mardi 30 novembre 2021

Binet-Sanglé. La Folie de Jésus (1910-1915). 4 volumes in-8. La Bible de la folie de Jésus ! Ensemble complet des 4 volumes parus. Le quatrième volume est de la plus grande rareté. Bon exemplaire.

BINET-SANGLÉ (Docteur).

LA FOLIE DE JÉSUS. Son hérédité, sa constitution, sa physiologie (tome I). Ses connaissances, ses idées, son délire, ses hallucinations (tome II). Ses facultés intellectuelles, ses sentiments, son procès (tome III). Sa morale, son activité, diagnostic de sa folie (tome IV et dernier).

Paris,  A. Maloine, 1910-1912 (tome I à III).

Chez l'auteur, à Alger, 1915 (tome IV).

4 forts volumes in-8 (21,5 x 15,5 cm environ) de XXI-372, XI-516, XII-537-(2) et XII-489-(2) pages. Les tomes I, II et III sont brochés. Le tome IV et dernier est relié demi-basane rouge de l'époque. Les volumes brochés sont en bon état avec quelques usures d'usage aux couvertures, le papier est parfois jauni avec quelques rousseurs. Les brochages restent solides. Le tome IV et dernier est imprimé sur un papier qui a jauni (reste très acceptable) et la reliure de ce dernier volume présente quelques usures (épidermures) et est mal tomé (tome 3). Le tome II est imprimé sur papier glacé au kaolin (meilleur papier). Le tome I porte sur la couverture la mention de "troisième édition, revue et augmentée" et de "sixième mille". Le tome II porte sur la couverture la mention de "cinquième mille" (mention de "quatrième mille" sur la page de titre). Le tome III ne porte aucune mention d'édition. Le tome IV et dernier ne porte aucune mention d'édition.

Edition en grande partie originale.

Seul le tome I est en troisième édition "corrigée et augmentée" (édition définitive). Les autres volumes sont en édition originale avec mention de tirage uniquement pour le tome II.

Le tome IV et dernier, publié à compte d'auteur alors que Binet-Sanglé se trouve à Alger, est de la plus grande rareté.

Que dire de cet ouvrage si ce n'est que c'est sans aucun doute le plus fou jamais écrit sur Jésus ou plutôt sur Ieschou bar-Iossef le galiléen, dénommé roi des juifs et auto-proclamé fils de dieu, prophète et visionnaire apocalyptique ? La Folie de Jésus du docteur Binet-Sanglé ce n'est pas moins de trois mille six cent grammes de recherches folles au sujet d'un fou tel que nous le décrit l'auteur. Depuis la constitution physique de Jésus, l'histoire de son nom, ses frères, ses sœurs, ses particularités physiologiques, ses connaissances, ses délires, ses hallucinations, ses facultés intellectuelles, ses sentiments, son procès, et enfin son parcours de prophète et un diagnostic psychiatrique posé sur l'homme Jésus, tout concourt, selon Binet-Sanglé, à faire de Ieschou bar-Iossef alias Jésus de Nazareth, l'un des plus grands, sinon le plus grand, psychotique, névrosé, psychopathe et dégénéré qu'aura vu naître toute la chrétienté. S'appuyant sur des éléments scientifiques qu'il décortique et mélange à l'envie, Binet-Sanglé par loin, très loin, dans les confins de la folie humaine qu'il semble maîtriser à la perfection.

Que retenir de ce monument d'anti-religion pseudo-scientifique (ou pas) ? Que penser de son auteur ?

