mardi 28 février 2023

Le poète extravagant avec l'assemblée des filoux et des filles de joye par César-François Oudin, sieur de Préfontaine. Réimpression textuelle de l'édition de Paris, 1670, avec Notice bibliographique (Paul Lacroix). Bel exemplaire des bibliothèques Paul Lacroix (éditeur) et Jules Bobin.


OUDIN, César-François. [Paul LACROIX] [Jules BOBIN].

Le poète extravagant avec l'assemblée des filoux et des filles de joye par César-François Oudin, sieur de Préfontaine. Réimpression textuelle de l'édition de Paris, 1670, avec Notice bibliographique.

San Remo, chez J. Gay et Fils, éditeurs, 1875 (Turin, typographie J. Borgarelli, imprimé chez Vncent Bona à Turin)

1 volume in-12 (15,8 x 9,7 cm) de VIII-58 pages.

Cartonnage de l'époque plein papier marbré, pièce de titre de maroquin rouge en long au dos, non rogné (ébarbé), couvertures imprimées conservées (les deux plats et le dos). Excellent état de conservation.


Nouvelle édition.

Tirage unique à 102 exemplaires.

Celui-ci, un des 100 exemplaires sur papier vergé de Hollande (il a été tiré en outre 2 exemplaires sur Chine).

Exemplaire de la bibliothèque du bibliographe Paul Lacroix dit Le Bibliophile Jacob (et ensuite Jules Bobin).












Le poète extravagant ou l'assemblée des filous et des filles de joye, nouvelle plaisante, par O. S. O. D. P. F., a été publié pour la première fois à Paris chez Michel Brunet, à la date de 1670 en 166 pages. Cette première édition est très rare voire introuvable comme le précise la notice bibliographique qui précède notre édition. Plusieurs éditions en auraient été faites au XVIIe siècle mais elles ne se trouvent nulle part. "Le seul exemplaire que nous en avons rencontré et sur lequel nous avons fait la présente réimpression est celui du duc de La Vallière (n°9871 du catalogue Nyon), conservé aujourd'hui à la Bibliothèque de l'Arsenal. C'est Paul Lacroix, dit le Bibliophile Jacob, alors conservateur à l'Arsenal, qui donne cette édition et la notice qui précède. Ce petite volume (vendu 5 francs à l'époque) fait partie de la collection dite Collection Jules Gay des réimpressions d'ouvrages rarissimes tirés à très petit nombre (en général une centaine d'exemplaires). La plupart des titres ont été publiés avec le concours et souvent une notice par le Bibliophile Jacob.

Brunet dans son Manuel indique que ce joli petit volume était déjà épuisé en 1880.

Références : Patrick J. Kearney, A catalogue of publications of Jules Gay, etc., n°51

Provenance : de la bibliothèque de Paul Lacroix (1806-1884) dit le Bibliophile Jacob, le plus célèbre des bibliographes et polygraphes du XIXe siècle. Aucune mention ou ex libris ne permettent d'identifier cette provenance qui cependant est attestée par le fait que ce volume a été acheté en même temps que d'autres volumes du même genre (réimpression des raretés bibliographiques), tous reliés en cartonnage plein papier à la bradel, avec l'un des volumes de cet ensemble imprimé au nom de Paul Lacroix. Tous ces volumes ont été reliés de la même manière pour le Bibliophile Jacob, probablement dans la fin des années 1870 ou le début des années 1880. On sait que le Bibliophile Jacob s'était fait faire un ex libris pour les livres de sa bibliothèque à cette période. Ces volumes ne le contiennent pourtant pas. Chaque volume acquis de cet ensemble ont été préfacé par le Bibliophile Jacob ou édité par ses soins ; de la bibliothèque Jules Bobin (1834-1905), grand bibliophile, grand amateur de curiosités bibliographiques et ami de Huysmans, avec sa petite signature au verso de la couverture imprimée. Il avait réuni une immense bibliothèque remplie de raretés bibliophiliques. Il a sans doute acquis ce volume après le décès de Paul Lacroix en 1884 ou un peu après, car comme nous l'avons expliqué plus haut, c'est tout un ensemble de ces petits volumes qui ont tout d'abord été reliés pour Paul Lacroix et sa bibliothèque.



Rare édition que l'on peut considérer comme la seule que l'on peut encore trouver.

Bel exemplaire parfaitement conservé provenant des bibliothèques Bibliophile Jacob (Paul Lacroix) et Jules Bobin.

