lundi 20 mars 2023

Karl Marx. Salaires, Prix, Profits. Deuxième édition (1912). Traduction française par Charles Longuet. "La seule manière pour les travailleurs de sortir de cette exploitation est de s'organiser et de se battre pour des conditions de travail plus justes et des salaires plus élevés." Très bon exemplaire tel que paru.


MARX, Karl. Charles LONGUET, traducteur.

Salaires, Prix, Profits, par Karl Marx. Traduction par Charles Longuet. Deuxième édition.

Paris, Giard et Brière, 1912

1 plaquette in-12 (18,8 x 12 cm), broché de 101 pages, 1 page de table des matières (avec catalogue de l'éditeur au verso), couvertures en papier jaune imprimées en noir. Très bon état. Les couvertures sont restées très fraîches. Bon papier. Cachet de Majoration du prix à 100% sur la couverture (prix qui passe donc de 0 fr. 50 à 1 franc), assez cocasse quand on pense au contenu de l'ouvrage.

Deuxième édition, la première a paru chez le même éditeur en 1899.


"Ce travail a été écrit en anglais et lu devant le Conseil général de l'Association internationale des travailleurs le 20 juin 1865, quelques temps avant son premier Congrès, tenu à Genève au mois de septembre 1866. Le premier volume du Capital ne parut en allemand qu'au mois de juillet 1867. La réplique de Marx à la thèse soutenue par son collègue anglais Weston, membre et trésorier du même Conseil général de l'Internationale, constitue donc, en quelque sorte, un abrégé du Capital "avant la lettre". D'autre part, on verra qu'elle traite aussi certains points à peine indiqués dans le premier volume et qui n'ont été approfondis que dans les livres suivants. Ch. L(onguet)." (note de bas de page en tête du volume).







Les chapitres abordés sont les suivants : Produit national et part du travail ; Influence des variations du salaire sur la quantité et le genre des produits ; Mouvement des salaires et de l'argent ; Etalon des salaires ; Salaire du travail et prix des marchandises ; De la valeur et des prix ; La force de travail ; Production de la plus-value ; Valeur du travail ; Le profit se réalise par la vente d'une marchandise à sa valeur ; Les différentes parties dans lesquelles se décompose la plus-value ; Rapport général des profits, des salaires et des prix ; Tentatives pour relever les salaires ou pour s'opposer à leur baisse. Cas principaux ; La lutte entre le capital et le travail et ses résultats.








"Les salaires ne sont pas une cause, mais un effet de la concurrence. [...] Le travailleur qui vend sa force de travail est comme un marchand qui vend une marchandise : il doit vendre au prix du marché. [...] Le travailleur doit être considéré comme un capital variable, dont la valeur est déterminée par le temps de travail nécessaire pour le produire et le reproduire. [...] Les capitalistes sont en concurrence les uns avec les autres, non seulement pour la vente de leurs produits, mais aussi pour l'achat de la force de travail des travailleurs. [...] Le profit est la différence entre la valeur de la marchandise produite par le travailleur et le salaire qu'il reçoit pour son travail. [...] Le capitaliste cherche à maximiser son profit en réduisant le salaire des travailleurs au minimum possible [...] Le salaire est déterminé par le rapport entre l'offre et la demande de travailleurs sur le marché du travail.[...] La lutte des travailleurs pour de meilleurs salaires est une lutte contre la concurrence et la loi de l'offre et de la demande.[...] La seule manière pour les travailleurs de sortir de cette exploitation est de s'organiser et de se battre pour des conditions de travail plus justes et des salaires plus élevés." (extraits)

Très bon exemplaire.

Prix : 300 euros

samedi 18 mars 2023

Exceptionnel et unique ensemble inédit de 16 dessins originaux à l'aquarelle et à la gouache par Aristide Boulineau (1841-1912), pour illustrer un ouvrage sur les différents peuples du monde (jamais paru). Vers 1880-1895.



BOULINEAU, Ariste ou Aristide, artiste peinte, dessinateur et illustrateur.

[LE MONDE EN COSTUMES].