Charles Binet-Sanglé est né à Clamecy dans le département de la Nièvre en 1868. Admis à l'école du service de santé militaire de Lyon le 24 octobre 1889, Il soutient sa thèse de médecine, consacrée à la médecine légale, en 1892 à la faculté de Lyon sous la direction du professeur Alexandre Lacassagne, médecin qui fonde en France l'anthropologie criminelle, directeur des Archives d'anthropologie criminelle et qui occupait depuis 1878 la chaire de médecine légale de la Faculté de médecine de Lyon. Considéré comme un esprit brillant par ses supérieurs, il ne fait guère montre de l'esprit militaire qu'il aurait du avoir, et son anticléricalisme lui est très souvent reproché. De médecin stagiaire en 1892, il est ensuite employé à l'hôpital Bégin de 1907 à 1912 (date de la publication des trois premiers tomes de sa Folie de Jésus). Il sert ensuite en Algérie puis en Egypte. Passé médecin-chef en 1916 (hôpital de Salonique de l'armée d'Orient), puis nommé à Rabbat (Maroc) en 1918, il est affecté ensuite à nouveau à l'hôpital Bégin à Paris en avril 1919 où il occupe le poste de médecin-chef. Il devient médecin-principal de Paris en 1924. On lui doit de nombreux articles scientifiques concernant la psychologie et l'anthropologie. Il s'est fait remarqué bien évidemment par cette monumentale Folie de Jésus qui lui valut un succès de scandale. Les milieux conservateurs et cléricaux (et scientifiques) se liguèrent contre lui et firent en sorte de réduite la portée de ses travaux scientifiques. Binet-Sanglé, tout comme Freud à la même époque, expliquait le besoin de religion comme un signe pathologique. La Folie de Jésus est une mise en application scientifique des théories rationalistes en vertu desquelles tout abandon de sa puissance individuelle à une « croyance » est le symptôme d'une pathologie d'ordre physiologique. Dans Le Haras humain (édition originale de 1918, Albin Michel), il développe une théorie anthropologique mondiale qui s'appuie sur la nécessité d'une éducation nouvelle fondée sur une sélection des individus présentant le meilleur potentiel relativement à leur rôle social futur. L'éducation et l'enseignement qui sont envisagés pour le « haras humain » s'inspirent très directement des principes pédagogiques de Paul Robin, pédagogue et chef de file du courant néo-malthusien en France, auquel Le Haras humain se réfère très explicitement. Influencé par l'hygiénisme et l'anthropologie criminelle (en particulier l'école de Lyon dont le chef de file était Alexandre Lacassagne), défenseur résolu des idées néomalthusiennes, Binet-Sanglé peut, à ce titre, être rattaché à la LRH (la Ligue de Régénération humaine fondée par Paul Robin) et à l'eugénisme élitiste qu'elle défendait. Étant proche des idées émancipatrices des néomalthusiens, notamment au sujet de la limitation des naissances, il prend position en faveur de la contraception et de la légalisation de l'avortement. Il s'intéressa également à l'euthanasie (dite « eugénique négative » en opposition à l'« eugénique positive » du Haras humain) et au « suicide assisté » (L'Art de mourir, défense et technique du suicide secondé, Albin Michel, 1919). Binet-Sanglé meurt en 1941 à Nice. Il n'avait rien publié depuis 1931.

Alors Binet-Sanglé était-il fou ? Binet-Sanglé était-il plus fou que Ieschou bar-Iossef le galiléen ? Chacun se fera sa propre idée à la lecture de ces gros volumes ... (et surtout bon courage ...)

Bon exemplaire, complet du très rare quatrième et dernier volume.

Prix : 950 euros

Aristophane. LYSISTRATA. Compositions gravées sur bois et peintes à la main par l'artiste Maurice L'Hoir (1945). Tirage confidentiel à 33 exemplaires seulement. Bel exemplaire. Superbe livre illustré moderne.


ARISTOPHANE | MAURICE L'HOIR (illustrateur).

LYSISTRATA. Bois gravés en couleurs peints et tirés par Maurice L'Hoir.

Aux dépens d'un groupe de bibliophiles, s.d. (achevé d'imprimer le 31 mars 1945) [Georges Girard imprimeur]

1 volume in-4 (28 x 22,5 cm), 103 pages, en feuilles sous couverture imprimée du titre en grands caractères sur le premier plat. 61 compositions gravées sur bois, peintes à la main et tirées par Maurice L'Hoir, dont une en frontispice et 5 à pleine page, les autres en diverses tailles et formes, dans le texte. Sans emboîtage. Excellent état. Le pourtour de la couverture (encore protégée par son papier cristal d'origine) est légèrement bruni. Quelques légers reports des gravures et une trace de couleur beige au bas d'une page (salissure lors de la mise en couleurs).

