jeudi 26 septembre 2019

Roger Sorez. La tentation cosmique (1954). Etrange ouvrage de science fiction entre curiosa et roman d'anticipation scientifique ... Tirage de tête avec envoi autographe et suite d'illustrations. Très rare.


Roger Sorez.

La tentation cosmique.

Paris Xe, 38, Avenue Claude-Vellefaux, Editions Métal. Série 2000 dirigée par Jean Birgé, s.d. (1954)

1 volume in-8 (19,5 x 14 cm), en feuilles, 1991 + suite de 10 illustrations au trait imprimées en noir (signées L. G. K.). Premier plat de couverture contrecollé sur carton conservé en bel état (impression métallique cuivre, noir et vert).

Edition originale.

Tirage de luxe à 100 exemplaires sur papier alfa Barjon à Moirans.

Exemplaire numéroté et signé à la main par l'auteur.

Exemplaire de dédicace avec envoi autographe de l'auteur : "au Dr Silvio Moris en espérant la clémence du jury médical. Cordialement. Roger Sorez."


Ce curieux volume a été achevé d'imprimer sur les presses de l'imprimerie Vogue, 53, Faubourg Montmartre, à Paris, au cours du 2e trimestre 1954. Il est indiqué que les manuscrits destinés à la "Série 2000" doivent être adressés à Jean Birgé, 36, rue Vivienne, Paris IIe arr.


Qui était Roger Sorez, l'auteur de ce curieux ouvrage de science fiction digne d'être classé parmi les fous littéraires du XXe siècle ? Nous n'en savons rien. Aucune information n'a paru sur lui. Il semble bien qu'il s'agisse de son seul ouvrage publié.



« ... Je suis enfin sûr que c'est moi seul qui trouble l'électroscope... Je suis chargé de rayons cosmiques et les dons que j'en ai hérité ne sont peut-être que la prise de contact avec la quatrième dimension. Vais-je pénétrer dans le monde irréel ?... » Qui n'a ressenti l'effroi de l'atome ? Mais cet effroi est seulement celui des charniers qu'on a déjà réalisés sans lui. Les rayons cosmiques sont moins redoutables : Ils permettent de renverser... des femmes sur canapé. Ils dispensent les diamants... Ils ouvrent les portes des salons, des boudoirs... et des prisons. Ils permettent toutes les jouissances à l'audacieux qui succombe à leurs tentations, mais l'amour exige autre chose que du champagne... une présence invisible dans le cœur. Peut-on être homme si l'on ne s'accepte comme tel ? C'est tout le problème, et l'âme se retrouve en maniant savamment le feu pour rejeter ce pouvoir qui l'écrase. (extrait).

Intrigant ouvrage, sorte de curiosa scientifique dont il est très difficile de comprendre le sens profond ... les amateurs de SF, d'anticipation et d'ouvrages loufoques seront ravis par cette curiosité.



Les illustrations assez curieuses également, certaines érotiques, signées des initiales L. G. K. n'ont pas dévoilé leur mystère. Est-ce l'auteur qui s'est fait illustrateur ? Nous ne savons pas.

On trouve facilement et à vil prix des exemplaires brochés sur papier courant de ce livre. Les exemplaires sur beau papier, numérotés, et accompagnés comme ici d'une suite de 10 gravures, sont visiblement fort rares. Nous n'en trouvons mention nulle par ailleurs.

Cette collection Série 2000 a vu la parution d'autres titres tels que La dixième planète de C. H. Badet et Et ce fut la Guerre Atomique de Marcel Bouquet. A paraître après le 2e trimestre 1954 : Les Bagnards du Ciel de Robert Collard.

Très rare curiosa dans ce tirage de luxe. Très curieux ouvrage.

Prix : 395 euros

mercredi 25 septembre 2019

John Locke. Pierre Coste. Essai philosophique concernant l'entendement humain, où l'on montre quelle est l'étendue de nos connaissances certaines, et la manière dont nous y parvenons. 1741 (1742). Bel exemplaire in-4 en vélin hollandais.


John Locke. Pierre Coste (traducteur).

Essai philosophique concernant l'entendement humain, où l'on montre quelle est l'étendue de nos connaissances certaines, et la manière dont nous y parvenons. Par M. Locke, traduit de l'anglais par M. Coste. Quatrième édition, revue, corrigée et augmentée de quelques additions importantes de l'auteur qui n'ont paru qu'après sa mort, et de plusieurs remarques du traducteur, dont quelques unes paraissent pour la première fois dans cette édition.