[Ensemble complet de 16 peintures miniatures originales mesurant 11 x 8 cm environ sur papier fort 14 x 9 cm contrecollées sur carton gris 23 x 17,5 cm environ]

[Vers 1880-1895]

Ensemble légendé au dos au crayon à l'époque, chaque dessin original étant numéroté de 1 à 16 comme suit :

1. Abyssinie. Ras et ses officiers.
2. Russie d'Europe. Boyard et Boyarine (XVIIe s.).
3. Malaisie (Modèles javanais).
4. Turquie. Janissaires (XVIIe s.).
5. Allemagne. Lansquenets (XVe s.).
6. Espagne. Andalouse et Grenadins (actuels).
7. Hollande. Pêcheurs de Marken en habits de fête (actuels).
8. Suède. Dalécarliens en habits de fête (XIXe s.).
9. Japon. Daïmios et geisha (XVIIe s.).
10. Egypte. Habitants du Caire et limonadier ambulant (XIXe s.).
11. Maures d'Espagne. Emir et femmes (moyen-âge).
12.Chine. Négociant du Penang et sa femme en habit de fête (XIXe. s.).
13. Grèce. Montagnards Thessaliens et Arnaute.
14. Suisse. Canton de Berne (XVIIIe s.).
15. Sibérie (Russie d'Asie). Tchérémisses.
16. Autriche. Montagnards tyroliens (actuels)

Par ailleurs chaque peinture est validée au verso par un "approuvé" et signé de deux noms (probablement l'éditeur et l'imprimeur) que nous n'avons pas réussi à déchiffrer.



Parfait état de l'ensemble. Les couleurs sont d'une vivacité encore intacte.

Tous les dessins sont signés Ariste Boulineau, en bas à droite.

Ces dessins étaient très probablement destinés à illustrer un ouvrage sur les différents peuples du monde. D'après nos recherches cet ouvrage n'a jamais vu le jour. Il aurait probablement dû paraître autour des années 1880-1895. Pourquoi n'a-t-il pas paru ? Nous ne savons pas.










Aristide Boulineau (1841-1912) est un artiste reconnu. Il est né à Cozes (Charente) dans une famille modeste (son père était employé des droits indirects). Il monte à Paris et s'y marie en 1870 où il est déjà dénommé artiste peintre (29 ans). Dans le Dictionnaire Général des Artistes de l'Ecole Française il est indiqué qu'il a suivi les cours de l'école de dessin de Bordeaux et qu'il fut élève du peintre Gérôme. On y note des tableaux exposés dès 1868 (Baigneuses) et 1870 (Ivresse), aussi un portrait de Madame B. (1876). Il peint également Jeune fille aux coquelicots (vendu 320 francs en 1945 lors d'une vente). En 1886 il habite à Paris, 32, rue de l'Arbalète. On lui doit de nombreux scènes champêtres et paysages se rapprochant de l'école de Barbizon. La date de son décès n'est pas certaine (on trouve soit la date de 1906 soit celle de 1912). Il a illustré quelques ouvrages dans lesquels ses dessins ont été (mal) reproduits par la photogravure ou l'héliogravure.

Cette suite de peintures miniatures, véritables petits tableaux, très finement exécutées, est la preuve d'un talent indéniable d'illustrateur, faisant double avec celui de peintre. Son frère Abel Boulineau suivi également la même carrière de peintre, dans un style similaire.





Certaines des toiles signées Aristide Boulineau sont conservées dans divers musées et institutions (notamment Glycine, Musée des Beaux-Arts de La Rochelle). Un grand portrait peint par Aristide Boulineau de l'Empereur Napoléon III a défrayé la chronique il y a une dizaine d'année (propriété de l'état qui s'est retrouvée dans une salle des ventes aux enchères ...).

Très bel ensemble, unique, pour un projet de livre avorté.

VENDU

lundi 13 mars 2023

Octave Uzanne. Figures de Paris. (1901). Ceux qu'on rencontre et celles qu'on frôle. Illustrations de Victor Mignot. Proses de MM. Maurice Beaubourg. - André Beaunier. - Saint-Georges de Bouhélier. - Louis Codet. - Franc-Nohain. - Alfred Jarry. - Gustave Khan. - Tristan Klingsor. - Albert Lantoine. - Jean Lorrain. - Charles-Louis Philippe. - Edmond Pilon. - Georges Pioch. - Hugues Rebell. - Octave Uzanne. Superbe exemplaire relié à l'époque demi-maroquin à coins par Canape de ce livre rare.


UZANNE (Octave). Avec Hugues REBELL, Jean LORRAIN, Alfred JARRY, Tristan KLINGSOR, etc. MIGNOT (Victor), illustrateur.

