mercredi 11 novembre 2020

La plus rare des éditions anciennes des Lettres de la marquise de Sévigné (La Haye, Neaulme et Gosse, 1726). « cette édition est d’une très grande rareté. ». Bel exemplaire en condition d'époque.

MARQUISE DE SÉVIGNÉ (MARIE DE RABUTIN-CHANTAL)

LETTRES DE MADAME RABUTIN-CHANTAL, MARQUISE DE SÉVIGNÉ, à Madame la comtesse de Grignan, sa fille. Tome premier et deuxième (complet).

A La Haye, chez P. Gosse, J. Neaulme & comp., 1726.

2 volumes in-12 (16 x 11 cm environ) de (20)-344-(1) et (2)-298-(13) pages. Titres imprimés en rouge et noir.

Reliures plein veau brun strictement d'époque, dos à nerfs ornés aux petits fers dorés, pièce de titre rouges, tranches mouchetées marron, doublures et gardes blanches. Petits manques à l'extrémité des coiffes supérieures, quelques usures sur les plats et aux coins sans gravité. Intérieur très frais. Les pages de titre ont été réenmargées en marge basse (10 mm environ), sans perte de texte.

IMPORTANTE ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE.

TRÈS RARE ÉDITION HOLLANDAISE PARUE LA MÊME ANNÉE QUE L’ÉDITION ORIGINALE EN GROS CARACTÈRE PUBLIÉE A ROUEN, MAIS CONTENANT 43 LETTRES OU FRAGMENTS DE LETTRES DE PLUS.


Cette édition, postérieure de quelques semaines ou quelques mois à celle de Rouen et à ses contrefaçons, contient 177 lettres ou fragments de lettres ; le tome 1 se termine par la lettre XCV. Les 4 lettres à Coulanges sont ici rejetées au tome II (p. 235 à 244). Cette impression reproduit, avec quelques variantes, la préface de l’édition de Rouen et la fait précéder d’un avertissement de 8 pages qui fait la critique de l’édition antérieure de la même année et relève les avantages de la nouvelle.






La comparaison du contenu de l’une et l’autre des premières éditions (Rouen et La Haye) ne permet guère de douter qu’il y eût des copies diverses des originaux communiqués par Mme de Simiane. Cette édition de La Haye aurait été donnée par un certain J. J. Gendebien (d’après une note de l’exemplaire Walckenaer). On trouve à la fin du deuxième volume un important catalogue des livres en vente chez P. Gosse (compris dans la pagination et étrangement placé avant la table).







On sait que la première édition des lettres de Mme de Sévigné date de 1725 et a été donnée subrepticement en une mince plaquette de 75 pages regroupant seulement quelques lettres pour la plupart incorrectement retranscrites et fragmentaires (31 fragments). Cette première édition rarissime et quasi mythique n’était connue qu’à 2 ou 3 exemplaires à la fin du XIXè siècle, il ne semble pas qu’on en est répertorié d’autres depuis. Les bibliographes considèrent donc comme véritable seconde édition originale l’édition dite de Rouen publiée en 1726 par les soins du fils de Roger de Bussy-Rabutin (cousin indiscret de la Marquise). On a beaucoup tergiversé pour savoir s’il s’agissait du fils aîné (Amé-Nicolas de comte Bussy-Rabutin) ou bien du cadet, futur évêque de Luçon, abbé de Bussy. Cette édition furtive, désavouée par la petite-fille de Mme de Sévigné, Mme de Simiane, fille de Mme de Grignan, est très rare et les exemplaires en reliure de l’époque en bonne condition se rencontrent difficilement. Les éditions suivantes de 1726, 1728 et 1733 sont également peu communes et reprennent avec des variantes la première édition dite de Rouen en gros caractères citée plus haut. Seule l'édition de La Haye, très rare (celle-ci), apporte de nouvelles lettres (qui se retrouvent dans l'édition de 1728 et 1733 comme nous venons de le voir ci-dessus). Il faudra attendre 1734-1736 avec l'édition pourtant mutilée donnée par les soins du Chevalier Perrin pour avoir à disposition plusieurs centaines de nouvelles lettres. L'édition de 1818, puis l'édition de 1862, données par Monmerqué, puis Charles Capmas (supplément "Lettres inédites" de 1876), donneront un panorama complet du génie épistolaire de la marquise de Sévigné.



Références : Tchémerzine V, 320 : « cette édition est d’une très grande rareté. » ; Edition des Grands Écrivains de la France, Lettres de Mme de Sévigné, tome XI.


BEL EXEMPLAIRE DE CETTE TRÈS RARE ÉDITION PRIMITIVE DES CÉLÈBRES LETTRES DE LA MARQUISE DE SÉVIGNÉ, MONUMENT DE LA LITTÉRATURE FRANCAISE.


Prix : 4.500 euros