LE CANTIQUE DES CANTIQUES. Pointes sèches du peintre et graveur Lobel-Riche.
Se trouve chez l'Artiste, s.d. (1947)
1 volume in-folio (32,5 x 25 cm), en feuilles, non paginé (36 feuillets soit 72 pages imprimées) avec 21 pointes sèches dont 9 hors-texte à pleine page et 12 tirages dans le tirage à mi-page pour la plupart. Couverture rempliée imprimée en noir et rouge. Emboîtage de l'éditeur. Volume en parfait état. Emboîtage en très bon état, petits défauts à l'étiquette au dos de l'emboîtage (bords).
Tirage unique à 200 exemplaires (180 exemplaires et 20 exemplaires réservés aux collaborateurs).
Celui-ci, un des 50 exemplaires comprenant en plus un état en noir avec remarques tiré à part sur BFK Rives blanc (sous pochette à rabats) et un croquis original signé de l'artiste (voir photo (croquis original d'un hors-texte pleine page).
Exemplaire numéroté et signé par l'artiste, et offert à Monsieur Pierre Dufrain "avec l'homme déférent de Lobel Riche" (envoi autographe sur le premier feuillet blanc).
Tous les exemplaires sont imprimés sur BFK Rives teinté.
Volume achevé d'imprimer le 1er septembre 1947 sur les presses des Editions du Livre de Plantin, André Guillaud étant directeur, et avec la collaboration des Maîtres-imprimeurs Paul Lauquet et Maurice Faureau, Victor Florez étant pressier. Le tirage des gravures a été confié aux presses du Maître imprimeur en taille douce Manuel Robbe à Paris.
« Lobel Riche fut toujours un artiste profondément attiré par les disciplines éprises de calme et d’équilibre, que la beauté féminine domine quand elle a dépassé les créations un peu faciles de la galanterie » (Pierre Mac-Orlan).
L'histoire et l'interprétation de ce texte biblique est complexe et source de polémiques religieuses qui se poursuivent encore selon les confessions. Bien qu'inclus dans la Septante, le Cantique des Cantiques n'est retenu dans le canon juif qu'au ier siècle de l’ère chrétienne. La Mishna évoque les vives discussions au sujet de son intégration dans ce canon. Il a pu y trouver sa place à la suite de l'interprétation allégorique de Rabbi Akiva pour qui le Cantique des Cantiques est une déclaration symbolique de l'amour entre Dieu (YHWH) et son peuple, Israël : « le monde entier ne vaut pas le jour où le Cantique des cantiques a été donné à Israël, car tous les ketoubim sont chose sainte, mais le Cantique des cantiques est chose très sainte ». La tradition juive est donc en faveur d’une lecture allégorique du Cantique. Selon des exégètes juifs, le Cantique était un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui « y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivé du Messie. C’est en raison de ces prétendues allusions à l’exode, que le Cantique est lu dans la synagogue au huitième jour de la fête du pain sans levain ». Il fait partie des Ketouvim (autres écrits) dans le Tanakh — la Bible hébraïque — et des Livres poétiques dans l'Ancien Testament — la première partie de la Bible chrétienne. On considère qu'il fait partie de la littérature sapientiale (de sagesse), ce qui est sans doute l'une des raisons pour laquelle on a voulu le relier au roi Salomon. Cependant, malgré la présence de certains archaïsmes dans le texte, la langue et le style sont assez tardifs et font penser à l'époque perse ou même hellénistique (IIIe s. av. J.-C.). Le Cantique des Cantiques revêt la forme d'une suite de poèmes, de chants d'amour alternés entre une femme et un homme (ou même où plusieurs couples s'expriment), qui prennent à témoin d'autres personnes et des éléments de la nature. C'est l'un des livres de la Bible les plus poétiques. Sa composition est attribuée à un compilateur du IVe siècle av. J.-C. qui y aurait fondu différents poèmes. On a même avancé l'hypothèse que le Cantique des Cantiques ait pu avoir été rédigé par une femme, comme le pense par exemple l'exégète André La Cocque, étant donné la large place qui y est laissée aux personnages féminins et le fait qu'il y parle d'amour et jamais de mariage. On retrouve des parallèles à de nombreuses expressions du Cantique dans la littérature du Proche-Orient ancien, notamment dans les poèmes d'amour égyptiens. Le cadre géographique et social est suggéré par quelques noms propres (Jérusalem, Tirça, le Liban, Galaad (actuelle Jordanie)...), mais de telles références ne permettent pas de fixer avec certitude la date et le lieu de rédaction du Cantique des Cantiques. Le livre a d'abord été rejeté à cause de son caractère profane dont témoignent les nombreuses images érotiques comme « tes seins sont comme deux faons, jumeaux d'une gazelle » ou « ta poitrine comme les raisins mûrs ». Les exégètes chrétiens se sont souvent montrés perplexes devant ce livre. L’humaniste Sébastien Castellion avait des doutes quant à l’inspiration divine du livre à cause de son caractère sensuel, ce qui lui attira les foudres de Jean Calvin. Néanmoins, il le conserva dans sa traduction de la Bible. André La Cocque ou Gianni Barbiero, avancent l'hypothèse d'une interprétation du Cantique comme un rêve : les termes employés y font beaucoup référence à un vocabulaire onirique : ce serait un rêve éveillé de la fiancée qui se remémore les moments passés avec son bien-aimé.
De nombreux artistes renommés ce sont attachés à illustrer ce superbe texte (Léon Courbouleix, Matisse, Picasso, etc.)
Lobel-Riche interprète ici à merveille ce long poème sensuel.
Superbe livre illustré moderne. Rare dans le tirage avec suite avec remarques et croquis original de l'artiste.
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