vendredi 21 décembre 2018

Albert Robida. Le XIXe siècle. Edition originale. Cartonnage éditeur historié. Bel exemplaire. Ouvrage recherché pour sa très riche iconographie.


Albert Robida

Le XIXe siècle. Texte et dessins par A. Robida.

Paris, Georges Decaux, 1888

1 volume grand in-8 (30 x 21,5 cm) de III-404-(2) pages. 48 planches hors-texte dont 16 en couleurs (pochoirs). Très nombreuses illustrations en noir dans le texte.

Cartonnage éditeur pleine percaline verte décorée sur l'ensemble des deux plats et du dos d'une composition polychrome dessinée par Albert Robida (scène projetée depuis une lanterne magique faisant défiler les personnages types du XIXe siècle ; scène regardée par une femme assise dans un fauteuil et assistant au grand spectacle de l'histoire du XIXe siècle). Cartonnage frais malgré quelques traces sans gravité. Charnières intérieures restaurées (doublures et gardes de papier gris d'origine). Tranches dorées. Impression sur papier vélin teinté. La très belle couverture illustrée qui est reprise sur les plats de la reliure est ici conservée en parfait état (en 2 morceaux - premier plat relié en tête du volume - deuxième plat et dos relié à la fin du volume).

Edition originale.

Premier tirage de ce superbe ouvrage.


Robida auteur et artiste passe en revue, à la plume et au crayon, les chapitres les plus originaux et les plus typiques du XIXe siècle français, le tout avec beaucoup d'humour.

Références : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, tome VI, 1150 ; Carteret, Trésor du bibliophile, tome IV, 344.


Exemplaire très recherché en cartonnage éditeur à plat historié, en belle conditions, avec ses couvertures conservées en parfait état.


Bel exemplaire.

VENDU


jeudi 20 décembre 2018

Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. La Famille vertueuse (1767). Premier ouvrage de l'auteur.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]

La Famille vertueuse. Lettres traduites de l'anglais par M. de la Bretone.

A Paris, Chés la Veuve Duchesne, 1767 [de l'imprimerie de Quillau]

4 parties en 4 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XXXVI-251, 288, 300 et 299-(13) pages.

Reliure de l'époque plein veau brun, dos lisses ornés. Le quatrième volume est dans une reliure différente. Quelques usures aux reliures néanmoins solides. Galeries de vers et manques de cuir sur les plats de la 4eme partie. Intérieurs très frais. Les 3 premières parties ont les tranches rouges tandis que la 4e partie a les tranches mouchetées bleues.


Edition originale.

Tirage à 2.000 exemplaires (J. Rives Childs / Lacroix)

Premier ouvrage de l'auteur. Celui par lequel tout a commencé.


"J'entrai, dit Restif, chez F.-A. Quillau pour régir son imprimerie, vers le 2 juillet 1764 ... Je remplis mon devoir comme aucun prote de Paris ne l'a rempli ... Je réussis, à force de travail et d'exactitude. Je montai, en trois années d'administration, son imprimerie de quatre à douze presses ... Tous mes moments de loisir, sous la charge accablante de soixante-six ouvriers, furent employés à la composition de mon premier ouvrage, intitulé la Famille vertueuse [...]" (Monsieur Nicolas, éd. Liseux, IX, p. 195-196).

"Je vendis la Famille vertueuse à la dame veuve Duchesne, quinze livres la feuille ; l'ouvrage en fit cinquante et une ; et je me crus très riche ! Jamais si grosse somme ne m'avait appartenu. On imprima, sous ma double direction de prote et d'auteur, chez F.-A. Quillau, dans les six premiers mois de 1767, mais l'ouvrage ne parut qu'à la Saint-Martin ... [...] J'avais achevé le manuscrit de la Famille vertueuse, avec la fin de 1766 ... on commença l'impression le 20 janvier 1767. J'étais ivre de joie de me voir imprimer. Les quatre volumes furent achevés au mois de mai ... je résolus de me consacrer tout entier à la littérature. [...]" (Monseur Nicolas).


