samedi 24 août 2019

Anonyme (Bussy-Rabutin ?). La vie de la duchesse de La Valière [La Vallière] où l'on voit une relation curieuse de ses amours et de sa pénitence (1695). Bel exemplaire très bien relié.


Anonyme. [le plus souvent attribué sans preuve à Bussy-Rabutin. Roger de Rabutin, comte de Bussy].

La vie de la duchesse de La Valière [La Vallière] où l'on voit une relation curieuse de ses amours et de sa pénitence. Par * * *.

A Cologne, chez Jean de La Vérité, 1695

1 volume petit in-12 (14 x 7,5 cm) de 311 pages, frontispice gravé à l'eau-forte et titre imprimé en rouge et noir.

Reliure plein veau blond glacé, dos lisse orné aux petits fers dorés (vases et roulettes en guise de faux-nerfs, millésime doré en queue), pièce de titre de maroquin vert, roulette dorée en encadrement des plats, tranches rouges. Fine reliure (non signée) exécutée entre 1800 et 1810. Excellent état de la reliure restée très fraîche, intérieur frais. Petites fissures du papier sans gravité en marge du frontispice et en marge d'un ou deux feuillet (dont un avec une petite et ancienne réparation), le tout sans perte de texte.



Première édition.

On donne ce texte comme une adaptation ou un développement de l'Histoire du Palais-Royal ou les Amours de Madame de La Vallière (publié en 1667). Ce texte diffère pourtant en tous points de ce premier texte qui est toujours attribué (sans preuves) à Bussy-Rabutin, l'auteur malheureux de l'Histoire amoureuse des Gaules (1665).

Le frontispice est curieux. On y voit la duchesse de La Vallière assise aux côtés du roi Louis XIV. A l'arrière-plan on distingue une religieuse en train de parler avec une autre dans un couvent.



Ce texte a été réimprimé en 1708 notamment et même partiellement dans les "Galanteries de la cour de France sous le règne de Louis Le Grand" qui forme le deuxième volume des "Intrigues galantes de la cour de France" (1695). On trouve page 303 un passage qui parle d'un "manuscrit qui fut imprimé à Paris en 1680". Ce passage prouve qu'il ne s'agit pas d'une réimpression d'un texte déjà publié dans les années 1670. L'auteur écrit, à la fin du volume : "Malgré la retraite de Madame de la Valière, et la piété qu'elle faisait dans son couvent on ne laissa pas de mettre sur son compte la plupart des intrigues qui se firent alors pour ruiner la Montespan dans l'esprit du Roi. [...]".

Françoise-Louise de La Baume Le Blanc, demoiselle puis duchesse de La Vallière et de Vaujours, est une aristocrate française née à Tours le 6 août 1644 et morte à Paris le 6 juin 1710. Elle fut la première maîtresse officielle de Louis XIV. Elle le quitte pour se retirer au Carmel. Leur amour début en 1662. Louise aura quatre enfants du roi, dont seuls les deux derniers survivent et sont légitimés. Leur liaison s'achève en 1667. En 1670, après une longue maladie – peut-être une fausse couche – qui lui fait entrevoir la mort, Louise se tourne vers la religion, rédigeant d'émouvantes Réflexions sur la miséricorde de Dieu. Elle prononce ses vœux perpétuels en 1675. Elle prend alors le nom de Louise de la Miséricorde. Elle mourut le 6 juin 1710 à l'âge de 65 ans, après 36 ans de vie religieuse. Elle fut inhumée dans le cimetière de son couvent.



A la lecture de ce livre on se rend vite compte du respect que l'auteur avait pour Madame de La Vallière. Loin d'être un pamphlet qui donnerait une image déplorable des amours du roi pour une favorite passagère, il faut y voir plutôt un récit chronologique assez détaillé et neutre. Les reproches qu'on a pu lire vont surtout à la Montespan ou même à la Maintenon qui ne sont pas épargnées de quelques remarques bien senties.

Provenance : de la bibliothèque du vicomte Albin de Marin de Montmarin (1839-1916) avec son ex libris armorié gravé à l'eau-forte par Agry (non signée). GMN. Répertoire général des ex-libris français : M0811. 

Bel exemplaire dans une fine reliure "Empire". Rare aussi bien relié.

Prix : 1.250 euros