A Amsterdam, chez Pierre Mortier, 1742 (i.e. 19 août 1741 - achevé d'imprimer)

1 volume in-4 (26,5 x 21 cm) de XLII-603-(17) pages. Portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte en frontispice (dessiné par G. Kneller, 1697, gravé par E. Morellon de la Cave, 1734).

Reliure hollandaise strictement de l'époque plein vélin, dos lisse à coutures apparentes, titre à l'encre au dos (époque). Vélin légèrement sali. Intérieur frais. Quelques rousseurs. Ensemble très bien conservé, relié à belles marges.

Quatrième édition française.

La première édition française a paru en 1700 à Amsterdam chez Henri Schelte (in-4), traduite par Pierre Coste.


Pierre Coste a traduit la plupart des ouvrages de John Locke (1632-1704) mais également l'Optique de Newton (1722). On lui doit des écritions critiques des Essais de Montaigne ou encore La Bruyère. Coste était devenu membre de la Royal Society le 25 novembre 1742.


L'Essai philosophique concernant l'entendement humain (An Essay Concerning Human Understanding) a paru à Londres pour la première fois en 1689 (bien que l'édition fut datée 1690). L'un des ouvrages majeurs fondateurs de l'empirisme qui fut l'un des courants majeurs de la théorie de la connaissance, dans lequel John Locke développe ses idées selon lesquelles l'expérience est à l'origine de nos idées. L'ouvrage se divise en 4 livre : Livre I : Des Notions Innées. Locke montre que dire qu’une idée est innée signifie que l’âme aperçoit naturellement cette idée : c’est là le sens de cette doctrine. Donc il ne peut pas y avoir d’idée innée inaperçue. En fait, la seule chose que Locke concède à l’innéisme, c’est le fait que la faculté de comprendre soit innée. Livre II : Des Idées. Locke distingue dans l'Essai sur l'entendement humain deux sortes d’idées : les idées simples et les idées composées. "rien n’est plus évident à un homme que la perception claire et distincte qu’il a de ces idées simples." Livre III : Des Mots. C’est le nom qui fonde et scelle dans les idées mixtes cette union de plusieurs idées qui n’a aucun fondement dans la nature. Les genres et les espèces n’ont donc pas une existence réelle dans les choses mêmes ou dans la nature mais sont un artifice de l’esprit pour exprimer plus aisément telle ou telle collection d’idées simples par un seul terme général. Livre IV : De La Connaissance. Locke cherche à identifier les limites de notre connaissance. Notre ignorance vient de notre manque d’idées, du manque de liens visibles entre nos idées, ou du manque d’examen de notre part de celles-ci.




Bel exemplaire, très pur, de cet ouvrage fondamental pour l'histoire des "Lumières" naissantes.

Prix : 1.250 euros


lundi 23 septembre 2019

Pierre-Julien de Lanjuinais. Manuel des jeunes orateurs ou Tableau historique et méthodique de l'éloquence chez les Grecs, les Romains et les Français (1777). Superbe exemplaire en maroquin de cette rare impression moudonnaise (Moudon, Suisse).


Pierre-Julien de Lanjuinais

Manuel des jeunes orateurs ou Tableau historique et méthodique de l'éloquence chez les Grecs, les Romains et les Français. Par Mr. de Lanjuinais, Pr. du Collège de Moudon.

A Moudon, chez la Société Typographique [ ], 1777

2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de (2)-6-509 et (2)-522-(6) pages.

Reliure strictement de l'époque plein maroquin rouge, dos lisse richement ornés aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats avec fleurette dorée dans les angles, roulette sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées. Reliures parfaitement conservées telles que sortie de l'atelier du relieur à la fin du XVIIIe siècle. Intérieur immaculé. Superbe en tous points.

Édition originale et unique édition.



