BREMOND (Sébastien).
L'Heureux Esclave. Nouvelle. [contenant l'histoire et les amours de Laura].
à Cologne, chez Pierre Marteau, 1680
3 parties reliées en 1 volume in-12 (136 x 80 mm | Hauteur des marges : 130 mm) de 143, 107 et 107 pages. Frontispice gravé et 3 gravures hors-texte (sur 6), pages de titres à la sphère armillaire (chaque partie a sa propre page de titre).
Reliure plein maroquin châtaigne (reliure vers 1825) à grain long, encadrements à froid sur les plats, filets dorés en encadrement des plats, dos à faux-nerfs plats avec roulettes dorées et petite fleurette dorée dans les caissons, filet perlé doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, doublures et gardes de papier marbré (reliure dans le style de Thouvenin ou Simier). Très bon état. Quelques légères marques à la reliure, petite épidermure sur le second plat (sans gravité), dos éclairci. Intérieur frais. Petite réparation marginale à la dernière gravure. Trois gravures manquent et n'ont pas été reliées dans ce volume (2 gravures dans la seconde partie et 1 dans la première partie).
Nouvelle édition.
Ouvrage réimprimé plusieurs fois en peu d'années marquant ainsi son succès dans le public. L'ouvrage s'ouvre sur une épître à Monseigneur le comte d'Ossory, baron de Moor-Park, conseiller du roi en son conseil privé, chevalier de l'ordre de la jarretière. Cette épître est signée S. Bremond. Cette épître est suivie d'un Avis : "Il se passe aujourd'hui tant de galanteries dans le monde : il y a tant de gens qui aiment, que quoi que l'amour ait une infinité de routes, il est difficile qu'on ne se rencontre pas quelque fois. [...]."
La première édition date de 1674 et cette édition de 1680 est très augmentée et presque entièrement nouvelle et différente. L'ouvrage est souvent donné à un certain Gabriel Brémond ou parfois encore à un libraire parisien du nom d'Olivier de Varennes. Le récit suit les aventures d'un comte italien capturé par des pirates, vendu comme esclave, devenu finalement l'ami d'un pacha à Tunis.
"L'auteur s'étoit fait de mauvaises affaires avec son roman d'Haltigé, où il avait mis en scène les amours du roi d'Angleterre, Charles II, sous le nom du roi de Tamaran. Aussi, se défend-il, dans la préface de son Heureux Esclave d'ayoir voulu cacher un sens allégorique sous le sens littéral de ses historiettes, qu'il qualifie de bagatelles, La première partie a été publiée seule, avant les deux autres, qui dévoient être intitulées Laura et la Sultane. L'ouvrage est dédié au comte d'Ossory, baron de Moor-Park, conseiller du roi d'Angleterre. Ce seigneur avait sans doute accordé sa protection à Bremond, réfugié français en Hollande, qui fût obligé de se retirer à Londres après avoir été emprisonné. « J'ai bien fait des fautes en ma vie ! dit-il dans sa préface. Lenglet Du Fresnoy assure que cet Heureux Esclave qui faillit épouser une sultane, n'était autre qu'Olivier de Varennes, libraire à Paris, lequel avait été, en effet, esclave dans les États barbaresques. Mais une réimpression, faite à la Haye, en 1708, avec le nom de l'auteur, qui vivait encore, ajoute au titre de L'Heureux Esclave : Les Aventures du sieur de La Martinière. » Comment Olivier de Varennes est-il devenu le sieur de La Martinière ? Dans l'édition de 1692, le héros se nomme le comte Alexandre, jeune seigneur romain. Il faut remarquer que la dédicace est signée S. Brémond et non pas G. de Bremond. P. L. (Paul Lacroix in Le Bulletin du Bibliophile, n°98, pp. 221-222, année 1857).
Bel exemplaire finement relié vers 1825 dans le style de Simier ou Thouvenin.
Prix : 650 euros