lundi 26 juin 2023

A l'ouest rien de nouveau, par Erich Maria Remarque. Librairie Stock, 1929. Un des 110 exemplaires sur papier de Hollande. Très bon exemplaire broché. "Ce livre n'est pas une accusation ni une profession de foi ; il essaie seulement de dire ce qu'a été une génération brisée par la guerre, - même quand elle a échappé à ses obus."


REMARQUE, E. M. (Erich Maria Remarque), Alzir HELLA et Olivier BOURNAC, traducteurs.

A l'ouest rien de nouveau. Traduit de l'allemand par Alzir Hella et Olivier Bournac (Edition nouvelle).

Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, Paris, 1929 (E. Grevin, imprimerie de Lagny)

1 volume in-18 colombier (23,1 x 15,5 cm), broché de 303-(1) pages. Couverture à rabats beige imprimée en noir. Exemplaire à toutes marges, non rogné, tel que paru. Petite fente sans manque en tête et en queue du mors supérieur. Exemplaire très frais. Belle impression sur beau papier et à grandes marges.

Un des 110 exemplaires sur Hollande Van Gelder.

Il a été tiré en outre de cette édition 30 exemplaires sur Japon et 1.550 exemplaires sur papier pur fil. Les exemplaires sont numérotés au composteur.


"Ce livre n'est pas une accusation ni une profession de foi ; il essaie seulement de dire ce qu'a été une génération brisée par la guerre, - même quand elle a échappé à ses obus." (exergue)

"Ce volume est l'un des exemplaires tirés à part dans le format in-18 colombier, à l'occasion de l'édition nouvelle et revue de l'ouvrage A l'ouest rien de nouveau (Juillet 1929)." (justification du tirage).




Deuxième édition parue la même année que l'édition originale. Im Westen nichts Neues parait à la fin du mois de janvier 1929. Bien que le mot "roman" n'apparaisse pas sur la couverture ni sur la page de titre des premières éditions (allemande comme française), c'est bien d'un roman qu'il s'agit et sans doute l'un des plus connus sur la première guerre mondiale et ses horreurs, vues du côté allemand. Il a été écrit en 1928 soit dix ans après la fin du conflit. Le 29 avril 1930, c'est la première aux États-Unis de l'adaptation cinématographique d’À l'Ouest, rien de nouveau par Lewis Milestone. Le film sort le 4 décembre en Allemagne, des émeutes dans les cinémas sont organisées par Joseph Goebbels et les sympathisants du parti nazi. Le 11 décembre, le film est interdit en Allemagne par la Film-Oberprüfstelle, le comité de censure cinématographique de l'époque. Lewis Milestone est récompensé par deux oscars (celui du meilleur réalisateur et du meilleur film) la même année.

L'auteur, Erich Maria Remarque, né en 1898 avait été mobilisé comme soldat en 1916. Il est envoyé sur le front en juin 1917 où il est gravement bléssé (juillet 1917). À la fin de la guerre, en 1918, il se retrouve à l'hôpital militaire de Duisbourg. Le 5 janvier 1919, il est démobilisé et renonce officiellement à toute médaille ou décoration. Il devient enseignant, change plusieurs fois de professions, puis débute une carrière de journaliste. Stigmatisé comme juif par les nazis, il part aux Etats-Unis d'Amérique (1939). L'une de ses soeurs est décapitée par les nazis en 1943 et ses livres sont brûlés. Il revient s'installer en Europe au début des années 1960. Il meurt le 25 septembre 1970 à Locarno en Suisse dans sa villa aux côté de sa dernière épouse, l'actrice Paulette Goddard.











