Ensemble de 7 lettres et billets autographes adressés à Francis Viélé-Griffin :
1 très belle lettre - 2 pages 3/4
"Me voilà avec diverses requêtes. Mais d'abord que je vous remercie d'avoir pensé à un si détestable collaborateur dans le post-scriptum d'une récente lettre à M. Leconte. Ce M. Leconte a failli se noyer, le 14. Signac avait avec lui sur le Tub et la Walküre des gens comme Leconte, Cousturier, Luce, moi. Le Tub, aux prises avec une rafale et un remorqueur, a sombré. M. Leconte, précipité dans la Seine, a pu enfin se hisser sur un porteur ; il ramenait même un album qu'on avait à bord des "Figures de différens Caractères" gravées par Boucher d'après Wateau. Signac s'est montré excellent marin, et, heureux d'avoir sauvé son monde. Il a perdu son cat-boat avec sérénité. Vous savez qui est Luce. Non content d'illustrer "le Père Peinard', il désirerait lire les numéros futurs et même les 6 (mieux, les 7) numéros déjà parus de ces "Entretiens politiques et littéraires" dont plusieurs personnes lui ont parlé en des termes encore trop pâles pour laudatifs qu'ils fussent. Pourriez-vous lui faire le service de votre périodique au n°6 de la rue Cortot (Paris) ? [...]"
1 billet sur papier à en-tête de la Revue Blanche en date du 30 janvier 1899
1 billet sur papier libre
1 billet sur papier à en-tête de la Revue Blanche en date du 13 janvier 1900
1 carte à en-tête de la Revue Blanche (une recette de crème patissière au citron adressée à Mme Vielé-Griffin
1 carte à en-tête de la Revue Blanche (datée du 7 juin 1895 - à propos de la loterie Léon Bloy (gravure de Desboutins encadrée que Vielé-Griffin a gagnée) écrite à l'encre rouge
1 carte à en-tête de la Revue Blanche (datée du 25 juillet 189.) "Mon cher Griffin je me réconcilie avec un gouvernement si spirituel [...]
Ces lettres et billets ont été publiées dans la correspondance de Félix Fénéon à Viélé-Griffin. La première lettre citée conte un épisode cocasse d'accident sur l'eau impliquant les peintres Paul Signac, Maximilien Luce et Fénéon lui-même, entre autres.
Félix Fénéon, né à Turin (Italie) le 29 juin 1861 et mort à Châtenay-Malabry (Seine) le 29 février 1944, est un critique d'art, journaliste, collectionneur d'art et directeur de revues français.
Anarchiste, il s'engage dans la mouvance socialiste libertaire dès 1886 et collabore à de nombreux journaux ou revues, comme L’En-dehors (dont il assume la direction pendant l'exil de son fondateur Zo d'Axa à Londres). En 1894 il est inculpé lors du procès des Trente.
Jean Paulhan a écrit un essai intitulé Félix Fénéon ou le critique : Félix Fénéon incarne en effet avant tout le critique au goût très sûr, qui savait que Rimbaud, Jules Laforgue, Stéphane Mallarmé, Paul Valéry et Guillaume Apollinaire seraient les grands écrivains de leur temps, et non Sully Prudhomme ou François Coppée, et qui rendait justice aux impressionnistes puis aux post-impressionnistes quand ses confrères encensaient l'art académique.
Francis Vielé-Griffin, né aux États-Unis à Norfolk en Virginie le 26 mai 1864 et mort le 12 novembre 1937 à Bergerac en Dordogne, est un poète symboliste français. Avec Gustave Kahn, il est l'un des théoriciens du vers libre, dont il est lui-même un fervent pratiquant.
Il est intime de Mallarmé, avec lequel il entretient des relations quasi filiales, ami et condisciple de Henri de Régnier au collège Stanislas de Paris, ami d’Émile Verhaeren, d’André Gide, de Paul Valéry, de Francis Jammes et du peintre Théo Van Rysselberghe qui font, comme Albert Mockel et d'autres, de nombreux séjours dans ses propriétés.
Francis Vielé-Griffin est directeur de la revue Les Entretiens politiques et littéraires, proche collaborateur de L'Ermitage, président de l’Académie Mallarmé, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et commandeur de la Légion d'honneur.
Il fait partie des auteurs d’élection d’Apollinaire durant les jeunes années de celui-ci.
Bon état de l'ensemble.
Prix : 4.500 euros