"Tous les romans de Restif ont une base et une muse. Il disait dans la Revue des ouvrages de l'auteur (p. CLXX-CLXXI) :". Tous ses romans, dont on va parler, ont un fond vrai (c'est leur principal mérite), qu'il a été obligé d'altérer légèrement ... La Famille vertueuse est le premier de ses ouvrages qui ait vu le jour ... Ce roman, qui n'est pas traduit de l'anglais, comme le titre l'annonce, présente d'abord l'histoire véritable d'un négociant de Lyon, déguisé sous le nom de sir Kirch. Henriette, fille de cet homme, eut réellement de M. Dulisse [Rétif] une fille nommée Léonore, etc. Les historiettes rapportées dans ces quatre parties sont des aventures bourgeoises arrivées à Paris, à l'exception de celle de Laurenza, fille du jésuite Llamas, qui est espagnol, et que l'auteur tenait d'un neveu de ce jésuite. Tout l'ouvrage ne respire que la vertu. L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente." D'autre part, il ajoute : "Je n'ai jamais pu me soumettre à l'orthographe ordinaire ; je l'ai plus ou moins contrariée toute ma vie." (Mes ouvrages, p. 4-8) Sa muse fut Mlle Rose Bourgeois qui lui donna le courage d'écrire. "En 1766, au moyen de l'énergie que Rose m'avait donnée et de la honte que je ressentais, qu'une ex-blanchisseuse comme la lyonnaise Benoit fit des romans que je n'aurais pas faits, je me mis à composer la Famille vertueuse." (J. Rives Childs, p. 198).


"Cet ouvrage, publié sans nom d'auteur, fut tiré à 2,000 exemplaires et n'a pas été réimprimé, ni contrefait. Il en restait encore des exemplaires, en 1784, lorsque Restif rédigea la Revue des ouvrages de l'Auteur, pour faire suite aux Figures du Paysan perverti. Il expliquait alors la lenteur de la vente de son livre, en disant : « L'orthographe, qui est conforme à la prononciation, fit tort à la vente. » (P. Lacroix, p. 80


Provenance : les 3 premiers volumes proviennent de la bibliothèque de monsieur De Fauconpret de Thulus (ex libris armorié gravé du XVIIIe siècle dans la 3e partie - arraché dans les parties 1 et 2). Supra libris encadré gratté sur le premier plat des 3 premières parties.

Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie. p. 197-198 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, p. 78-81

Bon exemplaire du premier ouvrage de Rétif de la Bretonne. Il ne fut ni contrefait ni réimprimé.

Prix : 1.000 euros

mercredi 19 décembre 2018

Rétif de la Bretonne. Philosophie de Monsieur Nicolas (1796). Edition originale rare. Exemplaire de la bibliothèque de Paul Lacroix (bibliographe de Rétif).


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]

Philosophie de Monsieur-Nicolas. Par l'Auteur du Coeur-Humain-Dévoilé [Rétif de la Bretonne].

A Paris, De l'Imprimerie du Cercle-Social [Bonneville], 1796. L'an V de la République Française.

3 parties en 3 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XLIV-264, (4)-284 et 268 pages.

Reliure de l'époque demi-basane marron, dos lisses ornés aux petits fers, pièce de titre et de tomaison, plats de papier à la colle. Reliure usagées (mors fendus, coins et coupes frottés et usés). Ouvrage imprimé sur papier de médiocre qualité mais qui reste correct. A noter quelques manques de papier et petites déchirures marginales (quelques pertes de lettres à un feuillet). Reliures néanmoins solides et décoratives.

Edition originale rare.

Exemplaire provenant de la bibliothèque de Paul Lacroix (Bibliophile Jacob) bibliographe de Rétif en 1875 (voir note).



« Je ne parle pas, dit Restif, de deux manuscrits que j'ai composée cette année 96, ni des peines que je me suis données pour la mise en ordre de ma Philosophie en six petits volumes, dont Bonneville a imprimé les trois premières parties, contenant la Physique. Il en reste trois : la Morale, la Politique, et la Religion ; puissé-je avoir le courage et les moyens de les mettre au jour ! » (Monsieur Nicolas, t. XI, p. 114-115).

« Le titre de la Philosophie de Monsieur Nicolas aurait quelque obscurité, sans un mot d'éclaircissement. C'est une oeuvre à part, et qui cependant fait partie d'un ouvrage considérable, important, unique dans notre littérature, intitulé : Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé. [...] L'auteur du Cœur humain dévoilé ne s'est pas contenté de son histoire morale, que nous allons publier, si nous sommes faiblement aidés par les amateurs de la vraie littérature ; il a fait plus, il expose ses idées sur un système complet de l'Univers, aussi propre à amuser que le meilleur roman. [...] Il aurait été peut-être plus naturel de publier le Cœur humain dévoilé avant la Physique. Mais l'éditeur ne connaissait pas le premier ouvrage, que le second lui a donné l'envie de lire. » (philosophie de Monsieur Nicolas, t. I, p. V-VII.)