"A l'ouest, rien de nouveau" offre une perspective réaliste et poignante sur les horreurs et les conséquences dévastatrices de la guerre sur les jeunes soldats. L'histoire est racontée à travers les yeux du personnage principal, Paul Bäumer, un jeune homme allemand idéaliste qui rejoint l'armée avec ses camarades de classe peu de temps après avoir terminé l'école. Le récit décrit leur transformation progressive en soldats endurcis et désillusionnés alors qu'ils font face aux atrocités du front occidental. Une des principales forces du roman réside dans sa représentation crue et réaliste de la guerre. Remarque dépeint avec une précision choquante les conditions de vie misérables dans les tranchées, l'horreur des combats et la mort omniprésente. Il décrit également les effets physiques et psychologiques dévastateurs de la guerre sur les soldats, qui sont confrontés à des dilemmes moraux et à la perte de leur innocence. Le roman souligne l'absurdité et la futilité de la guerre en mettant en évidence le contraste entre les idéaux patriotiques promus par les autorités et la réalité brutale sur le terrain. Remarque critique la propagande et dénonce l'endoctrinement des jeunes dans une culture de glorification de la guerre. "A l'ouest, rien de nouveau" met également en évidence les liens étroits qui se tissent entre les soldats, qui partagent les mêmes peurs, les mêmes souffrances et les mêmes espoirs. Remarque explore les thèmes de la camaraderie et de la solidarité, montrant comment les soldats trouvent du réconfort et du soutien mutuel au milieu de l'horreur de la guerre. Le roman soulève également des questions plus larges sur la nature humaine, la violence et la perte de l'innocence. Il montre comment la guerre peut déshumaniser les individus et les transformer en machines de destruction. Remarque offre une réflexion profonde sur les conséquences à long terme de la guerre sur la société et sur la manière dont les traumatismes vécus par les soldats peuvent persister bien au-delà du champ de bataille. "A l'ouest, rien de nouveau" est un roman puissant qui dépeint de manière réaliste et poignante les horreurs de la guerre. Il offre une critique incisive de la glorification de la guerre, mettant en lumière ses conséquences dévastatrices sur les jeunes soldats et sur la société dans son ensemble. Ce livre continue de toucher les lecteurs par sa portée universelle et son message intemporel. En 2022, une dernière adaptation cinématographique par Edward Berger voit le jour.

Très bon exemplaire imprimé sur Hollande. Peu commun sur ce papier de luxe.

Prix : 1.350 euros

vendredi 23 juin 2023

J. R. R. TOLKIEN | THE LORD OF THE RINGS. The Fellowship of the Ring. The Two Towers. The Return of the King. London : George Allen & Unwin ltd. Boston : Houghton Mifflin Company. First edition. Later printings (12/9/8). Exquisite full dark blue morocco fine leather binding with the gilt "Ring & Eye" design stamped on the both covers. Extremely rare and absolutely spectacular. A really wonderful precious one !


J. R. R. TOLKIEN

THE LORD OF THE RINGS. The Fellowship of the Ring. The Two Towers. The Return of the King.

London : George Allen & Unwin ltd. Boston : Houghton Mifflin Company.

3 vol. 8vo 9.0" x 6.0" inches (23 x 15,5 cm) 423pp, folding map ; 352pp, folding map ; 416pp, folding map.

First edition. Later printings (12/9/8).

The Fellowship of the Ring. First edition first published in July 1954. Twelfth impression 1962.

The Two Towers. First edition first published 1954. Ninth impression 1962.

The Return of the King. First edition first published, October 1955. Eight impression 1961.

Printed in Great Britain in 11 on 12 point Imprint type by Jarrold & Sons Ltd, Norwich.

Each volume with a folding map at the end printed in red and black, top edges stained red.

Exquisite full dark blue morocco fine leather binding, gilt ruled covers with the gilt "Ring & Eye" design stamped on the both covers, spine with decorated 5 raised bands ans two red gilt lettered morocco labels in the second and fourth compartments, with intertwined "J.R.R.T." initials in the bottom compartment.

The amazing quality of the binding in in the style of Sangorski & Sutcliffe in fine condition.

Extremely rare and absolutely spectacular.


Tolkien began The Lord of the Rings between 16 and 19 December 1937, three months after The Hobbit was published and George Allen & Unwin were encouraging Tolkien, against his inclination, to write a sequel. As C. S. Lewis commented: "If Ariosto rivalled it in invention (in fact he does not) he would still lack its heroic seriousness. No imaginary world has been projected which is at once so multifarious and so true to its own inner laws; none so seemingly objective, so disinfected from the taint of the author's merely individual psychology, no so relevant to the actual human situation yet so free from allegory. And what fine shading there is in the variations of style to meet the almost endless diversity of scenes and characters - comic, homely, epic, monstrous, or diabolic."



J.R.R. Tolkien's "The Lord of the Rings" is a timeless epic that weaves a tapestry of adventure, heroism, and profound themes. Its enduring popularity can be attributed to Tolkien's masterful storytelling, his richly imagined world of Middle-earth, and the timeless lessons it imparts to readers. Whether you are a fan of fantasy literature or simply appreciate a captivating tale, "The Lord of the Rings" is an absolute must-read.​ "The Lord of the Rings" has had an enormous impact on popular culture. Its success led to the development of film adaptations directed by Peter Jackson, which garnered critical acclaim and introduced Middle-earth to a wider audience. The books have been translated into numerous languages, inspiring subsequent generations of fantasy authors and serving as a touchstone for the genre. Tolkien's vivid storytelling and meticulous world-building continue to captivate readers to this day.