L'auteur est Pierre-Julien de Lanjuinais (1733-1804) souvent confondu son frère Joseph (1720-1785) ou avec son neveu le célèbre Jean-Denis Lanjuinais (1752-1827), acteur majeur de la révolution française (député pour la sénéchaussée de Rennes aux États généraux de 1789, puis député d'Ille-et-Vilaine à la Convention nationale, il poursuivra sa carrière politique comme sénateur du Premier Empire et membre de la Chambre des pairs sous la Restauration). La carrière de Pierre-Julien de Lanjuinais est nettement plus modeste mais non moins curieuse. En voici un aperçu.
Notre auteur est né à Pleumeleuc dans l’évêché de Saint-Malo, non loin de Rennes. Entré au monastère mauriste de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes à l'âge de 16 ans, il y fait ses études dans une ambiance janséniste. Il professe alors la philosophie et la théologie (1759-1761) au Mans. Une querelle avec les moines l'oblige à fuir. Il se rend à Lausanne. Pour pouvoir rester dans le Pays de Vaud il se convertit faussement au protestantisme. "Je n'adhère ni au fougueux Luther, ni à l'âme petite et cruelle de Calvin, ni d'aucun sectaire. La raison et ma conscience sont mes guides [...], écrit-il alors à son neveu Jean-Denis de Lanjuinais". Pierre-Julien de Lanjuinais s'attache alors à plusieurs grands et riches personnages (banquiers) du Pays de Vaud. Les aventures rocambolesques vont s'enchaîner : il met enceinte une veuve, Suzanne Descombes et est jugé et emprisonné 5 jours pour cela. Ils se marient (1766) pour effacer la faute et s'installent dans une maison à Lausanne. C'est en 1768 qu'il obtient le poste de Principal (directeur) du petit collège de Moudon. Cette fonction était jusque là remplie par l'un des pasteurs du collège. Le couple s'installe à Moudon et Lanjuinais y restera jusqu'à sa mort. Pour Lanjuinais Moudon est un "chétif village" avec "une méchante petite bourgeoisie". Lausanne, où il y a plus de trente millionnaires et plus de deux cente carrosses et des étrangers de toutes les nations, sera toujours sa préférence.
En 1774 il publie un livre qui fera du bruit pour longtemps et qui sera condamné et brûlé en France : Le Monarque accompli est un panégyrique de Joseph II de Lorraine empereur et chef de la maison d'Autriche. Sous cette flatterie à l'adresse d'un des puissants de l'Europe, Lanjuinais s'attaque indirectement mais clairement à la monarchie française. Son ouvrage est jugé subversif en plusieurs points. On reproche à Lanjuinais d'adopter les doctrines sociales extrêmes, de nier le caractère sacré la monarchie et de proclamer sans s'en cacher le devoir de désobéissance à une autorité injuste. Le système politique proposé par Lanjuinais est contenu dans cette formule d'Antoine-Léonard Thomas : "ce despotisme heureux de la vertu qui veut commander seule et sans partage, sous l'empire des lois, pour arracher les peuples à l'empire des tyrans subalternes". La religion catholique y est présentée comme un amas fastidieux de superstition soutenue par des soldats fanatiques. Le Monarque accompli est brûlé en 1776. Plusieurs contrefaçons en assureront la diffusion dans les années suivantes. Robert Darnton indique que Le Monarque accompli figure parmi les best-sellers prohibés de la France pré-révolutionnaire. Le Monarque accompli avait été imprimé à Lausanne chez Heubach sans que Lanjuinais n'en retire aucun bénéfice. Par ailleurs Lanjuinais qui pensait pouvoir présenter son livre à Joseph II en personne se voit rejeté dans sa demande. C'est l'humiliation.



Arrive ensuite son Manuel des jeunes orateurs ou Tableau historique et méthodique de l'éloquence chez les Grecs, les Romains et les Français (1777). Cet ouvrage aujourd'hui très méconnu et devenu fort rare (plus rare que le Monarque accompli) est pourtant très intéressant à plusieurs titres. Tout d'abord il s'agit d'une production de la très éphémère "Société Typographique" à Moudon (Suisse, Canton de Vaud) active seulement entre 1777 et 1780. "Constatant que seuls les libraires tirent parti de sa production littéraure, Lanjuinais est au cours de cette année (1777) à l'origine de l'installation dans l'ancienne capitale du Pays de Vaud de l'imprimeur Henri Vincent. La Société typographique de Moudon est constituée. Le Principal du Collège de Moudon y met le peu qu'il a et trouve le moyen d'intéresser la bourse de quelques seigneurs de l'Etat. [...] Toujours en 1777, la Société typographique imprime le Manuel des jeunes orateurs ou Tableau historique et méthodique de l'éloquence chez les Grecs, les Romains et les Français. Mais ces deux volumes apolitiques ne se vendront pas. [...]. Quelques rares autres ouvrages (surtout religieux) sortiront de cette "presse privée" éphémère. L'avenir de La Société Typographique de Moudon apparaît sans issue. En 1780 l'imprimeur Henri Vincent part s'installer à Lausanne avec son matériel. Lanjuinais donne un autre texte la même année : Soliloques ou lamentations du docteur Dodd dans sa prison, etc. Ce texte est politique. Lanjuinais cherchera à former une société avec Diderot pour imprimer des ouvrages, sans succès. Endetté, il joue à l'agent secret et trempe dans une ténébreuse affaire de fausses lettres. Pour finir, aigri de tout, ruiné, pauvre à mourir et toujours Principal du petit collège de Moudon pourtant, Lanjuinais s'en prend maintenant à Joseph II et à Marie-Antoinette (Supplément à l'Espion anglais, 1781).
Des années 1784 à sa mort en 1804, Lanjuinais sera enchaîné aux tracasseries financières et familiales. Pendant la révolution, bien que malmené à son poste de Principal du collège de Moudon par une faction jacobine, il reste en place mais n'est plus payé. Il meurt à l'âge de 70 ans le 9 octobre 1804. Un ultramontain du XIXe siècle a dit de lui qu'il pouvait être comparé à un serpent. Il fut, d'après ses textes, un "ami des humbles et des opprimés" (notice condensée en partie d'après l'article de Peter Genner, Pierre-Julien de Lanjuinais, panégyriste de Joseph II, in Revue historique vaudoise, 2008).



