Paul ÉLUARD. Juan BATLLE PLANAS (illustrateur).
POESIES.
Buenos Aires, 1957. En la casa de D. Francisco A. Colombo.
Plaquette in-8 (19,5 x 13,5 cm), en feuilles, 10 feuillets imprimés dont un frontispice rehaussé à la gouache. Couverture à rabats de papier chiné orné d'une vignette imprimée en noir et bistre (que l'on retrouve également sur la page de titre. Frontispice original peint à la main en couleurs et signé par l'artiste argentin Juan Batlle Planas. Parfait état. Conservé sous papier cristal.
Tirage unique à 20 exemplaires seulement.
Une gouache originale en frontispice par Juan Batlle Planas.
Celui-ci imprimé pour Félix Gattegno.
Félix Gattegno était en poste à l'ambassade de France de Buenos Aires en Argentine dans les années d'après-guerre. Quelques années après la fin de la guerre, Félix Gattegno ouvre une librairie franco-argentine qui attire les intellectuels français et argentins. Félix Gattegno fut également écrivain et traducteur (il traduisit notamment l'Anthologie poétique de Federico Garcia Lorca, 1942).
Paul Éluard meurt le 18 novembre 1952. Ce recueil de six poèmes choisis : Liberté, Air vif, Je t'aime, Certitude, Nous deux, Et un sourire ; est imprimé à la fin de l'année 1957 (noël). Publié alors que l'histoire politique de l'Argentine s'écrit dans la violence et dans le sang, ces quelques feuillets luxueusement imprimés et illustrés témoignent de l'attachement profond des initiateurs de cette publication artistique aux mots de "liberté" et "amour" du poète français. Il paraît dans un contexte de mise hors la loi du péronisme décrétée depuis 1956, de milliers de détentions et d’interdictions professionnelles contre des militants, artistes, sportifs, fonctionnaires et enseignants sympathisants du péronisme ; de mise sous tutelle militaire des syndicats en 1956 ; d'abrogation, par voie de proclamation militaire, de la Constitution de 1949 ; des restrictions à la liberté d’expression et de la presse.
Cette plaquette s'ouvre sur le célèbre poème d'Éluard "Liberté" et se referme sur "Et un sourire", poème empli d'espoir et d'amour, publié initialement dans le n°383 des Lettres françaises (11 octobre 1951) :Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler faim à satisfaire
Un cœur généreux
Une main tendue une main ouverte
Des yeux attentifs
Une vie la vie à se partager.
Rarissime édition d'artiste superbement ornée d'une gouache originale en frontispice par Juan Batlle Planas (1911-1966), peintre argentin d'origine espagnole de l'école surréaliste.
Parfait exemplaire, de la plus grande rareté.
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