jeudi 20 mai 2021

Antoine Laporte, bouquiniste-bibliographe. Zola contre Zola. Erotika naturalistes des Rougon-Macquart (1896). Rare ouvrage anti-Zola dénonçant la pornographie et l'érotisme déployé par Zola dans ses romans.


Antoine Laporte [Emile ZOLA].

ZOLA contre ZOLA. EROTIKA NATURALISTES des ROUGON-MACQUART par Ant. Laporte, auteur de l'Histoire littéraire du XIXe siècle, directeur du Collaborateur illustré des érudits et des curieux, etc., etc.

Paris, Librairie A. Laurent-Laporte, 1896 (imprimé à Besançon chez Paul Jacquin).

1 volume in-12 (19 x 13,5 cm) de 230 pages. 

Reliure de l'époque demi-basane rouge. Reliure usagée (manque de cuir au bas du dos), reste propre et solidement relié (mérite cependant une nouvelle reliure). Intérieur propre imprimé sur mauvais papier marroné. Les deux plats de couverture ont été conservés (le premier plat est illustré et montre Zola devant l'Académie française derrière un rempart de barils explosifs portant les titres des Rougon-Macquart - voir photo ci-dessous). 


Edition originale.

Il n'a été tiré que 10 exemplaires sur papier du Japon (annoncé à la justfication).

"Cet ouvrage, en raison de son caractère érotique, n'a é été tiré que pour les soucripteurs." (vraisemblablement tiré à petit nombre ou les exemplaires ont été détruits).

"Au début de l’année 1897, la 9e Chambre correctionnelle rendit son jugement dans le procès en contrefaçon intenté par Fasquelle au bouquiniste Antoine Laporte, qui avait publié une brochure ultra-naturaliste Zola contre Zola (Paris, A. Laurent Laporte, 1896), tirée seulement pour les souscripteurs, en raison de son caractère érotique. Le Tribunal jugea que Laporte ne s’était point rendu coupable de contrefaçon, parce que sa brochure n’était qu’une suite de « morceaux choisis », ne donnant qu’une idée approximative et vague de l’œuvre grandiose de Zola. Statuant ensuite sur la demande reconventionnelle de 10.000 francs de dommages-intérêts formée par Laporte contre Fasquelle, pour saisie arbitraire de son opuscule, le Tribunal refusa de lui accorder un centime. Le jugement condamna même, en termes sévères, le procédé « perfide et peu scrupuleux » qui consiste à mettre brutalement sous les yeux des lecteurs des passages plus ou moins érotiques, en vue de discréditer un écrivain." (Jean-Paul Fontaine, Histoire de la bibliophilie, article Eugène Fasquelle).

Cet ouvrage, le dernier pamphlet anti-Zola donné par le bouquiniste-bibliographe Antoine Laporte, est rare. Tiré à petit nombre pour les souscripteurs, soumis à un procès, il est probable que la plupart des exemplaires aient été détruits tant il semble difficile d'en localiser des exemplaires.

Le bouquiniste Antoine Laporte (1835-1899) fut l'un des plus virulents adversaires de Zola et son œuvre naturaliste, et par extension de tous les membres se recommandant de cette école littéraire.​ Si Laporte détestait Zola, on peut aussi se demander s'il ne l'admirait pas en secret, à l'encontre de sa propre conscience. Outre un premier ouvrage consacré à Zola et autres naturalistes en 1883 (La Flore pornographique), il donne en 1894 Le Naturalisme ou l'Immoralité littéraire, Emile Zola, l'homme et l'œuvre etc. Zola contre Zola, ce troisième ouvrage entraîna procès. Laporte fut acquitté mais mourut peu de temps après. On doit encore au bouquiniste Laporte une réfutation hargneuse du pamphlet d'Octave Uzanne sur les bouquinistes et les quais de Paris (1893). En tant que bibliographe on lui est redevable de la Bibliographie jaune (1880) qui traite des ouvrages relatifs au cocuage et au mariage failli, ainsi que de la Bibliographie contemporaine, Histoire littéraire du XIXe siècle, manuel critique et raisonné de livres rares curieux et singuliers, ouvrage resté inachevé, et une Bibliographie clérico-galante (1879) qui traite des histoires de moines vicieux et autres défroqués.

