jeudi 30 janvier 2025

BRANTÔME (Pierre de Bourdeille ou Bourdeilles, seigneur de) | Mémoires de Messire Pierre de Bourdeille, Seigneur de Brantome, contenant les anecdotes de la cour de France, sous les rois Henri II, François II, Henri III et IV, touchant les Duels. A Leyde, chez Jean Sambix le jeune, 1722. Bel exemplaire relié par Vermorel pour le Baron René de Batz.


BRANTÔME (Pierre de Bourdeille ou Bourdeilles, seigneur de)

Mémoires de Messire Pierre de Bourdeille, Seigneur de Brantome, contenant les anecdotes de la cour de France, sous les rois Henri II, François II, Henri III et IV, touchant les Duels.

A Leyde, chez Jean Sambix le jeune, 1722

1 volume in-12 (134 x 80 mm | hauteur des marges : 129 mm) de (4)-.331-(1) pages. Page de titre à la sphère imprimée en rouge et noir.

reliure plein veau marbré caramel, dos à faux-nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, millésime doré en queue du dos, double-filet doré en encadrement des plats, roulette sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées (reliure exécutée au début du XXe siècle par VERMOREL à l'imitation des reliures du XVIIIe siècle). Parfait état. Exemplaire grand de marges avec plusieurs témoins en marge inférieure.


Edition originale.

Ce volume est le dernier de la série des 9 volumes de Mémoires de Brantôme publiés pour la première fois entre 1665 et 1666. Ce "dixième" volume parait plus de 50 ans après.

Pierre de Bourdeille, dit Brantôme (1540-1614), noble soldat français, s'était fait écrivain sans avoir rien publié de son vivant. Il rédige ses mémoires dans les dernières années de sa vie, après s'être retiré dans son château de Richemond, en Dordogne, en raison d’une blessure qui mit fin à sa carrière militaire. Ces mémoires témoignent de son expérience à la cour et sur les champs de bataille, mais aussi de son intérêt pour les anecdotes, souvent salaces, sur les personnages qu’il côtoyait. De nombreux passages scandaleux ou mettant en cause la personne de Brantôme ou l'entourage de la cour ne seront pas publiés. Ses Dames Galantes sont restés célèbres pour la liberté de ton qu'il y emploie. Il y débat des plaisirs du sexe, des femmes, des hommes, des cocus et autres manèges de l'amour à la cour des derniers Valois.







Ludovic Lalanne, dans son édition scientifique des Mémoires de Brantôme (édition parue entre 1864 et 1882) écrit : Ce Discours sur les duels, pour lequel nous n'avons pu trouver aucun manuscrit, a été imprimé pour la première fois en 1722, en Hollande, sous le titre de Mémoires de messire Pierre de Bour- deille, seigneur de .B/'ay:France, sous les rois Henri II, François II, Henri III et IV, touchant les duels. A Leyde, chez Jean Sambix le jeune, à la sphère ; in-12. C'est le texte de cette édition où nous avons dû corriger plus d'une faute qui a été adopté depuis par les différents éditeurs de Brantôme, et, faute de mieux, nous le reproduisons ici.".

"J'ay entrepris ce discours sur ce que j'ay veu souvent faire cette dispute parmi de grands capitaines, seigneurs, braves cavalliers et vaillans soldats ; sçavoir mon si l'on doit pratiquer grandes courtoisies et en user, parmy les duels, combats, camps-clos, estaquades et appels ? Aucuns les ont fort approuvées, et sont estez d'advis d'en user, d'autres non. Ceux et les premiers qui ont mis les camps-clos et combats à outrance en leurs plus grands vogues, sont estez les Danois et Lombards et qui les premiers leur ont imposé les loix rigoureuses que autresfois ont estées observées parmy nous autres chrestiens par trop cruellement, et principalement du temps de Charlemaigne qui mesme en fit des loix, et depuis fort usitées parmy les François et Italiens, plus parmy eux que par autres. Il ne falloit point parler de courtoisie nullement, sinon qui entroit en camp-clos, falloit se proposer vaincre ou mourir, et surtout ne se rendre point, car le vainqueur du vaincu (par ces loix lombardes et danoises) en disposoit tellement qu'il en vouloit et bon lui sembloit, comme de le traisner par le camp ainsi qu'il lui eust pieu, de le pendre, de le brusler, de le tenir prisonnier, bref en disposer mieux que d'un esclave, car tel estoit le vaincu du vainqueur. On dit que les Danois et Lombards sur cette ignominie de traisner par le camp, en prirent leur exemple d'Achilles, lequel (ainsi que récite Homère) après qu'il eut vaincu Hector, l'attacha tout mort à la queue de son chariot ou cheval, et le traisna trois fois par le camp en signe de triumphe et de victoire très-noble." (extrait du commencement du Discours sur les Duels).






