vendredi 15 mars 2019

André Gide. La Symphonie pastorale. Robert Léger éditeur, 1962. Gouaches originales par Jean-Pierre Rémon. Tirage à 180 exemplaires, tous uniques (gouaches peintes à la main).


André Gide. Jean-Pierre Rémon (illustrateur)

La Symphonie pastorale.

Robert Léger édieur, 1962 [Bourg-la-Reine, Dominique Viglino pour la typographie]

1 volume in-folio (39 x 29,5 cm), en feuilles sous couverture imprimée, de 163 pages dont 25 gouaches originales (peintes directement par l'artiste dans le livre) dont 3 sur double-page, 10 hors-texte et 12 in-texte. Sans emboîtage. Quelques rousseurs claires à quelques feuillets et sur la couverture. Petite déchirure sans manque en pied de couverture. Exemplaire frais.

Tirage à 180 exemplaires.

Celui-ci nominatif (hors tirage) sur vélin d'Arches.


Chaque exemplaire est unique et entièrement peint à la main par l'artiste. Même si les sujets peints (paysages) sont les mêmes dans chaque exemplaire, c'est une prouesse de travail et d'endurance que réalisait ici Jean-Pierre Rémon (comme il l'a fait pour d'autres ouvrages).

On trouve en tête du livre un avant-propos de Jean Cocteau et une lettre de Catherine Gide.


Le chef d'oeuvre d'André Gide est ici magistralement interprété au pinceau au travers des paysages du Jura Neuchâtelois (La Brévine). L'artiste, comme l'écrit Catherine Gide, a parfaitement saisi "la morosité, la gravité, la matité de ce pays".


Dans les années 1890, Gertrude, une jeune fille aveugle et orpheline de sa tante qui vient de mourir, est recueillie par un pasteur qui lui offre de vivre avec sa femme, Amélie, et ses cinq enfants dans une petite chaumière du Jura neuchâtelois, en Suisse. Dans son journal, le pasteur raconte l’éducation protestante qu’il offre à Gertrude, dont il finit par tomber amoureux. Son fils Jacques tombe également amoureux de Gertrude. Lorsque le pasteur s’en rend compte, il lui ordonne de partir. Une opération donne la vue à Gertrude et, voyant le père et le fils, elle tombe amoureuse de Jacques plutôt que du pasteur, même si encore aveugle, elle avait davantage de sentiments amoureux pour ce dernier. Entre-temps, Jacques s'est converti au catholicisme, rejetant ainsi définitivement son père pasteur, et a endossé l'habit de moine. Il renonce donc également à ses penchants pour Gertrude. La vue permet à Gertrude d’observer tout ce que le pasteur lui avait caché, le Mal et le péché, durant des années pour protéger le sentiment de bonheur qu’il avait tenté de susciter chez elle. Attristée par ses découvertes, et par le fait qu'elle prend une place importante dans la famille après une tentative, de suicide au cours de laquelle elle s’est presque noyée, Gertrude finit par mourir de folie quelques semaines après l’opération qui lui a permis de voir.


Jean-Pierre Rémon est né en 1928. Son oeuvre peinte s'attache essentiellement à la douceur des paysages. On lui doit notamment l'illustration de La Porte étroite du même auteur (1958, Lausanne, Gonin).


Très bon exemplaire de ce joli livre illustré de gouaches originales.

Prix : 800 euros