Rare. (reliure usagée - reliure à prévoir).

Prix : 400 euros

Ambroise Macrobe [Antoine Laporte, bouquiniste-bibliographe]. La Flore pornographique. Glossaire de l'école naturaliste extrait des oeuvres de M. Emile Zola et de ses disciples. Illustrations de Paul Lisson (Polisson). Edition orginale (1883). Un des rares exemplaires sur papier du Japon. Bon exemplaire.


Ambroise Macrobe [Antoine Laporte, bouquiniste-bibliographe].

La flore pornographique. Glossaire de l'école naturaliste extrait des œuvres de M. Emile Zola et de ses disciples. Illustrations par Paul Lisson.

Paris, Doublelzévir, éditeur, 1883 [imprimerie A. Lahure, Paris].

1 volume in-12 (19,5 x 14 cm) broché de (4)-226 pages suivies de 26 pages du Catalogue de la Bibliothèque des curiosités (librairie Doublelzévir éditeur). Couverture à rabats imprimée en rouge et noir. Couverture frottée et passée néanmoins solide, dos non fendu. Exemplaire non rogné à grandes marges. Intérieur frais avec quelques empoussièrements dans les grandes marges.

Edition originale.

Un des rares exemplaires sur papier Japon blanc.

Tirage non justifié. Il a probablement été tiré seulement quelques exemplaires (10 ? 20 ?) sur ce papier de luxe. Les exemplaires ordinaires sont imprimés sur mauvais papier. Notre exemplaire comporte un numéro au composteur sous le faux-titre.


Bien que non signé, cet ouvrage, tout entier consacré à dévaloriser l'école naturaliste menée par Emile Zola, est l'œuvre du bouquiniste-bibliographe Antoine Laporte (1835-1899). 

Les illustrations de Paul Lisson, qu'il faut lire bien évidemment Polisson, sont vraisemblablement l'œuvre d'Antoine Laporte lui-même.

« Nous avons cueilli, dans le jardin pornographique, les fleurs nées de la culture du réalisme et du naturalisme ; nous en avons formé une gerbe, une corbeille que nous présentons au public (…) Quand on voit ce qu'est devenu le latin entre les mains des notaires et des pères de l'Église, n'est-on pas en droit de se demander ce que deviendra le français sous la plume des pornographes de l'école moderne ? » (extrait).



Le bouquiniste Antoine Laporte (1835-1899) fut l'un des plus virulents adversaires de Zola et son œuvre naturaliste, et par extension de tous les membres se recommandant de cette école littéraire. Le volume s'ouvre sur un avant-propos consacré à l'évolution du langage dans la littérature et aux expressions vicieuses qui s'y trouvent, viennent ensuite les pages consacrées, dans l'ordre alphabétique, aux expressions jugées "pornographiques" (mots d'argots et autres expressions se rapportant à la prostitution, à l'amour vicieux, etc.).  A chaque mot ou expression cités, Laporte cite l'extrait de l'ouvrage concerné. Comme par exemple : Avaler le luron (communier), extrait des Soeurs Vatard de Huysmans, ou encore : Bougresse (femme du monde qui se conduit mal), extrait de Nana de Zola.




