si la Rose vaut mieux que l'Oeillet, on serait peut-être assez embarrassé à décider cette question." (Avertissement de la Lettre).

"Le grand secret, dit Confucius, pour acquérir la véritable science, la science, par conséquent, digne des princes & des personnages les plus illustres, c'est de cultiver & polir la raison, qui est un présent que nous avons reçu du ciel. La concupiscence l'a déréglée, il s'y est mêlé plusieurs impuretés. Ôtez-en donc ces impuretés afin qu'elle reprenne son premier lustre & ait toute sa perfection. C'est là le souverain bien. Ce n'est pas assez ; il faut, de plus, qu'un prince, par ses exhortations & par son propre exemple, fasse de son peuple comme un peuple nouveau. Enfin, après être parvenu, par de grands soins, à cette souveraine perfection, à ce souverain bien, il ne faut pas se relâcher ; c'est ici que la persévérance est absolument nécessaire." (extrait)

"Le présent que je vous fais ne saurait manquer de vous être agréable. Vous aimez les bonnes maximes de morale : en voici des meilleures & des plus solides. Si le lieu d'où elles viennent les pouvait rendre plus considérables, elles le seraient à cause de son éloignement. Ce sont des perles ou des pierres précieuses de la Chine, & quelque chose de plus grand prix, parce qu'il n'y a rien de comparable aux trésors de la sagesse, comme dit l'Écriture. Je pourrais dire la même chose à l'égard de leur antiquité, si la vérité n'était de tout temps, & si l'on pouvait penser que ces maximes, pour être plus anciennes, en fussent aussi plus véritables & plus solides." (Simon Foucher, extrait de la Lettre).

Le confucianisme, fondé par Confucius (né en 551 av. J.-C. et mort en 479 av. J.-C.) au VIe siècle av. J.-C., est une philosophie éthique et politique centrée sur l'harmonie sociale et la moralité. Il valorise des concepts tels que le « ren » (bienveillance) et le « li » (rites), qui guident les interactions humaines. La hiérarchie familiale et le respect des ancêtres sont au cœur de cette pensée, soulignant l'importance des relations interpersonnelles. Le confucianisme propose également une vision éducative, prônant l'apprentissage et l'autoculture comme moyens d'améliorer la société. Influent dans la culture asiatique, ses principes ont façonné des structures sociales et politiques pendant des siècles. Enfin, il cherche à établir une société juste par le biais de l'éthique individuelle et de la responsabilité civique. La figure mi-historique, mi-légendaire de Confucius est retracée dans sa première biographie issue de Shiji (史記 / 史记, Shǐjì), œuvre de l'historien chinois Sima Qian écrite de 109 à 91 av. J.-C., soit plus de quatre siècles après sa disparition.

Voici quelques citations inspirées de la pensée de Confucius, traduites en français : "Celui qui déplace une montagne commence par enlever de petites pierres." Cette citation souligne l'importance de commencer par de petites étapes pour réaliser de grands objectifs. "L'homme supérieur est celui qui ne cherche pas à obtenir des avantages personnels au détriment des autres." Elle met en avant la notion d'éthique et de responsabilité envers autrui. "Il ne suffit pas d'apprendre, il faut aussi appliquer ce que l'on a appris." Cette réflexion insiste sur l'importance de l'action dans l'apprentissage. "Le respect des ancêtres est le fondement de la moralité." Une citation qui rappelle l'importance de la famille et des traditions. "Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse." Ce principe de réciprocité est au cœur de la morale confucéenne. Ces citations reflètent bien l'éthique et la sagesse de Confucius, axées sur la moralité, les relations humaines et l'apprentissage.

Très bon exemplaire de cet ouvrage important dans l'histoire de la diffusion du Confucianisme dans le monde occidental.

Accompagné de la Lettre parue à la même date, reliés ensemble à l'époque, réunion des plus rares.

Prix : 9.500 euros

jeudi 10 octobre 2024

OUDIN (R. P.) de l'Oratoire de Nantes | [Manuscrit] Principes de Poésie Française par le R. P Oudin de l'Oratoire de Nantes. Sans lieu ni date [vers 1769-1770] [Nantes ?]. 1 volume in-4. Reliure de l'époque pleine basane. Mise au propre sans ratures ou corrections, de toute évidence copiée par l'auteur pour sa bibliothèque, reliée et enrichie pour lui. Très intéressant et précieux témoignage sur le contenu de l'enseignement de la poésie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.


