Général DOPPET (François Amédée Doppet).
Mémoires politiques et militaires du Général Doppet, contenant des notices intéressantes et impartiales sur la révolution française, sur les sociétés populaires, sur la révolution des Allobroges et la réunion de la Savoie à la France, sur la guerre dite du fédéralisme, sur la livraison de Toulon en 1793 et le siège de Lyon, sur la guerre des Pyrénées Orientales jusqu'au moment de la paix conclue entre l'Espagne et la France.
A Carouge, Département du Mont-Blanc, De l'imprimerie de Jaq. Barth. Spineux. L'an V de la République. 1797.
1 volume in-8 (20,5 x 13 cm), broché, de XII-336 pages. Couverture d'époque en papier décoré dominoté de motifs répétés imprimés en rouge sur papier de réemploi. Dos muet. Non rogné. Superbe état de conservation, papier très frais de et de belle qualité, sans rousseurs, tel que paru.
François Amédée Doppet est né le 16 mars 1753 à Chambéry, Savoie, et mort le 26 avril 1799 à Aix-les-Bains, Savoie. Il était médecin, écrivain et militaire. Il fut général pendant la période de la Révolution, et mena une brève carrière politique sous le Directoire. Fils d'un fabricant de cire de Chambéry et naquit dans cette ville en 1753. Encore fort jeune, en 1771, il s'enrôle dans un régiment de cavalerie, d'où il passe dans les Gardes-françaises. Il sert trois ans dans l'armée, avant d'entreprendre des études de médecine à Turin, au terme desquelles il est reçu docteur en médecine. De retour à Chambéry, il intrigue pour entrer dans les bonnes grâces de la Cour de Savoie. N'étant pas parvenu à ses fins, il décide de voyager, parcourt la Suisse et arrive à Paris. C'est à cette époque qu'il se met à écrire et commence à publier des poèmes, des romans ou des livres de médecine qui n'ont pas de succès. En 1786, Doppet, se posant en défenseur de l'honneur posthume de Mme de Warens, mise en cause par Jean-Jacques Rousseau qui ne pardonna jamais à celle qu'il aimait d'accorder également ses bonnes grâces à Claude Anet, publie un volume des Mémoires de Madame de Warens, suivis de ceux de Claude Anet. Cet ouvrage apocryphe qu'il a écrit en réalité pour réhabiliter la mémoire de la baronne de Warens (1699-1762), la célèbre amante du philosophe, dont la vie intime avait été largement étalée dans les Confessions publiées quatre ans auparavant, contient notamment une longue préface dans laquelle Rousseau est sévèrement dépeint. En 1788, François Amédée, sous couvert de son statut de médecin, publie un ouvrage libertin intitulé « Aphrodisiaque externe ou Traité du fouet et de ses effets sur le physique de l'amour », qu'il qualifie d'ouvrage médico-philosophique, suivi d’une dissertation sur tous les moyens capables d’exciter aux plaisirs de l’amour. Lors qu’éclatent les premiers troubles de la Révolution, François Amédée Doppet s'établit à Grenoble où il s'enrôle dans la Garde nationale et devient le propagateur des idées révolutionnaires, notamment au sein de la Société des amis de la Constitution de la ville, à laquelle il adhère dès sa création. « Il s'y fit remarquer par des discours écrits quelquefois avec chaleur, mais toujours dans un style plein de mauvais goût », nous apprend la notice biographique du Dictionnaire des sciences médicales de Charles-Louis-Fleury Panckoucke le concernant, rédigée dans la première moitié du xixe siècle. Il devient le secrétaire de Jean-Baptiste Annibal Aubert du Bayet (1757-1797), qui est élu en septembre 1791 député de l'Isère à l'Assemblée législative et l'emmène à Paris. Doppet adhère très rapidement au Club des Jacobins et devient également membre du Club des Cordeliers. Il suit les assemblées populaires et collabore aux Annales patriotiques de Louis-Sébastien Mercier et Jean-Louis Carra. Il prend part à la prise des Tuileries, lors de la Journée du 10 août 1792. L'Assemblée législative le nomme lieutenant-colonel de la légion des Allobroges, qui lui devait sa formation, constituée avec des volontaires originaires des régions alpines et qui a son dépôt à Grenoble. Après l'invasion de la Savoie à laquelle il prend part en septembre 1792, la ville de Chambéry l'élit à l'assemblée nationale de la province, dont il provoque la réunion à la France, de sorte qu'il est désigné, avec trois autres de ses collègues, pour venir négocier cette affaire auprès de la Convention. Le 19 août 1793, François Amédée Doppet est promu général de brigade et sert dans l'armée de Carteaux. Le 11 septembre 1793, promu général de division, il prend le commandement de l'armée des Alpes, où il remplace le général Kellermann, nommé également général de division. Il dirige le siège de Lyon et s'empare de la ville révoltée le 9 octobre 1793, faisant tous ses efforts pour empêcher le pillage et le massacre des habitants. Doppet est ensuite chargé du commandement de l'armée qui doit reprendre Toulon aux Britanniques. Il commence le siège de cette place, mais ne tarde pas à passer à l'Armée des Pyrénées orientales où il remporte certains succès, mettant à contribution le jeune Lannes, alors capitaine, mal remis d’une blessure, qui va prendre Villelongue aux Espagnols et être promu chef de brigade. Une maladie grave arrête le cours de ses succès contre les Espagnols. Dès qu'il a recouvré la santé, il prend la tête des troupes cantonnées dans les deux Cerdagne, entre en Catalogne et obtient encore quelques succès. Forcé de renoncer à son commandement vers la fin de l'année 1794, après la chute de Robespierre, il reste sans emploi jusqu'en 1796, époque à laquelle il obtient le commandement de Metz, qu'il ne conserve pas longtemps. Après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), François Amédée Doppet est élu député au Conseil des Cinq-Cents par le département du Mont-Blanc, mais son élection est annulée par la Loi du 22 floréal an VI. Il se retire alors à Aix-les-Bains, où il meurt. Ses mémoires sont publiés en 1824.