Si Laporte détestait Zola, on peut aussi se demander s'il ne l'admirait pas en secret, à l'encontre de sa propre conscience. Outre ce premier ouvrage consacré à Zola et autres naturalistes en 1883, en 1894 il donne La Naturalisme ou l'Immoralité littéraire, Emile Zola, l'home et l'oeuvre etc, et en 1896 encore il donne un ouvrage encore plus virulent intitulé Zola contre Zola, "erotika" naturalistes des "Rougon-Macquart". Ce troisième ouvrage entraîna procès. Laporte fut acquitté mais mourut peu de temps après. On doit encore au bouquiniste Laporte une réfutation hargneuse du pamphlet d'Octave Uzanne sur les bouquinistes et les quais de Paris (1893). En tant que bibliographe on lui est redevable de la Bibliographie jaune (1880) qui traite des ouvrages relatifs au cocuage et au mariage failli, ainsi que de la Bibliographie contemporaine, Histoire littéraire du XIXe siècle, manuel critique et raisonné de livres rares curieux et singuliers, ouvrage resté inachevé, et une bibliographie clérico-galante (1879) qui traite des histoires de moines vicieux et autres défroqués.

Bon exemplaire du rare tirage sur Japon de ce livre déjà peu commun sur papier ordinaire.

VENDU

mercredi 19 mai 2021

Antoine Laporte, bouquiniste-bibliographe, ennemi farouche de Zola et des naturalistes. Le naturalisme ou l'immoralité littéraire. Emile Zola, l'homme et l'œuvre, suivi de la bibliographie de ses ouvrages et de la liste des écrivains qui ont écrit pour ou contre lui. (1894). Exemplaire n°1 sur Japon justifié et signé par l'auteur. Très rare.

[Emile ZOLA]. Antoine Laporte, bouquiniste-bibliographe.

Le naturalisme ou l'immoralité littéraire. Emile Zola, l'homme et l'œuvre, suivi de la bibliographie de ses ouvrages et de la liste des écrivains qui ont écrit pour ou contre lui. Par Ant. Laporte, auteur de l'Histoire littéraire du XIXe siècle, des Bouquinistes et des Quais de Paris, etc., etc.

Paris, 18, rue Séguier, 1894 [imprimé pour Ant. Laporte par A. Gautherin et Cie, 131, rue de Vaugirard, Paris].

1 volume in-12 (19,5 x 13,5 cm), broché de 320 pages. Couverture imprimée à rabats. Couverture empoussiérée au pourtour légèrement bruni, dos bruni. Brochage solide. Intérieur parfait.

Tirage justifié à la main par l'auteur "Exempl. n°1 papier du Japon. A. L."

Il n'y a pas de justification du tirage. Les exemplaires sur Japon doivent se compter sur les doigts des deux mains (voire trois).

Le bouquiniste Antoine Laporte (1835-1899) fut l'un des plus virulents adversaires de Zola et son œuvre naturaliste, et par extension de tous les membres se recommandant de cette école littéraire. Le volume s'ouvre sur une épître à "mon compatriote J. S***, bibliophile" dans laquelle Laporte explique qu'il a demandé un portrait et un fac-similé d'autographe à Monsieur Zola qui n'a pas pris la peine de lui répondre. La première partie du volume passe en revue les débuts de Zola en littérature et l'établissement de l'école naturaliste pour aller jusqu'aux Rougon-Macquart. Laporte n'hésite en rien et enfonce tous les clous de la critique acide voire beaucoup au-delà (pp. 9 à 245). Les pages 247 à 294 donnent une bibliographie des ouvrages de Zola ainsi que la liste des articles qui lui ont été consacrés. Les pages 295 à 317 contient un texte intitulé "Un naturaliste en cour d'assises". Si Laporte détestait Zola, et cela ne fait aucun doute à la lecture de ce gros volume, on peut aussi se demander s'il ne l'admirait pas en secret, à l'encontre de sa propre conscience. En 1883 Antoine Laporte donna sous le pseudonyme d'Ambroise Macrobe, un premier ouvrage anti-Zola intitulé La Flore pornographique, glossaire de l'école naturaliste, extrait des œuvres de M. Emile Zola et de ses disciples. En 1896 encore il donna un ouvrage encore plus virulent intitulé Zola contre Zola, "erotika" naturalistes des "Rougon-Macquart". Ce troisième ouvrage entraîna procès. Laporte fut acquitté mais mourut peu de temps après. On doit encore au bouquiniste Laporte une réfutation hargneuse du pamphlet d'Octave Uzanne sur les bouquinistes et les quais de Paris (1893). En tant que bibliographe on lui est redevable de la Bibliographie jaune (1880) qui traite des ouvrages relatifs au cocuage et au mariage failli, ainsi que de la Bibliographie contemporaine, Histoire littéraire du XIXe siècle, manuel critique et raisonné de livres rares curieux et singuliers, ouvrage resté inachevé, et une bibliographie clérico-galante (1879) qui traite des histoires de moines vicieux et autres défroqués.