Inutile de présenter en français le Seigneur des Anneaux, livre au gigantesque retentissement universel et dont l'adaptation cinématographique n'a fait qu'amplifier une renommée déjà acquise. Les trois volets de ce roman-monde fantasy : La communauré de l'anneau. Les deux tours et Le retour du roi, ont été traduits pour la première fois en français par Francis Ledoux pour l'éditeur Christian Bourgois en 1972.



Les exemplaires de la première édition anglaise (même en impressions tardives comme ici) luxueusement reliés en maroquin décoré du fer spécial de "l'oeil de Sauron" sont très recherchés et deviendront de plus en plus rares sur le marché.








Parfait exemplaire. Un véritable "precieux".

A really wonderful precious one !

Prix : 6.500 euros

jeudi 22 juin 2023

Les Nouvelles drolatiques de Marc de Montifaud. I. Les Délices de l'Esprit-Saint et la Bassinoire. Le Calice de Mme de Trigonec. II. Un Mariage à Constantinople. Un Point ... de tapisserie. III. Un Sérail à vendre. La Pénitence du Curé de Tilly. IV. La Chaise de Suzanne. Une Messe blanche. V. L'Amende honorable. Le Téléphone. VI. La Curateur. Le Nécessaire et le Superflu. VII. La Nourrice sèche. Par Procuration. VIII. Le Commis de chez Richard. IX. Le Phonographe du Seigneur. Relevée de son voeu. Ce Pauvre Monsieur Duclamel. X. Le Jugement de Pâris. La Rue Sainte-Amendée. Paris, 1880-1881 (Paris, Typographie de F. Debons et Cie pour le premier volume, Imprimerie A. Lefèvre à Bruxelles pour le deuxième, les volumes suivant sortent des presses de Larochelle à Paris). Tirage à petit nombre sur beau papier vergé. Bon exemplaire de la série complète en brochage d'époque.


MARC DE MONTIFAUD [de son vrai nom Marie-Amélie QUIVOGNE DE MONTIFAUD].

Les Nouvelles drolatiques de Marc de Montifaud. I. Les Délices de l'Esprit-Saint et la Bassinoire. Le Calice de Mme de Trigonec. II. Un Mariage à Constantinople. Un Point ... de tapisserie. III. Un Sérail à vendre. La Pénitence du Curé de Tilly. IV. La Chaise de Suzanne. Une Messe blanche. V. L'Amende honorable. Le Téléphone. VI. La Curateur. Le Nécessaire et le Superflu. VII. La Nourrice sèche. Par Procuration. VIII. Le Commis de chez Richard. IX. Le Phonographe du Seigneur. Relevée de son voeu. Ce Pauvre Monsieur Duclamel. X. Le Jugement de Pâris. La Rue Sainte-Amendée.

Paris, 1880-1881 (Paris, Typographie de F. Debons et Cie pour le premier volume, Imprimerie A. Lefèvre à Bruxelles pour le deuxième, les volumes suivant sortent des presses de Larochelle à Paris)

10 plaquettes in-12 (18,2 x 11,2 cm), brochés, de 62, 67, 73, 66, 82, 81, 63, 63, 77-(2) et 77-(4) pages, soit plus de 700 pages. 10 frontispices dessinés et gravés à l'eau-forte par Hanriot (imprimerie Delâtre à Paris et Montmartre). Couvertures imprimées à rabats. Quelques salissures aux couvertures et petites usures et manques aux dos des fascicules, le tout sans gravité. Intérieur frais. Belle impression sur papier vergé.

Edition originale et unique édition.

Impression à petit nombre (détail non mentionné), sans doute entre 500 et 1.000 exemplaires.

Ouvrage condamné et saisi (premier volume).