Provenance : de la bibliothèque de René de Batz avec son ex libris gravé armorié (de gueules, au Saint-Michel de carnation vêtu d'argent à la romaine perçant avec une lance d'or un dragon au naturel, au 2, d'azur, au lion d'or sur un rocher d'argent de cinq pièces) portant la devise "Toujours plus". René Baron de Batz de Trenquelléon ou Trenqueléon et de Mirepoix (1865-1928), était ingénieur civil. Il s'est intéressé aux gisements aurifères en Sibérie, aux voies de communication terrestres et fluviales de ce pays et à la construction du Transsibérien. En 1899 il part explorer deux mois la Mongolie et publie un texte intitulé "Voyage en Mongolie" (in Le Tour du Monde, 1901).

Bel exemplaire de cet intéressant texte sur les duels ici luxueusement relié postérieurement sans tomaison.

Prix : 650 euros


mercredi 29 janvier 2025

Charles Louis LE SUR ou LESUR | La France et les Français en 1817. Tableau moral et politique, précédé d'un coup d'oeil sur la Révolution. Par C. L. Le Sur. Paris, H. Nicolle, Fantin et Delaunay, 1817 (de l'imprimerie d'Ange Clo). Edition originale. Bon exemplaire d'un livre très intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire de la France au fil des années.


Charles Louis LE SUR ou LESUR

La France et les Français en 1817. Tableau moral et politique, précédé d'un coup d'oeil sur la Révolution. Par C. L. Le Sur.

Paris, H. Nicolle, Fantin et Delaunay, 1817 (de l'imprimerie d'Ange Clo)

1 fort volume in-8 (21,3 x 14 cm) broché de (8)-XXXVIII-496 pages. Couverture en papier rose avec pièce de titre imprimée (époque). Petite fente au dos, plats passés, néanmoins bon état du brochage qui est solide. Exemplaire tel que paru, non rogné. Papier chiffon de qualité, pratiquement sans rousseurs, très frais.

Edition originale.







« L'état de la France me fait peur, me disiez-vous il y a environ un an, non-seulement en ce qu'elle a de charges à supporter, mais en ce qu'il s'y trouve tant de gens qui ne peuvent pas s'entendre parce qu'ils ne veulent rien s'accorder. Il faut oublier, il faut pardonner, tout le monde a eu des torts : voilà ce qu'on ne cesse de se dire ! Mais on n'oublie pas, on pardonne encore moins, on ne perd jamais de vue les torts des autres ..., peut-être parce qu'on n'ose s'avouer les siens. Il ne nous a pas manqué depuis la restauration, d'ouvrages, et méme de bons ouvrages, où l'on a considéré des parties isolées de notre situation. Je voudrais un livre qui nous en fit connaître l'ensemble ; où l'on pût prendre une idée juste de l'état de notre population, de nos mœurs, de notre administration, de nos revenus, de nos dépenses, de nos rapports politiques, de nos dangers et de nos espérances, où l'on vît ce que la révolution nous a laissé de mal et de bien, ce que le régime constitutionnel nous promet, ce que nous sommes chez nous et ce que nous pouvons être en Europe. Pour composer un pareil ouvrage, ajoutiez-vous, il faudrait connaître les événemens, les hommes et les affaires : vouloir le bien et avoir le courage de le dire, être sans préjugés et presque sans intérêts, ce qui me fait craindre de ne pas voir paraître ce livre de sitôt. En méditant sur vos idées, je me laissai aller à l'espérance de faire un ouvrage utile ; et consultant plus mon zèle que ses difficultés, je l'entrepris, je l'achevai, je vous l'envoie, comme à son premier auteur. [...] Dans mes considérations sur l'état intérieur de la France, j'aime à croire que vous me trouverez tel que vous m'avez connu, étranger à toutes les​ factions de la révolution dont, à peine sorti du collège, j'ai combattu les excès, où je n'ai guère vu à louer que les exploits de nos guerriers, et dans le cours de laquelle j'étais d'abord trop jeune, puis trop franc, trop fier, trop peu cour tisan enfin pour parvenir. [...] Quant à la politique extérieure, étude laborieuse où j'ai consumé la plus belle partie de ma vie ; comme ses principes sont trop souvent à la merci des événemens, nul écrivain ne peut se flatter d'échapper à leur influence. Les souverains eux-mêmes s'y sont soumis. Notre devoir à nous est de chercher partout l'honneur et le bien de la France dans les circonstances que la fortune lui fait ; et à cet égard, je n'ai encore à désavouer aucun de mes écrits. Quand j'osai adresser a un grand monarque l'hommage d'un ouvrage historique qu'il était dans mes fonctions de faire pendant la guerre de Russie, ce prince daigna laisser tomber sur moi un regard qui m'a consolé de bien des injustices. Trouverais-je moins d'indulgence ou de faveur dans mon pays dont j'ai toujours servi, dont je veux toujours servir la cause ? [...]" (extrait de la Lettre à M. L. C*** en lui envoyant cet ouvrage)