Très intéressant volume montrant toute la violence littéraire déchaînée autour de l'école naturaliste accusée de patauger dans la fange et plus encore.

Ce volume constitue également le premier essai de bibliographie Zolienne (malgré l'accent négatif évident).

Sur la couverture et la page de titre du volume est répétée la marque du bouquiniste Laporte qui dans un jeu de mots bibliophile sans concession s'écrit : "A LA PORTE QUI MEPRISE LES VIEUX LIVRES." Tout est dit. L'homme était sans concession. On ne peut que l'admirer pour cela, avec le recul du temps et malgré ses erreurs d'appréciation.

Bon exemplaire du très rare tirage sur Japon justifié par l'auteur et portant le n°1.

Ce volume rare se doit de figurer dans toute belle bibliothèque Zoliste ou anti-Zoliste. Hélas il n'y en a qu'un seul proposé ici et probablement très peu en circulation sur ce beau papier de luxe.

Prix : 900 euros.


lundi 17 mai 2021

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Les Nuits de Paris ou le Spectateur-Nocturne. 1788-1789. 14 parties reliées en 7 volumes in-12. 16 figures hors-texte. Reliure signée Belz-Niédrée.

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]

Les Nuits de Paris ou le Spectateur-Nocturne.

à Londres, et se trouve à Paris, chés les libraires nommés en tête du Catalogue, 1788-1789. [Parties 1 à 14].

14 parties reliées en 7 volumes in-12 (18,2 x 11,2 cm - Hauteur des feuillets : 178 mm.). 3359-(1) pages (la dernière est mal chiffrée 2359). Pagination continue (avec erreurs de pagination - complet).

Reliure demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs orné, tête dorée, non rogné (ébarbé). Reliure signée Belz-Niédrée (vers 1865-1875). Quelques légères usures aux reliures (coins frottés parfois légèrement émoussés, plats et coupes légèrement frottés, extrémités de quelques coiffes légèrement frottées, une petite déchirure du cuir recollée au dernier volume. Intérieur des volumes frais à très frais. Très séduisant état non rogné (relié sur brochure). Quelques figures sont plus ou moins courtes de marges et certaines ont été réenmargées au moment de la reliure. Collationné complet.

Restif, Le Spectateur nocturne, trace ces 14 parties un extraordinaire tableau de Paris d'avant la Révolution. Deux autres parties seront publiées en 1791 et 1794. La quinzième partie de 1791 est rare tandi que la seizième partie de 1794 est très rare. Ces deux dernières parties qui ne se trouvent pas ici sont des descriptions virulentes de la Révolution qui valurent à son auteur, à cause de Marat en particulier, de passer devant le Comité de Police de la Commune de Paris. Pris de crainte, son libraire abandonna la vente de ce monumental ouvrage. Restif dut d'ailleurs, même en 1806 lors d'une remise en vente, le faire cartonner.






L'ouvrage est illustré de 16 planches gravées que Cohen attribue à Binet, y compris la planche Le Billard qui fut rarement ajoutée et qui manque à beaucoup d'exemplaires. Nombre de ces planches représente Restif dans son curieux costume de "Spectateur nocturne", cape et grand chapeau surmonté d'un hibou.

"Les Nuits de Paris sont plus qu'un recueil d'anecdotes pittoresques sur le petit peuple parisien: pour leur étrangeté poétique, le mystère qu'on devine dans les détails familiers, la bizarrerie des rencontres, la fertilité du hasard autour du promeneur toujours vigilant, toujours présent comme un Maldoror ou un Fantômas aux drames cachés dans les ténèbres, on peut les rapprocher d'oeuvres modernes inspirées par la capitale, le Spleen de Paris, le Paysan de Paris ou Nadja" (Henri Coulet, Le Roman jusqu'à la Révolution, p. 493).