« Une note, divisée en trois parties et imprimée au verso des trois volumes de cet ouvrage, sous le titre d'Idée du Système du monde, semble prouver, de la manière la plus certaine, que Restif n'est pas l'auteur d'un livre qu'on lui attribuait, et dont il n'était que l'éditeur responsable ; cette note se termine par le paragraphe suivant : « Système signifie assemblage ; ainsi, mon système de Physique est l'assemblage des vérités qu'a découvertes M. Nicolas. » Il résulte, de ce paragraphe, que Restif ayant émis des opinions toutes nouvelles sur la cosmogonie et sur la Nature, non-seulement dans la Découverte australe, mais encore dans plusieurs de ses ouvrages, tels que l'École de la jeunesse, le Marquis de T*, etc., un admirateur de ses idées les a fidèlement rassemblées dans l'ouvrage qu'il intitule Philosophie de Monsieur Nicolas, et qu'il publie, de concert avec Restif, qui s'est donné le plaisir d'y ajouter quelques pages de sa façon. Il est très-probable que son ami, Nicolas de Bonneville, qui était alors à la tête de l'imprimerie du Cercle social, est le véritable auteur ou rédacteur de ces trois volumes. On peut aussi en attribuer une part au citoyen Arthaud, qui s'occupait d'astronomie, et que Restif nous présente comme son excellent ami. (Voy. tome Ier, pag. 59.) » (P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 407.



« L'impression de l'ouvrage ne semble pas même avoir été faite sous les yeux de Restif, puisqu'on n'y découvre aucune trace de ses habitudes orthographiques, si ce n'est dans le titre où il a main tenu son système de traits-d'union entre les mots. C'est donc Bonneville qui a fait respecter l'orthographe régulière et académique de l'imprimerie du Cercle social. C'est Bonneville qui, dans tous les cas, a écrit la préface qu'il intitule Éclaircissements et qu'il consacre à louer sans réserve le génie de Restif et son chef-d'oeuvre encore inédit : le Cœur humain dévoilé : « L'auteur du Cœur humain dévoilé, dit-il, ne s'est pas con tenté de son histoire morale, que nous allons publier, si nous sommes faiblement aidés par les amateurs de la vraie littérature ; il a plus fait, il expose ses idées sur un Système complet de l'Univers, aussi propre à amuser que le meilleur roman. » La Philosophie de Monsieur Nicolas n'est donc, en quelque sorte, qu'un prospectus du Cœur humain dévoilé, auquel on souscrivait à l'imprimerie du Cercle social, pour 12 volumes, prix 24 livres : « Les 8 premiers volumes de cet ouvrage, ajoute une note placée à la suite de la table des matières de la Philosophie de Monsieur Nicolas, étant depuis longtemps composés à la casse par l'Auteur et imprimés en secret, seront délivrés aux souscripteurs, dès que son 9e volume, qui est sous presse, sera imprimé en entier. » ((P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 408.





Paul Lacroix s'étend longuement sur cet ouvrage dans sa Bibliographie parue en 1875 chez le libraire Auguste Fontaine. Ce n'est pas certain pourtant que tout soit juste dans ce qu'il avance néanmoins. Paul Lacroix avait le goût de la broderie et l'affabulation facile.

« Cette œuvre contient, entre autres, un amusant passage qui en dit long sur la naïveté de Restif, dont ce dernier possédait une dose peu commune, et selon lequel Frédéric II aurait procédé à des expériences d'accouplement d’hommes avec des cochons, mariant ensuite les produits en ayant résulté avec des humains ; « au bout de trois générations, les descendants étaient presque entièrement décochonnées » nous dit Restif. Notre Nicolas s'en sera une fois de plus laissé conter » (Jean-Claude Courbin).







