Beaux livres anciens et modernes - Bibliophilie - Reliures - Editions originales - Livres illustrés - Estampes - Dessins - Photographies - Bertrand Hugonnard-Roche, Bibliophile - libraire.
mardi 30 octobre 2018
La Naissance Miraculeuse de la Chapelle de Bethleem en France fondée en l'Abbaye Royale de Saint-Pierre et Saint-Paul de Ferrières en Gâtinais (diocèse de Sens). Reliure de l'époque en parchemin. Très rare.
MORIN, Dom. Guillaume
LA NAISSANCE MIRACULEUSE DE LA CHAPELLE DE BETHLEEM EN FRANCE, fondée en l'Abbaye Royale de Saint-Pierre et Saint-Paul de Ferrieres en Gâtinais, au diocèse de Sens. Avec plusieurs Chartes des premiers Rois etc. Le tout recherché par Dom Guill. Morin, parisien religieux de ladite Abbaye. Dédiée à la Reine.
A Paris, Chez Gilles Blaisot, Imprimeur, 1610
1 volume in-12 (152 x 92 mm) de 2 pages de titre, 3 feuillets non chiffrés (épître à la Reine datée du 1er jour de Janvier 1610 et des vers (stances) à l'honneur du Bethleem des Français), 169-(3) pages.
Reliure de l'époque plein parchemin souple. Manque de parchemin en pied. Solide reliure. Traces d'anciennes mouillures sans gravité et peu visibles. Un coin de page découpé (pp. 35/36) sans atteinte au texte. Complet. Une belle vignette gravée sur bois dans un encadrement occupe le verso du titre daté 1610. L'autre titre, placé devant, est identique à l'autre mais porte la date de 1613.
ÉDITION ORIGINALE RARE.
Ferrières était le siège d’une célèbre abbaye bénédictine, fondée peut-être par Clovis. Son existence est attestée dès le début du VIIe siècle, elle aurait alors été fondée par des disciples de saint Colomban. Dans le Dictionnaire des abbayes et monastères publié en 1856 par l'abbé Migne, elle est décrite comme ayant été fondée en 630 par le duc Wandelbert sous le nom de Bethleem Ferrariæ qui signifie Bethléem de Ferrières. Selon la tradition, le premier sanctuaire édifié en ce lieu commémorait la vision miraculeuse des saints évangélistes Savinien et Potentien qui, la nuit de Noël, ont vu en songe la crèche de Bethléem. Dom Morin, Grand Prieur de Ferrières (depuis 1610) et auteur de cet ouvrage, cite un certain nombre de miracles, qui tendent à prouver que les pèlerins ne sont pas toujours déçus : Les témoins interrogés, touchant les miracles opérés par la miséricordieuse puissance de Notre-Dame de Bethléem, racontèrent qu'ils en avaient vu plusieurs, et qu'ils étaient même si fréquents que les gens ne sortaient plus de leur maison pour constater ces faits. […] Jean Moschefol assura pareillement que sa femme ayant mis au monde un enfant mort, le voua à Notre-Dame de Bethléem. Puis, l'ayant porté sur l'autel de la chapelle, se mit à prier et à conjurer la Vierge Marie de ressusciter son enfant. Or, une demi-heure s'était à peine écoulée qu'on s'aperçut que cet enfant vivait. Aussitôt on le baptisa et il vécut plus de dix ans. Mais les miracles recensés ne concernent pas que des enfants : L'an 1411, Pierre du Cymetière chargé par le roi Charles VI, de faire exécuter un arrêt du conseil privé par les habitants d'Orléans, fut saisi par ceux-ci et jeté dans la prison de la Tour-Neuve. Espérant peu du côté des hommes, et se souvenant des éclatants miracles qu'on disait opérés à Ferrières, il fit vœu en l'honneur de Notre-Dame de Bethléem. Or, à peine eut-il formulé son serment, que, soudain, une muraille s'ouvre devant lui, et le prisonnier s'évade au grand étonnement des Orléanais qui regardaient le fait comme impossible. Morin a agrandi l'église en ajoutant les deux chapelles latérales. A sa mort, le 21 mai 1628, les moines ont déposé son corps dans cette chapelle qu'il avait fait édifier. Sur sa pierre tombale, il est représenté vêtu de la coule, large robe que les moines revêtent pour les offices. En haut, dans chaque angle, se trouvent les armes de sa famille.
Notre exemplaire a cette particularité de posséder les deux pages de titre, celle de l'édition originale de 1610 et celle de remise en vente de 1613, chez le même libraire. Il y a sur la page de titre datée 1613 un ex dono manuscrit de l'auteur (ex dono aucthoris) et un ex libris d'un frère de la Congrégation de St Maur à l'abbaye de Fleury située à Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret). Il s'agit très probablement du premier possesseur de ce volume à qui l'auteur en aura fait don entre 1613 et son décès en 1628.
Référence : Seule la Bnf (Arsenal) semble posséder un exemplaire de cet ouvrage (absent des autres bibliothèques au CCfr) ; Jean Hubert, Nouveau recueil d'études d'archéologie et d'histoire, de la fin du monde, 1985, p. 282 et suiv. : "[...] Petit livre poétique et pieux plein d'une naïveté charmante.".
TRÈS BON EXEMPLAIRE CE RARE OUVRAGE.
VENDU