Les 6 pages de "Plan raisonné de cet ouvrage" qui se trouvent en tête du premier volume montrent assez le ton général de l'auteur.



Aucun exemplaire n'est actuellement proposé sur les bases de données de livres rares (en ligne au 23 septembre 2019).



Superbe exemplaire parfaitement relié à l'époque en maroquin de cette rare impression moudonnaise.

VENDU




jeudi 19 septembre 2019

Frederic M. Halford. Dry-Fly Fishing in theory and practice (1902). The dry-fly fisherman's gear - Floating flies ans sunk flies - How to cast - Where to cast - When to cast - Studies of fish feeding - Circumstances affecting sport - Selection of fly - Evening fishing - Hooking, playing and landing - Autopsy - Trout and Grayling. Bel exemplaire.


[Fly fishing] Frederic M. Halford.

Dry-Fly Fishing in theory and practice. The Halford Dry Fly Series Vol. 1. By Frederic M. Halford "Detached Badger" of "The Field") author of "Floating flies and how to dress them" "Making a Fishery" and "Dry-Fly Entomology". In Memoriam George Selwyn Marryat. Fourth Edition Revised.

London, Vinton and Co. 1902

1 volume in-8 (22 x 15 cm) de XX-364 pages. 18 planches hors-texte dont plusieurs planches de mouches artificielles et nombreuses photogravures en noir (d'après dessins).

Reliure pleine toile bleue de l'éditeur, auteur et titre dorés au dos, tête dorée. Reliure fraîche très bien conservée (le dos n'est pas passé). Intérieur frais. Parfois des rousseurs. Beau papier.

Quatrième édition.



La première édition de cet ouvrage date de 1889.



Table of contents : The dry-fly fisherman's gear - Floating flies ans sunk flies - How to cast - Where to cast - When to cast - Studies of fish feeding - Circumstances affecting sport - Selection of fly - Evening fishing - Hooking, playing and landing - Autopsy - Trout and Grayling.



Cet ouvrage n'a jamais été traduit en français (une adaptation française a été faite en français par Wauthier en 1913 d'après les ouvrages d'Halford sur ce sujet).



Frederic Michael Halford (13 April 1844 – 5 March 1914), pseudonym Detached Badger, was a wealthy and influential British angler and fly fishing author. Halford is most noted for his development and promotion of the dry fly technique on English chalk streams. He is generally accepted as "The Father of Modern Dry Fly Fishing." John Waller Hills, A History of Fly Fishing for Trout (1921) called Halford "The Historian of the Dry Fly". (source : Wikipédia)


Bel exemplaire de ce superbe livre sur l'art de la pêche à la mouche par un maître de ce sport-passion.

VENDU



Révolution française. Journal des Débats et des Décrets (1793). 4 volumes. Plus de 100 numéros de cette célèbre feuille estimée pour son exactitude dans la transcription des débats à l'assemblée (convention).


[J.F. Gaultier de Biauzat, J.A. Huguet et J.B. Grenier]

Journal des débats et des décrets [1793].

A Paris, de l'imprimerie du Journal des débats [imprimerie nationale], 1793

Ensemble de 4 volumes in-8 (22,5 x 14,5 cm) de 412, 424, 292 et 416 pages + quelques suppléments paginés séparément.

Cartonnage de l'époque. Exemplaire de travail conservé dans son cartonnage usagé mais encore solide. Intérieur en bon état, collationné complet pour les numéros référencés, y compris les suppléments précisés. Rousseurs ou papier de médiocre qualité, non rogné, quelques taches sans gravité. Très frais dans l'ensemble.




