Audin. Bruzen de La Martinière
Fables héroïques où sont renfermées les plus importantes maximes de la politique et de la morale ; avec des discours historiques sur chaque fable. Ouvrage orné de figures en taille-douce. Nouvelle édition consacrée à l'usage de Monseigneur le Prince des Asturies. Première [Deuxième] partie.
A Amsterdam, chez Jean Pauli, 1720
2 parties en 1 volume in-12 (16 x 10 cm) de (18)-232 et (6)-228 pages. Frontispice gravé pour chaque partie. Portrait du Prince des Asturies par Viali gravé par Bernard Picart. Les frontispices et les vignettes à mi-page ne sont pas signées.
Reliure de l'époque plein veau brun, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, tranches mouchetées rouges, doublures et gardes de papier marbré. Très bon état de la reliure (les coiffes ont été anciennement et habilement refaites au XVIIIe siècle - peu visible). Intérieur très frais. Les vignettes gravées sont en très bon tirage, bien net et bien encré.
Nouvelle édition. Premier tirage des 60 vignettes à mi-page gravées sur cuivres.
La première édition de ces Fables date de 1648. Dans cet ouvrage, chaque fable est précédée de plusieurs maximes très courtes qui y sont relatives, et est suivie d'un discours dans lequel l'auteur traite au long de chacune des maximes qu'il a énoncées ; il appuie en même temps ses propositions de plusieurs traits puisés dans l'histoire tant ancienne que moderne, cherchant ainsi à donner plus de force à ses exhortations par le récit des événements réels, aussi bien que parle narré des fictions ingénieuses. Les Fables d'Audin, presque toutes de son invention, eurent un grand succès. Les Fables d'Audin avaient été précédées d'un volume qui eut un succès encore plus considérable : Les Fables d'Esope, Phrygien, moralisées, ou des Fables d’Ésope illustrées de discours moraux, philosophiques, et politiques, par Jean Baudoin, qui parurent pour la première fois en 1633. La mode des Fables était lancée, prête à recevoir celles de La Fontaine. Les Fables d'Audin furent même traduites en italien en 1690. Bruzen La Martinière rajeunit le style des fables d'Audin, et en fit une nouvelle édition en 1720 (la nôtre), qu'il dédia à Louis Ier, prince des Asturies, né en 1707, devenu depuis roi d'Espagne. On a redonné cette édition en 1754.
Les vignettes non signées sont charmantes et ressemblent par le trait et le style à celles de l'Esope en belle humeur de 1700 dont les vignettes sont signées par le graveur bruxellois Harrewyn (1660-1727). Nous avons pu comparer les gravures des exemplaires de l'édition originale de 1648 avec celles de l'édition de 1720. Les sujets sont identiques avec quelques détails et décors différemment traités. Certaines sont inversées par rapport à celles de 1648. Celles de 1648 sont beaucoup plus frustres et moins jolies que celles-ci. Les vignettes de 1720 sont donc en premier tirage ce qui explique qu'elles soient bien venues. Il y a 60 fables en tout donc 60 vignettes de 80 x 70 mm.
On sait peu de choses sur Audin. On ne sait même pas son prénom. Il est toujours dénommé en tant que : Sieur Audin.
Provenance : Allain (signature autographe sur le premier titre). Il pourrait s'agir de françois Cosme damien Allain, recteur de Notre-Dame de Josselin (Morbihan). Il fut député du clergé de St-Malo. Il était né le 16 février 1743 à Yvignac, diocèse de St-Malo.
Bel exemplaire. Joli livre illustré par des vignettes à mi-pages dans le style d'Harrewyn ou de Romein de Hooghe.
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