mercredi 13 novembre 2019

Emile Zola. Le rêve. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire. 1888. Edition originale. Un des 250 exemplaires sur Hollande. Reliure de l'époque signée en maroquin.


Emile Zola.

Le rêve. Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire.

Paris, G. Charpentier et Cie, 1888

1 volume in-18 (18,7 x 12,5 cm) de 310 pages.

Reliure demi-maroquin rouge à larges coins, tête dorée, non rogné (tranches ébarbées), dos à nerfs, auteur, titre et millésime dorés (reliure de l'époque signée POUGETOUX). Légers frottements sur les mors, sans conséquence. Exemplaire très bien établi à l'époque en reliure signée (les couvertures jaunes n'ont pas été conservées). Intérieur parfait.


Edition originale.

Un des 250 exemplaires sur papier de Hollande.

Il a été tiré en outre 25 exemplaires sur papier du Japon.

Le Rêve est le seizième volume de la série Les Rougon-Macquart. Zola y aborde le thème de la religion, mais de façon beaucoup moins violente et polémique qu’il ne l’avait fait dans La Conquête de Plassans ou La Faute de l'abbé Mouret. Cette fois-ci, il s’intéresse à la foi populaire et au renouveau du mysticisme dans la société française de la seconde moitié du XIXe siècle.


L’histoire se passe dans le Val-d'Oise, dans une ville appelée Beaumont-sur-Oise (Zola s’est largement inspiré de Cambrai pour décrire cette ville). La description de Beaumont-sur-Oise est précise, avec la ville haute ancienne et la ville basse plus moderne. La ville est accessible par la gare du Nord. L’héroïne est Angélique Rougon, fille de Sidonie Rougon et d’un père inconnu (elle est née quinze mois après le décès du mari de sa mère). Dès sa naissance, elle a été placée par la sage-femme à l’Assistance publique, puis confiée à une nourrice dans la Nièvre, à une fleuriste, et enfin aux Rabier, une famille de tanneurs qui la maltraitent. Une nuit de Noël, elle décide de fuir les Rabier et est recueillie par un couple de brodeurs, les Hubert, qui l’ont découverte transie, adossée à un pilier de la cathédrale de Beaumont. Cette famille très pieuse (ils confectionnent des broderies pour les vêtements et ornements ecclésiastiques) vit dans une toute petite maison adossée à la cathédrale. Angélique, qui est devenue la pupille des Hubert, montre beaucoup d’application et de goût pour la broderie. En même temps elle lit, et découvre la Légende dorée, un ouvrage qui va changer sa vie d’adolescente. Elle s’identifie aux martyres, rêve d’avoir le même destin glorieux qu’elles, guettant par la fenêtre l’apparition qui va changer sa vie. Cette apparition se présente finalement sous la forme d’un charmant jeune homme, Félicien, peintre verrier qu’elle identifie à saint Georges descendu de son vitrail. L’amour naît en eux, mais leurs familles s’opposent à leur mariage : d’un côté, Hubertine Hubert, sa mère adoptive, qui s’est mariée malgré l’interdiction de sa mère et estime en avoir été punie par le fait qu’elle ne peut avoir d’enfant, ne veut pas d’un mariage dicté par la passion ; même chose pour le père de Félicien, Monseigneur d’Hautecœur, entré dans les ordres à la suite du décès de sa femme et devenu évêque. Finalement, voyant qu’Angélique se consume peu à peu devant cette interdiction, les deux familles consentent au mariage. Mais Angélique meurt à la sortie de l’église, après avoir donné à Félicien son premier et dernier baiser.



Bel exemplaire en condition d'époque sur beau papier de Hollande.

Prix : 1.600 euros