Figures de Paris. Ceux qu'on rencontre et celles qu'on frôle. Illustrations de Victor Mignot. Proses de MM. Maurice Beaubourg. - André Beaunier. - Saint-Georges de Bouhélier. - Louis Codet. - Franc-Nohain. - Alfred Jarry. - Gustave Khan. - Tristan Klingsor. - Albert Lantoine. - Jean Lorrain. - Charles-Louis Philippe. - Edmond Pilon. - Georges Pioch. - Hugues Rebell. - Octave Uzanne.

Imprimé pour les Bibliophiles indépendants et se trouve chez le libraire Henry Floury, Paris, 1901.

1 volume in-folio (33,5 x 25,5 cm) de (4)-133-(2) pages. 20 compositions hors-texte en couleurs rehaussées au pochoir par Victor Mignot, 20 lettrines et culs-de-lampe en noir par le même.



Reliure strictement de l'époque demi-maroquin parme à larges coins, dos à nerfs, caissons encadrés de filets dorés concentriques, filets dorés sur les plats, tête dorée, non rogné, couverture en couleurs conservée en très bon état d'un seul tenant et reliée à la fin du volume (reliure signée CANAPE). Dos légèrement éclairci, sinon parfait exemplaire.

Très belle couverture illustrés et aquarellés au pinceau qui court sur les deux plats et le dos du volume. Exemplaire très frais, proche du neuf.

Tirage unique à 218 exemplaires tous sur vélin de Hollande à la cuve.

Celui-ci, un des 200 exemplaires de souscripteurs sur vélin de Hollande.

Exemplaire numéroté au composteur (n°140) avec toutes les planches coloriées à l'aquarelle.

Très belle couverture illustrés et aquarellés au pinceau qui court sur les deux plats et le dos du volume (conservée d'un seul tenant et reliée à la fin du volume).

Le rare prospectus pour cette édition a été relié à la fin du volume (imprimé recto verso en noir) et donnant de nombreux détails sur cet ouvrage (avec la réduction de 4 illustrations ici en noir tirées dans le texte).







Cette Publication des Figures de Paris éditée pour les Bibliophiles Contemporains par les soins et sous la direction de M. Octave Uzanne a été tirée exactement à 218 exemplaires numérotés : 200 pour les souscripteurs sur vélin de Hollande, 16 pour les collaborateurs sur vélin de Hollande et 2 sur Japon à la forme pour contenir les dessins originaux. Achevé d'imprimer pour les Bibliophiles Contemporains par les soins et sous la direction de M. Octave Uzanne sur les presses typographiques de l'imprimerie Firmin-Didot et Cie, au Mesnil (Eure) le 20 Avril 1901.

Ce volume contient, dans leur ordre d'apparition, les textes suivants : Snobs et Snobinettes de Sport, par Hugues Rebell ; Sergot, par André Beaunjer ; Pierreuse, par Jean Lorrajn Camelot, par Alfred Jarry ; L'Invalide, par Franc-Nohain ; Terrassiers, par Maurice Beaubourg ; Le Crieur de dernières nouvelles, par Edmond Pilon ; Cochemuche, par Albert Lantoine ; Silhouettes de Montmartre, par Gustave Kahn ; Trimbaleur de Refroidis, par Saint-Georges de Bouhélier ; Petite Blanchisseuse, par Edmond Pilon ; Ramasseur de mégots, par Tristan Klingsor ; Femmes du d'Harcourt, par Hugues Rebell ; Troubades, par Edmond Pilon ; Cipal (Garde de Paris), par Charles-Louis Philippe ; Le Garçon de Café, par Franc-Nohajn ; Coltineurs, par Louis Codet ; Porteurs de Babillardes (Facteur), par Georges Pioch ; Fleuriste, par Saint-Georges de Bouhélier ; Trottins, par Octave Uzanne.






Octave Uzanne décide de publier ce très beau volume alors qu'il va fêter son cinquantième anniversaire. C'est une très intéressante collaboration d'écrivains qui fournit ici un corpus de textes sur le Paris 1900. Octave Uzanne réussit à rassembler autour de lui et d'un même thème de jeunes écrivains en devenir, d'autres déjà arrivés. C'est à notre connaissance la seule collaboration effective autour d'un livre entre Octave Uzanne (éditeur-directeur), Jean Lorrain et Alfred Jarry, pour ne citer que les deux auteurs les plus connus encore aujourd'hui.