« C’est l’ouvrage le plus raisonnable qu’on puisse faire entrer dans une bibliothèque des Fous, telle que Charles Nodier en avait tracé le plan ; il a sa place à côté du Voyage dans la lune, de Cyrano de Bergerac » (Lacroix)

Provenance : Exemplaire provenant de la bibliothèque de Paul Lacroix (le Bibliophile Jacob) bibliographe de Rétif de la Bretonne qui donne après Charles Monselet (1854) la plus importante étude sur Rétif de la Bretonne et son oeuvre (Auguste Fontaine, 1875), avec son ex libris dessiné par Marius Perret ; étiquette de Louvard, libraire, rue du Bac, n°78.

Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie, p. 330 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 407-413 ; Monselet, n° 41, pp. 181-182.




Bon exemplaire de cet ouvrage rare et curieux, de la provenance la plus désirable qui soit.

VENDU

mardi 18 décembre 2018

Charles Monselet. Rétif de la Bretonne. Sa vie. Bibliographie (1854-1858). 1 des 20 ex. sur papier rose. Portrait avant la lettre et eau-forte. Bel exemplaire relié à l'époque. Envoi autographe de l'auteur.


Charles Monselet. [Rétif de la Bretonne]

Rétif de la Bretonne. Sa vie et ses amours. Documents inédits - Ses malheurs - Sa vieillesse et sa vie - Ce qui a été écrit sur lui - Ses descendants - Catalogue complet et détail de ses ouvrages suivi de quelques extraits. Avec un beau portrait gravé par Nargeot et un fac-similé.

A Paris, chez Aug. Aubry, 1858 [i.e. chez Alvarez, 1854]

1 volume in-8 (19 x 12 cm), frontispice gravé (2 états) + fac-similé de l'écriture de Rétif de la Bretonne. 

Reliure de l'époque demi-charin marron à coins, tête dorée, non rogné. Coins légèrement usés. Quelques légères marques à la reliure. Intérieur frais. Le fac-similé est tiré sur papier rose également. Les couvertures imprimées n'ont pas été conservées.



Edition originale de 1854 avec page de titre et couverture de remise en vente par Auguste Aubry en 1858.

Tirage limité à 520 exemplaires.

400 ex. sur vergé. 60 ex. sur vélin. 40 ex. sur papier de Hollande. 20 e. sur papier rose.

Celui-ci, 1 des 20 ex. sur papier rose avec le portrait avant la lettre et l'eau-forte.

Exemplaire de dédicace offert par Charles Monselet à un ami proche avec cette dédicace : "A mon co-religionnaire en Rétif // A Louis *** (le nom du dédicataire a été soigneusement gratté) // [signé] Charles Monselet."

Quelques rares et pâles rousseurs.



Ouvrage de référence sur Rétif de la Bretonne, sa vie et son oeuvre. Premier ouvrage du genre publié en 1854 (remis en vente en 1858) et qui précède de 20 ans la bibliographie du Bibliophile Jacob (Paul Lacroix) publiée en 1875 chez le libraire Auguste Fontaine. Ce sont ces deux ouvrages qui ont redonné à Rétif ses lettres de noblesse parmi les bibliophiles et amateurs qui avaient oublié depuis longtemps cet auteur curieux et digne du plus grand intérêt.

Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio).


Très bon exemplaire, sur grand papier le plus rare, bien relié à l'époque, avec envoi autographe, de ce livre qui doit avoir sa place dans toute bibliothèque rétivienne.

Prix : 950 euros



Charles Monselet. Rétif de la Bretonne. Sa vie. Bibliographie (1854-1858). 1 des 40 ex. sur Hollande. Portrait avant la lettre. Bel exemplaire broché.


Charles Monselet. [Rétif de la Bretonne]

Rétif de la Bretonne. Sa vie et ses amours. Documents inédits - Ses malheurs - Sa vieillesse et sa vie - Ce qui a été écrit sur lui - Ses descendants - Catalogue complet et détail de ses ouvrages suivi de quelques extraits. Avec un beau portrait gravé par Nargeot et un fac-similé.

A Paris, chez Aug. Aubry, 1858 [i.e. chez Alvarez, 1854]

1 volume in-8 (18,5 x 11,2 cm), broché de 212 pages +  frontispice gravé + fac-similé de l'écriture de Rétif de la Bretonne. Couvertures imprimées.

Edition originale de 1854 avec page de titre et couverture de remise en vente par Auguste Aubry en 1858.



Tirage limité à 520 exemplaires.

400 ex. sur vergé. 60 ex. sur vélin. 40 ex. sur papier de Hollande. 20 e. sur papier rose.

Celui-ci, 1 des 40 ex. sur papier fort de Hollande avec le portrait avant la lettre.

