Octave UZANNE | Albert ROBIDA (auteur illustrateur) | George Auriol (illustrateur)
CONTES POUR LES BIBLIOPHILES par Octave Uzanne et A. Robida. Nombreuses illustrations dans le texte et hors texte.
Paris, Ancienne Maison Quantin, Librairies-Imprimeries réunies, May et Motteroz, 1895 [achevé d'imprimer sur les presses de l'ancienne maison Quantin à Paris le 27 novembre 1894].
1 volume grand in-8 (30 x 21 cm) broché de IV-230-(1) pages. Illustrations dans le texte en noir et hors-texte en noir et en couleurs. Très bon état. Les deux plats de la couverture illustrée dessinée par George Auriol sont en excellent état. Brochage solide, dos intact (non fendu).
Édition originale en librairie de ces contes pour les bibliophiles rédigés conjointement par Albert Robida et Octave Uzanne.
Un des 1 000 exemplaires sur papier vélin.
Le tirage de luxe est de 30 exemplaires seulement sur papier du Japon (tirage total à 1.030 ex. numérotés au composteur).
Exemplaire sans la planche libre Les Fricatrices (reproduction en héliogravure d'un tableau présumé de Fragonard représentant une scène saphique), tirée à 300 ex. seulement et vendue à part. On ne la trouve que très rarement pour ne pas dire jamais dans les exemplaires brochés.
Ce volume contient les contes suivants : Un Almanach des Muses de 1789 ; L’Héritage Sigismond, luttes homériques d’un vrai bibliofol ; Le Bibliothécaire Van Der Boëcken de Rotterdam ; Un Roman de Chevalerie franco-japonais ; Les Romantiques inconnus ; Le Carnet de Notes de Napoléon Ier ; La Fin des Livres ; Poudrière et Bibliothèque ; L’Enfer du Chevalier de Kerhany, étude d’éroto-bibliomanie ; Les Estrennes du Poète Scarron, et enfin, onzième et dernier conte, Histoire de Momies, récits authentiques.
Ces contes ont paru pour la première fois entre 1888 et 1889 dans la revue bibliographique d'Octave Uzanne intitulée Le Livre. La publication des premiers Contes pour les Bibliophiles débute dès 1888. A la page 257 du neuvième volume de la bibliographie rétrospective de la revue Le Livre (neuvième livraison du 10 septembre 1888 – n°105), on trouve un faux-titre intitulé « Contes pour les bibliophiles » suivi du conte intitulé « L’Héritage Sigismond – Luttes homériques d’un vrai bibliofol ». Il occupe les pages 259 à 274. Il est illustré de vignettes dans le texte seulement (il y a deux planches hors texte supplémentaires dans le tirage de 1894). La mise en page est sinon parfaitement identique (il y a un faux-titre indiquant le titre du conte dans le tirage de 1894). A noter pour l’anecdote que dans la revue Le Livre, ce conte est signé conjointement « Octave Uzanne, Adolphe (sic) Robida. » (il faut bien évidemment lire Albert et non Adolphe comme prénom pour l’artiste – cette erreur est reproduite également dans la table des contes qu’on trouve à la fin du volume). Le deuxième conte publié s’intitule Le Bibliothécaire Van Der Boëcken de Rotterdam (Histoire vraie). On le trouve placé en tête de la onzième livraison datée du 10 novembre 1888 (n°107). Il occupe les pages 321 à 335. Il est illustré de vignettes dans le texte uniquement (dans le tirage en volume de 1894 on trouve en plus une belle eau-forte originale de Robida intitulée « Le Bibliothécaire hypnotiseur ». Le troisième conte qui a paru dans la revue Le Livre s’intitule Un Almanach des Muses de 1789 (livraison de janvier 1889 – occupe les pages 1 à 15 – illustré de vignettes dans le texte mais également d’une eau-forte représentant une lectrice tirée en camaïeu de bleu – on retrouve cette même eau-forte dans le tirage de 1894). Le quatrième conte qui a paru dans la revue Le Livre s’intitule Un Roman de Chevalerie franco-japonais (livraison de juillet 1889 – occupe les pages 193 à 212 - illustré de vignettes dans le texte seulement – le tirage de 1894 comprend deux planches hors texte supplémentaires aquarellées à la poupée). Le cinquième et dernier conte qui a paru dans Le Livre s’intitule Les Romantiques inconnus (livraison de décembre 1889 – occupe les pages 357 à 375 - illustré de vignettes dans le texte mais également de deux planches hors texte tirées en noir – on retrouve ces deux mêmes planches hors texte dans le tirage de 1894 mais avec le fond des gravures colorié chacune d’une teinte différente, bleu ciel pour l’une et rose pour l’autre). Les Estrennes du Poète Scarron avait déjà paru dans les Caprices d’un Bibliophile sous le titre Les Galanteries du sieur Scarron (pp. 25 à 34). Ce conte avait donc été rédigé dès le 1er janvier 1878. L’Enfer du Chevalier de Kerhany, étude d’un éroto-bibliomanie, avait également déjà paru dans le même ouvrage, Les Caprices d’un Bibliophile, sous le titre Le Cabinet d’un Eroto-Bibliomane (pp. 127 à 146). Ce sont les deux seuls contes issus de ce livre de prime jeunesse d’Octave Uzanne (Les Caprices d’un Bibliophile ont été imprimés à Dole le 10 février 1878, Uzanne avait 27 ans). Le conte qui restera sans doute le plus marquant et le plus reconnu par la postérité est La Fin des Livres. Ce conte a été publié pour la première fois en anglais sous le titre traduit de The End of Books dans le Scribner’s Magazine du mois d’août 1894, soit seulement quelques mois avant la publication en France en volume des Contes (fin novembre 1894). Il reste donc Le Carnet de notes de Napoléon Ier et Poudrière et Bibliothèque pour lesquels nous n’avons pas trouvé trace d’une première publication.
La Fin des Livres sera réédité de nombreuses fois à la fin du XXe siècle. Ce texte est sans conteste le plus connu et le plus populaire d'Octave Uzanne aujourd'hui. Octave Uzanne y dépeint une société futuriste (XXe s.) dominée par le phonographe qui remplace désormais le livre papier. Les gens écoutent les livres et ne lisent plus comme auparavant. Cette nouvelle n'est aujourd'hui plus tout à fait de la fiction, c'est d'ailleurs sans doute pour cela qu'elle trouve un écho dans le monde entier auprès des lecteurs modernes.
Ce livre est aussi une grande réussite pour l'illustration aussi variée que riche par Albert Robida. La très belle couverture illustrée par George Auriol fait entrer ce volume parmi les beaux livres emblématiques décorés dans le style Art Nouveau.
Très bon exemplaire tel que paru.
Prix : 900 euros