Marc de Montifaud est en réalité une femme. C'est le pseudonyme que prend Marie-Amélie Chartroule dite Marc de Montifaud. Sa date de naissance n'est pas certaine, 1845 ou 1849, 1850 ? Selon le Dictionnaire Larousse qui lui consacre une notice, elle commence sa carrière littéraire à douze ans en écrivant un roman italien, une ébauche de tragédie et des essais de critique. Un journal intitulé "Plaisir et Travail" publiera quelques-uns de ses fragments littéraires. Pendant que sa mère tente de lui enseigner les principes du catéchisme, son père lui inculque les idées nouvelles et l'initie à la philosophie. Passionnée d'art, elle complète sa formation dans l'atelier du peintre Tissier. En 1867, elle épouse un homme de vieille noblesse espagnole, de vingt ans son aîné, le comte Juan-Francis-Léon Quivogne de Montifaud, secrétaire d'Arsène Houssaye, le directeur de l'Artiste qui ouvrira à la jeune fille les pages de sa revue où elle fera ses premières armes en tant que critique. Comptant parmi les amis de Villiers de L’Isle-Adam, qui lui dédie "Le Nouveau Monde" (Ève nouvelle et Axel). On lui doit surtout un nombre important de nouvelles drolatiques, d’esprit galant et provocateur, à saveur parfois anticléricale et coiffées de titres suggestifs. Ses écrits lui valent un certain nombre de poursuites judiciaires et quelques-uns sont censurés.

A noter dans le fascicule V daté de 1881, une nouvelle intitulée "Le Téléphone", très curieuse en cela que le téléphone est une invention tout à fait récente à cette date (si ce mot est prononcé la première fois en 1861, c'est en 1876 que Graham Bell parle pour la première fois dans l'appareil de ce même nom à la destinée si faramineuse).








La plupart des nouvelles courent sur la gaudriole et la drolerie des situations galantes et cocasses.

A noter que les frontispices à l'eau-forte sortent des presses du célèbre imprimeur Eugène Delâtre installé à Montmartre.

Chaque fascicule était publié à 2 ou 3 francs. On lit en quatrième de couverture que le premier volume publié a été l'objet d'un procès dans lequel l'auteur a été condamné à six mois de prison et 500 francs d'amende pour outrage aux bonnes moeurs. Le tribunal a ordonné la destruction des exemplaires saisis. L'auteure recevait les demandes directement chez elle, 17 rue Castellane à Paris. Les ouvrages interdits en France étant expédiés depuis Bruxelles.

Bon exemplaire de la série complète en brochage d'époque.

Prix : 500 euros

mercredi 21 juin 2023

Mémoires de M. de Bourrienne, Ministre d'Etat ; sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration. aris, chez Ladvocat, libraire, 1829. 10 volumes in-8. Un des exemplaires sur grand papier vélin à grandes marges. Très belle reliure de l'époque en veau glacé signée Niédrée. Avec un billet autographe signé. Rare.


BOURRIENNE (Louis Antoine FAUVELET dit DE BOURRIENNE).

Mémoires de M. de Bourrienne, Ministre d'Etat ; sur Napoléon, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration.

Paris, chez Ladvocat, libraire, 1829 (se trouve également chez Dufey, éditeur) [imprimé par la presse mécanique de Gondolier-Morisset, imprimeur, rue Saint-Denis pour les volumes I et II - imprimé chez Gaultier-Laguionie pour les volumes III et IV - imprimé chez A. Barbier à Paris pour les volumes V à ].

10 volumes in-8 (22,5 x 14,5 cm) de (8)-IV-396, (4)-393, (4)-389, (4)-434, (4)-IV-402, (4)-426, (4)-(4)-432, (4)-424, (4)-428 et (4)-468 pages. Collationné complet.

Reliure plein veau glacé caramel, dos et plats avec encadrements de filets dorés, pièces de titres et tomaison de maroquin noir, filet doré sur les coupes et roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tête dorée, tranches non rognées (relié sur brochure), gardes et doublures de papier marbré (reliure de l'époque signée Niédrée en queue des volumes I et X). Excellent état de l'ensemble. Quelques légères marques aux reliures, frottements et éraflures sans gravité. Intérieur très frais avec les inévitables rousseurs éparses inhérentes à cette édition.

Un des exemplaires imprimés sur grand papier vélin de cuve. Le tirage ordinaire est tiré sur papier vergé fin et plus court de marges.

Le dernier volume est imprimé sur un papier vélin plus fort. Cachet ex libris armorié sur les pages de titre.


Edition originale.

ON JOINT :

Un billet autographe signé de Bourrienne (2 pages in-8), qui est une recommandation datée du 21 juin 1822 pour un certain Monsieur Violon, commissaire des guerres, auparavant recommandé par M. de La Bourdonnaye le 10 mai 1822. Bourrienne décrit le sieur Violon comme "bon et honnête royaliste".







