mercredi 31 octobre 2018

Emile Zola. La Débâcle (1892). Edition originale. 1 des 330 exemplaire sur papier de Hollande relié à l'époque par Victor Champs. Superbe exemplaire en jolie reliure signée de l'époque parfaitement conservée.


ZOLA (Emile).

La Débâcle.

Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1892 [Imprimeries Réunies May et Motteroz, Paris]

1 volume in-12 (19,5 x 13 cm) de 636 pages.

Reliure de l'époque bradel demi-percaline à larges coins, dos lisse, pièce de titre de cuir marron, fleuron doré au centre du dos, millésime doré en queue du dos, tête dorée, non rogné, relié sur brochure, plats et dos de couverture imprimée en jaune conservés (reliure signée V. CHAMPS). Très bel exemplaire d'une remarquable fraîcheur, relié strictement à l'époque par Victor Champs, l'un des maîtres du cartonnage bradel de l'époque comme de la reliure de luxe. A noter une acidification de la marge extérieure du titre en contact avec le papier acide de la couverture, idem pour le verso du dernier feuillet et le faux-titre, sinon exemplaire immaculé, superbe.

Édition originale.

Celui-ci, 1 des 330 exemplaire sur papier de Hollande.



Il a été tiré en outre 33 exemplaires sur Japon, qui avec les Hollande constituent les seuls grands papiers pour ce titre.

La Débâcle est le dix-neuvième volume de la série des Rougon-Macquart, dont il constitue la conclusion historique. Le premier roman (La Fortune des Rougon) évoquait le coup d’État du 2 décembre 1851, qui mit en place le Second Empire ; celui-ci a pour cadre la déroute de l’armée française devant les Prussiens à Sedan pendant la guerre franco-allemande de 1870, et donc la chute de l’Empire, remplacé le 4 septembre 1870 par la Troisième République. Jean Macquart, déjà personnage principal de La Terre, a repris du service dans l’armée, après ses désillusions dans le monde paysan. Incorporé dans le 106e de ligne, il est caporal et ses hommes le respectent pour son bon sens, son dévouement et sa saine conception de l’autorité. Il assiste impuissant à l’effondrement de l’Empire et à la déroute de ses armées, que Zola attribue à l’incompétence de l’état-major, au manque de préparation des troupes et au rôle néfaste joué par l’impératrice Eugénie auprès de Napoléon III. C’est aussi l’histoire d’une amitié qui finira en drame entre Jean Macquart et l’un de ses soldats, l’intellectuel Maurice Levasseur. Le premier veut une France où règnent l’ordre et la sagesse ; le second souhaite mettre fin aux injustices et rêve de révolution. Ces divergences idéologiques ne les empêchent pas de s’aimer et de se respecter, chacun sauvant la vie de l’autre. Une fois la guerre finie, tous deux participent à la Commune, mais dans des camps différents. Lors de la Semaine sanglante, le versaillais Macquart blesse mortellement d’un coup de baïonnette un communard ; il s’aperçoit par la suite que c’est Levasseur. Jean Macquart, qui était sur le point d’épouser Henriette, sœur de Levasseur, quittera Paris et l’armée. On le retrouve ensuite dans Le Docteur Pascal, vivant en Provence et marié à une paysanne du nom de Mélanie Vial. Un peu comme dans Germinal, le roman se termine par une note d’espoir. Alors que Paris brûle et que Jean vient de perdre à la fois son meilleur ami et la jeune femme qu’il aimait, il a la sensation d’une aurore qui se lève, après la chute de la branche pourrie qui constituait l’Empire : « C’était le rajeunissement certain de l’éternelle nature, de l’éternelle humanité, le renouveau promis à qui espère et travaille, l’arbre qui jette une nouvelle tige puissante, quand on a coupé la branche pourrie, dont la sève empoisonnée jaunissait les feuilles… et Jean, le plus humble et le plus douloureux, s’en alla, marchant à l’avenir, à la grande et rude besogne de toute une France à refaire. » (source : Wikipédia).

Bel exemplaire sur grand papier en condition d'époque quasi parfaite.

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