Prix : 650 euros

jeudi 23 février 2023

La Française du siècle par Octave Uzanne (1886). Modes, mœurs et usages féminins du Directoire à la fin du XIXe siècle. Exemplaire sur Japon réservé à l'éditeur Albert Quantin et signé par lui (1/100 ex.) avec double état des hors-texte, des vignettes dans le texte et un deuxième état tiré en bleu de la couverture originale.


Octave UZANNE

LA FRANÇAISE DU SIÈCLE. MODES - MŒURS - USAGES par Octave Uzanne. Illustrations à l'aquarelle de Albert Lynch, gravées à l'eau-forte en couleurs par Eugène Gaujean.

Paris, A. Quantin, imprimeur-éditeur, 1886 [achevé d'imprimer sur les presses typographiques et en taille-douce de A. Quantin, le 4 novembre 1885].

1 volumes grand in-8 (28 x 18,5 cm), broché, de XVI-273-(4) pages. Frontispice à l'eau-forte en couleurs, 10 eaux-fortes hors texte en couleurs, 10 vignettes d'en-tête de chapitre en couleurs et 10 lettrines décorées gravées à l'eau-forte en couleurs également. Toutes les illustrations en couleurs sont ici en deux états (avec et avant la lettre en couleurs). Il y a également un état supplémentaire de l'eau-forte ayant servi à illustrer le premier plat de la couverture (état en camaïeu de bleu). On trouve aussi dans le texte (fin de chapitre) quelques petites gravures sur bois en noir. Couverture illustrée et imprimée en relief bien conservée malgré quelques ombres dans les marges (décharges légèrement brunes). Dos solide avec quelques traces de pli peu marqué, le brochage est solide et le volume se tient très bien. Exemplaire tel que paru. Sans la chemise cartonnée de protection.

Édition originale.

Un des 100 exemplaires de luxe tirés sur papier du Japon, avec un double état des eaux-fortes en couleurs et un tirage en camaïeu de bleu de la couverture.

Celui-ci, un des quelques exemplaires réservés à l'éditeur de l'ouvrage Albert Quantin, marqué "Réservé" et signé par lui.



Il s'agit ici d'une des plus belles productions sorties de l'imagination fertile du bibliophile-éditeur Octave Uzanne. Les aquarelles d'Albert Lynch sont reproduites à l'eau-forte et ont été imprimées en couleurs grâce à la toute nouvelle technique dite du repérage.














La technique du repérage nécessite autant de cuivres que de couleurs. Le taille-doucier recouvre la plaque encrée au rouleau, où deux trous ont été percés en haut et en bas du dessin gravé, d'une feuille de papier légèrement mouillée, en ayant soin de centrer exactement la gravure à l'aide d'une pointe d'épingle piquée dans les trous de repérage. L'ensemble passera ensuite entre les rouleaux de la presse pour impression. La même feuille, maintenue au même endroit sur chaque plaque à l'aide de la pointe d'épingle, passera sur autant de cuivres qu'il y a de couleurs. Cette technique très délicate dans son application peut aboutir à des résultats d'une finesse extrême ou désastreux si le travail n'est pas soigné. Le tirage de ce livre selon cette technique est une réussite complète. Elle fait de ce livre une livre novateur et d'une grande beauté.

Octave Uzanne considérait cet ouvrage comme l'une de ses plus grandes réussites éditoriales et bibliophiliques. Il écrit à un ami bibliophile en tête de cet ouvrage qu'il lui offre en 1899 : "à M. Julien Stirling, ce volume de la Française du siècle que j'estime, à la distance de douze années, comme l'un des meilleurs et de plus parfaits, au point de vue d'art bibliophilique, de cette série d'ouvrages de luxe successivement publiés chez l'éditeur Quantin de 1882 à 1895. Octave Uzanne 25. II 99."

On trouve dans cet ouvrage charmant entièrement consacré à la femme, les chapitres suivants : nymphes et merveilleuses - nos déesses de l'an VIII - les grandes coquettes du premier empire - le miroir des modes sous la Restauration - élégances romantiques - Lionnes et fashionables - échos du bon ton et de la vie mondaine en 1850 - les parisiennes sous le Second Empire - les contemporaines. On peut lire en guise d'ouverture des menus propos d'avant-garde par Sebastian Sanchez y Gusman (Tolède, 10 octobre 1885) qui n'est autre qu'Octave Uzanne lui-même déguisé sous ce faux nom Don Quichottesque.

