mardi 13 décembre 2022

Discours sur la profession de procureur. Dans lequel on traite de la profession de Procureur en général, et de celle de Procureur au Parlement en particulier. De l'origine et des fonctions des Procureurs chez les Romains ; de l'origine des Procureurs en France, de leurs fonctions, de leurs prérogatives, de l'existence morale dont ils jouissent dans la société, de celle dont ils devraient jouir, etc. Ouvrage destiné pour l'ouverture d'une conférence sur l'ordonnance, faite à Bordeaux en 1782 et 1783. Par M. Duvigneau, avocat et procureur au Parlement de Bordeaux (mort guillotiné le 27 juillet 1794). A Genève, et se trouve en France chez tous les libraires des principales villes du royaume, 1783. Bel exemplaire broché, tel que paru.


DUVIGNEAU (Pierre Hyacinthe).

Discours sur la profession de procureur. Dans lequel on traite de la profession de Procureur en général, et de celle de Procureur au Parlement en particulier. De l'origine et des fonctions des Procureurs chez les Romains ; de l'origine des Procureurs en France, de leurs fonctions, de leurs prérogatives, de l'existence morale dont ils jouissent dans la société, de celle dont ils devraient jouir, etc. Ouvrage destiné pour l'ouverture d'une conférence sur l'ordonnance, faite à Bordeaux en 1782 et 1783. Par M. Duvigneau, avocat et procureur au Parlement de Bordeaux.

A Genève, et se trouve en France chez tous les libraires des principales villes du royaume, 1783 (impression de Genève ?)

1 volume in-8 (22 x 14,5 cm) broché de XXX-(2)-292-(2) pages. La dernière page est chiffrée par erreur 192 au lieu de 292. Le dernier feuillet non chiffré est l'errata. Couverture muette de papier marbré bleu (époque). Exemplaire non rogné. Belle impression. Papier vergé de qualité. Exemplaire parfaitement conservé.

Edition originale et unique édition.

Cet ouvrage a la particularité de rentrer dans la catégorie des livres écrits par un guillotiné de la révolution.


En effet, Pierre Hyacinthe Duvigneau (né en 1752 ou 1754 selon les sources), avocat et procureur au parlement de Bordeaux, fut condamné à mort le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), par la commission militaire séante à Bordeaux, comme contre-révolutionnaire. Il avait 40 (ou 42 ans). Cette condamnation semble totalement arbitraire dans une période des plus troublées de la révolution française car il semble que Duvigneau ait été acquis aux idées de la révolution bien avant 1789. On peut lire en effet à son sujet : "Pierre-Hyacinthe Duvigneau : dit « Fiton », né en 1754 à Bordeaux, fils de Jacques Duvigneau né à Moncrabeau le 10 octobre 1708, lui-même juge procureur au Parlement de Bordeaux. Pierre-Hyacinthe eut trois enfants dont l’aîné Jacques, juge de paix, percepteur des Impôts de Francescas, fut maire de Moncrabeau de 1822 à 1828. Le deuxième fils Pierre Gabriel fut maire de Condom et le troisième Jean-Baptiste, dit Timothée, dont nous n’aurons pas plus de précision. Comme se plaît à le qualifier Étienne Jouy ; Pierre-Hyacinthe avait un caractère entier, passionné, et était gagné aux idées de la Révolution. Il fut juge de Macau et procureur au parlement de Bordeaux, il eut une éducation soignée et fut reçu avocat à l’âge de 21 ans. franc-maçon initié à la française alors que la grande majorité des loges bordelaises initient selon les rites britanniques ou écossais. Il est membre du Musée et de la Société des amis de la Constitution dont il fut finalement le président. Sous l’Ancien Régime il fut procureur au Parlement de Guyenne. Lors de la création des tribunaux criminels, en 1791, il fut nommé greffier de celui de la Gironde. En 1792, après une indescriptible vague de massacres, il demanda la condamnation de Marat et ce dernier fut arrêté puis relâché. Robespierre en personne dut intervenir pour calmer la fougue de Duvigneau. La ville de Bordeaux, afin de marquer son soutien à ses représentants, envoya des commissaires à la Convention nationale, pour réclamer une espèce d’inviolabilité de tous les membres qui la composaient et l’achèvement de la constitution. Cette démarche accéléra la perte des Girondins et des commissaires bordelais, Duvigneau surtout. Il avait porté la parole, au nom de ses concitoyens, de la manière la plus énergique, il avait été jusqu’à dire que la Garde nationale de Bordeaux était prête à marcher sur Paris, pour y rétablir l’ordre légal. De son discours à la barre de la Convention le 14 mai 1793, les instants en restent marqués. Une mégère l’agresse en plein discours et déchire son texte qu’elle jette en morceaux à ses pieds, son allocution souleva une tempête sur les bancs de la Montagne. Le Jacobin Legendre l’injuria, le traitant de ci-devant et d’aristocrate. Boyer-Fonfrède qui ce jour présidait, eut fort à faire à rétablir l’ordre et protéger ses concitoyens girondins qui regagnèrent Bordeaux qu’avec beaucoup de difficultés. Les répercussions ne se firent point attendre, la Convention dépêchât les citoyens Isabeau et Baudot pour combattre cette contre-révolution, mais ils furent reçus à Bordeaux à coups de pierre et leur voiture précipitée dans la première marre boueuse. Quelque temps après son retour orageux, il fut livré, comme conspirateur et contre-révolutionnaire à une commission militaire qui le condamna à mort et à la confiscation de ses biens. À Bordeaux, sur l’actuelle place Gambetta, le 10 thermidor an II (27 juillet 1794), Pierre-Hyacinthe Duvigneau fut exécuté la veille du jour où tomba Robespierre, il avait 40 ans."








Exemplaire très pur de cet intéressant discours traitant de l'histoire du droit à travers la profession de procureur.

Prix : 850 euros