lundi 12 novembre 2018

John Hill (Abraham Johnson). Sainte-Colombe. La Femme comme on n'en connoit point, ou Primauté de la femme sur l'homme (Lucina sine concubitu). 1786. Bel exemplaire de cette édition peu commune.


[John Hill sous le pseudonyme d'Abraham Johnson, traduit et remanié par Sainte-Colombe]

La Femme comme on n'en connoit point, ou Primauté de la femme sur l'homme. [Lucina sine concubitu].

A Londres, chez Gabriel Goldt, et chez les meilleurs libraires de l'Europe, 1786

1 volume in-12 (17 x 10,5 cm) de 165 pages.

Reliure de l'époque demi-basane de l'époque, pièce de titre, dos orné, plats de papier à la colle. Très bon état de conservation de l'ensemble. Léger manque de cuir en bordure de coiffe supérieure, sans conséquence. Intérieur frais.

Nouvelle édition.



Première édition sous ce titre d'un ouvrage curieux paru à la fin de l'année 1749 (à la date de 1750) à l'adresse de Londres. Ce texte mi-facétie, mi-sciences, est l'oeuvre de John Hill (sous le pseudonyme d'Abraham Johnson). Plusieurs traductions en français ont été faites à la même date de 1750. Il s'agissait de montrer par quelques exemples extraordinaires que la femme peut se passer du concours de l'homme pour devenir mère. Que ce soit par quelques animalcules qui se trouvent dans l'air ambiant, quelques germes de la génération spontanée sortis d'on ne sait où, de quelque inspiration divine ou démoniaque donnant à la femme cette air de succube, l'auteur donne avec humour et sérieux toute une série d'exemples tirés des textes anciens et de la littérature. On en vient à débattre de l'éternité du Monde et de la présence intemporelle des germes présents dans l'air, pour arriver à cette épineuse question qui nous taraude encore en ce début de XXIe siècle : Quel a été créé le premier de l’œuf ou de la poule ? (p. 50). L'éditeur-commentateur Sainte-Colombe (probablement traducteur d'une des premières éditions de 1750 - d'après Assézat) conclut : "L'écrit de Johnson venge donc ce sexe triomphant de la folle idée de supériorité dont nous nous plaisons encore à nous repaître comme d'une fumée ; et par là il commence le grand ouvrage dès longtemps prémédité par le beau sexe, de reprendre totalement la Primauté qui lui est si justement acquise. Aussi en attendant cette honteuse, mais nécessaire époque suivant le cours de nos mœurs actuelles, devient-il déjà essentiel pour réprimer l'orgueil de tous ces petits Tyrans sans cervelle, qui, perpétuellement asservis, s'imaginent bien follement valoir beaucoup mieux que leurs aimables compagnes. [...]." (extrait des Observations particulières de l'éditeur). NDLR : Qui sait d'ailleurs si le propos tenu ne deviendra vérité ? L'homme est-il vraiment encore nécessaire à la femme pour procréer ? Le but ultime de la Nature n'est-il pas d'éliminer le mâle des projets futurs de l'humanité ? Certaines ultra-féministes ne renieront pas ces assertions désormais scientifiquement envisageables. Néanmoins une question risque de poindre à l'horizon : la femme souhaitera-t-elle encore engendrer ? même sans homme ! Rien n'est moins certain.



Référence : Lucina Sine Concubitu ou la Génération Solitaire, par Abraham Johnson, avec une introduction et des notes de J. Assézat (Paris, Henry, 1865). L'introduction explique parfaitement la genèse de cette édition et de ce curieux texte.



Bel exemplaire de cette édition peu commune.

VENDU - Prix : 790 euros