Librairie L'amour qui bouquine - Beaux livres anciens et modernes - Bibliophilie
Beaux livres anciens et modernes - Bibliophilie - Reliures - Editions originales - Livres illustrés - Estampes - Dessins - Photographies - Bertrand Hugonnard-Roche, Bibliophile - libraire.
samedi 12 octobre 2024
La Morale de Confucius, Philosophe de la Chine. Suivi de : Lettre sur la Morale de Confucius, Philosophe de la Chine. 1688. 2 ouvrages reliés en 1 volume petit in-8. Reliure strictement de l'époque plein veau fauve granité. Très rare première édition en français de la Morale de Confucius. Ce petit ouvrage est considéré comme le premier ouvrage à avoir introduit le confucianisme en France et plus généralement dans le monde occidental.
jeudi 10 octobre 2024
OUDIN (R. P.) de l'Oratoire de Nantes | [Manuscrit] Principes de Poésie Française par le R. P Oudin de l'Oratoire de Nantes. Sans lieu ni date [vers 1769-1770] [Nantes ?]. 1 volume in-4. Reliure de l'époque pleine basane. Mise au propre sans ratures ou corrections, de toute évidence copiée par l'auteur pour sa bibliothèque, reliée et enrichie pour lui. Très intéressant et précieux témoignage sur le contenu de l'enseignement de la poésie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
OUDIN (R. P.) de l'Oratoire de Nantes
[Manuscrit] Principes de Poésie Française par le R. P Oudin de l'Oratoire de Nantes
Sans lieu ni date [vers 1769-1770] [Nantes ?]
1 volume in-4 (23,5 x 18 cm) de 1 feuillet de titre manuscrit dans un encadrement gravé à l'eau-forte et rehaussé à l'aquarelle en couleurs à l'époque, 282 pages dont la table des matières in fine ( pp. [279-282] ), avec 13 portraits gravés à l'eau-forte ajoutés au moment de la reliure (poètes dont la liste est donnée ci-après).
Reliure pleine basane marbrée fauve, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Quelques épidermures estompées et habiles restaurations aux coiffes. Bel exemplaire très frais. Belle écriture calligraphiée avec soin et parfaitement lisible.
Mise au propre sans ratures ou corrections, de toute évidence copiée par l'auteur pour sa bibliothèque, reliée et enrichie pour lui.
L'auteur a dressé la table des chapitres contenus dans ce traité de poésie : de la poésie en général | des études du poète | des talents du poète | comment le poète doit-il imiter ? | de la ressemblance et du merveilleux dans les fictions | de l'épopée | de la comédie | du poème didactique, des qualités du style poétique | de la tragédie | de l'invention | des talents du poète tragique | du prologue | de l'intrigue | du dénouement | ... | du style de la tragédie | de l'origine de la tragédie chez les grecs | de l'origine de la tragédie chez les romains | ... | de l'ode | du rondeau | du conte | du sonnet | de l'épigramme | etc.
Voici la liste des 13 portraits gravés reliés dans ce volume : Boileau | Corneille | Voltaire | Crébillon père | Racine | Sénèque | Rotrou | Fontenelle | La Bruyère | La Fontaine | Antoinette de La Garde, Madame Deshoulières | Jean-Baptiste Rousseau | Scarron
On sait très peu de choses de ce Monsieur Oudin, auteur de ce traité de Poésie. Le titre nous indique qu'il était de l'Oratoire de Nantes. Dans ses Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes, à la fin du XVIIIème siècle, Paul Jeulin précise que ce professeur se trouve indiqué comme chargé de cours pour les années 1769 et 1770. Il était très probablement professeur de rhétorique et d'autres matières puisque les professeurs changeaient régulièrement de matière au cours de leur passage au collège de l'Oratoire de Nantes.
