lundi 19 août 2019

Poullain de Saint-Foix. Oeuvres complètes. Essais historiques sur Paris. Histoire de l'ordre du Saint-Esprit. Théâtre. 1778. Bel exemplaire relié en veau à l'époque.


Saint-Foix (Germain-François Poullain de).

Oeuvres complètes de M. de Saint-Foix, historiographe des Ordres du Roi.

A Paris, chez la veuve Duchesne, 1778 [de l'imprimerie de Claude Simon] [de l'imprimerie de Clousier].

6 volumes in-8 (20 x 13 cm) de XVI-594, 600, 479, 462, 472 et 524-(3) pages. 1 portrait de l'auteur en frontispice et 2 figures d'après Marillier.

Reliure de l'époque plein veau marbré caramel, dos à nerfs ornés aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tomaison de maroquin olive, tranches marbrées. Excellent état de l'ensemble des volumes, reliures et intérieur. Très frais. Coins légèrement frottés.

Edition originale posthume des Œuvres complètes de l'auteur.


Les deux premiers volumes contiennent des pièces de théâtre (comédies, comédie-ballet et tragédie) ainsi que les Lettres turques. Les troisième, quatrième et cinquième volumes contiennent les Essais historiques sur Paris. Enfin le sixième et dernier volume contient l'Histoire de l'Ordre du Saint-Esprit.


Poullain servit jusqu’à trente-six ans dans les mousquetaires, se distinguant à Guastalla en 1734, puis il quitta l’armée et acheta une charge de maître des eaux et forêts à Rennes. Il avait publié en 1721 une première comédie, Pandore. En 1740, il décida de se consacrer aux lettres et vint s’installer à Paris où il devint un auteur à la mode. Il écrivit une vingtaine de comédies. D’un caractère querelleur, Poullain de Saint-Foix est aussi connu pour ses reparties et duels que pour ses productions littéraires. Ainsi un jour, au café Procope, un garde du roi entra et demanda une tasse de café au lait et un petit pain. Saint-Foix s’exclama : « Voilà un fichu dîner ! », et le répéta à plusieurs reprises, si bien que le garde finit par se fâcher et le provoquer en duel. Ils se battirent, Saint-Foix fut blessé et fit ce commentaire : « M’eussiez-vous tué, vous n’en auriez pas moins fait un mauvais dîner. » Il lui survint une autre aventure où, cette fois les rieurs ne furent pas du côté du spadassin : un jour qu’il s’était pris de querelle avec un provincial qu’il ne connaissait pas, au foyer de l’Opéra, Saint-Foix lui assigna un rendez-vous. « Quand on a affaire à moi, dit le provincial, on vient me trouver : c’est ma coutume. » Le lendemain, Saint-Foix se présente chez l’inconnu, qui l’invite à déjeuner. « — Il bien question de cela. Sortons ! — Je ne sors jamais sans avoir déjeuné : c’est ma coutume. » L’inconnu, toujours accompagné de Saint-Foix, entre dans un café, joue une partie d’échecs et va faire un tour de promenade aux Tuileries, en répétant à chaque chose : c’est ma coutume. Enfin, à bout de patience, Saint-Foix lui propose de passer aux Champs-Élysées. « — Pour quoi faire ? — Belle demande ! pour nous battre. — Nous battre ! s’écria l’autre. Y pensez-vous, Monsieur ? Convient-il à un trésorier de France, à un magistrat, de mettre l’épée à la main ? On nous prendrait pour des fous ! » L’aventure courut la ville. Dans une des répétitions de l’Oracle, l’actrice mademoiselle de Lamotte jouant la fée sur le ton d’une harengère, l’auteur lui arracha la baguette qu’elle tenait dans la main, et lui dit : « J’ai besoin d’une fée et non d’une sorcière. » L’actrice voulut insister et crier, mais Saint-Foix lui répondit : « Vous n’avez pas de voix ici : nous sommes au théâtre et non au sabbat. » Il fut nommé, en 1764, historiographe de l’ordre du Saint-Esprit. Il est le frère du juriste Auguste-Marie Poullain-Duparc. Les traits de Poullain de Saint-Foix nous restent fixés par le portrait gravé par Noël Le Mire (avec ornements de Clément-Pierre Marillier) d'après Claude Pougin de Saint-Aubin, en frontispice des Œuvres complètes de M. de Saint-Foix, historiographe des Ordres du Roi (6 volumes, Veuve Duchesne, Paris, 1778).


Son ouvrage Essais historiques sur Paris a pour objet « de faire connaître par des faits et des anecdotes le caractère, les mœurs et les coutumes » de la France. C’est une succession d’observations et d’anecdotes qui visent à montrer, par-delà les différences des usages, l’unité de l’espèce humaine. Pour autant, l’auteur se tient à bonne distance de l’esprit philosophique de son temps, n’hésitant pas à défendre, par exemple, l’immortalité de l’âme.


Bel exemplaire en condition d'époque.

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