Voici le détail de ces 4 volumes :

- volume 1 : du n°287 du 1er juillet 1793 jusqu'au n°317 du 31 juillet 1793. Bien complet des suppléments au n°294 (23 pages), n°297 (23 pages), n°301 (23 pages). Plusieurs numéros "sous la présidence" de Danton et de Robespierre.

- volume 2 : du n°348 du 1er septembre 1793 (sous la présidence de Robespierre) jusqu'au n°377 du 30 septembre 1793. Après le n°360 on trouve un Procès verbal du 10 août 1793 de 24 pages (imprimé à Marseille chez Mossy, 1793).

- volume 3 : du n°378 du 1er octobre 1793 jusqu'au n°398 du 30e jour du premier mois de l'an second  de la République (30 vendémiaire an II soit le 21 octobre 1793).

- volume 4 : du n°399 du 1er jour du second mois de l'an second de la République (1er Brumaire an II soit le 22 octobre 1793) jusqu'au n°428 du 30 Brumaie an II (20 novembre 1793).

Soit un ensemble de plus d'une centaine de numéros de cette célèbre feuille fondée au mois d'août 1789 pour rendre compte très fidèlement des débats à l'Assemblée nationale (Convention).





Ce journal a été rédigé par trois députés d'Auvergne : J.F. Gaultier de Biauzat, J.A. Huguet et J.B. Grenier. "Il était, dans le principe, rédigé spécialement en vue de l'Auvergne. Son principal but fut de remplacer les lettres que chaque député envoyait aux municipalités de son ressort, et de favoriser ainsi l'expansion des nouvelles qui jusque-là n'arrivaient que lentement et difficilement aux oreilles de tous les citoyens" (F. Mège, Journaux et écrits périodiques de la Basse-Auvergne). En dépit d'être "un procès-verbal sec [avec] la volonté constante d'occulter les tensions et les crises" (Rétat), l'ensemble constitue une source documentaire de premier plan car il publiait "d'une façon quelquefois plus complète et plus exacte que le Moniteur lui-même, le compte rendu des discussions législatives et les actes de l'autorité" (Hatin).



Documentation de premier plan.

Les volumes des premières années de cette feuille sont devenus rares.

Bon exemplaire en condition d'époque.

VENDU



mercredi 18 septembre 2019

Octave Uzanne. Les Zigzags d'un Curieux (1888). Bibliophilie et amour des livres. Exemplaire de dédicace offert au médecin Charles-Joseph Bouchard.


Octave UZANNE

LES ZIGZAGS D'UN CURIEUX. Causeries sur l'art des livres et la littérature d'art par Octave Uzanne.

Paris, Maison Quantin, 1888

1 volume in-12 (18 x 13 cm) de 307 pages. Broché. Frontispice par Félix Buhot. Très bon état. Quelques frottements à la couverture. Quelques rousseurs sur le pourtour du frontispice. Beau papier vergé.

Édition originale.

Tirage à 1.065 exemplaires.

Celui-ci, 1 des 1.000 exemplaires sur papier vergé de Hollande (n°994).


Le détail du tirage est le suivant : 1.000 ex. sur vergé de Hollande, 30 ex. sur Whatman, 30 ex. sur Japon et 5 ex. sur Chine (non mis dans le commerce).

Exemplaire de dédicace offert par l'auteur à l'un de ses médecins et amis : "au docteur Ch. Bouchard, un hommage sympathique en souvenir reconnaissant. 7 août 1892."


Outre un zigzag initial par Octave Uzanne (présentation du volume), on trouve dans ce volume les chapitres suivants : Les écrivains, le public et la réclame - Les Femmes bibliophiles -  Causons gravure (Henri Beraldi) - Les publications posthumes - A travers l'oeuvre de Honoré de Balzac - Les Bibliophiles collectionneurs - L'Hôtel Drouot et la curiosité - Les amateurs d'autographes.




Ce volume achevé d'imprimer le 15 mai 1888 regroupe des textes publiés pour la première fois dans la revue d'Octave Uzanne Le Livre entre le 1886 et 1888. Il est le pendant de Nos amis les livres paru deux ans plus tôt en 1886 et construit sur le même modèle (articles d'Octave Uzanne extraits du Livre entre 1884 et 1886).