Le collège de l'Oratoire de Nantes s'est installé en 1617 et forma une élite d'élèves jusqu'à la révolution française. Un de ses élèves parmi les plus renommés fut Joseph Fouché (1759-1820), célèbre ministre de la police sous le Directoire, le Consulat et l'Empire. Fils de marin, son père était Capitaine, de santé fragile, il abandonna la carrière de marin pour entrer au séminaire de l'Oratoire de Nantes où il reçoit les ordres mineurs. Les idées répandues chez les Oratoriens sont celles des Lumières, et il en ressort athée. Nous pouvons imaginer que Fouché a suivi ce cours sur les Principes de la Poésie par le père Oudin alors en poste à l'Oratoire de Nantes au même moment où Fouché y suit ses études.
Référence : Notes sur l'enseignement au collège de l'Oratoire de Nantes à la fin du XVIIIe siècle [article], Paul Jeulin, in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1930 39-1 pp. 31-41 ; A. Bachelier. — Essai sur l'Oratoire à Nantes au XVIIe et au XVIIIe siècles [compte-rendu] Armand Rébillon in Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest Année 1934 41-3-4 pp. 545-546.
Très intéressant et précieux témoignage sur le contenu de l'enseignement de la poésie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Nous ne connaissons pas d'autre copie de ce Traité.
Bel exemplaire. Il s'agit très probablement de l'exemplaire de l'auteur, mis au propre pour lui, d'un cours qu'il professait durant les années 1769 et 1770 au Collège de l'Oratoire de Nantes.
Prix : 3.500 euros
lundi 7 octobre 2024
Discours sur l'Histoire Universelle à Monseigneur le Dauphin ; pour expliquer la suite de la Religion et les changements des Empires. Première partie. Depuis le commencement du Monde jusqu'à l'Empire de Charlemagne. Par Messire Jacques Bénigne Bossuet, Evêque de Condom, Conseiller du Roi en ses conseils, cy-devant Précepteur de Monseigneur le Dauphin, premier aumonier de Madame la Dauphine. A Paris, chez Sébastien Mabre-Cramoisy, imprimeur du roi, 1681. 1 volume in-4 (26 x 20 cm | hauteur des marges : 254 mm). Reliure plein maroquin chocolat janséniste signée Trautz-Bauzonnet. Exemplaire de la bibliothèque de l'éminent bibliophile parisien Eugène Paillet (1829-1901) avec sa signature autographe. Très bel exemplaire de l'édition originale.
BOSSUET (Jacques-Bénigne) | [Eugène Paillet, bibliophile]
Discours sur l'Histoire Universelle à Monseigneur le Dauphin ; pour expliquer la suite de la Religion et les changements des Empires. Première partie. Depuis le commencement du Monde jusqu'à l'Empire de Charlemagne. Par Messire Jacques Bénigne Bossuet, Evêque de Condom, Conseiller du Roi en ses conseils, cy-devant Précepteur de Monseigneur le Dauphin, premier aumonier de Madame la Dauphine.
A Paris, chez Sébastien Mabre-Cramoisy, imprimeur du roi, 1681
1 volume in-4 (26 x 20 cm | hauteur des marges : 254 mm) de (4)-561-(7) pages.
Reliure plein maroquin chocolat janséniste, dos à nerfs, double-filet doré sur les coupes, large jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure signée Trautz-Bauzonnet exécutée vers 1860-70). Reliure très fraîche. A noter une légère éraflure sur le plat supérieur, à peine visible. Intérieur parfait (exemplaire lavé et encollé par Trautz) sans rousseurs.
Edition originale.
Elle est ornée de la marque "aux cigognes" de l'imprimeur de Sébastien Mabre-Cramoisy, d'un bandeau d'en-tête représentant le temps au milieu des ruines et tenant les armes du Dauphin, gravé par Jollain, et d'une lettrine et d'un grand cul-de-lampe final non signé.
Exemplaire de la bibliothèque de l'éminent bibliophile parisien Eugène Paillet (1829-1901) avec sa signature autographe sur la garde blanche.
Ce superbe volume sort des presses du premier directeur de l'imprimerie royale du Louvre, Sébastien Mabre-Cramoisy.