La quatrième de couverture annonce que les 40 ex. sur Hollande possèdent aussi le portrait à l'eau-forte, qui n'a pas été broché dans notre exemplaire.



Bel état de conservation. Légères salissures aux couvertures. Le dos est intact, non fendu. Intérieur très frais imprimé sur beau papier de Hollande épais. Quelques rares et pâles rousseurs.

Ouvrage de référence sur Rétif de la Bretonne, sa vie et son oeuvre. Premier ouvrage du genre publié en 1854 (remis en vente en 1858) et qui précède de 20 ans la bibliographie du Bibliophile Jacob (Paul Lacroix) publiée en 1875 chez le libraire Auguste Fontaine. Ce sont ces deux ouvrages qui ont redonné à Rétif ses lettres de noblesse parmi les bibliophiles et amateurs qui avaient oublié depuis longtemps cet auteur curieux et digne du plus grand intérêt.



Fils de paysans de l'Yonne, devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Il a une vie personnelle compliquée et est sans doute indicateur de police. Polygraphe, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à tous les genres, du roman érotique (L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour) au témoignage sur Paris et la Révolution (Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 volumes) en passant par la biographie avec La Vie de mon père (1779) où il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution avec la figure positive de son père. Il a également touché au théâtre sans grand succès. Cherchant constamment des ressources financières - il mourra d'ailleurs dans la misère -, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde. Cependant l'œuvre majeure de Restif de la Bretonne est sa vaste autobiographie, Monsieur Nicolas, en huit volumes échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments de l'auteur/narrateur comme à propos de la paternité - le titre complet est Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé -, mais témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au XVIIIe siècle. C'est aussi un philosophe réformateur pénétré de rousseauisme qui publie des projets de réforme sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, et un auteur dramatique. (source Babelio).



Très bon exemplaire, sur grand papier, tel que paru, de ce livre qui doit avoir sa place dans toute bibliothèque rétivienne.



Prix : 650 euros



dimanche 16 décembre 2018

Rétif de la Bretonne. Les Contemporaines, ou Aventures des plus jolies Femmes de l'âge présent (1781-1792). Collection complète en 42 volumes in-12 et 283 figures. Exemplaire broché. Exceptionnel ensemble complet.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]

Les Contemporaines, ou Avantures des plus jolies Femmes de l'âge présent ; Recueillies par N.-E. R** D*-L*-B** ; Et publiées par Timothée Joly, de Lyon, Dépositaire de ses Manuscrits : Seconde Edition : Premier Volume [à Dix-Septième Volume]. Imprimé à Leipsick, par Büschel, marchand-Libraire Et se trouve à Paris, chés la Dame V.e Duchesne Libraire, 1781-1784. 17 volumes.

Suivi de :

Les Contemporaines du-commun, ou Avantures des belles Marchandes, Ouvrières, &c., de l'âge présent : etc. Seconde édition. Imprimé à Leipsick, par Büschel, marchand-Libraire Et se trouve à Paris, chés la Dame V.e Duchesne Libraire, 1784-1792. 13 volumes.

Suivi de :

Les Contemporaines par-gradation : ou Avantures des Jolies-Femmes de l'âge actuel, suivant la gradation des principaux Etats de la Société. Etc. Imprimé à Leipsick, par Büschel, marchand-Libraire Et se trouve à Paris, chés la Dame V.e Duchesne Libraire, 1783-1785. 12 volumes.

42 volumes in-12 (183 x 115 mm) brochés sous couverture de papier à la colle marron clair. Collationné complet. 283 figures hors-texte. Détail de la pagination sur demande (conforme à J. Rives Childs avec quelques variantes cependant). Voire la note ci-dessous sur le brochage de cet exemplaire.



Seconde édition.

Bien que tous les volumes ne portent pas le mention "seconde édition" imprimée sur les pages de titre, tous les volumes de notre exemplaire font partie de la seconde édition (première et deuxième série). La troisième série n'a pas connu de seconde édition. Il est rare de trouver un ensemble homogène complet des trois séries. La plupart des exemplaires répertoriés complets se composent de volumes issus de la première édition mélangés à la seconde.



Cette second édition est plus estimée que la première pour les notes et lettres qu'elle contient en grand nombre (notamment des lettres adressées à Rétif de la Bretonne au fur à mesure de la publication des volumes).