Provenance : Bibliothèque du docteur Charles Bouchard (1837-1915).Il a été diplômé de la faculté de médecine de Lyon (il passe sa thèse en 1869). Il est élu membre de l'Académie de médecine de Paris en 1886 et membre de l'Académie des sciences en 1887. Médecin des hôpitaux à Bicêtre depuis 1874 il devient titulaire de la chaire de pathologie générale à la faculté de Paris en 1879. Sur quoi a-t-il travaillé plus particulièrement ? En 1882 il donne un ouvrage intitulé : Maladies par ralentissement de la nutrition. Il travaille également sur les auto-intoxications, il étudie les régimes alimentaires et les troubles digestifs sévères. Il aborde aussi les problèmes des maladies infectieuses et l’antisepsie. En 1892 Octave Uzanne a 41 ans. Il vient de vivre les 12 années les plus chargées en travail intellectuel de toute son existence, ayant mené à bien l'édition de plusieurs ouvrages de bibliophilie et successivement trois revues : Le Livre (1880-1889), Le Livre Moderne (1890-1891) et L'Art et l'Idée (1892). Ainsi s'achève un cycle de revuiste intense et qui le conduit progressivement vers un repos obligé mêlé à des envies de voyages lointains. 1892 est également l'année de pleine activité de la Société des Bibliophiles Contemporains qu'il a fondé à la fin de 1889 et qu'il dirige d'une main de fer. 1892 voit ainsi paraître pour cette société les Contes choisis de Guy de Maupassant. Que signifie ce "souvenir reconnaissant" adressé amicalement par Octave Uzanne au professeur Bouchard ? Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une reconnaissance liée à la médecine. Octave Uzanne a donc été soigné par le professeur Bouchard, mais pour quel mal ? Le hasard fait que nous avons retrouvé mention du docteur Bouchard dans plusieurs écrits publiés par Octave Uzanne. Le premier est extrait d'un article intitulé Avant les vendanges, le retour du vin, publié dans le Gil Blas du 30 septembre 1909. Il écrit à propos des bienfaits et des méfaits du vin : "La Faculté de médecine doit rigoureusement prescrire le vin après l'avoir proscrit. Je crois être bon prophète en disant qu'elle ne tardera pas à revenir de ses jugements injustifiés et à réhabiliter le produit de nos vignes, le vin de France, en affirmant ses vertus de panacée universelle, en faisant de nouveau chanter efficacement ses louanges, à la façon dont Homère chanta les bienfaits du fameux Népenthès. Déjà, certain docteur, qui est viticulteur au pays du Jurançon, cher à Henri IV, s'est mis à la tête d'un mouvement de réhabilitation du vin. Sa défense est ardente et logique. Elle apparaît sous la forme d'une communication qu'il eut la crânerie de faire à la Faculté de médecine de Paris, et qui mériterait d'être vulgarisée par des tirages innombrables d'exemplaires destinés à une générale distribution à tous nos compatriotes. Il réfute les études de Bouchard sur les échanges nutritifs dans l'arthritisme et la dilatation d'estomac, qui conduisirent tant de médecins à défendre le vin. Il démontre que l'arthritique et le névropathe ne doivent point compter sur l'eau pour les guérir, mais que ceux-ci, en activant leur circulation par un exercice quotidien, en marchant, respirant largement au grand air, doivent mériter le vin et en boire avec modération." Octave Uzanne s'oppose ici aux théories soutenues par Bouchard qui commandent l'interdiction du vin pour se bien porter. La deuxième mention du docteur Bouchard par Uzanne se trouve dans le Sottisier des Moeurs publié en 1911. Elle se trouve au chapitre intitulé Honorons nos appétits, la digestion psychologique. La voici : "Le mécanisme de la digestion est resté encore mystérieux pour nombre de médecins spécialistes, parmi ceux qui ont la sagesse de croire que la science est encore très éloignée d'avoir acquis toutes les certitudes sur les fonctions gastriques - les caprices de l'estomac dépistent souvent les plus autorisés des maîtres ; Potain avouait souvent n'y pouvoir rien comprendre, et Bouchard cherche encore parfois bien en vain à éclaircir les exigences stomachiques qui lui sont révélées par ses malades. Comment admettre, en effet, qu'un dispeptique au dernier degré, incapable de supporter un blanc de poulet ou d'assimiler un litre de lait, puisse désirer, ingérer et tolérer, par une digestion sans douleur, un coriace hareng-saur, sinon un pesant morceau de homard ? Devant de tels faits la science informe, et cependant tous les gastrologistes savent combien ils sont fréquents. Or, il paraît que nous possédions les idées les plus fausses qu'on puisse imaginer sur le processus de la digestion. [...]". La chose nous paraît entendue, Octave Uzanne a consulté Bouchard pour des problèmes digestifs. Problèmes digestifs que le docteur a certainement dû résoudre, tout ou en partie, compte tenu du "souvenir reconnaissant" qu'Uzanne lui offre au travers de ce modeste volume. Que sait-on d'Octave Uzanne et de son alimentation ? Il écrit à son frère Jospeh en 1909 : "[...] J’adore l’hôtel, j’y suis heureux et si libre, mais je suis devenu si amoureux de sobriété, de vie végétarienne le soir que j’ai trop de tentations de céder à mes appétits gloutons à table et ici la cuisine est trop tentatrice. [...]" Il avoue ses appétits gloutons d'avant 1909 ... En 1888, dans son Miroir du Monde, il s'avoue gastrolâtre ! Tout comme Uzanne se définissait féminolâtre à la même époque. Uzanne aime les femmes ! Uzanne aime manger ! Uzanne est un épicurien ! Voici ce qu'il écrit à ce sujet en 1888 : "D'après le dictionnaire de l'Académie, le mot Gourmand est synonyme de goulu et de glouton ; mais tous les gastrolâtres protestent contre cette acception ; il leur semble que cette définition n'est pas rigoureusement exacte et que l'on doit réserver les épithètes de glouton et de goulu pour caractériser l'intempérance et l'insatiable avidité. Selon les physiologistes du goût ... et par suite de la goutte, le terme de gourmand mérite de recevoir dans le monde poli une acception beaucoup moins défavorable et aussi beaucoup plus noble. A leur dire, le gourmand n'est pas seulement l'être que la nature a doué d'un excellent estomac et d'un vaste appétit, — tous les hommes robustes et bien constitués étant dans ce cas, — mais c'est bien au contraire celui qui joint à un estomac, parfois même médiocre, le goût éclairé dont le premier principe réside dans un palais singulièrement délicat, mûri par une longue expérience." En mars 1907 il écrit encore à son frère depuis le Cannet : "[...] En résumé, je puis bien me soigner ici, prendre la nourriture qui me convient [...]". Peut-être encore plus flagrant comme aveu de son mal endémique, il écrit à son frère en mars 1909 : "ce n’est pas seulement sa nourriture et son estomac qu’il faut surveiller, c’est sa vie et son travail – il faut s’aérer, marcher quand même, faire manœuvrer ses muscles et se donner tous les soins d’hygiène nécessaire. [...]". On apprend ainsi entre 1907 et 1910 qu'Octave Uzanne de diverses préparations médicamenteuses ou naturelles pour venir à bout de ces maux digestifs récurrents : huile de ricin, boisson de houblon, fruits cuits, lait, quassia amara, huile d'olive, lavements d'huile, huile de foie de morue, etc. 


