lundi 4 mars 2019

Livre d'artiste "3" par Vasco Gasquet, Claude Confortès et Robert Haby. Avec la collaboration de Bertrand Dorny. 1963. Tirage à 35 exemplaires. Rare. Superbe livre d'artiste '60.


[LIVRE D'ARTISTE]. Maurice Gasquet (Vasco Gasquet) - Claude Confortès - Robert Haby - Bertrand Dorny

3

[Paris, Bernard Neyrolles, 1963]

à Paris chez l'artiste [achevé d'imprimer en novembre mil neuf cent soixante trois sur les presses de Bernard Neyrolles pour la typographie et de Michel Caza pour la sérigraphie. Les gravures ont été tirées par l'artiste avec la collaboration de Bertrand Dorny].

In-folio à l'italienne (37 x 32,5 cm), en feuilles sous couverture de papier kraft remplié. Non paginé.

Tirage unique à 35 exemplaires.

de cet ouvrage - comprenant vingt et une planches de M. Gasquet, gravés et sérigraphiées, accompagnées de textes de R. Haby et C. Confortès - il a été tiré trente-cinq exemplaires sur vélin cuve bfk rives numérotés de 1 à 35 constituant l'édition unique.

Exemplaire numéro 7 (numéroté au composteur).



Le volume se compose comme suit :

- 1 page de titre portant en sérigraphie le chiffre 3 qui sert de titre à l'ouvrage.
- 11 planches double en couleurs ou en noir sérigraphiées et accompagnées de texte ou non.
- 3 double-pages de texte seul mis en page.
- 9 cuivres de taille variable (l"un accompagné d'une phrase).

Complet. Excellent état. Quelques rousseurs éparses.

Chemise de toile bleue. Etui en acier. Quelques trace de rouille sur la chemine. Intérieur de l'étui en acier avec oxydations.



Maurice Gasquet s'était fait connaître sous le nom de Vasco Gasquet (1931-2009). Dans une interview pour les archives du Théâtre National de Chaillot (ex .T.N.P) à l'occasion du light show/animation = enfance, présenté sous chapiteau au château de Vincennes, pendant le festival des enfants dirigé par Jack LANG, il répond sur son oeuvre : "De 1950 à 1965, j'ai fait de la peinture. je me suis bagarré en tant que peintre pour des tas de choses. Mes dernières réalisations étaient proches du pop-art. Mon expérience est issue du travail de LÉGER, de MONDRIAN et de MALEVITCH. J'ai puisé chez ces gens-là tout ce qui anti-peinture. Finalement, j'ai passe 15 ans à me battre et à essayer de faire l'anti-peinture. C'est très pénible et contradictoire dans un milieu de peintres. En 1965, j'habitais Montreuil, et on m'avait confié la tâche d'animateur dans la Galerie Municipale. Là, j'ai continué mes fantasmes. J'étais en désaccord avec les responsables parce qu'ils voulaient refaire un lieu comme il y en a partout (Faubourg Saint-Honoré ...) et pour moi , c'était d'essayer de trouve autre chose. Pratiquement il n'y avait plus de tableaux aux murs...alors..... il y a eu des frictions... Simultanément, tout ce que je peignais devenait de plus en plus impossible. J'avais des surfaces de huit mètres de long entièrement ripolinées avec des chiffres, ça prenait des aspects fous... J'étais proche de l'art mural dont on parle beaucoup maintenant pour - finalement - être aujourd'hui tout à fait contre. D'ailleurs je ne crois pas qu'il y ait un personnage entre mille qui soit un peu plus créateur qu'un autre... [...]  J'ai organisé une exposition sur l'Art Russe d'Avant-Garde : MALEVITCH, TATLIN, LARIONOVA, GONTCHAROVA. Ils ont été les premiers à faire une révolution et ils ne se sont pas attachés tout le temps à ces tableaux encadrés, à toute ces tentures de l'art académique. Ils ont mené un combat d'équipe et ont publié LE MANIFESTE DE MALEVITCH. Un travail nouveau, révolutionnaire,à la fois sur le plan philosophique et esthétique remettait en question l'art officiel et en même temps tout l'art européen. Ensuite j'ai fait une exposition sur l'Art Africain. Et une autre exposition sur l'architecture (( Rêve ou Réalité )). J'utilisais du cinéma expérimental et d'animation dans toutes les formes de décor. Je voulais balayer le côté ((galerie)) et j'arrivais à faire du lieu une cafétéria... du coup, on m'a dit : (( Rentrez dans vos foyers ! ))... A cette époque-là je connaissais un groupe de musique pop, une équipe de zonards, l'équipe de Montreuil, qui faisait des recherches intéressantes, bien branchées, et comme je faisais de la photo, je me suis mis à faire des trucs avec eux. J'ai acquis deux ou trois appareils de projection assez puissants, un matériel de base (écran translucide ) de 3x3. [...]. (4 avril 1973).



"Bien avant d’être honoré de la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres, Vasco, fils d’immigré espagnol, acquis aux idées internationalistes, fut surtout un héritier moderne du chevalier Don Quichotte de la Manche. Pour lui, l’art fut un véritable engagement personnel, depuis son opposition à la guerre coloniale jusqu’à la fin de sa vie. Artiste bouillonnant, il est l’un des principaux animateurs de l’atelier d’affiches des Beaux-arts de Paris en Mai 68." (Anissa Bouayed, en ligne : http://vascogasquet.blogspot.com/).



Claude Confortès (1928-2016) était homme de cinéma (réalisateur/acteur).

Robert Haby n'a semble-t-il pas laissé de trace dans le milieu artistique. Il semble qu'il fut directeur de la diffusion à L'Express dans les années 1980 (s'il s'agit bien du même ...).



"3" le chiffre 3 qui est le titre de ce livre ; 3 pour les 3 collaborateurs (amis) : Gasquet - Confortès - Haby, avec l'aide du peintre-graveur Bertrand Dorny (1931-2015).



L'illustration est abstraite. Le texte qui accompagne est tout aussi abstrait ... entre écriture automatique, symbolisme et surréalisme.

Le travail de Vasco Gasquet est classé dans le groupe du Naturalisme Imaginaire Abstrait avec d'autres artistes tels Corneille, Prassinos, Bouqueton, Istrati, Lapoujade ou Maria Manton Nallard entre autres.



Ouvrage injustement tombé dans l'oubli bibliophilique ... tiré à 35 exemplaires seulement ... on comprend mieux pourquoi !


Bel exemplaire de ce très joli livre d'artiste devenu introuvable.

Prix : 3.500 euros