Docteur J. C. MARDRUS, traducteur. CARLEGLE (illustrateur).
HISTOIRE DE KAMARALZAMAN AVEC LA PRINCESSE BOUDOUR, la plus belle lune d'entre toutes les lunes.
Les Médecins Bibliophiles, Paris, 1934 (imprimerie Darantière)
1 volume grand in-4 (29,6 x 22,8 cm), broché non paginé (180 pages), nombreuses illustrations dans le texte (autour du texte) aquarellées en couleurs au pochoir (pinceau) par Carlègle. Couverture rempliée de papier recouvert de fibres végétales tissées avec étiquette de titre collée sur le premier plat. Emboîtage de l'éditeur. Excellent état de l'ensemble.
Tirage unique à 150 exemplaires sur papier Vidalon (beau papier vélin de cuve épais).
Celui-ci imprimé au nom du docteur Pierre Martin (médecin à Châtel-Guyon dans le Puy-de-Dôme d'après la liste des membres des Médecins Bibliophiles imprimées à la fin du volume).
Ce conte fait partie des Contes des Mille et une Nuits. Il a été traduit ici par le Docteur J. C. Mardrus (éminent orientaliste traducteur des Contes Mille et une Nuits), après celle d'Antoine Galland au début du XVIIIe siècle.
Il y a bien longtemps, le roi de l'île des Enfants de Khaledan désespérait de voir son fils, le prince Camaralzaman, refuser d'épouser. À chaque fois que le roi le poussait au mariage, le prince lui répondait que toutes les femmes sont dangereuses. Au bout de quelques années, le roi, exaspéré par l'attitude du prince, décida de l'enfermer seul dans une tour. Un jour, alors que Camaralzaman dormait dans sa cellule, la fée qui vivait dans la tour rencontra un génie venu de Chine. Le génie affirmait que chez lui aussi une princesse vivait recluse dans une tour, convaincue que tous les hommes sont dangereux... Le génie et la fée organisèrent alors leur rencontre.
Le reste est à découvrir dans cette histoire de la plus belle lune d'entre toutes les lunes. Et les lunes sont jolies.
L'Histoire de la princesse Boudour avait déjà été illustré avec grand luxe par François-Louis Schmied en 1926. Carlègle, qui donne ici une nouvelle illustration toute en sensualité, s'est armé de son habituel trait noir, simple et efficace, orné de couleurs précisément posées au pochoir. Le résultat est très réussi.
L'illustration légère de Carlègle (1877-1937) est très réussie. Charles Émile Egli naît le 30 mars 1877 à Aigle, en Suisse. À partir de 1895, il fréquente, et ce durant quatre ans, l'école des arts industriels de Genève, dans la classe d'Alfred-Louis Martin, avant de partir pour Paris où il arrive en 1900. Il a une belle pratique de la xylographie et s'en sert pour vendre des illustrations à des périodiques. Sous le nom de « Carlègle », il illustre des journaux satiriques tels que L'Assiette au beurre, Le Rire, Demain ou La Vie parisienne, mais aussi L'Illustration, Cocorico, Fantasio, et de nombreux livres et textes, classiques ou contemporains comme La Fontaine, Ronsard, Verlaine, Henri de Régnier, etc. À compter de 1905, il commence à publier des albums de gravures comme L'Automobile 217-UU, et Une histoire qui finit mal. En 1908, il commence à réaliser des illustrations destinées à des ouvrages. En 1909, il participe à des expositions internationales de dessinateurs humoristiques (Paris, Copenhague). Sa production ne faiblit pas dans les années 1920, et il reste à la fois chic et populaire, produisant pour la Gazette du Bon Ton et La Vie Parisienne. Charles Émile Egli meurt dans le 13e arrondissement de Paris le 9 novembre 1937.
Références : L. Carteret, Le Trésor du bibliophile 1948, IV, p. 264 ; L. Monod,, Manuel de l'amateur de livres illustrés modernes, 1992, n°7742.
Superbe exemplaire, tel que paru, de ce très joli livre illustré.
Prix : 800 euros