mardi 27 octobre 2020

John Locke. Pierre Coste. Essai philosophique concernant l'entendement humain, où l'on montre quelle est l'étendue de nos connaissances certaines, et la manière dont nous y parvenons. 1741 (1742). Bel exemplaire in-4 en veau d'époque. Exemplaire de la bibliothèque de Dupleix de Bacquencourt guillotiné en juillet 1794.

John Locke. Pierre Coste (traducteur).

Essai philosophique concernant l'entendement humain, où l'on montre quelle est l'étendue de nos connaissances certaines, et la manière dont nous y parvenons. Par M. Locke, traduit de l'anglais par M. Coste. Quatrième édition, revue, corrigée et augmentée de quelques additions importantes de l'auteur qui n'ont paru qu'après sa mort, et de plusieurs remarques du traducteur, dont quelques unes paraissent pour la première fois dans cette édition.

A Amsterdam, chez Pierre Mortier, 1742 (i.e. 19 août 1741 - achevé d'imprimer)

1 volume in-4 (25,5 x 20 cm) de XLII-603-(17) pages. Portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte en frontispice (dessiné par G. Kneller, 1697, gravé par E. Morellon de la Cave, 1734).

Reliure strictement de l'époque plein veau marbré, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges. Reliure et intérieur frais. Quelques feuillets plus ou moins teintés (inhérent à l'édition). Ensemble très bien conservé.

Quatrième édition française.

La première édition française a paru en 1700 à Amsterdam chez Henri Schelte (in-4), traduite par Pierre Coste.

Pierre Coste a traduit la plupart des ouvrages de John Locke (1632-1704) mais également l'Optique de Newton (1722). On lui doit des écritions critiques des Essais de Montaigne ou encore La Bruyère. Coste était devenu membre de la Royal Society le 25 novembre 1742.



L'Essai philosophique concernant l'entendement humain
 (An Essay Concerning Human Understanding) a paru à Londres pour la première fois en 1689 (bien que l'édition fut datée 1690). L'un des ouvrages majeurs fondateurs de l'empirisme qui fut l'un des courants majeurs de la théorie de la connaissance, dans lequel John Locke développe ses idées selon lesquelles l'expérience est à l'origine de nos idées. L'ouvrage se divise en 4 livre : Livre I : Des Notions Innées. Locke montre que dire qu’une idée est innée signifie que l’âme aperçoit naturellement cette idée : c’est là le sens de cette doctrine. Donc il ne peut pas y avoir d’idée innée inaperçue. En fait, la seule chose que Locke concède à l’innéisme, c’est le fait que la faculté de comprendre soit innée. Livre II : Des Idées. Locke distingue dans l'Essai sur l'entendement humain deux sortes d’idées : les idées simples et les idées composées. "rien n’est plus évident à un homme que la perception claire et distincte qu’il a de ces idées simples." Livre III : Des Mots. C’est le nom qui fonde et scelle dans les idées mixtes cette union de plusieurs idées qui n’a aucun fondement dans la nature. Les genres et les espèces n’ont donc pas une existence réelle dans les choses mêmes ou dans la nature mais sont un artifice de l’esprit pour exprimer plus aisément telle ou telle collection d’idées simples par un seul terme général. Livre IV : De La Connaissance. Locke cherche à identifier les limites de notre connaissance. Notre ignorance vient de notre manque d’idées, du manque de liens visibles entre nos idées, ou du manque d’examen de notre part de celles-ci.









Provenance : de la bibliothèque de Dupleix de Bacquencourt, intendant d'Amiens (étiquette ex libris collée au contreplat). Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt (né en 1727), guillotiné le 7 (ou le 5) juillet 1794. Il fut exécuté à la suite du procès dit "des anciens intendants". Dupleix de Bacquencourt fut successivement intendant de justice, police et finances des généralités de La Rochelle (1765), d'Amiens (1767), de Rennes (1771), puis de Dijon (1774-1781). Nommé Conseiller au grand conseil le 13 décembre 1752, grand rapporteur en chancellerie, maître des requêtes le 1er février 1756, président au grand conseil le 3 septembre 1762, Conseiller d'état en 1780. Lors de la Révolution, ses amis lui conseillèrent de fuir, mais il persista à vouloir rester; il fut arrêté, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécuté à Paris, le 29 messidor, an III (5 juillet 1794). Le domaine de Briis (aujourd'hui Briis-sous-forges, Essonne) dans la famille depuis 1775 (il appartenait auparavant aux descendants de Guillaume de Lamoignon) passa alors à Marie Dupleix de Bacquencourt, sa fille, femme du comte Anatole de Montesquiou. Une Partie de ce domaine est encore possédée par des membres de la famille. L'acte de décès des archives de Paris indique : 19 messidor an 2 et 7 juillet 1794. De ce que nous avons pu reconstituer à la vue de différentes notices de catalogues, la bibliothèque de Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt était riche en ouvrages de son siècle. On y trouve un recueil du Procès de Damiens (condamné par la Justice pour avoir tenté d'assassiner le roi Louis XV - 1757), des ouvrages de philosophie, d'histoire, de géographie, etc. Une question se pose : Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt a-t-il eu d'autres ex libris mis à jour en fonction de ses postes successifs à Amiens, Rennes, Dijon, etc. ? Nous n'avons pas encore trouvé d'autres ex libris.

Bel exemplaire de provenance intéressante de cet ouvrage fondamental pour l'histoire des "Lumières" naissantes.

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