mardi 29 mars 2022

Honoré de Balzac. Le Dangier d'estre top Cocquelin. Manuscrit et illustré par H. Grand'Aigle pour René Kieffer (vers 1925). Tirage à 600 exemplaires.

BALZAC (Honoré de). GRAND'AIGLE (H.), illustrateur.

Le Dangier d'estre trop Cocquelin. Manuscrit et illustré par H. Grand'Aigle.

Chez René Kieffer, à Paris, s. d. (vers 1925)

1 volume in-8 (22,5 x 14,5 cm), broché de 54 pages. Toutes les pages sont illustrées dans et autour du texte par des compositions aquarellées au pochoir de H. Grand'Aigle. Le texte est également calligraphié par Grand'Aigle (photogravé). Très bon état.

Tirage à 600 exemplaires.

Celui-ci, un des 500 exemplaires sur vélin de cuve.

Ce texte a paru pour la première fois dans les Contes drolatiques de Balzac, en 1833. Ce texte en vieux françois à la Balzac dans le genre de Rabelais, conte les aventures conjugales d'un tourangeau. Un coquebin est un jeune homme niais, innocent, un benêt, une andouille en somme. Le court texte s'achève sur cette sentence de vérité éternelle : — Faictes comme moy ; soyez cocqus en herbe et non en gerbe. Ce qui est la vraye moralité des brayettes coniugales.













Provenance : ce petit volume provient de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage pour René Kieffer (source non mentionnée, non documentée). Des informations pourront être fournies à l'acquéreur.

Joli et amusant volume illustré par la technique du pochoir.

Prix : 200 euros

Honoré de Balzac. Une passion dans le désert (1938). Avec des illustrations aquarellées au pochoir d'après les dessins de Georges-Louis Guyot.

BALZAC (Honoré de). GUYOT (illustrateur).

Une passion dans le désert. Illustrations de Guyot.

Editions Valère, Paris, 1938

1 volume in-4 (24 x 20 cm) broché de 61-(1) pages. 27 illustrations aquarellées au pochoir d'après les dessins de Guyot. Couverture illustrée par Guyot. Bon état malgré un dos fendillé avec manques, brochage fragile (à relier). La moitié haute de la couverture a des rousseurs. Intérieur frais.

Tirage à 575 exemplaires.

Celui-ci, un des 23 exemplaires hors commerce et nominatifs imprimés sur papier de Rives.

Exemplaire imprimé au nom du photograveur de l'ouvrage pour les éditions Valère.

Superbes illustrations en couleurs au pochoir de l'artiste animalier Georges Lucien Guyot (1885-1972).









Balzac publie une première version de cette nouvelle en 1830 dans La Revue de Paris. La version définitive ne paraît qu'en 1837 aux éditions Delloye et Lecou, au tome XVI des Études philosophiques. Elle sera ensuite placée dans les Scènes de la vie militaire de La Comédie humaine.​ Dans le récit cadre, le narrateur raconte à sa compagne, après avoir assisté à un spectacle dans une ménagerie, une histoire qu'il a reçue d'un ancien soldat français de la campagne d'Égypte. Le soldat égaré dans le désert trouve refuge dans une grotte et réussit à apprivoiser une panthère dont il est en quelque sorte amoureux. Il l'appelle « Mignonne », en mémoire d'une ancienne maîtresse à lui, et projette quantité de qualités féminines sur la bête dont il garde un souvenir ému. Mais un geste brusque lui donne l'impression que la bête va le dévorer et il la poignarde. Il s'aperçoit trop tard qu'il s'agissait d'une marque d'affection de la part de l'animal.





Guyot a illustré deux autres ouvrages dans le domaine animalier : pour « de Goupil à Margot » de Louis Pergaud, édité par Marcel Seheur, Paris, 1926 (100 dessins aquarellés par Georges Guyot sur une soixantaine des 151 exemplaires tirés sur Arches) pour « Le Livre de la Brousse » de René Maran, édité à 1 025 exemplaires par Au Moulin de Pen-Mur, Paris, 1946 (39 lithographies par Georges Guyot dont 16 à pleine page). En 1931, Guyot intègre le groupe des Douze Animaliers Français fondé par François Pompon, dont les expositions publiques dans les salons de l'hôtel Ruhlmann (en avril-mai 1932 et mars 1933) lui offrent une tribune où exprimer sa manière. L’artiste trouve ainsi son public et recevra notamment de nombreuses commandes de sculptures monumentales de la part de l’Etat et de municipalités comme l’Ours brun du Zoo de Vincennes (commandé en 1938 et aujourd’hui exposé à la Ménagerie du Jardin des Plantes), les Chevaux pour la fontaine du Trocadéro (en 1937), le Taureau de Laguiole (en 1937) ou le Sanglier de Conches (1957). Il travaille en parallèle pour la Manufacture nationale de Sèvres de 1929 à 1950, où il crée de nombreux modèles. La fin de sa vie est assombrie par l’incendie du Bateau Lavoir le 12 mai 1970, qui détruit son atelier et tout ce qu’il contient de sculptures, peintures, dessins, squelettes d’animaux et souvenirs … Guyot a alors 85 ans et ne s’en remettra jamais tout à fait. Il s’éteint trois ans plus tard, le 31 décembre 1972.​ Artiste mystérieux tant sont lacunaires les informations sur sa personne et sa vie, Georges-Lucien Guyot laisse derrière lui une formidable statuaire animalière où s’harmonisent l’observation naturaliste et le sens du pittoresque. A mi-chemin entre les surfaces lisses de François Pompon et celles accidentées de Rembrandt Bugatti, l’émotion provoquée par les animaux de Guyot tient dans la force et l’élégance évocatrice des lignes, le respect des proportions naturelles et la tendresse jamais démentie d’un amoureux de la faune sauvage.

