VOITURE (Vincent).
Les lettres de M. de Voiture. Suivi de : Seconde partie ou suite des nouvelles œuvres et lettres de monsieur de Voiture.
A Amsterdam, chez Jean de Ravesteyn, 1657 (pour la première partie)
A Amsterdam, chez Jean de Ravesteyn, 1659 (pour la seconde partie)
2 parties reliées en 1 fort volume petit in-12 (133 x 85 mm | Hauteur des marges : 128 mm) de 11 feuillets non chiffrés dont le titre-frontispice, 592-(8) et 130-(2) pages.
Reliure janséniste plein maroquin rouge du milieu du XIXe siècle (Capé). Dos à nerfs orné de double filet à froid en encadrement des caissons, double-filet à froid en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées. Exemplaire lavé et encollé.
Nouvelle édition.
Vincent Voiture (1597-1648) fut l'archétype du courtisan frivole chantre de la préciosité. Fils d'un marchand de vin qui suit la cour il devient le protégé de Gaston d'Orléans. Son ascension est rapide au sein de cette maison. Il est introduit à l'hôtel de Rambouillet où il enseigne le beau langage et les belles manières. Il se fait remarqué par son ton badin et sa galanterie. Il écrit des lettres qui deviennent de véritables modèles dans le genre. Il devient l'un des premiers membres de l'Académie française en 1634. Maître d’hôtel du roi en 1639, premier commis du comte d’Avaux en 1642, aux appointements de 4 000 livres, il a encore une pension de 1 000 écus que lui fait accorder la reine. Son revenu finit par monter à 18 000 livres. Il reste jusqu’à la fin de sa vie frivole et galant, n’ayant qu’une passion sérieuse : le jeu. Très recherché dans le grand monde des salons, Voiture ne souhaite pas publier ses lettres de son vivant. Assez prétentieux de sa nature, les aristocrates qu’il côtoie ne se font pas faute de le remettre, à l’occasion, à sa place en lui rappelant sa condition de fils de marchand de vins. Ses œuvres (lettres et divers) sont réunies pour la première fois dans une édition in-quarto de 1649. Elles seront fréquemment rééditées tout au long du XVIIe siècle, et même encore au XVIIIe. Ces lettres furent rééditées enfin en 1880 par Octave Uzanne en 2 volumes in-18 (Librairie des Bibliophiles, Jouaust), avec une introduction. De son temps, Voiture n'était pas compris par tous tant son style était précieux et difficile d'accès. Madame de Sévigné écrivait : « Tant pis pour ceux qui ne l’entendent pas ! » Le difficile est en effet d’entendre Voiture, avec ses pointes, ses jeux de mots, ses équivoques et ses continuels efforts d’esprit. Ce que les lettres de son époque trouvent chez lui ingénieux, joli et charmant, peut échapper ou choquer. Il meurt âgé de 51 ans.
Les lettres et poésies ont été données au public par son neveu Étienne Martin, sieur de Pinchesne (1616-1680), qui n'hérita ni de l'esprit ni de la réputation de son oncle.
Superbe exemplaire parfaitement établi par Capé (dorure de Marius Michel père).
VENDU - Prix : 1.150 euros