Ce volume fait l'objet d'un long compte rendu dans la revue Le Livre, Bibliographie moderne, sixième année (1885, p. 622-623). On y apprend que ce volume était vendu 45 francs sur papier vélin des Vosges (tirage ordinaire à petit nombre).

Très bon exemplaire de ce livre emblématique de son époque, rare sur papier Japon avec double suite des estampes.

VENDU

mardi 21 février 2023

Esprit de Leibnitz, ou Recueil de pensées choisies, sur la religion, la morale, l'histoire, la philosophie, etc. Extraites de toutes ses œuvres latines et françaises. A Lyon, chez Jean-Marie Bruyset, imprimeur-libraire, 1772. 2 volumes in-12. Edition originale. Bel exemplaire relié à l'époque.


LEIBNITZ (Gottfried Wilhelm). EMERY (Jacques-André), éditeur.

Esprit de Leibnitz, ou Recueil de pensées choisies, sur la religion, la morale, l'histoire, la philosophie, etc. Extraites de toutes ses œuvres latines et françaises.

A Lyon, chez Jean-Marie Bruyset, imprimeur-libraire, 1772

2 volumes in-12 (17 x 10 cm) de XLVIII-463 et (4)-547-(5) pages.

Reliure strictement de l'époque plein veau marbré, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièces de titre de maroquin rouge, pièces de tomaison de maroquin olive, tranches rouges, doublures et gardes de papier marbré. Reliures très fraîches malgré des coins légèrement usés, intérieur très frais imprimé sur beau papier. Il y a un faux-titre uniquement pour le second volume, ce qui est conforme à l'exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale.

Edition originale.

Cette compilation des meilleurs morceaux de Leibnitz est due à Jacques-André Emery (1732-1811). On trouve au début du premier volume une longue préface et un long éloge de Leibnitz.






La philosophie de Leibniz (1646-1716) repose sur un principe : rien n'est sans raison. Nous vivons dans un monde dont l'harmonie a été préétablie par un Dieu capable de tout calculer puisqu'il est omniscient. Et parce que Dieu est parfaitement bienveillant, il n'a fait exister que le meilleur des mondes possibles. Leibniz est considéré comme étant un théiste philosophique : Le Théiste est un Homme fermement persuadé de l'existence d'un Être suprême aussi bon que puissant, qui a formé tous les êtres étendus, végétant, sentant, et réfléchissants ; qui perpétue leur espèce, qui punit sans cruauté les crimes, et récompense avec bonté les actions vertueuses. Il fut l'un des plus grands érudits de son temps, éminent philosophe mais aussi mathématicien, logicien, diplomate, juriste, bibliothécaire, et philologue. En 1710, il publie ses Essais de Théodicée, résultats de discussions avec le philosophe Pierre Bayle. Reconnu comme le plus grand intellectuel d'Europe, il est pensionné par plusieurs grandes cours (Pierre le Grand en Russie Charles VI en Autriche qui le fait baron), et correspondant des souverains et souveraines, notamment de Sophie-Charlotte de Hanovre. A la fin de sa vie il doit faire face à une controverse qui l'oppose à Isaac Newton sur la question de savoir lequel des deux a inventé le calcul infinitésimal, et se voit même accusé d'avoir volé les idées de Newton​. La plupart des historiens des mathématiques s'accordent aujourd'hui à considérer que les deux mathématiciens ont développé leurs théories indépendamment l'un de l'autre : Newton a commencé à développer ses idées le premier, mais Leibniz fut le premier à publier ses travaux. Peu avant sa mort, durant les années 1715 et 1716, il entretient une correspondance avec le théologien anglais Samuel Clarke, un disciple de Newton, à propos de physique, présentant sous sa forme définitive sa conception de l'espace et du temps. Leibniz fut un auteur très prolifique, composant environ 50 000 textes, dont 20 000 lettres avec plus de mille correspondants de seize pays différents. Il lègue environ 100 000 pages manuscrites. Son œuvre est écrite majoritairement en latin (la langue des savants, langue la plus commune au XVIIe siècle), en français (la langue de la cour en Allemagne) et en allemand, mais il a aussi rédigé en anglais, en italien et en néerlandais. Il parlait également couramment l'hébreu et le grec ancien. Esprit toujours en ébullition, il était tout le temps en train de noter ses idées sur le papier, stockant ses notes dans un grand placard pour les récupérer plus tard.

