Beaux livres anciens et modernes - Bibliophilie - Reliures - Editions originales - Livres illustrés - Estampes - Dessins - Photographies - Bertrand Hugonnard-Roche, Bibliophile - libraire.
mardi 3 décembre 2024
Edmond HARAUCOURT | Martin VAN MAELE (illustrateur) | La Légende des Sexes. Poèmes hystériques du Sire de Chambley [Edmond Haraucourt]. Imprimé à Paris pour les amis des livres rares, sans date, sans lieu, sans nom [ca 1940, ? ?]. Tirage à 332 exemplaires. Exemplaire enrichi lors de la reliure de la très rare suite de 12 eaux-fortes érotiques par Martin Van Maele spécialement dessinée pour la Légende des Sexes d'Haraucourt. Rare.
[LA VALLIERE, duchesse de, Françoise-Louise de La Baume Le Blanc] | Réflexions sur la miséricorde de Dieu. Par une Dame pénitente. Nouvelle édition augmentée. A Paris, chez Christophe David, libraire et imprimeur, 1726. Superbe exemplaire, bijou bibliophilique en maroquin doublé attribuable à Luc-Antoine Boyet et provenant de la bibliothèque d'Edouard Rahir.
[LA VALLIERE, duchesse de, Françoise-Louise de La Baume Le Blanc]
Réflexions sur la miséricorde de Dieu. Par une Dame pénitente. Nouvelle édition augmentée.
A Paris, chez Christophe David, libraire et imprimeur, 1726
1 volume in-12 (145 x 92 mm | hauteur des marges : 140 mm) de (24)-240 pages.
Reliure strictement de l'époque plein maroquin janséniste lavallière doublé de maroquin noir, filets à froid au dos et en encadrement extérieur des plats, roulette dorée sur les coupes, roulette en encadrement intérieur des plats sur la doublure de maroquin, tranches dorées sur marbrure, exemplaire entièrement réglé à l'encre rouge (reliure attribuable à Luc-Antoine Boyet). Reliure parfaitement conservée. Intérieur frais.
Nouvelle édition.
L'édition originale de ce célèbre petit ouvrage de piété, rédigé par une des plus célèbres pénitentes, date de 1680, et elle est très rare. De nombreuses éditions ont paru depuis. Ces Réflexions n'avaient pas été écrites pour être publiées, ainsi que l'explique l'Avertissement qui se trouve en tête de l'ouvrage. « [...] sa modestie et son humilité ne veulent pas qu'on la nomme, et elle n'auroit jamais permis qu'on publiât ces saintes reflexions si elle en avoit été avertie, et si elles ne lui avoient été enlevées par une dame d'une grande vertu qui aurait cru commettre une injustice en privant les fidèles d'un ouvrage qui peut être utile aux pécheurs qui veulent se convertir. »
Cette édition renferme à la suite des Réflexions, les Prières tirées de l'Ecriture sainte et le Récit abrégé de la Vie pénitente et de la sainte mort de Madame la Duchesse de La Vallière, Religieuse Carmélite.
De cet ouvrage nous n'avons pu répertorié qu'un seul exemplaire relié à l'époque en maroquin doublé attribué à Boyet (édition de 1712, maroquin lavallière janséniste doublé de maroquin citron, catalogue de la librairie Morgand, n°16543 coté 200 francs or en janvier 1889). La plupart des beaux exemplaires de ce livre ont été reliés au milieu du XIXe siècle par les maîtres relieurs pour les grandes bibliothèques de l'époque (Trautz-Bauzonnet, Duru, Lortic, Chambolle, David ou Capé).
Françoise-Louise de La Baume Le Blanc, née à Tours le 6 août 1644, appartient à la haute aristocratie française. D'abord demoiselle, puis duchesse de La Vallière et de Vaujours, elle est passée à la postérité comme la première maîtresse officielle du roi Louis XIV. Leur idylle, née en 1662 (elle n'a que 18 ans), marque une page mémorable de la cour de Versailles. De cette liaison naquirent quatre enfants, bien que seuls les deux derniers aient survécu et aient été légitimés. Cependant, cette passion royale s’éteint en 1667. Trois ans plus tard, une grave maladie – peut-être une fausse couche – bouleverse profondément Louise. Confrontée à la fragilité de l'existence, elle se tourne vers la foi, méditant sur la miséricorde divine dans des écrits empreints d’une touchante ferveur spirituelle. En 1675, elle renonce définitivement aux fastes du monde et prononce ses vœux perpétuels au Carmel, prenant le nom de sœur Louise de la Miséricorde. C’est sous ce nom, et dans une vie vouée à la prière et à l’humilité, qu’elle achève son parcours terrestre. Après trente-six années passées dans l’austérité religieuse, elle s’éteint à Paris le 6 juin 1710, à l’âge de 65 ans. Ses restes reposent depuis dans le cimetière de son couvent, témoignage d’un chemin de vie qui allie éclat mondain et profondeur spirituelle.
