mercredi 30 septembre 2020

1726. Les Lettres de Madame la Marquise de Sévigné à sa fille la comtesse de Grignan. Seconde édition originale en gros caractères, dite édition de Rouen. Première édition faite sans l'accord de la famille et la plus rare des éditions anciennes.


SÉVIGNÉ, Marie de RABUTIN-CHANTAL, Marquise de

LETTRES DE MARIE RABUTIN-CHANTAL MARQUISE DE SÉVIGNÉ, A MADAME LA COMTESSE DE GRIGNAN SA FILLE.

S.l.n.n., 1726 [Rouen]

2 volumes in-12 (174 x 100 mm. - Hauteur des feuillets : 166 mm.) de (1)-381-(1) et (1)-324-(1) pages. Bien complet des 2 feuillets d'errata (1 feuillet relié à la fin de chaque volume).

Reliure strictement de l'époque plein veau caramel, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge/brun, tranches rouges, doublures et gardes de papier peigne. Restaurations aux coiffes et coins. Intérieur frais. Quelques rousseurs. Exemplaire très grand de marges. Deux signets de soie verte tissée par volume (intacts).

SECONDE ÉDITION ORIGINALE.

PREMIÈRE ÉDITION DITE ÉDITION DE ROUEN EN GROS CARACTÈRES.



Première édition que l'on puisse raisonnablement trouver sur le marché des éditions rares des Lettres de la marquise de Sévigné. La première édition des lettres de Mme de Sévigné date de 1725 et a été donnée subrepticement en une mince plaquette de 75 pages regroupant seulement quelques lettres pour la plupart incorrectement retranscrites et fragmentaires (31 fragments). Cette première édition rarissime et quasi mythique n’était connue qu’à 2 ou 3 exemplaires à la fin du XIXe siècle, il ne semble pas qu’on en est répertorié d’autres depuis. Les bibliographes considèrent donc comme véritable seconde édition originale, celle que nous proposons ici, l’édition dite de Rouen publiée en 1726 par les soins du fils de Roger de Bussy-Rabutin (cousin indiscret de la Marquise). On a beaucoup tergiversé pour savoir s’il s’agissait du fils aîné (Amé-Nicolas de comte Bussy-Rabutin) ou bien du cadet, futur évêque de Luçon, abbé de Bussy. Cette édition furtive, désavouée par la petite-fille de Mme de Sévigné, Mme de Simiane, fille de Mme de Grignan, est très rare et les exemplaires en reliure de l’époque en bonne condition se rencontrent très difficilement. La plupart des exemplaires que l'on peut rencontrer se trouvent reliés en plein maroquin du XIXe siècle (période Second Empire et ultérieurement). Dans les Bulletins de la Librairie Morgand on peine à en trouver quelques exemplaires seulement (par ex. n°10664 - mar. bleu de Cuzin - coté 300 fr. - novembre 1886). Cette édition fait concurrence en terme de rareté à celle publiée la même année à La Haye chez Gosse et Neaulme (édition que nous proposons également en condition d'époque - voir notre catalogue). Les éditions suivantes de 1726, 1728 et 1733 sont également peu communes et reprennent avec des variantes la première édition dite de Rouen en gros caractères. Seule l'édition de La Haye, très rare également, apporte de nouvelles lettres (qui se retrouvent dans l'édition de 1728 et 1733 comme nous venons de le voir ci-dessus). Il faudra attendre 1734-1736 avec l'édition pourtant mutilée donnée par les soins du Chevalier Perrin pour avoir à disposition plusieurs centaines de nouvelles lettres. L'édition de 1818, puis l'édition de 1862, données par Monmerqué, puis Charles Capmas (supplément "Lettres inédites" de 1876), donneront un panorama complet du génie épistolaire de la marquise de Sévigné.




Référence : Lettres de Madame de Sévigné, Édition des Grands Écrivains de la France, Tome XI, p. 435-440, n°2. ; Un exemplaire de cette même édition relié au début du XXe siècle en plein maroquin janséniste de Mercier a été adjugé 6.000 euros (vente Binoche et Giquello, Paris, 8 novembre 2011, n°58) ; l'exemplaire du baron Alphonse de Ruble rélié à son chiffre en maroquin par Trautz-Bauzonnet (reliure milieu XIXe s.) a été adjugé 8.500 euros chez Sotheby's (vente Raoul Simonson etc. du 19 juin 2013, n°45). En 25 ans c'est le troisième exemplaire que nous avons en mains et le premier en reliure d'époque.




BEL EXEMPLAIRE D'UN DES PLUS GRANDS CLASSIQUES DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE.

PRÉCIEUX DANS SA PREMIÈRE RELIURE D'EPOQUE BIEN CONSERVÉE, BIEN COMPLET DES DEUX FEUILLETS D'ERRATA.

Prix : 5.000 euros