lundi 7 novembre 2022

Les entretiens de la Truche ou les Amours de Jean Barnabas et de la Mère Roquignard. Réimpression avec une notice (par Paul Lacroix). Tirage à 102 exemplaires. Un des 96 exemplaires sur papier de Hollande. Exemplaire de la bibliothèque du bibliographe Paul Lacroix dit Le Bibliophile Jacob.


[ANONYME]. [Paul LACROIX, le Bibliophile Jacob].

[FACÉTIE] [CURIOSA] Les entretiens de la Truche ou les Amours de Jean Barnabas et de la Mère Roquignard. Réimpression avec une notice.

Genève, chez J. Gay et fils, 1868 (de l'imprimerie de L. Czerniecki, Pré-l'Evêque, 40, à Genève)

1 volume in-12 (15,8 x 9,5 cm) de VIII-24-(4) pages.

Cartonnage bradel plein papier peint fleuri polychrome, titre doré en long au dos sur pièce de titre de maroquin rouge, non rogné, tête poncée, couverture imprimée conservée (les deux plats et le dos). Belle reliure d'époque non signée dans le style de Paul Vié ou Pierson.

Edition originale de cette unique réimpression tirée à 102 exemplaires seulement.

Il a été tiré "pour une Société de Bibliophiles" 96 exemplaires sur Hollande, 4 exemplaires sur Chine et 2 exemplaires sur peau de vélin.

Celui-ci, un des 96 exemplaires sur papier de Hollande (numéroté à la plume).

Exemplaire de la bibliothèque du bibliographe Paul Lacroix dit Le Bibliophile Jacob.




L'Avant-Propos non signé est de Paul Lacroix. "Ce petit livret n'a pas encore obtenu les honneurs d'une insertion au Manuel du libraire, mais il mérite d'y être admis, comme rare, piquant et curieux. Rare : on ne le trouve cité que dans bien peu de catalogues ; piquant : il n'est pas moins gai, ni moins spirituel que les oeuvres poissardes de Vadé ; curieux : il nous fait connaître les moeurs des trucheurs ou trucheux, au milieu du siècle dernier. C'est là un de ces facétieux opuscules de la littérature populaire au XVIIIe siècle ; il a été fait pour le peuple de Paris ; il ne s'est vendu que dans les carrefours et dans les halles ; il n'a jamais été étalé dans la boutique d'un libraire ; on le criait probablement dans les rues, ainsi que ces canards en vers ou en prose, qui s'imprimaient alors avec approbation et permission du lieutenant de police." (extrait de l'Avant-Propos).

Pourtant certainement tiré à grand nombre d'exemplaires, la plupart pour ne pas dire tous, ont été détruits depuis, "anéantis entre les mains des ouvriers et des marchands". Cette réimpression a été faite sur l'exemplaire La Vallière, d'une édition datée de 1754 (ou plutôt 1745).





"Nous avons là une peinture de la vie des gueux ou mendiants, qui avaient été chassés des Cours des Miracles et enfermés à l'Hôpital général, par la police de Louis XIV, mais qui n'avaient pas moins gardé leurs habitudes de truche ou de gueuserie et qui gagnaient encore d'assez bonnes sommes aux dépens de la charité publique, qu'ils savaient toujours intéresser en simulant des infirmités et des misères factices. La mendicité n'avait pas cessé d'être un métier lucratif, sous le règne des philosophes réformateurs." (extrait de l'Avant-Propos).


Provenance : de la bibliothèque de Paul Lacroix (1806-1884) dit le Bibliophile Jacob, le plus célèbre des bibliographes et polygraphes du XIXe siècle. Aucune mention ou ex libris ne permettent d'identifier cette provenance qui cependant est attestée par le fait que ce volume a été acheté en même temps que d'autres volumes du même genre (réimpression des raretés bibliographiques), tous reliés en cartonnage plein papier à la bradel, avec l'un des volumes de cet ensemble imprimé au nom de Paul Lacroix. Tous ces volumes ont été reliés de la même manière pour le Bibliophile Jacob, probablement dans la fin des années 1870 ou le début des années 1880. On sait que le Bibliophile Jacob s'était fait faire un ex libris pour les livres de sa bibliothèque à cette période. Ces volumes ne le contiennent pourtant pas. Chaque volume acquis de cet ensemble ont été préfacé par le Bibliophile Jacob ou édités par ses soins.


Les exemplaires en éditions du XVIIIe siècle de ce texte sont aujourd'hui introuvables sur le marché, à tel point qu'il ne reste pratiquement plus que cette réimpression tirée à très petit nom d'exemplaires pour en fournir le texte. Seule la Bnf et la bibliothèque de Rouen (fonds Leber) possèdent un exemplaire d'édition de 1745 et 1754 (Cf. CCfr).


Très bel exemplaire, parfaitement conservé dans un très élégant cartonnage d'époque à la bradel en papier peint, de provenance de premier ordre.

Prix : 600 euros