Cet ouvrage est intéressant car il regroupe dans un seul volume de nombreuses données de l'état de la France en 1817 : sur la population générale de la France, sur l'agriculture et les propriétaires, sur l'industrie et les artisans, sur le commerce et les commerçants, à propos du clergé, à propos des nobles, des savants, des artistes, des gens de lettres, à propos des émigrés, à propos de l'armée, à propos des moeurs et des opinions, à propos de la monarchie et de la Charte, de la chambre des pairs et des députés, de l'ordre judiciaire, de l'administration publique, des finances, de l'Europe, du système politique, du Traité de 1815, etc. Le volume se termine par d'intéressants tableaux donnant le budget de la France en 1817 (celui à la Révolution en 1789) et aussi des informations démographiques et sociologiques sur les différentes classes de la société française.






L'auteur, Charles Louis Lesur ou Le Sur (1770-1849), né à Guise, vint à Paris au commencement de la Révolution et entra dans l'armée. Rapidement il suivit son penchant pour l'écriture et embrassa une carrière littéraire. Après quelques poésies et quelques pièces de théâtre il se tourna vers des études de droit et d'histoire qui lui permirent d'obtenir un poste au ministère des relations extérieures sous Talleyrand. Il fut nommé ensuite un des inspecteurs de la loterie de Paris, place qu'il conserva jusqu'en 1825. En 1811, il fit paraître : De la politique et des progrès de la puissance russe depuis son origine jusqu'au commencement du XIXe siècle, Paris, 1807, in-8° ; 2e édit., 1811. En 1810, il donna, sous le voile de l'anonyme, Mémoire sur la conduite de la France à l'égard des neutres, in-8°, et Tableau historique de la politique de la cour de Rome, depuis l'origine de sa puissance temporelle jusqu'à nos jours, in-8°, . En 1814 parut son Histoire des Kosaques, 2 vol. in-8°. Après la restauration, il fit paraître : La France et les Français en 1817, tableau moral et politique, qui eut une 2e édition l'année suivante et dont le succès lui donna l'idée de son Annuaire historique universel, dont le 1er volume parut en 1818. Cet ouvrage a été bien reçu par la critique et a eu une seconde édition l'année suivante et fut traduit en italien.

Bon exemplaire d'un livre très intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire de la France au fil des années.

Prix : 350 euros

mardi 28 janvier 2025

[Rétif de la Bretonne] [Restif de la Bretone] Monument du Costume Physique et Moral, de la fin du dix-huitième siècle ou Tableaux de la Vie. A Londres, 1793. 2 volumes petits in-8. Reliure anglaise de l'époque. Très bon exemplaire complet des 26 figures de cette rare contrefaçon anglaise.


[Rétif de la Bretonne] [Restif de la Bretone]

Monument du Costume Physique et Moral, de la fin du dix-huitième siècle ou Tableaux de la Vie.