"Ce grand ouvrage, essentiellement parisien, a toujours été recherché, alors même que les oeuvres de Restif étaient encore décriées, négligées et presque inconnues de notre génération," écrit Paul Lacroix en 1875, ajoutant: "c'est, en effet, un livre unique qui représente la physionomie morale de Paris vers la fin du dix-huitième siècle" (Bibliographie de Restif de La Bretonne, p. 299).

"Ce vaste ouvrage de plus de 3000 pages, 16 parties et 8 volumes prend la forme d’un recueil de notes d’un « Hibou-Spectateur » qui parcourt la ville, un Paris urbain, nocturne, contrasté juste avant la chute de la Monarchie. Le narrateur se fait observateur et conteur aussi tant les tableaux se teintent de pittoresque et de picaresque : ces écrits seront étudiés de près par les historiens du siècle suivant comme autant d’instantanés et de traces d’une période très particulière où les classes sociales se mêlent et où la misère règne. Les femmes y occupent une place singulière par les dominations et les outrages qu’elles subissent. Le fil narratif du volume suit la logique de scènes parfois juxtaposées ayant pour lien l’unité du regard porté et du récit composé. Le tableau d’ensemble reste sombre, « misérabiliste » déploreront des contemporains, annonçant par certains côtés Balzac, Flaubert ou Zola : différence majeure, les tableaux esquissés sont collectifs et relèvent d’une approche presque sociologique quand les écrivains du XIXe siècle choisiront d’imaginer des héros et héroïnes dont les parcours se détachent de cette toile de fond sociale." (Bnf, les Essentiels, Les Nuits de Paris, en ligne).







Références : Rives Childs, Restif de la Bretonne, 303-306 ; Cohen, col. 882-883 ; Paul Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, pp. 258-301.

Bel exemplaire, grand de marges, de ce livre important relié au plein moment de la Rétivomanie (1870-1875).

Prix : 8.000 euros


lundi 10 mai 2021

Emile Zola. Germinal (1885). Edition originale sur papier ordinaire sans mention (tirage du premier mille). Exemplaire à l'état proche du neuf relié à l'époque à la bradel demi-percaline rouge (couvertures conservées). Rare dans cette condition très désirable.

Emile ZOLA.

GERMINAL.

Paris, G. Charpentier et Cie, 1885

1 volume in-18 (19,3 x 12,5 cm) de (4)-591 pages.

Reliure strictement de l'époque demi-percaline rouge, pièce de titre de maroquin à long grain vert sombre, plats de papier marbré escargot, doublures et gardes de papier gris, non rogné. Les deux plats de la jaune imprimée ont été conservés. Exemplaire exceptionnellement dénué de rousseurs ou taches (les exemplaires de l'édition originale sur papier ordinaire que nous avons eu en mains avaient tous de fortes et grosses rousseurs et taches rousses). Les seules rousseurs se trouvent sur les deux plats de couverture jaune (faibles). Infime fente du papier de garde (charnière intérieure) au second plat.

Edition originale sur papier ordinaire sans mention (tirage du premier mille).

Il a été tiré 150 exemplaires sur papier de Hollande et 10 exemplaires sur papier du Japon.


Germinal est le treizième roman de la série des Rougon-Macquart. Il a été écrit d'avril 1884 à janvier 1885. Il paraît d'abord en feuilleton entre novembre 1884 et février 1885 dans le Gil Blas. Il sort en librairie en mars 1885. 













