mercredi 27 mars 2019

Auguste Mouton-Dufraisse. Quelques bluettes, chansons, par Mouton-Dufraisse, membre du Caveau et de la Lice chansonnière (1871-1877). Bel exemplaire relié plein chagrin pour sa nièce Julie de Beaurepaire de La Marche.


Auguste Mouton-Dufraisse

Quelques bluettes, chansons par Mouton-Dufraisse, membre du Caveau et de la Lice chansonnière.

Paris, Typographie et Lithographie Jules-Juteau et Fils, s.d. (vers 1877)

2 volumes petits in-8 (18 x 13 cm) de 266 + 204 pages + environ 100 pages restées vierges in fine. Portrait photographique de l'auteur (9 x 5,7 cm) en frontispice du premier volume daté du 22 mai 1877 et signé par l'auteur. Chaque titre imprimé a été tomé à l'encre à la main par l'auteur "1" et "2". Le premier volume sur une Épître amicale manuscrite à Monsieur et Madame de Beaurepaire la Marche (2 pages 1/2) datée d'avril 1871. Suivent 3 pages manuscrites en vers intitulées : "Couplets pour le mariage de Camille et d'Albert", signées par l'auteur et datées du 27 novembre 1878. Le premier volume s'achève par 3 pages manuscrites de table des pièces en vers contenues dans le volume. Le deuxième volume s'ouvre sur un sonnet manuscrit "à ma nièce" (signé des initiales de l'auteur). Les pièces imprimées (plusieurs dizaines) ne sont pas paginées et ont été imprimées chez Jules-Juteau entre 1871 et 1877 environ. Certaines pièces ont été imprimées chez la Veuve Ed. Vert ou encore l'imprimerie Chaumont.

Reliure de l'époque (vers 1880) plein chagrin rouge, dos à nerfs richement ornés, encadrements de filets dorés sur les plats, fleurons dorés dans les angles, dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne. Très bel état de conservation de l'ensemble. Quelques ombres au maroquin sur les plats. Intérieur frais. La reliure n'est pas signée mais de belle facture.


Exemplaire spécialement composé et offert par l'auteur à sa nièce Julie de Beaurepaire de La Marche.

En offrant ce recueil de chansons l'auteur se souvient en quelques vers choisis du château de La Marche (Villegaudin, Saône-et-Loire). En 1861, Le château de La Marche, alors propriété du dernier marquis de La Marche, Antoine-Félix de Beaurepaire, est détruit par les flammes. Il ne reste aujourd'hui que quelques dépendances du château encore debout.


"Chansonnier de franche allure, il ne faut rechercher ni les spéculations philosophiques ni les rêves de l'école lamartinienne. Le bon vin, le joyeux rire et la gaudriole l'inspirent ; sa Muse, quoique sobre, aime à tremper sa lèvre dans un verre bien amorcé. C'est une des physionomies les plus rondes du Caveau, c'est un camarade cher à tous les autres sans exception. Élevé à Saint-Etienne, il est né dans le département dont cette industrieuse ville est le chef-lieu, à Chazelles-sur-Lavieu, le 26 janvier 1814. Sa profession de dessinateur industriel laisse à sa pensée des loisirs qu'il consacre à la chanson. Mouton-Dufraisse réalise le type complet de l'épicurien comme le comprenaient les Gouffé et les Désaugiers ; seulement il convient de dire que son esprit ouvert et franc est empreint d'un sentiment religieux très prononcé. Il est membre de la Lice chansonnière depuis 1865, membre associé du Caveau depuis 1868 et membre titulaire depuis 1872. [...] Il n'a guère commencé à faire des chansons qu'en 1858. [...] Le Caveau a publié plus de trente chansons échappées à la verve de cet esprit aimable et franc. [...] Jules Juteau est imprimeur du Caveau depuis 1868." (La chanson française : histoire de la chanson et du Caveau, par Charles Coligny, 1876).


Auguste Mouton-Dufraisse est mort en 1895 âgé de 81 ans.

Voici un sonnet typique de cet auteur-épicurien :

L'âme, dit-on, pour un autre séjour,
Après la mort s'échappe de la terre,
Et dans des flots d'harmonie et d'amour,
Comme un phénix éteint, se régénère.
Jusqu'à présent ce sublime idéal
M'a laissé froid et sans aucune envie....
Oui, me dût-on traiter d'original,
Je redirai, même au terme fatal :
La bonne chose que la vie !


Voici quelques titres de chansons présentes dans ce recueil : Il faut vider son verre - On serait bien fou d'être sage - Une insomnie conjugale - Sur le lit - L'apologie des gros sous - Les boutons de ma culotte - Le plaisir - Buvons ! - Si le vin coulait dans la Loire - On a besoin de rire - Vieillissons gaiement - Le joyeux buveur - Que le diable emporte l'amour - L'amour est sournois - Un instant de plaisir - Les bons moments de ma femme - etc.


Bel et émouvant exemplaire de dédicace offert par l'auteur à sa nièce adorée.

Prix : 1.250 euros