Tirage unique à 33 exemplaires seulement.

Celui-ci, un des 20 exemplaires sur vélin d'Arches (sans suite) mais accompagné d'une peinture originale signée (crayon, aquarelle et gouache) de dimensions 16 x 14,5 cm environ. L'ensemble des exemplaire est tiré sur le même papier.






Les bois en couleurs ont été peints à la main et tirés sur la presse à bras par Maurice L'Hoir. Le texte a été imprimé sur les presses de Georges Girard imprimeur et achevé d'imprimer le 31 mars 1945.

Ce que ne montre pas les photographies de cette fiche descriptive ce sont les reliefs très prononcés des bois tirés à la presse à bras et le coloris à la gouache au pinceau d'une grande finesse.









Dans Lysistrata, Aristophane imagine pour les femmes un mot d’ordre efficace : « Pour arrêter la guerre, refusez-vous à vos maris. » Alors qu’Athènes et Sparte sont en guerre, Lysistrata, une belle Athénienne, aussi rusée qu'audacieuse, convainc les femmes d'Athènes — Cléonice, Myrrhinè, Lampito — ainsi que celles de toutes les cités grecques, de déclencher et de poursuivre une grève du sexe, jusqu'à ce que les hommes reviennent à la raison et cessent le combat. La pièce a été créée en 411 av. J.-C. dans la cité d'Athènes, lors des Dionysies ou d'autres festivités moins importantes consacrées à Dionysos, les Lénéennes.

Lysistrata a inspiré de nombreux artistes parmi les plus prestigieux. Citons l'interprétation donnée en 1934 par Pablo Picasso. Avant lui l'artiste décadent anglais Aubrey Beardsley en donne une puissance interprétation également (1896). On peut citer également les interprétations de ce texte classique de l'érotisme grec par Frantisek Kupka, Laszlo Barta, etc. 


L'interprétation de ce texte par Maurice L'Hoir (1902-1970) est très réussie. Les compositions évoluent au fur à mesure de l'avancement dans le texte vers une farandole priapique des plus cocasses. Les femmes et les hommes se poursuivent dans une course folle vers le plaisir, le désir masculin refusé s'inscrivant dans chacune des compositions.


Peinture originale signée


Le tirage confidentiel à 33 exemplaires font de ce très beau livre un livre majeur de la période. Imprimé en pleine guerre, la qualité de l'ensemble (tirage, papier, typographie) est remarquable compte tenu des difficultés rencontrées dans la réalisation et des frais qui ont du être engagés par l'artiste. C'est sans aucun doute possible la plus belle réussite de cet artiste. Le style adopté par Maurice LHoir n'est pas sans rappeler celui des anciens faiseurs de vitraux et l'imagerie naïve des premiers graveurs sur bois.

Et par le texte et par l'interprétation ce volume entre dans la catégorie des curiosa parmi les plus délicats.


Bel exemplaire d'un superbe livre illustré par la gravure sur bois en couleurs.

Prix : 2.800 euros

mardi 23 novembre 2021

L'abbé Raynal aux Etats-Généraux. A Marseille, 1789. Brochure révolutionnaire rare. "Une main amie a recueilli, dans mes ouvrages, tous les principes qui doivent concourir à l'édifice de la nouvelle Constitution."


[Anonyme] [Abbé RAYNAL].

L'abbé Raynal aux Etats-Généraux.

A Marseille, 1789 [avril 1789]

Brochure in-8 (22 x 14 cm) de (2)-64 pages. Couverture de l'époque en papier marbré. Non rogné. Couture sur simple ficelle. Très beau papier, très frais. En grande partie non coupé.


Edition originale ?

Il existe au moins deux autres tirages avec une page de titre légèrement différente (filets noirs ou fleuron). Il est difficile voire impossible de dire quel tirage a la priorité.

Notre exemplaire, qui porte en exergue "La liberté vient de Dieu, l'autorité, des hommes", est conforme a l'exemplaire conservé par la bibliothèque de l'Arsenal (Paris).