Fils de Gervaise Macquart et de son amant Auguste Lantier, le jeune Étienne Lantier s'est fait renvoyer de son travail pour avoir donné une gifle à son employeur. Chômeur, il part dans le Nord de la France à la recherche d’un nouvel emploi. Il se fait embaucher aux mines de Montsou et connaît des conditions de travail effroyables. Il trouve à se loger dans une famille de mineurs, les Maheu, et tombe amoureux de l'une des filles, la jeune Catherine. Celle-ci est la maîtresse d'un ouvrier brutal, Chaval, et bien qu'elle ne soit pas insensible à Étienne, elle se refuse à passer d'amant en amant. Lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire, Lantier pousse les mineurs à la grève. Il parvient à vaincre leur résignation et à leur faire partager son rêve d'une société plus juste et plus égalitaire. Lorsque la grève éclate, la Compagnie des Mines adopte une position très dure et refuse toute négociation. Affamés par des semaines de lutte, les mineurs durcissent leur mouvement. Les soldats rétablissent l'ordre, mais la grève continue. Lors d'un mouvement de rébellion, de nombreux mineurs défient les soldats, qui se mettent à tirer sur les manifestants : Maheu, l'ouvrier chez qui Étienne avait pris pension, est tué en premier par les soldats. Les mineurs se résignent à reprendre le travail. C'est alors que Souvarine, un ouvrier anarchiste, sabote la mine. De nombreux mineurs meurent dans l'effondrement des galeries. Étienne, Catherine et Chaval, son amant, sont bloqués dans la mine. Chaval provoque Étienne, qui le tue. Il devient enfin l’amant de Catherine, qui meurt dans ses bras avant l'arrivée des sauveteurs. Étienne sort vivant de cet enfer. Il repart pour vivre à Paris où il veut consacrer ses efforts à l'organisation syndicale et politique des ouvriers pour améliorer leur condition. Il est persuadé que les ouvriers vaincront l'injustice. Malgré leur retour au travail, les ouvriers sont, eux aussi, conscients de l'injustice de la situation et de leur victoire prochaine.


"On sort de la lecture de Germinal, comme le Dante sortait des cercles les plus pénibles de l'Enfer, la sueur au front, la pâleur de l'épouvante aux joues, le cœur étreint d'une débordante pitié, sans oser se retourner en arrière pour jeter un dernier regard à ce que l'on vient de voir. Mais il y a entre l'impression causée par la lecture du livre du splendide et farouche Florentin et celle du roman de Zola, toute la différence qui sépare l'implacable réalité de la fantaisie même géniale. Germinal est plus près de nous que l'Enfer; nous. sentons mieux les souffrances peintes par l'auteur des Rougon-Macquart que les tortures les plus monstrueuses combinées par le Dante. L'Italien est sublime, il a fait une œuvre immortelle et gigantesque ; mais les mineurs, nous les avons vus, nous les connaissons, et si l'envie nous en prend, nous pouvons descendre avec eux dans leur Enfer pour subir l'horreur et le frisson de leur existence, - ils sont plus près de nous. Aussi monte-t-il de ce livre formidable, de ce morceau d'humanité souffrante, de ces abimes béants, un cri d'affreuse et pénétrante angoisse, la plainte lugubre de milliers d'êtres broyés par un travail de damnés, livrés par un sort inexorable à l'éternelle nuit, à l'éternelle servitude, à l'éternelle douleur sous ses formes les plus diverses. Cette œuvre, telle qu'elle est, est une des plus saisissantes, des plus puissances, qui soient sorties de la plume du. maître romancier. C'est aussi un des plus vigoureux et des plus justes cris de douleur qui aient retenti depuis longtemps en faveur des déshérités et des souffrants. Ce cri prend même, vers l'a fin, des allures menaçantes qui doivent faire réfléchir, faire penser au soulagement de plus en plus nécessaire des races opprimées. [...] A côté du roman magistral il y a l'œuvre de haute justice et de souveraine pitié qui ira réveiller les assoupissements égoïstes du bien-être dans lequel sont trop disposés à s'engourdir ceux qui ne manquent de rien, oubliant trop ceux qui manquent de tout." (Le Livre, 10 avril 1885).


Superbe exemplaire relié à l'époque à la bradel, à l'état proche du neuf.

Condition des plus désirables.

VENDU