Lire Leibnitz aujourd'hui est un véritable plaisir tant son style est clair et le fond de ses idées toujours captivant plus de trois siècles plus tard.

Cette édition donnée ici pour la première fois par Emery permet d'accéder à la pensée de Leibnitz autour de thèmes aussi variés que la religion, la morale, la philosophie, l'histoire, la politique, les sciences, les langues, la psycologie (sic) et le développement de l'âme, la médecine, etc. L'éditeur a voulu son recueil le plus représentatif possible de la pensée leibnitzienne.









Né à Gex, formé au collège des jésuites de Mâcon, puis par les sulpiciens de Paris, Émery fut agrégé à la Compagnie de Saint-Sulpice en 1758 et envoyé comme professeur dans les séminaires d'Orléans puis de Lyon. Après avoir dirigé le séminaire d'Angers pendant six ans, il fut élu supérieur général de Saint-Sulpice en 1782 et s'attaqua avec succès aux abus d'indiscipline et de mondanité qui s'étaient glissés dans la formation du haut clergé. Aux déistes et aux rationalistes de son époque il oppose la foi de grands penseurs ou de grands spirituels en publiant L'Esprit de Leibniz (1772), L'Esprit de sainte Thérèse (1775), puis Le Christianisme de F. Bacon (1799) et des Pensées de Descartes sur la religion morale (1811). L'absence dès 1789 de l'archevêque de Paris et l'émigration de la plupart des évêques amènent Émery à tenir, pendant la Révolution, le rôle difficile de conseiller des prêtres restés en France.​ Sa correspondance avec des prêtres cachés ou émigrés lui vaut un emprisonnement de quinze mois, dont Thermidor le délivre. Son esprit conciliant lui attire la rigueur des royalistes après celle des révolutionnaires. Son rôle discret est pourtant prépondérant dans la remise en ordre de l'Église de France sous le Consulat. Fouché soupçonne Émery, non sans motifs, d'animer la résistance à la politique religieuse de Napoléon à partir de 1807. Un décret impérial du 14 février 1810 supprime la Compagnie de Saint-Sulpice, et oblige Émery à se retirer du séminaire. Conseiller de l'Université, désigné pour faire partie des commissions ecclésiastiques de 1809 et 1811, il a le courage de s'opposer aux prétentions de l'Empereur en matière canonique ; s'appuyant habilement sur les traditions gallicanes, il sauve les droits du pape pour la désignation des évêques (17 mars 1811). Un mois plus tard, épuisé par le labeur acharné que lui impose la situation critique du pape et de l'Église, ce « petit prêtre » meurt, Napoléon parle de le faire inhumer au Panthéon.


Bel exemplaire de cet ouvrage peu commun en belle condition.

Prix : 900 euros

lundi 20 février 2023

Le Cantique des Cantiques (Salomon). Pointes sèches du peintre et graveur Lobel-Riche. Se trouve chez l'Artiste, s.d. (1947). Un des 50 exemplaires avec suite avec remarques des 21 pointes sèches et un croquis original d'un hors-texte. Superbe livre illustré d'artiste.



SALOMON | LOBEL-RICHE (illustrateur).

LE CANTIQUE DES CANTIQUES. Pointes sèches du peintre et graveur Lobel-Riche.

Se trouve chez l'Artiste, s.d. (1947)

1 volume in-folio (32,5 x 25 cm), en feuilles, non paginé (36 feuillets soit 72 pages imprimées) avec 21 pointes sèches dont 9 hors-texte à pleine page et 12 tirages dans le tirage à mi-page pour la plupart. Couverture rempliée imprimée en noir et rouge. Emboîtage de l'éditeur. Volume en parfait état. Emboîtage en très bon état, petits défauts à l'étiquette au dos de l'emboîtage (bords).

Tirage unique à 200 exemplaires (180 exemplaires et 20 exemplaires réservés aux collaborateurs).

Celui-ci, un des 50 exemplaires comprenant en plus un état en noir avec remarques tiré à part sur BFK Rives blanc (sous pochette à rabats) et un croquis original signé de l'artiste (voir photo (croquis original d'un hors-texte pleine page).

Exemplaire numéroté et signé par l'artiste, et offert à Monsieur Pierre Dufrain "avec l'homme déférent de Lobel Riche" (envoi autographe sur le premier feuillet blanc).



Tous les exemplaires sont imprimés sur BFK Rives teinté.