A Londres, L'an M. DCC. XIII [ie. 1793]

2 volumes in-8 (16,3 x 10,5 cm) de (2)-XII-185 et (2)-162 pages. Avec 2 fronstipices gravés par T. Holloway et J. Heath et 24 figures hors-texte gravées à l'eau-forte et légendées en français et en anglais (portant sous la gravure : London Publish'd as the Acts directs (for the proprietors) by W. Hinton Horse Shoe court Ludgate Hill August 1792).

Reliure strictement de l'époque plein veau brun moucheté à l'acide, dos lisse orné, pièces de titre de maroquin rouge, pièces de tomaison de maroquin vert, roulette dorée en encadrement des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches rouges (reliure anglaise très probablement). Coins émoussés, dos frottés, quelques marques aux plats, intérieur frais (légère décharge en regard des figures). Collationné complet.














Cette édition portant la date de 1793 (le premier volume a été daté par erreur 1713) est en réalité l'édition de 1790 (à Londres, chez C. Dilly, Poultry). Cette édition de 1790 a paru avec seulement les 2 frontispices d'après T. Holloway et J. Heath. Les 24 figures présentent dans notre exemplaire n'ayant été réalisées qu'au mois d'août 1792 comme l'indique la légende gravée sous chaque estampe. Il s'agit donc en réalité d'une remise en vente des exemplaires invendus de l'édition de 1790 avec les 24 estampes nouvellement gravées et illustrant le texte de Rétif de la Bretonne.

L'Avis de l'éditeur est intéressant est mérite d'être reproduit ici : "La fin du dix-huitième siècle sera l'une des époques les plus remarquables de l'histoire. La révolution qui s'est faite dans les idées et dans les usages, est digne d'exercer les pinceaux des Théophraste et des La Bruyère. C'est d'après ces modèles qu'est rédigé l'Ouvrage dont nous faisons l'hommage au Public. Il est orné de gravures qui présentent divers événements de la vie de societé. Elles sont l'ouvrage des artistes de notre tems (dans l'édition originaire de cet ouvrage, on a embelli chaque histoire d'une estampe intéressante, dessinée et gravée par M. Moreau le jeune, dessinateur du Cabinet de S. M. T. C. et par d'autres artistes célèbres. Le libraire qui présente au Public cette édition, a choisi deux de ces estampes, qu'il a fait graver par M. Heath ; et il en a placé une à la tête de chaque volume.). Les faits employés dans la plupart des traits relatifs à chaque estampe, remplissent d'autant mieux le titre de Costume Moral, que l'auteur (M. Rét. de la B.) s'est attaché à les prendre dans la vérité. On sait qu'aun homme de lettres n'a plus observé, n'a recueilli plus de traits frappans dans l'histoire privée de toutes les classes de la société. Ces traits peignent la façon de penser et d'agir du siècle ; ils en sont l'histoire morale, et se trouvent si heureusement adaptés à l'estampe, quoiqu'elle ne soit qu'une conception générale, qu'ils y cadrent comme si elle avait été dessinée fur l'événement. Rien n'est si beau que le vrai ... dit Boileau.


Les deux volumes suivent le texte de Rétif de la Bretonne pour peu qu'il soit entièrement de lui, tel que publié en 1789 à Neuwied. On y trouve ainsi les 26 Tableaux de la Vie ou "Différentes situations où peuvent se trouver les deux sexes, dans le cours ordinaire de la vie" : La Déclaration de grossesse - Les Précautions - l'Heureux Augure ou le Présage accepté - N'ayez pas peur, ma bonne amie - C'est un Fils, Monsieur ! - Les Petits Parains - Les Délices de la Maternité - l'Accord parfait - Marli - Les Adieux - La Promenade du Bois de Boulogne - La Dame du Palais - Le Lever de Monsieur - La Petite Toilette - La Grande Toilette - La Matinée - La Course de Chevaux - Le Pari gagné - La Partie de Wisch - Oui ou Non ! - La Surprise - La Petite Loge - La Sortie de l'Opéra - Le Souper fin - Le Seigneur chez son Fermier - Le vrai Bonheur.