Fidèle à la conception traditionnelle qui envisage l’histoire comme un répertoire d’enseignements destiné aux princes, ce texte a été élaboré par Bossuet alors qu’il agissait en tant que précepteur du dauphin Louis de France (1661-1711), fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche. Inspiré par La Cité de Dieu de saint Augustin, le Discours (rédigé dès 1677) est structuré en treize chapitres et couvre « l’histoire universelle », comprenant l’Europe et le Moyen-Orient, depuis le récit biblique de la Création jusqu’au règne de Charlemagne. En plus de son aspect éducatif, la profondeur philosophique et les implications politiques de ce Discours en font une œuvre majeure de l’auteur, qui est surtout reconnu pour ses Oraisons funèbres. En 1681, année de la première publication du Discours, Bossuet, fraîchement nommé archevêque de Meaux après avoir terminé son préceptorat, est devenu l’une des figures les plus influentes de l’Église de France.
Le style de Bossuet, qui fait entrer ce texte parmi les textes majeurs de la littérature française, se caractérise par une grande éloquence et une rigueur intellectuelle, alliant des phrases élaborées à une clarté d'expression. Son utilisation de la rhétorique, des métaphores et des références bibliques confère à ses discours une profondeur émotionnelle et philosophique. Par ailleurs, il excelle dans l'art de persuader, visant à instruire et à élever moralement son auditoire.
L'ouvrage se divise en trois parties : « Les Époques », « La Suite de la religion » et « Les Empires ». La première partie relate les principaux événements qui se sont déroulés depuis la création du monde ; la deuxième partie décrit l'avènement du christianisme, préfiguré par Moïse, et la victoire de l'Église catholique ; la troisième partie s'attache à dépeindre la grandeur et la décadence des empires de l'Antiquité, finalement unifiés par l'Empire romain, lui-même diffuseur de l'Évangile. Le propos de l'auteur est apologétique en ce sens que l'histoire du genre humain depuis les origines jusqu'au règne de Charlemagne est envisagée comme une manifestation de la providence divine : pour Bossuet, l'histoire répond à un dessein de Dieu, qui y est intervenu afin de voir triompher le christianisme. S'adressant à son dédicataire qui est en même temps son élève, le Grand Dauphin, destiné à devenir le roi de France, l'auteur conclut : « Pendant que vous les verrez tomber [les empires] presque tous d’eux-mesmes, et que vous verrez la religion se soustenir par sa propre force, vous connoistrez aisément quelle est la solide grandeur, et où un homme sensé doit mettre son esperance. » Anne Régent-Susini voit dans le Discours sur l'histoire universelle une pédagogie d'ordre visuel qui met les événements en perspective, comme dans une représentation picturale, afin de faire apparaître les lignes du tableau. En cela, Bossuet entend aider le futur roi de France à se rapprocher du point de vue de Dieu.
Une suite à ce Discours était annoncée mais elle ne parut jamais. Bossuet meurt en 1704 sans l'avoir écrit. Une seconde édition au format in-12 paraît rapidement.
Le Dauphin, Louis de France, ne sera finalement jamais roi de France, étant mort à l'âge de 49 ans, avant son père, Louis XIV. Comme quoi, même avec un excellent précepteur, il ne faut préjuger de rien, la vie est imprévisible, la maîtrise du pouvoir incertaine, même pour les plus puissants.
Références : Tchémerzine, I, 842 ; Catalogue de la bibliothèque Eugène Paillet, Paris, Morgand, 1887, n°96 (notre exemplaire coté alors 400 francs or) ; Jules Le Petit, Bibliographie des principales éditions originales françaises, Paris, Quantin, 1888 (notre exemplaire est décrit).
Provenance : de la bibliothèque de l'éminent bibliophile parisien Eugène Paillet (1829-1901) et dont une partie des livres fut vendue à prix marqués par le libraire Damascène Morgand en 1887 (n°96 de ce catalogue). Le présent exemplaire était proposé au prix de 400 francs or et indiqué comme "Très bel exemplaire de l'édition originale". 400 francs or était alors une somme considérable. Avec la signature autographe d'Eugène Paillet en haut du premier feuillet blanc.