Cette brochure s'ouvre sur une Lettre adressée au Corps de la Bourgeoisie de la ville de Marseille, par M. l'abbé Raynal. Dans cette lettre, Raynal se justifie de refuser le droit de siéger aux Etats-Généraux du fait de son âge avancé et de son état de santé précaire. Raynal propose M. Bertrand, directeur principal de la Compagnie d'Afrique pour le remplacer : "Il soutiendra, avec l'assurance de la probité et du génie, la gloire et les intérêts de l'ancienne Marseille et de la Marseille moderne." Raynal écrit : "Ce qui me console de ne pouvoir plus servir la France qui m'a proscrit, c'est que je peux me flatter, sur le bord de ma tombe, d'avoir annoncé, précurseur de la raison, d'avoir préparé ses heureuses destinées. Puisse-t-elle oublier, comme moi, tout le mal qu'elle m'a fait, pour avoir pensé et parlé un peu trop tôt, lorsque les têtes, même celles des ministres, n'étaient pas mûres, lorsque le Parlement brûlait encore les livres !"




On ne sait pas qui a compilé ces extraits pris dans les ouvrages de l'abbé Raynal et que celui-ci nomme comme ses Cahiers (cahiers de doléances). Raynal écrit : "Une main amie a recueilli, dans mes ouvrages, tous les principes qui doivent concourir à l'édifice de la nouvelle Constitution."

On trouve à la suite de cette lettre un Discours au Roi. Viennent ensuite des articles sur le Gouvernement, la Politique, sur l'Asservissement des peuples, des Finances, sur les Impôts, sur la Justice, sur la Tolérance, sur les Corvées, sur l'Agriculture, Prêtres, sur le Célibat des des moines, l'Injustice des peuples sur les ministres.

L'abbé Raynal (1713-1796) est connu aujourd'hui pour son Histoire philosophique et politique des établissemens & du commerce des européens dans les deux Indes, paru en 1770, condamné en 1772, véritable encyclopédie de l’anticolonialisme au XVIIIe siècle, ouvrage abondamment documenté et prétexte à des réflexions sur la « loi naturelle » et des dénonciations du despotisme, du cléricalisme, de l'esclavage des noirs, et du colonialisme. Raynal fut forcé à s'exiler. Autorisé à revenir en France en 1784, mais interdit de séjour à Paris, il s’installa à Toulon, puis à Marseille. Seul philosophe survivant de la Révolution française, il dénonça les excès de ses disciples qui voyaient en lui un père fondateur. Dans sa Lettre à l’Assemblée nationale (la paternité de cette lettre est contestée par Raynal lui-même) adressée le 31 mai 1791 aurait écrit : « …j’ai parlé aux rois de leurs devoirs, souffrez qu’aujourd’hui je parle au peuple de ses erreurs ». Même sous la Terreur, son prestige et sa popularité furent tels que les révolutionnaires ne voulurent pas lui faire subir le même sort qu'à une partie des Brissotins en octobre 1793 ; ils préférèrent le dénigrer en l’accusant de sénilité. Pressenti pour siéger comme membre de l’Institut de France en 1795, quelques mois avant sa mort, il prétexta de son grand âge pour refuser cette promotion. Il mourut dans l'indifférence générale à Chaillot au n°1 de la rue des Batailles le 6 mars 1796, près de l'actuelle place d'Iéna.


Brochure rare.

Bel exemplaire tel que paru.

Prix : 700 euros

lundi 22 novembre 2021

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Le Quadragénaire ou l'Age de renoncer aux passions ; Histoire utile à plus d'un lecteur. 1777. Très bel exemplaire en reliure d'époque, bien complet des 15 figures et des 6 feuillets de revue des ouvrages de l'auteur.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]

Le Quadragénaire ou l'Age de renoncer aux passions ; Histoire utile à plus d'un lecteur. Première et seconde partie.

A Genève et se trouve à Paris, chés la Veuve Duchêne, 1777

2 parties reliées en 1 volume in-12 (17,7 x 10,2 cm environ) de 244 et 244 pages (+ 6 feuillets non chiffrés). 15 figures hors-texte.