Une chose très étrange est à remarquer concernant la publication de ce volume. A la justification du tirage (verso du faux-titre) et au colophon (achevé d'imprimer), on peut lire que ce livre a été édité "pour les Bibliophiles Contemporains". Volume achevé d'imprimer sur les presses typographiques de l'imprimerie Firmin-Didot et Cie au Mesnil (Eure) le 20 avril 1901. Or, la société des Bibliophiles Contemporains avait été dissoute depuis plusieurs années déjà (dissolution réclamée par Octave Uzanne lui-même et votée le 10 novembre 1894). En cette année 1901 cette société n'existe plus et n'a plus de réalité. C'est sous le vocable des Bibliophiles indépendants qu'Octave Uzanne publie désormais ses beaux livres d'artistes. On retrouve d'ailleurs sur la page de titre cette mention "A Paris, pour les Bibliophiles indépendants, chez le libraire Henry Floury, 1901."

On été déjà publiés sous l'adresse des Bibliophiles indépendants : 1896 - Badauderies Parisiennes (Les Rassemblements - Physiologie de la Rue) (collectif), illustrations par F. Valloton et Fr. Courboin. 1896 - Voyage autour de sa Chambre par Octave Uzanne, illustrations par Henri Caruchet 1898 - La Leçon bien apprise par Anatole France, illustrations par Léon Lebègue 1899 - La Porte des Rêves par Marcel Schwob, illustrations par George de Feure 1900 - Contes Blancs par Jules Lemaître, illustrations par Blanche Odin. A la suite de ces Figures de Paris (1901) viendront les Chansons de l'Ancienne France avec des illustrations de William Graham Robertson (1905). Alors pourquoi avoir indiqué par deux fois dans ce volume "Edité pour les Bibliophiles Contemporains" avec les majuscules d'usage. Une erreur n'est pas envisageable. Par contre, un méchant coup de patte aux anciens Bibliophiles Contemporains qui lui ont mené la vie dure au sein d'une société de bibliophiles qu'Octave Uzanne entendait mener à sa guise sans qu'on lui imposa d'autres vues artistiques que les siennes, voilà certainement la solution à cette incohérence.



Les décors du livre en font une pièce emblématique du livre Art Nouveau 1900. La couverture est ici particulièrement bien conservée d'un seul tenant et sans défaut.

Superbe exemplaire finement relié à l'époque par Canape de ce livre rare et magistralement illustré par Victor Mignot.

Prix : 4.200 euros

samedi 11 mars 2023

Recueil dit des "Petits conteurs". Recueil des meilleurs contes en vers. Contes et Nouvelles en vers de M. de La Fontaine (Tome premier et deuxième) ; Contes et Nouvelles en vers par MM. Voltaire, Vergier, Sénécé, Perrault, Moncrif, et le P. Ducerceau (Tome troisième). Contes et Nouvelles en vers par MM. Grécourt, Autereau, Saint-Lambert, Chamfort, Piron, Dorat, La Monoye et François de Neufchateau. A Londres, M. DCC. LXXVIII. (1778). 116 vignettes par Duplessis-Bertaux, Durand et Dreppe. Très bel exemplaire de ce joli livre parfaitement établi à l'imitation des reliures de Bozérian et d'un excellent tirage des gravures.



LA FONTAINE (Jean de), MM. VOLTAIRE, VERGIER, SENECE, PERRAULT, MONCRIF, DUCERCEAU, GRECOURT, DORAT, LA MONNOYE, PIRON, CHAMFORT, ETC. DUPLESSINS-BERTAUX (illustrteur), DREPPE et DURAND (illustrateurs).

[RECUEIL DIT "DES PETITS CONTEURS"] Recueil des meilleurs contes en vers. Contes et Nouvelles en vers de M. de La Fontaine (Tome premier et deuxième) ; Contes et Nouvelles en vers par MM. Voltaire, Vergier, Sénécé, Perrault, Moncrif, et le P. Ducerceau (Tome troisième). Contes et Nouvelles en vers par MM. Grécourt, Autereau, Saint-Lambert, Chamfort, Piron, Dorat, La Monoye et François de Neufchateau.

A Londres, M. DCC. LXXVIII. (1778) [Cazin ? but not Cazin ...]