Très beau livre illustré.

Prix : 250 euros

dimanche 27 mars 2022

Les Lettres de Bussy-Rabutin (1737-1727). 7 volumes in-12 reliés pleine basane de l'époque. Une des plus intéressantes correspondances privées couvrant la première partie du règne de Louis XIV (de 1666 à 1692).

BUSSY-RABUTIN, [Roger de Rabutin, comte de Bussy, dit]

LES LETTRES DE MESSIRE ROGER DE RABUTIN, COMTE DE BUSSY, Lieutenant Général des Armées du Roi, et Mestre de Camp Général de la Cavalerie française et étrangère. Nouvelle édition. [Première-Quatrième partie].

Suivi de :

NOUVELLES LETTRES DE MESSIRE ROGER DE RABUTIN, COMTE DE BUSSY, Lieutenant Général des Armées du Roi, et Mestre de Camp Général de la Cavalerie française et étrangère. Avec les réponses.

Paris, Veuve Delaulne, 1737-1727

7 volumes in-12 (16 x 10 cm) de (4)-374-(2), (4)-295, (6)-550, (8)-491-(3), (10)-448, (8)-386 et (8)-383 pages.

Reliure pleine basane de l'époque, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, tranches mouchetées, doublures et gardes de papier peigne. Quelques usures aux coiffes et coins. Frottements. Intérieur d'une belle fraîcheur. Quelques rousseurs claires sans gravité. Reliure probablement d'Allemagne ou des Pays-Bas (les fers utilisés ainsi que les pièces de titre en papier doré qui nous y font penser, ainsi que la provenance des volumes - voir ci-dessous).














C'est la meilleure édition et la plus complète parue à cette date. Curieusement, dans tous les exemplaires de cette série, les 4 premiers volumes sont datés 1737 quand les 3 derniers sont datés 1727, soit 10 ans plus tôt, bien que parus chez le même libraire-imprimeur (la Veuve Delaulne).

On trouve un très grand nombre de lettres dans cette riche correspondance de Bussy-Rabutin. Exilé sur ses terres de Bourgogne à Bussy pendant près de dix-sept années à cause de son libertinage et surtout à cause de son Histoire amoureuse des Gaules qui circula en manuscrit et imprimée pendant toute la seconde moitié du XVIIe siècle, pour la plus grande fureur de Louis XIV qui ne lui pardonna jamais d’avoir chansonné les amours du Roi, Bussy-Rabutin se livre ici dans son intimité. Mais ce qu’il y a de plus remarquable sans aucun doute dans cette correspondance, c’est qu’on y trouve aussi les réponses des nombreux correspondants du comte, fait rare dans l’édition des correspondances anciennes qui sont parvenues jusqu'à nous. On y retrouve notamment la plus célèbre de ses correspondantes, la marquise de Sévigné, Marie de Rabutin Chantal. On sait que c’est le fils de Roger de Rabutin qui édita en partie avec le Père Bouhours la correspondance de Bussy (1697-1709). C’est également le fils de Roger de Rabutin qui communiqua les manuscrits des premières lettres publiées de la marquise de Sévigné, quelques années plus tard.


Provenance : signature à l'encre (tampon gravé) au verso de chacune des pages de titre. La signature n'a pu être identifiée mais indique clairement un personnage de nationalité germanique. L'identification de cet ex libris majestueux pourrait révéler une intéressante surprise.

Très bon exemplaire de cette édition ancienne estimée.

Prix : 1.350 euros

samedi 26 mars 2022

Le Taureau Blanc par Voltaire (1926). 41 illustrations au pochoir par Georges Braun. Couverture lithographiée en couleurs. Tirage à 550 exemplaires. Exemplaire de passe provenant de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage. Bel exemplaire.

VOLTAIRE. BRAUN, Georges (illustrateur).