"L'origine de son énorme travail sur les Contemporaines es racontée par Restif dans Mes ouvrages (p. 159-160) : "Je n'avais, en composant ce dernier ouvrage (la Malédiction paternelle), que trois volumes de Nouvelles, comme on le voit dans l'Avertissement : en travaillant, mes idées, s'étendirent. Je vis de la matière pour seize volumes. A la fin du seizièm, je formai un plan qui me donna l'idée des Contemporaines communes et des Contemporaines graduées ; tout cela s'étendit encore en travaillant et porta mon ouvrage à ... quarante-deux [...]" (J. Rives Childs, p. 256)




Restif a mis six ans à venir à bout des trois séries des Contemporaines, de 1779 à 1785 ! Certains des volumes - le vingt-neuvième notamment - sont rédigés en style poissard et contiennent des chansons populaires qui, sans eux, auraient disparu. Ce monumental ouvrage contient l'une des plus jolies et des plus rares suites d'illustrations au XVIIIe siècle : elle comprend 283 figures gravées hors texte, dues à Binet pour l'essentiel, dont plusieurs dépliantes. Cette suite fut sans doute exécutée aux dépens du fameux gastronome Grimod de la Reynière, ami de l'auteur, les frais ayant été considérables. L'artiste - ou plutôt les artistes, car Binet n'est pas l'auteur exclusif des figures - dut se soumettre à tous les caprices de l'imagination du romancier et on sait que Restif corrigea lui-même les compositions qui ne répondaient pas pleinement à son idéal de la femme : fascination pour les tailles de guêpes, culte voué aux pieds mignons, fétichisme de la chaussure. Cohen se dit même choqué de ces "exagérations ridicules dans la finesse de la taille et des pieds". Paul Lacroix, dans sa Bibliographie des œuvres de Restif, souligne la rareté de la troisième série, ornée de 83 figures, dont plusieurs sont repliées : "Il y a bien des raisons qui expliquent la rareté de cette troisième et dernière suite des Contemporaines : les figures et surtout les planches doubles ont été très recherchées par les modistes et les artistes de la toilette féminine, non seulement en France, mais encore à l'étranger, où Restif était considéré comme le souverain arbitre de la mode française."



Restif disait que toutes les femmes qu'il avait connues étaient rassemblées dans ses Contemporaines (Monsieur Nicolas, t. VIII, p. 48).

Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Bibliographie, p. 256-277 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, p. 188-197.



Note sur le brochage de cet exemplaire : le présent exemplaire est conservé à l'état broché, non rogné, sous couverture de papier à la colle de couleur caramel. Au dos des volumes on ne trouve pas de pièce de titre mais simplement un numéro de tomaison imprimé en noir sur un petit carré de papier. La photographie ci-dessus montre l'aspect général des volumes, tous identiques. Nous avons examiné le brochage de chacun des volumes. Au verso du papier des couvertures, nous trouvons parfois (pas systématiquement), en guise de doublure, une feuille imprimée qui provient du rebut de feuilles imprimées en provenance d'un livre en particulier : Histoire d'Alexandre Ier empereur de toutes les Russies etc, par Rabbe, publié chez Truttel, Würtz et Ponthieu en 1826. De cette seule information on déduit que la brochage de cette série a été fait cette même année 1826 ou très peu de temps après. C'est-à-dire bien postérieurement (plus de 30 ans après l'impression du dernier volume de la série achevé d'imprimer en 1792). On en déduit dans le même temps que jusqu'en 1826, ces 42 volumes étaient restés "en feuilles", non brochés, certainement stockés alors en paquets dans quelque remise de libraire ou d'imprimeur. Cette information vient confirmer s'il en était besoin que les ouvrages de Restif de la Bretonne, comme certains de ses contemporains aimaient l'écrire, étaient juste bon pour servir d'emballage chez les épiciers. Heureusement cet exemplaire est sauvé !



Note sur l'état de conservation du présent exemplaire : Les volumes brochés présentent quelques défauts d'usage. Quelques plats détachés (quelques uns manquent) avec des dos parfois fendillés. Le dos de la couverture d'un volume manque. Brochage malgré tout solide pour la plupart des volumes. L'intérieur des volumes est sain malgré quelques salissures, taches, mouillures, grignotages en marge de quelques feuillets. Quelques gravures sont tachées ou mouillées. Il est important de noter qu'il ne manque à notre exemplaire aucun feuillet ! ce qui est rare pour une série aussi imposante. A noter également que plusieurs gravures semblent d'un retirage postérieur (tirage net mais assez pâle). La plupart des gravures sont en bon tirage. La qualité du papier est inégale selon les volumes, comme c'est toujours le cas pour cet ouvrage, mais très bonne pour la plupart des volumes.



