mercredi 20 novembre 2024

ZOLA (Emile) | POT-BOUILLE. Les Rougon-Macquart. Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire. Paris, G. Charpentier, 1882 (imprimerie d'Emile Martinet, Paris). Edition originale sur papier d'édition. Très bel exemplaire de l'édition originale sur papier courant de belle qualité, sans rousseurs et agréablement relié.



ZOLA (Emile)

POT-BOUILLE. Les Rougon-Macquart. Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire.

Paris, G. Charpentier, 1882 (imprimerie d'Emile Martinet, Paris)

1 volume in-18 (19 x 12,5 cm) de (4)-495 pages.

Reliure bradel demi-percaline bleue ciel à larges coins, pièce de titre en cuir noir, fleuron doré au centre du dos, millésime doré en queue, les deux plats de couverture imprimée et le dos ont été conservés en très bon état (reliure non signée dans le goût des reliures de Victor Champs). Reliure très fraîche. Intérieur très frais imprimé sur bon papier sans rousseurs.

Edition originale sur papier d'édition.



Le tirage de tête a été de 250 exemplaires sur papier de Hollande et quelques exemplaires sur Chine.



Pot-Bouille (1882) est le dixième volume de la série des Rougon-Macquart. Il paraît d'abord sous forme de feuilleton dans Le Gaulois entre le 23 janvier 18823 et le 14 avril 1882. L'action se déroule pendant les années 1862-1863. Ce roman dépeint la vie bourgeoise à travers un microcosme parisien : un immeuble cossu de la rue de Choiseul. Zola y critique avec virulence l’hypocrisie, l’égoïsme et la corruption morale des classes moyennes et supérieures. L’histoire se déroule principalement dans cet immeuble, où chaque étage est occupé par une famille ou un individu représentant un type social. Derrière des façades respectables se cachent des drames, des intrigues et des travers bien moins reluisants : adultères, avarice, hypocrisie religieuse, ambition démesurée et exploitation des domestiques. Octave Mouret, jeune homme ambitieux venu de province, est le fil conducteur du récit. Il loue une chambre dans l’immeuble et cherche à s’élever socialement. Séducteur opportuniste, il s’immisce dans la vie de ses voisins, naviguant habilement entre les couples et les ambitions. Son parcours amorce la transition vers le personnage qu’il deviendra dans Au Bonheur des Dames (1883). L'immeuble est habité par Les Josserand : Une famille en quête désespérée de marier leurs filles pour améliorer leur statut social. Madame Josserand est une femme calculatrice, prête à tout pour ses ambitions, tandis que Monsieur Josserand est écrasé par son épouse ; Les Duveyrier : Une famille bourgeoise dysfonctionnelle. Monsieur Duveyrier, magistrat, trompe son ennui dans des relations extraconjugales, tandis que sa femme est dévote et froide ; Les Pichon : Un jeune couple mal assorti, symbolisant la vie conjugale dénuée de passion ; Les autres voisins montrent une facette différente de la société bourgeoise, notamment par leurs ambitions ou leurs vices. Les employés domestiques jouent quant à eux un rôle crucial : exploités et maltraités, ils représentent le revers sombre du confort bourgeois. Leur vie contraste avec celle de leurs maîtres et révèle les injustices sociales de l’époque.











Pot-Bouille est un portrait acerbe de la société bourgeoise du XIXᵉ siècle. En exposant les travers et contradictions de cette classe, Zola poursuit son projet naturaliste d’explorer les déterminismes sociaux et biologiques. Le titre même, qui signifie "marmite où mijotent des restes", illustre l’idée d’un mélange trouble de secrets et de compromissions derrière une façade apparemment ordonnée.



Pot-Bouille fut diversement apprécié par la critique. Citons parmi ses détracteurs, Octave Uzanne, qui, à l'époque, n'était pas tendre avec l'école naturaliste. Dans sa revue bibliographique "Le Livre", il écrit : "En admettant que je veuille, avec un grand sérieux de critique, rendre compte du nouvel ouvrage de M. Zola, je me verrai bien embarrassé, car, de bonne foi, la lecture de Pot-Bouille ne laisse rien autre chose dans la cervelle que le nauséabond limon des immondices complaisamment balayées en tas par ce sinistre ramasseur de bouts de documents humains. Si ce livre, pour tout vrai Parisien, n'était imbécilement ridicule, il serait odieusement ignoble. La presse entière n'a soufflé mot d'une pareille production vomie au coin de la borne par un homme de talent qui n'a plus ni décence, ni bon sens, ni estomac. Ce spectacle est attristant ; on ne peut quêter en faveur de M. Zola que la pitié, puisque les gros sous lui arrivent et achèvent de l'aveugler sur sa pitoyable situation actuelle. Lise Pot-Bouille qui voudra, et qui voudra nous dise s'il est permis de résumer une telle chose, - mal conçue, mal bâtie, mal écrite, avec tout le sans-façon d'un gros entrepreneur qui ne fait plus que des affaires hâtives et lucratives. - Saluons à l'américaine Zola : Money making author !" (Octave Uzanne, Le Livre, Bibliographie moderne, livraison du 10 juin 1882, p. 364).



Très bel exemplaire de l'édition originale sur papier courant de belle qualité, sans rousseurs et agréablement relié.

Prix : 1.200 euros