La famille de Bourrienne est originaire de la région de Sens (Marsangy). Il est admis à l'École militaire de Brienne en Champagne avec Napoléon Bonaparte et s'y lie avec lui d'une étroite amitié (1785). Lorsque celui-ci est nommé général en chef de l'Armée d'Italie, Bourrienne est appelé près de lui et devient son secrétaire intime et conseiller d’État (1801). Il perd sa place en 1801 pour s'être intéressé à une affaire commerciale frauduleuse (trafics). Cependant au printemps 1805, Napoléon l'envoie comme chargé d'affaires à Hambourg, avec mission de veiller à la scrupuleuse application du blocus continental. Bourrienne, qui prétendra a posteriori dans ses Mémoires avoir éprouvé un dégoût profond pour ces mesures tyranniques, s'arrangea secrètement avec certains industriels saxons. Au début du printemps 1807, sommé par Napoléon d'acheter dans des délais très brefs une grande quantité de manteaux pour les troupes françaises stationnées en Prusse Orientale, il n'aurait vu comme seul moyen que de s'approvisionner auprès des fournisseurs britanniques. Cette fraude vaudra son rappel en 1813, l'empereur accusant Bourrienne d'avoir spéculé sur l'introduction de marchandises anglaises interdites. En 1814, il se rallie aux Bourbons, devient directeur des postes et est nommé le 12 mars 1815 préfet de police. Il suit ensuite Louis XVIII à Gand, et, à la Seconde Restauration, devient député de l'Yonne. La révolution de juillet 1830 et la perte de sa fortune, qui en fut la suite, égarèrent sa raison. Il mourut le 7 février 1834, à l'asile d'aliénés de Caen, à l'âge de soixante-cinq ans.

Ces Mémoires de Bourrienne sont intéressants, mais ne sont pas exempts de partialité. L'ouvrage, pour lequel il avait compilé des notes, aurait été rédigé, selon Jean Tulard et bien d'autres spécialistes, par M. de Villemarest. Léon d'Aure a publié dès 1830 une analyse critique de ce document : Bourrienne et ses erreurs volontaires ou involontaires.

"Publiés en 1829, ces mémoires firent sensation. Ils ont été depuis cette date, constamment utilisés par les historiens de Napoléon, surtout pour la jeunesse de Bonaparte ». Bien que ces mémoires contiennent des inexactitudes et aient été écrits dans un esprit hostile à l'Empereur, ils contiennent de curieux renseignements sur le blocus à Hambourg. Il faut aussi ne pas perdre de vue que les critiques sont surtout venues des bonapartistes. On peut donc souscrire au jugement d'Arthur Chouquet qui écrivait qu'il fallait lire ces mémoires avec précautions, et qu'ainsi on y trouverait quelquefois à prendre et à apprendre." (Tulard, 211)








"Les relations intimes et de tous les momens (sic) que j'ai eues si longtemps avec le Général Bonaparte, et plus tard avec le Premier Consul et l'Empereur, m'ont mis à même de voir et d'apprécier tout ce qui fut fait, tout ce qui fut projeté pendant cette période de temps. Non seulement j'ai assisté à la conception, à l’exécution de tant de choses enfantées par un des hommes les plus complets que la nature ait jamais formé; mais chaque jour...je trouvais le moyen d'employer le peu de loisirs que Bonaparte me laissait ...à recueillir les traits profonds, brillans (sic), incisifs et presque toujours remarquables, échappés à l’âme ardente de Bonaparte dans l'épanchement de ses confidences intimes." (Avertissement de l'auteur)

Notre exemplaire est très intéressant en cela qu'il est formé exclusivement du premier tirage de chaque volume, tous à la date de 1929 et sans mention d'édition.

Notre exemplaire a été luxueusement relié à l'époque par un des plus habiles relieurs de Paris à savoir Jean-Edouard Niédrée (qui succéda à Muller dès 1836). Habile ouvrier, Niédrée savait exécuter lui-même ce qu'il commandait à ses ouvriers, il apportait toute son application à la préparation et au corps d'ouvrage. La conservation des marges était pour lui l'objet des plus grands soins. Niédrée mourut en 1864. Cf. Fléty, Dictionnaire des relieurs, 1988, p. 135-136.

Les exemplaires des Mémoires de Bourrienne en grand papier vélin et reliés aussi luxueusement à l'époque sont rares. Ici avec une lettre autographe ajoutée.

Prix : 2.500 euros