Son souvenir et son histoire continua à fournir nombre de commérages et historiettes au sein de la cour du roi soleil. "Malgré la retraite de Madame de la Valière, et la piété qu'elle faisait dans son couvent on ne laissa pas de mettre sur son compte la plupart des intrigues qui se firent alors pour ruiner la Montespan dans l'esprit du Roi. [...]". (écrit anonyme mais peut-être de Bussy-Rabutin).
On connait ces quelques vers attribués à Madame de La Vallière mais qui ne sont très probablement pas d'elle mais qui illustre bien son histoire :
Deux grands rois pour m'avoir se sont fait la guerre,
L'un est le roi du ciel, et l'autre de la terre.
Le roi du ciel vainqueur, me conduit en ce lieu :
Quel bonheur est plus grand sur la terre et sur l'onde !
Je me vois aujourd'hui l'épouse du grand Dieu.
D'amante que j'étais du plus grand roi du monde.
Provenance : exemplaire de la bibliothèque du libraire et bibliophile Edouard Rahir. n°1736, 6e partie du catalogue de la vente de ses livres en 1938). L'ex libris d'Edouard Rahir s'est décollé de la doublure en maroquin (il n'en reste qu'une très lègère trace). Edouard Rahir fut le successeur du libraire Damscène Morgand. Le présent exemplaire ne figure pas aux Bulletins de la librairie Morgand et Fatout (1876-1904) indiquant qu'il a probablement été acquis par Edouard Rahir après 1904. La bibliothèque d'Edouard Rahir fut une des plus riches bibliothèques de son temps, remplie de pièces exceptionnelles tant du point de vue de la rareté des éditions que de la beauté des reliures.
Superbe exemplaire, bijou bibliophilique en maroquin doublé attribuable à Luc-Antoine Boyet et provenant de la bibliothèque d'Edouard Rahir
Prix : 4.500 euros
lundi 2 décembre 2024
L'Effort d'Haraucourt : La Madone, L'Antéchrist, L'Immortalité et La Fin du Monde, illustrés par Carlos Schwabe, Alexandre Lunois, Eugène Courboin, Alexandre Séon et Léon Rudnicki (1894). Chef d'oeuvre de l'Art Nouveau et de l'illustration symboliste. Superbe reliure à la bradel pleine soie brochée du maître relieur Emile Carayon. Exemplaire provenant de la bibliothèque du bibliophile Eugène Paillet, relié pour lui et accompagné du très rare pamphlet dirigé contre Octave Uzanne et intitulé L'Octave. Exemplaire enrichi d'une lettre autographe du peintre Pascal Dagnan-Bouveret qui recommande le jeune Carlos Schwabe à Eugène Paillet. Précieux exemplaire de grande provenance.
HARAUCOURT (Edmond) - SCHWABE (Carlos), illustrateur - Léon RUDNICKI, illustrateur - SEON (Alex.) - COURBOIN (Eugène) - LUNOIS (Alexandre)
La Société des Bibliophiles Contemporains fondée par Octave Uzanne à la fin de l'année 1889 va mal en 1894. Le Président-Fondateur n'est plus en odeur de sainteté pour une partie non négligeable des membres de cette petite chapelle bibliophilique, aussi dénommée Académie des Beaux Livres. Certains accusent Octave Uzanne d'agir à sa guise, en despote, sans tenir compte de l'avis des membres. Octave Uzanne finira par jeter l'éponge et demandera la dissolution de cette assemblée cette même année. Plusieurs ouvrages de qualité auront néanmoins vu le jour pendant les quelques années d'activité de cette société de bibliophiles esthètes, sous la direction d'Octave Uzanne, principal animateur et promoteur de l'esprit qui l'a fait vivre. L'auteur de ce pamphlet n'a pas encore été identifié mais il pourrait s'agir d'Henri Beraldi dont on sait l'esprit vif et railleur dans ses notices et ses préfaces de catalogues de bibliophilie.