Très bon exemplaire.

Prix : 350 euros

Alfred Rambaud. L'anneau de César. Mémoires d'un soldat de Vercingétorix (1893). Bataille d'Alésia. Bel exemplaire en cartonnage éditeur à plat historié.


Alfred Rambaud.

L'anneau de César. Mémoires d'un soldat de Vercingétorix. 80 illustrations de George Roux.

Bibliothèque d'éducation et de récréation J. Hetzel et Cie, Paris, s.d. (1893)

1 volume grand in-8 (28 x 19 cm) de 458 pages. Nombreuses illustrations en noir dans le texte et hors-texte. Catalogue Hetzel GU relié in fine (nouveautés pour 1893-1894). 

Cartonnage éditeur polychrome à plat historié pleine percaline rouge, dos décoré polychrome, tranches dorées (lingot). Excellent état de la reliure restée très fraîche. Quelques marques et traces sans gravité. Les ors et couleurs du premier sont parfaitement conservés. Intérieur très frais. Quelques rousseurs uniquement aux premiers feuillets, sans gravité. Sinon très frais.

Edition originale en librairie.



Alfred Rambaud (1842-1905) était un historien français et homme politique. Son Anneau de César est un roman basé sur l'histoire de la conquête des Gaules par César, les dernières batailles de l'armée coalisées avec Vercingétorix comme chef. La bataille d'Alésia occupe les derniers chapitres. Cet ouvrage a été couronné par l'Académie Française et a obtenu le prix Montyon. L'auteur y fait preuve d'une grande érudition dans les descriptions. Aujourd'hui certains éléments historiques avancés apparaissent comme empreints d'un nationalisme outré lié au contexte de l'époque. Léon Bloy a beaucoup apprécié la lecture de ce livre (voir son Journal inédit). Rambaud fut nommé ministre de l'instruction publique (1896-1898). Originaire de Besançon, il fut élu sénateur du Doubs (1895).