Très bel exemplaire de l'édition originale de ce texte majeur, grand de marges, luxueusement relié par Trautz-Bauzonnet pour le bibliophile Eugène Paillet.
Prix : 3.900 euros
mardi 1 octobre 2024
Les Avantures de Gil Blas de Santillane par Monsieur Le Sage. Nouvelle édition, avec des figures. A Amsterdam, chez Meynard Uytwerf, 1747. 4 volumes in-12. Reliure plein maroquin janséniste vert sombre (milieu XIXe siècle). Avec 32 figures sur cuivre différentes de celles de l'édition de Paris. De la bibliothèque du bibliophile Amédée Rigaud. Bel exemplaire relié sur brochure de cette jolie édition peu commune.
LESAGE ou LE SAGE (Alain-René)
Les Avantures de Gil Blas de Santillane par Monsieur Le Sage. Nouvelle édition, avec des figures.
A Amsterdam, chez Meynard Uytwerf, 1747
4 volumes in-12 (14,5 x 9 cm | hauteur des marges : 141 mm) de (16)-392, (8)-344, (14)-369 et (12)-370-(6) pages. Avec 32 figires hors-texte non signées. Collationné complet.
Reliure plein maroquin janséniste vert sombre, dos à nerfs, titre, tomaison et millésime dorés, filet doré sur les coupes, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tête dorée, relié sur brochure (feuillets ébarbés non rognés). Reliure non signée dans le style de Duru (exécutée vers 1860-1870). Reliures fraîches avec seulement quelques très légères marques à peine visibles, intérieur parfaitement frais. Les estampes sont en excellent tirage. Les 6 dernières pages du quatrième volume sont un catalogue des livres du fonds du libraire et imprimeur Meynard Uytwerf à Amsterdam dans lequel on retrouve ce Gil Blas et de nombreux titres d'ouvrages français contrefaits.
Edition parue en Hollande la même année que l'édition définitive de Paris (chez les libraires associés, 1747).
Le texte est strictement identique à l'édition de Paris qui passe pour être l'édition définitive et la meilleure de ce texte classique.
Notre édition hollandaise est illustrée de 32 gravures sur cuivre qui sont cependant totalement différentes de celle de Paris (les sujets sont différents, le nombre des gravures est identique).
"Cette édition (celle de Paris, que la nôtre reprend mot à mot), devenue peu commune, présente de nombreuses corrections et des augmentations considérables de l'auteur, lesquelles ne forment pas moins d'une centaine de pages ; elle doit donc être regardée comme la première bonne édition du chef-d'oeuvre de Le Sage." (Brunet, III, 1006).
Si l'édition de Paris est considérée comme "belle et recherchée", celle-ci, imprimée en Hollande avec soins, enrichie de belles gravures inédites, ne devrait pas l'être moins. D'autant qu'on la rencontre moins souvent que celle de Paris qui se trouve dans presque toutes les bibliothèques classiques.
"Écrite par Lesage entre 1715 et 1735, l’Histoire de Gil Blas de Santillane raconte les aventures de Gil Blas, fils d’un écuyer et d’une femme de chambre, dans l’Espagne des années 1610-1640. Tour à tour bandit, prisonnier, apprenti-médecin, économe, acteur d’une troupe itinérante, le jeune homme devient serviteur de différents personnages et débute alors son ascension sociale : domestique de bourgeois, puis de nobles, intendant des puissants, il fait son apprentissage à la Cour, jusqu’à finir secrétaire du premier ministre espagnol. Rendu cynique, à l’image du pouvoir qu’il côtoie, il se change en manipulateur corrompu, avant de connaître la disgrâce, puis de nouveau les faveurs du trône. Anobli, il termine retiré sur ses terres avec femme et enfants." (in Essentiels Bnf, en ligne)