jeudi 14 octobre 2021

Louis Reybaud. Tony Johannot. Jérôme Paturot à la recherche de la meilleure des républiques (1849). Premier tirage. Cartonnage éditeur en superbe condition. Satire sociale et politique à l'encontre des utopistes et des réformateurs sociaux.

Louis REYBAUD - Tony JOHANNOT (illustrateur).

Jérôme Paturot à la recherche de la meilleure des républiques, par Louis Reybaud. Edition illustrée par Tony Johannot.

Paris, Michel Levy frères, 1849 [Typographie Lacrampe et Cie, Paris]

1 volume grand in-8 (27,5 x 20 cm) de (4)-580-(2) pages. 30 gravures sur bois hors-texte d'après les dessins de Tony Johannot et plus de 150 illustrations dans le texte par le même. 

Cartonnage éditeur pleine percaline prune, plaque dorée ornant le premier plat et le dos, vignette dorée au centre du deuxième plat (Paturot en bonnet de nuit), tranches dorées, doublures et gardes de papier glacé jaune. Excellent état tant en ce qui concerne la reliure qui est restée très fraîche (couleur de la percaline et ors restés très brillants et vifs) que l'intérieur imprimé sur beau papier vélin satiné blanc. Rares rousseurs peu marquées à quelques feuillets seulement. Les serpentes qui protègent les hors-texte sont toutes présentes et en excellent état.

Premier tirage de l'illustration de Tony Johannot.

Exemplaire de tout premier tirage selon les remarques des bibliographes (vignette représentant Jérôme Paturot en bonnet de nuit sur la page de titre - erreur à la page 538 mal paginée 548).

L'édition originale de ce titre date de 1848-1849 en 4 volumes de petit format in-12, non illustrés. Tony Johannot donne ici une illusion riche et spirituelle qui colle parfaitement au texte de Louis Reybaud.

Louis Reybaud avait publié en 1842 son premier roman satirique intitulé Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale. Fort d'un énorme succès populaire, ce premier roman est magistralement illustré par J.-J. Grandville en 1846. Ce nouveau roman qui raconte la suite des aventures de Jérôme Paturot aux prises avec les affres, tentations, heurs et bonheurs de la République renaissante.






"J'ai peint la société française sous la monarchie, et ne l'ai point flattée ; j'entreprends de la peindre sous la république et ne la flatterai pas d'avantage." (Louis Reybaud)

Louis Reybaud (1799-1879), économiste, journaliste, homme de lettres et homme politique français, une fois ses Études sur les réformateurs contemporains ou socialistes modernes à peine terminée, fait paraître en 1843 un roman satirique et social qui aura pour titre définitif Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale et qui connaît aussitôt un immense succès. Il fait suivre ce roman de plusieurs autres dans la même veine (dont le plus connu fut Jérôme Paturot à la recherche de la meilleure des républiques, 1848). Partisan de l'économie libérale, Reybaud prend pour modèle Jérôme Paturot, personnification excentrique des utopies politiques alors en vogue (fouriérisme, socialisme) et en tire cette fable comique et morale.





"Oeuvre-monde, Jérôme Paturot ? Oui, si l’on considère que la fin du roman correspond à l’épuisement des positions sociales possibles d’un bonnetier parti à l’assaut de la gloire littéraire, de la puissance politique et de la fortune. Jérôme débute en poète chevelu et finit sans le sou, déconsidéré, après avoir été, entre autres, saint-simonien, journaliste et député de l’opposition. Mais on arguera facilement que l’achèvement du catalogue ne coïncide qu’avec l’épuisement du filon : appuyée sur un seul personnage, la formule ne pouvait se prolonger indéfiniment, à moins de faire perdre à Jérôme son épaisseur et de le transformer en type, qui aurait pu fournir le contre-point naïf de Robert Macaire." (Louis Reybaud panoramiste, par Judith Lyon-Caen in Romantisme 2007/2 (n° 136), pages 27 à 38, extrait).

Il existe plusieurs couleurs de percaline pour ce cartonnage illustré d'éditeur (noir, bleu nuit et prune) et des variantes de la plaque ornant le premier plat et le dos de ce volume. Cette reliure éditeur est la condition la plus recherchée pour ce titre. Elle est ici parfaitement conservée ce qui est fort rare compte tenu de la fragilité de ce type de reliures.

Références : Brivois, 352 ; Carteret, III, 517 ; Vicaire, VI, 1102

Très bel exemplaire, rare dans cet état de conservation.

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