Restif nous révèle, dans Monsieur Nicolas (Tome XI, p. 155-156), la source de ces anecdotes : "J'allais chez la comtesse [de Beauharnais] tous les vendredis soir ... A minuit un quart, on revenait dans le salon ... C'était le temps des lectures, qui duraient ordinairement jusqu'à trois heures... C'est après trois heures que le marquis de la Grange, ex officier des mousquetaires, nous racontait les anecdotes des deux cours de Louis XV et de Louis XVI. Ce n'était pas un génie que cet homme, mais il avait une excellente mémoire ! J'ai profité de ces anecdotes du vieil officier [...]" Ecrivant, le 12 août 1792, à Grimod de la Reynière, Restif nous donne encore quelques détails à propos des Tableaux de la vie : "Je n'ai rien publié depuis le Thesmographe ... Cependant les Tableaux de la vie sont de moi, mais une main étrangère y a touché, les a corrigés, arrangés, aplatis, en les imprimant à Neuwied" (Drame de la vie, V, p. 1341).












Rives Childs (XXXIX, pp. 315-318) donne la nouvelle distribution du texte dans cette édition. "En rédigeant les Tableaux de la vie, Restif a fait une nouvelle distribution du texte du Monument du costume. Rives Childs constate que les morceaux des Tableaux de la vie qui n'ont pas de contrepartie dans le Monument du costume ne sont pas de Rétif de la Bretonne (il y en a 17). Par ailleurs Rives Childs a retrouvé plusieurs morceaux de Rétif de la Bretonne qui sont à la fois dans le Monument du costume et dans l'Année des dames nationales. "Le 14 juillet [1789], dit Restif, je m'étais levé tard, pour achever les Tableaux de la vie, que j'envoyais à New-Wied" (Nuits de Paris, tome XV, p. 66) "J'y fais entrer [dans l'Année des dames nationales] tous les traits qui m'appartiennent dans les Tableaux de la vie, imprimés à Neuwied ; et comme cet ouvrage n'est pas entièrement de moi, je ne le place pas dans mon catalogue [...]" (Mes ouvrages, p. 163-164)

Notre édition passe pour une contrefaçon anglaise du Monument du Costume publié en 1789. Les figures ont été copiées sur les figures Moreau de l'édition in-folio de Neuwied, mais travesties à l'anglaise. S'il arrive de trouver des exemplaires à la date de 1790 avec cette suite de figures gravées seulement en 1792, elles n'étaient pas prévues pour cette édition à cette date, d'où la réimpression de titres portant la date de 1793.


Il semble que Rétif n'ait eu aucune part à cette contrefaçon anglaise contre laquelle il a sans doute pourtant dû pester comme à son habitude.

Références : Cohen, Guide l'amateur de livres à figures du XVIIIe siècle, col. 506 (éd. 1886) qui indique que les exemplaires avec la date de 1793 et la suite complète des 26 figures cote 3 à 4 fois plus que l'édition de 1790 avec seulement les 2 frontispices. Cohen indique que si cette édition est sans mérite artistique (on lui laisse la responsabilité de son jugement), elle est rare en France. Il indique un exemplaire adjugé 150 francs à la vente Bachelin en 1874. ; Lewine, Bibliography of Eighteenth Century Art and Illustrated Books : Being a Guide, p. 461 ; Lacroix, Bibliographie de Rétif de la Bretonne, p. 331, n°2 et 3 (Lacroix qui semble n'avoir pas eu en mains un exemplaire avec les titres à la date de 1793 sinon il n'indiquerait pas qu'il s'agit d'une deuxième contrefaçon anglaise, puisqu'il s'agit, comme nous l'avons écrit, du même tirage que celui de 1790 à l'exception des titres refaits et de la suite de 24 gravures gravées en 1792). Lacroix pensait qu'il existait un tirage en anglais de cette édition mais visiblement il n'existe pas. Lacroix insiste sur le fait que cette suite de gravures a été faite "grossièrement, maladroitement, sans esprit et sans talent."

Il n'y a actuellement (28 janvier 2025) aucun exemplaire sur le marché.

Bon exemplaire en condition d'époque de cette édition illustrée qui a le mérite de sa rareté et doit à ce titre figurer dans une collection rétivienne complète.

Prix : 2.500 euros