OUDIN (R. P.) de l'Oratoire de Nantes

[Manuscrit] Principes de Poésie Française par le R. P Oudin de l'Oratoire de Nantes

Sans lieu ni date [vers 1769-1770] [Nantes ?]

1 volume in-4 (23,5 x 18 cm) de 1 feuillet de titre manuscrit dans un encadrement gravé à l'eau-forte et rehaussé à l'aquarelle en couleurs à l'époque, 282 pages dont la table des matières in fine ( pp. [279-282] ), avec 13 portraits gravés à l'eau-forte ajoutés au moment de la reliure (poètes dont la liste est donnée ci-après).

Reliure pleine basane marbrée fauve, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Quelques épidermures estompées et habiles restaurations aux coiffes. Bel exemplaire très frais. Belle écriture calligraphiée avec soin et parfaitement lisible.


Mise au propre sans ratures ou corrections, de toute évidence copiée par l'auteur pour sa bibliothèque, reliée et enrichie pour lui.

L'auteur a dressé la table des chapitres contenus dans ce traité de poésie : de la poésie en général | des études du poète | des talents du poète | comment le poète doit-il imiter ? | de la ressemblance et du merveilleux dans les fictions | de l'épopée | de la comédie | du poème didactique, des qualités du style poétique | de la tragédie | de l'invention | des talents du poète tragique | du prologue | de l'intrigue | du dénouement | ... | du style de la tragédie | de l'origine de la tragédie chez les grecs | de l'origine de la tragédie chez les romains | ... | de l'ode | du rondeau | du conte | du sonnet | de l'épigramme | etc.


Voici la liste des 13 portraits gravés reliés dans ce volume : Boileau | Corneille | Voltaire | Crébillon père | Racine | Sénèque | Rotrou | Fontenelle | La Bruyère | La Fontaine | Antoinette de La Garde, Madame Deshoulières | Jean-Baptiste Rousseau | Scarron


On sait très peu de choses de ce Monsieur Oudin, auteur de ce traité de Poésie. Le titre nous indique qu'il était de l'Oratoire de Nantes. Dans ses Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes, à la fin du XVIIIème siècle, Paul Jeulin précise que ce professeur se trouve indiqué comme chargé de cours pour les années 1769 et 1770. Il était très probablement professeur de rhétorique et d'autres matières puisque les professeurs changeaient régulièrement de matière au cours de leur passage au collège de l'Oratoire de Nantes.

Le collège de l'Oratoire de Nantes s'est installé en 1617 et forma une élite d'élèves jusqu'à la révolution française. Un de ses élèves parmi les plus renommés fut Joseph Fouché (1759-1820), célèbre ministre de la police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire. Fils de marin, son père était Capitaine, de santé fragile, il abandonna la carrière de marin pour entrer au séminaire de l'Oratoire de Nantes où il reçoit les ordres mineurs. Les idées répandues chez les Oratoriens sont celles des Lumières, et il en ressort athée. Nous pouvons imaginer que Fouché a suivi ce cours sur les Principes de la Poésie par le père Oudin alors en poste à l'Oratoire de Nantes au même moment où Fouché y suit ses études.






Référence : Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes à la fin du XVIIIe siècle [article], Paul Jeulin, in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1930 39-1 pp. 31-41 ; A. Bachelier. — Essai sur l'Oratoire à Nantes au XVIIe et au XVIIIe siècles [compte-rendu]  Armand Rébillon in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1934 41-3-4 pp. 545-546.

Très intéressant et précieux témoignage sur le contenu de l'enseignement de la poésie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Nous ne connaissons pas d'autre copie de ce Traité.







Bel exemplaire. Il s'agit très probablement de l'exemplaire de l'auteur, mis au propre pour lui, d'un cours qu'il professait durant les années 1769 et 1770 au Collège de l'Oratoire de Nantes.

Prix : 3.500 euros