Bel exemplaire en cartonnage éditeur resté très frais.

VENDU

mardi 17 septembre 2019

Madame d'Aulnoy. Histoire de Jean de Bourbon, Prince de Carency (1692). Superbe exemplaire finement relié (reliure anglaise) au XIXe siècle dans le style du XVIIIe siècle.


[Madame d'Aulnoy, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy, dite]

Histoire de Jean de Bourbon, Prince de Carency. Par l'auteur des Mémoires et Voyages d'Espagne [Madame d'Aulnoy].

A La Haye, chez Jean Alberts, 1692

2 parties en 1 volume in-12 (13,5 x 7,5 cm - Hauteur des marges : 132 mm.) de 498-(2) pages. Pagination continue (la seconde partie - page 259 - possède sa propre page de titre comprise dans la pagination). Les deux dernières pages sont un catalogue des livres qui se trouvent chez le libraire Jean Aelberts (sic).


Reliure plein maroquin vert, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, pièce de titre, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (fine reliure non signée, probablement anglaise, exécutée vers 1840 ? 1850 ? à l'imitation des reliures françaises du XVIIIe siècle - reliure parfaitement réalisée sortant probablement d'un atelier anglais réputé - peut-être RIVIERE (?) à ses débuts. Reliure parfaitement conservée. Intérieur parfait.


Une des éditions données à l'étranger à la date de 1692.

La première édition de ce texte a été donnée en France par le libraire Claude Barbin (3 volumes in-12) la même année.


L'une des longues nouvelles historiques dont Madame d'Aulnoy (1651-1705) avait le secret. Ce roman historique a pour sujet l'histoire de Jean de Bourbon. Jean de Bourbon-Vendôme (1378-1457), le troisième fils de Catherine de Vendôme et de Jean Ier de Bourbon (né en 1344 - mort le 11 juin 1393, comte de La Marche (Jean Ier : 1362-1393), de Vendôme et de Castres (Jean VII : 1372-1393), pair de France), lui-même fils de Jacques Ier, comte de La Marche, et de Jeanne de Châtillon-Saint-Pol, dame de Leuze, Condé, Duisant et Carency, ces trois personnages de la Maison de Bourbon étant des ancêtres par les mâles du roi de France Henri IV. Une note manuscrite à la plume sur le premier feuillet blanc indique : "Jean de Bourbon, seigneur de Carency en Artois, d'Aubigny, de Bucquoy, etc., chambellan du roy Charles VI, troisième fils de Jean de Bourbon comte de la Marche et de Catherine comtesse de Vendôme, né circa 1367, accompagna ses deux frères ainés en Angleterre pour faire la guerre au roy Henry IV usurpateur de la couronne sur Richard II, conduisit en Suisse la reine de Chypre avant le mois de janvier 1455."


Madame d'Aulnoy est plus connue aujourd'hui pour ses contes des fées que pour ses romans historiques à rallonge pourtant estimables mais tombés aujourd'hui dans les oubliettes de la littérature.


Contemporaine de Madame de La Fayette et de la marquise de Sévigné, liée d’amitié avec Saint-Évremond et avec plusieurs conteuses du siècle comme Henriette-Julie de Murat et Marie-Jeanne L’Héritier, Marie-Catherine d’Aulnoy publie, dès 1690, ses premiers récits : les Mémoires sur la cour d’Espagne, l’Histoire d’Hippolyte, comte de Douglas ou la Relation du voyage d’Espagne (1691), les Mémoires des aventures de la cour de France (1692), les Mémoires secrets de plusieurs grands princes de la cour (1696). Ces productions littéraires estimées (à l'époque) sont suivies des contes qui ont assuré sa notoriété. Après le succès des Contes de ma mère l’Oye de Charles Perrault en 1697, elle fait paraître les quatre volumes des Contes des fées, suivis des Contes nouveaux ou les Fées à la mode, respectivement parus en 1697 et 1698 et qui lui valent la célébrité, jusqu’à surpasser Perrault selon certains (Sophie Raynard, La Seconde Préciosité : floraison des conteuses de 1690 à 1756, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 2002, 512 p.). 

Provenances anglaises : des bibliothèques Ralph William Grey (1819-1869), homme politique britannique (avec son ex libris gravé armorié) et Robert J. Hayhurst (avec son ex libris gravé).


Superbe exemplaire. Petit bijou bibliophilique parfaitement conservé.

Prix : 1.350 euros