4 volumes in-16 (123 x 76 mm | Hauteur des marges : 119 mm) de (8)-XXIV-272-(2) ; (4)-VIII-296-(2) ; (4)-246-(2) et (4)-248-(2) pages. Portrait de La Fontaine en frontispice du premier volume et 31 vignettes 56 x 45 mm. (la Gageure a deux vignettes) 36 vignettes pour le deuxième volume, soit un total de 65 vignettes pour illustrer les contes de La Fontaine. 23 vignettes pour le troisième volume et 28 vignettes pour le quatrième et dernier volume. Soit un total de 51 vignettes pour les autres contes. 116 vignettes au total. Impression sur beau papier vergé blanc à pontuseaux horizontaux.

Notre exemplaire contient en outre un feuillet volant avec une autre gravure pour le conte de La Fontaine intitulé Nicaise (p. 119/120) différente du tirage dans le volume et tiré sur papier légèrement azuré. Ces transpositions de vignettes étaient déjà signalées pour quelques contes de ces quatre volumes par le libraire Morgand et Cohen à la fin du XIXe siècle.




Notre exemplaire est du très rare premier tirage avec la vignette pour Nicaise mal placée à la page 105 au lieu de la page 115. Ces exemplaires de premier tirage avec l'erreur signalée auraient été tirés à 60 exemplaires seulement (avant de se rendre compte de l'erreur et de corriger et continuer le tirage corrigé). Lire le détail signalé par Cohen dans son Guide de l'amateur de livres à vignettes du XVIIIe siècle (p. 859). On reconnait le second tirage (en réalité la quasi totalité des exemplaires) au fait qu'ils sont tirés sur un papier légèrement azuré (Cf. Miscellannées bibliographiques, pp. 148-150, par Asmodée (probablement Octave Uzanne ou un autre collaborateur de ce périodique).

Reliure demi-maroquin corail à petits coins, dos lisses richement ornés aux petites fers dorés avec pastilles de maroquin noir dans les premiers et derniers caissons, filets dorés sur les plats, tranches dorées. Reliures tout à fait dans le goût des productions de Bozérian des premières années du XIXe siècle. Il s'agit cependant de reliures pastiches exécutées au XXe siècle par un des meilleurs imitateurs des relieurs de la période romantique, à savoir Bernasconi. Les reliures ne sont pas signées mais l'attribution ne laisse place à aucun doute. Ce sont seulement les feuillets de garde en papier vergé teinté d'évidence plus récents qui nous ont permis d'identifier ce pastiche. Intérieur très frais imprimé sur beau papier vergé. L'exemplaire n'a pas été lavé.













Cette édition toujours attribuée à Cazin n'en n'est en réalité pas une (Cf. Jean-Paul Fontaine, Cazin l'éponyme galvaudé (Hexaèdre éditeur, 2012), p. 199. Cet ouvrage est inscrit dans la catégorie des faux Cazins.

Quel éditeur-imprimeur a produit cette belle édition collective richement illustrée par de très jolies vignettes ? Pas Cazin d'après Jean-Paul Fontaine. Valade ? Un autre libraire parisien ? On a depuis les débuts attribué les vignettes à Duplessis-Bertaux (Cf. Bulletin Morgand n°1273 et divers) ; or on sait aujourd'hui que ces vignettes seraient  de Durand et aussi de  Duplessis-Bertaux et Dreppe (vignette signée tome IV, p. 15) comme l'indiquait Morgand à la fin du XIXe siècle. Elles ont été gravées avec une extrême délicatesse et le tirage est ici superbe.

"[Ouvrage] orné de nombreuses et charmantes vignettes de Duplessis-Bertaux (on sait que c'est faux) qui a su faire tenir dans des gravures de quelques centimètres carrés, des tableaux animés de nombreux personnages." (Morgand)

Références : Cf. exemplaire relié en veau d'époque répertorié au Bulletin Morgand n°1691 (coté 250 francs en (mars/avril 1876) ; n°2091 relié en maroquin par Trautz-Bauzonnet coté 1.500 francs en mai 1876 (le prix passera à 2500 francs en 1879 pour ce même exemplaire - n°5186) ; le prix des exemplaires (nombreux) pour cette série très recherchée à l'époque varie de quelques centaines de francs à plusieurs milliers. Cohen, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, 859 : « Vignettes ravissantes… Joli recueil ».J.-P. Fontaine, Cazin, l’éponyme galvaudé, p. 199 ; Miscellannées bibliographiques, pp. 148-150 ; Rochambeau p.529



Très bel exemplaire de ce joli livre parfaitement établi à l'imitation des reliures de Bozérian et d'un excellent tirage des gravures.

Prix : 2.000 euros