samedi 6 novembre 2021

Anonyme. Second procès-verbal de l'assemblée de l'ordre le plus nombreux du royaume, tenue en la plaine de Longs-boyaux ...(24 juin 1789). Ordre de Cocus. Facétie et satire à l'occasion de la réunion des Etats-Généraux. Rare. Broché, tel que paru.

Anonyme.

Second procès-verbal de l'assemblée de l'ordre le plus nombreux du royaume, tenue à la plaine de Longs-boyaux. Cette assemblée, quoique des plus nombreuses, s'est tenue avec la plus grande tranquillité. L'on a permis à chacun des membres qui auraient des remarques à faire, sur leurs noms ou leurs titres, de les requérir ; qu'on leur rendrait justice, conformément aux désirs des COCUS célèbres.

A Concornibus ; de l'imprimerie Kornemanique, rue des Cornards, (fin juin) 1789

Brochure in-8 (22 x 14,5 cm) de 48 pages. Non rogné, simple couture d'origine. Très bon état. Non coupé, tel que paru.

Edition originale et unique édition rare.

L'Ordre des Cocus reparut au commencement de la Révolution ; grâce à la licence de la presse à cette époque de bouleversement, il inspira quelques brochures publiées en 1789 et 1790, et devenues rares. Elles ont pour titre : Procès-verbal et protestation de l'Assemblée de l'Ordre le plus nombreux du royaume, in-8 de 32 pages ; Délibération et protestation de l'Assemblée des honnêtes citoyennes compromises dans le procès-verbal ; Second procès-verbal de l'Assemblée de l'Ordre le plus nombreux, etc. (notre ouvrage) ; Nouvelle Assemblée des Notables Cocus du royaume, en présence des favoris de leurs épouses, etc. Dans ces libelles, qui sont des spéculations basées sur le scandale, on trouve les noms d'une foule de personnages importants de l'époque ; les grands seigneurs sont mêlés aux gens de lettres, aux auteurs, à de simples marchands. A côté de certains ducs, de quelques princes, de divers comtes, de plusieurs marquis, vicomtes, barons, on rencontre des magistrats, des procureurs, etc. (in Les sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes, etc., volume 2, p. 341-342).

L'auteur resté anonyme écrit en préambule : "Hier, 24 juin (1789), jour de Saint Jean, l'ordre le plus considérable que considéré des Cocus, convoqua une nouvelle assemblée générale, afin de concerter et prendre entr'eux les moyens nécessaires de remédier à la fermentation occasionnée par la publicité du procès-verbal des premières séances de leurs respectables assemblées. [...] Il n'est aucun de nous qui ait pu échapper à sa destinée, et se dispenser de payer le tribut que tout citoyen doit à la société ; car il est, messieurs, une vérité bien constante, c'est que, de sa nature, la femme ayant toujours été le vrai principe de la fornication, nous devons nous attendre, en en prenant que, à subir le sort commun, et à porter sur notre front le signe évident du cocuage. [...] regardez-vous comme cocu, quand la compagne que vous auriez prise serait laide comme Satan et méchante comme celle de Job. [...] Qui dit marié dit cocu, à moins qu'une vieillesse surannée, ou l'impuissance, ne soient des obstacles assez forts pour s'opposer à l'effet [...] Nous avons apporté le plus grand zèle à faire connaître à la nation les noms de nos chers confrères, à les porter, pour ainsi dire, au temple de la mémoire sur les ailes de la renommée. [...]." On trouve à la suite une juste Réclamation des Cocus oubliés dans le procès-verbal de l'assemblée de l'ordre etc. A la suite viennent les cinq articles qui servent de constitution à l'Ordre des Cocus. De la page 20 à la fin (page 48) se trouvent donnés les noms des cocus patentés ... cocus de la noblesse, cocus du Tiers. A la fin on trouve les noms de MM. les députés de l'ordre du Tiers de la banlieue et de Paris, district de Chaillot, de Passi, Fontainebleau, Versailles. Les noms cités sont-ils tous fantaisistes ? On y trouve un Denos, libraire, un Loiseau, maître de danse, un Legros, imprimeur, Greuze, peintre, Le Sueur, graveur, Masson, perruquier, Ferté, ancien limonadier, Dutrouleau, marchand parfumeur, etc. Parmi la noblesse sont cités patentés cocus le Prince de Rochefort, le Comte de Jaucourt, le Comte de Mahony au Louvre, le Duc de Rohan-Chabot, le Prince de Monaco étant élu Président de l'Assemblée.

Références : Gay, Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes, au mariage, etc., col. 883 ; Catalogue Leber, supplément tome IV (Jeannet, 1852), p. 221 ; Les sociétés badines, bachiques, littéraires et chantantes, etc., volume 2, p. 341-342.

Très bon exemplaire, tel que paru.

Rare.

Prix : 650 euros