LE TAUREAU BLANC.

René Kieffer, Relieur-Editeur, Paris, s.d. (1926) [de l'imprimerie de Ducros et Colas, novembre 1926]

1 volume in-4 (24 x 19 cm) broché de (4)-99-(3) pages. Couverture à rabats lithographiée de Georges Braun tirée en couleurs courant sur les deux plats et le dos du volume. 41 illustrations de Georges Braun dans le texte coloriées au pochoir et au pinceau. Excellent état. Petite fente en bas du premier plat le long du dos (recollé), sans gravité. Brochage solide et très frais. Intérieur très frais, sans rousseurs.

Tirage limité à 550 exemplaires.

Celui-ci, un des exemplaires sur vélin blanc BFK filigrané au nom de l'éditeur René Kieffer, non numéroté (normalement 500 exemplaires sur ce papier après 50 exemplaires sur Japon). 

Exemplaire de passe provenant de la bibliothèque du photograveur ayant cliché les illustrations pour l'éditeur René Kieffer (source non documentée, non renseignée, plus d'informations pourront être données à l'acquéreur de ce volume).

Récit en style oriental, prétendument "traduit du syriaque", et inspiré par les Mille et une nuits, qui conte des aventures d'une princesse égyptienne, Le fond mélange ésotérisme et érotisme. Amaside, dans des temps très reculés. Son conseiller, le sage Mambrès, a "environ treize cents ans". Elle est séparée de son amant, Nabuchodonosor, depuis sept ans ; son père lui interdit de prononcer ce nom, sous peine d'avoir la tête tranchée. Elle rencontre au bord du Nil un taureau blanc, qui manifeste son amour pour la princesse, à qui il plaît. Elle comprend qu'il n'est autre que son amant transformé. Son père décide de le faire tuer : il craignait en lui un rival et l'avait changé en taureau pour s'en débarrasser. Mambrès le sauve en le faisant désigner pour remplacer le bœuf sacré des Egyptiens, Apis, qui venait de mourir. Nabuchodonosor retrouve la forme humaine et épouse Amaside.

"Fervent pourfendeur des superstitions et des croyances irraisonnées aux « fables » bibliques, Voltaire réécrit, dans Le Taureau blanc, un certain nombre d’épisodes surnaturels issus de la Bible et les insère au cœur d’un conte oriental. Cette parodie fait vivre au lecteur une expérience du renversement : d’une part, les personnages religieux, insérés dans un autre cadre narratif, se chargent de significations différentes ; d’autre part, l’autoréflexivité et la construction emboîtée font du conte un lieu de réflexion et d’interprétation sur la fiction et sur sa capacité à influencer les mœurs. Enfin, le recours systématique au double sens et à l’ironie emporte le lecteur dans un vertige interprétatif qui l’invite à s’interroger sur les significations des symboles, à prendre conscience de la relativité des exégèses, donc à faire usage de sa raison. En ce sens, une telle démarche critique a une portée morale, c’est-à-dire philosophique." (Résumé, Critique et morale dans Le Taureau blanc de Voltaire (1774), Critique and Morality in Voltaire’s Le Taureau blanc (1774), by Magali Fourgnaud, p. 183-198)





"En 1774, Voltaire, alors âgé de quatre-vingts ans, fait paraître son ultime conte oriental, Le Taureau blanc. La critique actuelle s’accorde à lire ce récit comme une parodie des « fables » bibliques, que le patriarche de Ferney fustige dans l’ensemble de son œuvre. Le conte reprend d’ailleurs des arguments déjà parus dans les Questions sur l’Encyclopédie (qu’il vient d’achever lors de la parution du conte) et débattus au moins depuis les Examens de la Bible d’Émilie Du Châtelet. La verve voltairienne ne s’est pas tarie, dénonçant toujours l’immoralité et le style métaphorique des récits bibliques, considérés comme un tissu d’invraisemblances, en opposition au « style de la raison » de Zadig. Variant les armes dans son combat contre l’Infâme, Voltaire utilise ici les procédés propres à la fiction pour démonter les croyances et les illusions qui conduisent au fanatisme : Le Taureau blanc est d’ailleurs considéré par René Pomeau comme le « seul conte de critique biblique » parmi la production de contes orientaux au XVIIIe siècle." (Extrait de Critique et morale dans Le Taureau blanc de Voltaire (1774), Critique and Morality in Voltaire’s Le Taureau blanc (1774), by Magali Fourgnaud, p. 183-198).





Provenance : de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage ayant travaillé pour René Kieffer et l'imprimeur Ducros et Colas (source non documentée, non renseignée, des informations pourront être fournies à l'acquéreur de l'ouvrage).







Bel exemplaire de ce joli illustré moderne par la technique du pochoir dans le style Art Déco par Georges Braun. La couverture lithographiée est remarquable.

Prix : 450 euros