Volume achevé d'imprimer le 1er septembre 1947 sur les presses des Editions du Livre de Plantin, André Guillaud étant directeur, et avec la collaboration des Maîtres-imprimeurs Paul Lauquet et Maurice Faureau, Victor Florez étant pressier. Le tirage des gravures a été confié aux presses du Maître imprimeur en taille douce Manuel Robbe à Paris.

« Lobel Riche fut toujours un artiste profondément attiré par les disciplines éprises de calme et d’équilibre, que la beauté féminine domine quand elle a dépassé les créations un peu faciles de la galanterie » (Pierre Mac-Orlan).










L'histoire et l'interprétation de ce texte biblique est complexe et source de polémiques religieuses qui se poursuivent encore selon les confessions. Bien qu'inclus dans la Septante, le Cantique des Cantiques n'est retenu dans le canon juif qu'au ier siècle de l’ère chrétienne. La Mishna évoque les vives discussions au sujet de son intégration dans ce canon. Il a pu y trouver sa place à la suite de l'interprétation allégorique de Rabbi Akiva pour qui le Cantique des Cantiques est une déclaration symbolique de l'amour entre Dieu (YHWH) et son peuple, Israël : « le monde entier ne vaut pas le jour où le Cantique des cantiques a été donné à Israël, car tous les ketoubim sont chose sainte, mais le Cantique des cantiques est chose très sainte ». La tradition juive est donc en faveur d’une lecture allégorique du Cantique. Selon des exégètes juifs, le Cantique était un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui « y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivé du Messie. C’est en raison de ces prétendues allusions à l’exode, que le Cantique est lu dans la synagogue au huitième jour de la fête du pain sans levain ». Il fait partie des Ketouvim (autres écrits) dans le Tanakh — la Bible hébraïque — et des Livres poétiques dans l'Ancien Testament — la première partie de la Bible chrétienne. On considère qu'il fait partie de la littérature sapientiale (de sagesse), ce qui est sans doute l'une des raisons pour laquelle on a voulu le relier au roi Salomon. Cependant, malgré la présence de certains archaïsmes dans le texte, la langue et le style sont assez tardifs et font penser à l'époque perse ou même hellénistique (IIIe s. av. J.-C.). Le Cantique des Cantiques revêt la forme d'une suite de poèmes, de chants d'amour alternés entre une femme et un homme (ou même où plusieurs couples s'expriment), qui prennent à témoin d'autres personnes et des éléments de la nature. C'est l'un des livres de la Bible les plus poétiques. Sa composition est attribuée à un compilateur du IVe siècle av. J.-C. qui y aurait fondu différents poèmes. On a même avancé l'hypothèse que le Cantique des Cantiques ait pu avoir été rédigé par une femme, comme le pense par exemple l'exégète André La Cocque, étant donné la large place qui y est laissée aux personnages féminins et le fait qu'il y parle d'amour et jamais de mariage. On retrouve des parallèles à de nombreuses expressions du Cantique dans la littérature du Proche-Orient ancien, notamment dans les poèmes d'amour égyptiens. Le cadre géographique et social est suggéré par quelques noms propres (Jérusalem, Tirça, le Liban, Galaad (actuelle Jordanie)...), mais de telles références ne permettent pas de fixer avec certitude la date et le lieu de rédaction du Cantique des Cantiques. Le livre a d'abord été rejeté à cause de son caractère profane dont témoignent les nombreuses images érotiques comme « tes seins sont comme deux faons, jumeaux d'une gazelle » ou « ta poitrine comme les raisins mûrs ». Les exégètes chrétiens se sont souvent montrés perplexes devant ce livre. L’humaniste Sébastien Castellion avait des doutes quant à l’inspiration divine du livre à cause de son caractère sensuel, ce qui lui attira les foudres de Jean Calvin. Néanmoins, il le conserva dans sa traduction de la Bible. André La Cocque ou Gianni Barbiero, avancent l'hypothèse d'une interprétation du Cantique comme un rêve : les termes employés y font beaucoup référence à un vocabulaire onirique : ce serait un rêve éveillé de la fiancée qui se remémore les moments passés avec son bien-aimé.













De nombreux artistes renommés ce sont attachés à illustrer ce superbe texte (Léon Courbouleix, Matisse, Picasso, etc.)

Lobel-Riche interprète ici à merveille ce long poème sensuel.

Superbe livre illustré moderne. Rare dans le tirage avec suite avec remarques et croquis original de l'artiste.

VENDU