Bon exemplaire resté dans son jus, non rogné, rarissime dans cette condition "originelle" très désirable, et surtout bien complet des 283 estampes toutes plus admirables les uns que les autres.

Détails complémentaires sur simple demande.

VENDU


samedi 15 décembre 2018

Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]. Adèle de Comm** ou Lettres d'une Fille à son Père (1772). Edition originale rare. "Forme ta fille, comme tu voudrais qu'on eût élevé ta Femme."


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretonne]

Adèle de Comm**, ou Lettres d'une Fille à son Père.

En France, 1772

4 parties en 4 volumes in-12 (17,3 x 10,5 cm) de XIV-346, 356, 384 et 384 pages. (4 premiers volumes sur 5 - le 5e étant très rare et ayant paru séparément).

Reliure de l'époque plein veau marbré, tranches rouges, dos lisses ornés aux petits fers dorés. Quelques usures aux reliures (coins, coiffe du tome IV et entaille du mors supérieur sur 1 cm, pièce de titre du tome I partiellement arrachée, pièces de titre et tomaison du tome IV absentes). Reliures solides. Intérieur globalement frais avec cependant quelques mouillures claires sans gravité et un travail de vers dans la marge intérieure dune trentaine de feuillets du tome IV, sans atteinte au texte. Collationné complet pour ces 4 volumes. Le cinquième volume qui est très rare manque à notre exemplaire (voir plus bas).

Edition originale rare.



La cinquième partie qui manque ici a été publiée à part aux frais de Restif et sous le contrôle pointilleux de la censure. Dans une note du tome IV, p. 62, Rétif écrit : "On imprime séparément, sous le titre de Pièces singulières et Curieuses, relatives aux Lettres d'une Fille à son Père, les morceaux annoncés qui n'ont pu trouver place dans cette IVe partie." (cette cinquièmre partie n'aurait été tirée qu'à 250 exemplaires (Mes ouvrrages, p. 25). Par ailleurs l'histoire d'Adèle de Comm** est complète en 4 parties, les textes de la cinquième partie y sont totalement étrangers.

Les 4 premiers volumes auraient été tirés à 1.250 exemplaires (Rives Childs) et non 1.500 comme l'indique Lacroix.



L'histoire de cet ouvrage de Rétif est des plus intéressante : "J'eus l'idée de cet ouvrage, dès 1768 ... j'y travaillai, en 1769, au Collège de Presle, après avoir conduit le Paysan perverti ... jusqu'au mariage d'Edmée Servigne. (Mes ouvrages, p. 22). Restif travaillait depuis le matin jusqu'à 3 heures ; le reste de la journée, il lisait les épreuves pour les libraires Humblot et Ganneaux, ou il travaillait à l'imprimerie sur la Mimographe" (Monsieur Nicolas, t. X, p. 53).

"On voit épars les matériaux d'un excellent roman : il y aurait très peu de travail pour le rendre tel ; les fautes sont visibles et faciles à corriger. Le manuscrit fut vendu au libraire Edme Rapenot qui garda l'édition dans son magasin, mais, après sa mort, les exemplaires se sont vendus rapidement... Ce roman parut en mars 1772... il est l'histoire vraie de Mlle de C***, fille naturelle du dernier Prince de C***, faiblement déguisée." (Revue des ouvrages de l'auteur, p. CLXXIV).

"Cet ouvrage est un des plus rares de la collection de Restif, parce qu'il n'a pas été réimprimé et que sa publication rencontra des difficultés de la part des censeurs. C'est aussi un des ouvrages que l'auteur estimait le plus, parmi tous ceux qu'il avait publiés." (P. Lacroix, p. 113).

Références : J. Rives Childs, Restif de la Bretonne. Témoignagnes et Jugements. Bibliographie. p. 217-219 ; P. Lacroix, Bibliographie des ouvrages de Restif de la Bretonne, p. 110-113



Photographies des reliures et détails sur demande.

Bon exemplaire en condition d'époque de cet ouvrage rare de Rétif de la Bretonne.

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