Reliure de l'époque plein veau brun tacheté à l'acide, dos lisse à faux-nerfs filetés, pièces de titre en maroquin rouge, tranches rouge pâle, doublures et gardes de papier marbré. Exemplaire très frais conservé dans sa première reliure. Exemplaire bien complet des 6 feuillets de Revue des ouvrages de l'auteur qui manquent presque toujours à la fin du volume. Quelques restaurations professionnelles de qualité à la reliure (mors, coiffes et coins), petite épidermure au premier plat (coin inférieur). Les restaurations sont à peine visibles. L'ensemble est de très grande qualité.

Edition originale et unique édition du premier ouvrage illustré de Rétif de la Bretonne.











"On a prétendu faire entendre aux Agréables, qu'à l'âge de 40 ans ils doivent renoncer à leurs prétentions, et revenir de leur ivresse ; s'ils ne veulent pas que le mépris et le persiflage amère flétrissent les myrrhes et les rose dont leur front est couronné. Si le vice a pu leur faire illusion dans la jeunesse, cette illusions cesse pour le Quadragénaire ; la vertu seule, l'union respectable des époux, ayant pour base les avantages solides de la raison, l'arrangement des affaires, peuvent lui procurer un bonheur réel et durable. [...] Le Quadragénaire est par lettres. Après un court Avant-propos, qui indique le sujet de l'ouvrage, commence la correspondance d'une jeune personne raisonnable, avec un homme âgé de 40 ans, dont elle désire devenir l'épouse. Dans les premières lettres, elle laisse entrevoir modestement et peu à peu son intention : mais dès qu'elle est suffisamment connue, elle emploie tous les moyens, pour déterminer un homme sensé, timide, et qui connait trop bien son siècle, pour vouloir hasarder le bonheur de la fille d'un ami, et le sien propre, par un imprudent mariage. [...] Elise (c'est le nom de la demoiselle), en fille sensée, persiste dans le plan de conduite qu'elle s'est tracé : elle épouse le Quadragénaire, dont elle ne peut douter qu'elle ne soit adorée, et elle est heureuse avec lui, en continuant d'être raisonnable, c'est à dire en se circonscrivant dans les soins de son ménage, en fermant l'oreille et l'entrée de sa maison aux jeunes muguets, et à tout être inutile. L'ouvrage est terminé par une revue très-abrégée des différents états, dans laquelle on se propose d'éclairer les parents, sur celui qu'ils doivent préférer pour s'y choisir un gendre. [...]." (extrait de la Revue des ouvrages de l'auteur, rédigée par Rétif de la Bretonne lui-même).

En réalité ce sont les amours déguisées de Rétif de la Bretonne lui-même avec Virginie qu'il nous raconte pour la première fois dans ce roman une fois de plus en grande partie autobiographique. Ses amours avec Virginie seront aussi contés dans La Malédiction paternelleMonsieur Nicolas et Mes Inscripcions. En incorrigible coureur de jupons, Rétif essaye, par ce livre, de se convaincre d'être raisonnable arrivé 40 ans, cesser de penser qu'on peut encore se faire aimer à cet âge, sans se faire berner par la pernicieuse femina







C'est le premier livre de Rétif orné de belles illustrations. C'est la veuve Duchêne elle-même qui proposa à Rétif les services d'un jeune artiste de 24 ans, André Dutertre, élève du peintre Vien. Les gravures ont été gravées par Bacquoy et Berthet (seules deux sont signées).

Rétif indiquait cet ouvrage comme épuisé dans un catalogue de ses ouvrages en 1788.

Provenance : de la bibliothèque Pierre Duché avec ses deux ex libris (un ex libris sur papier et un ex libris ovale doré sur cuir). La bibliothèque de Pierre Duché, grand bibliophile, a été vendue en 1972 en plusieurs sessions. Son ex libris, montre de son exigence en matière de bibliophilie, porte la devise suffisamment explicite : « attendre et savoir choisir ». Pierre Duché était un grand amateur de littérature française (Hugo, Balzac, et Rétif de la Bretonne).

Références : Rives Childs n°XVII, p. 245-246 ; Paul Lacroix (Bibliophile Jacob), n°XVIII, p. 145-147 : "ce roman singulier est très rare".


Très bel exemplaire très bien conservé dans sa première reliure.

Très rare dans cette condition.

Prix : 3.300 euros