BRANTÔME, (Pierre de Bourdeilles, dit) | Raoul SERRES, illustrateur
Les Dames Galantes de Pierre de Bourdeille, Seigneur de Brantôme. Aquarelles de Raoul Serres.
La Belle Edition, Paris, s.d. (vers 1940)
2 volumes in-4 (24,7 x 19,2 cm) brochés de 271-(2) et 258-(3) pages. Avec 40 aquarelles de Raoul Serres dont 2 frontispices et 38 compositions dans le texte, le tout colorié au pochoir par les ateliers Beaufumé. Etuis et emboîtages cartonnés de l'éditeur (légères usures). Volumes parfaitement conservés. Le brochage du deuxième tome est distendu. Ensemble frais.
Nouvelle édition illustrée.
Tirage à 1200 exemplaires tous sur vélin de Lana.
Celui-ci, un des exemplaires de tête accompagnés d'une suite en noir de toutes les illustrations de Raoul Serres y compris les 4 planches refusées réservées aux 150 premiers exemplaires en deux états (en noir et en couleurs).
Exemplaire unique auquel on a ajouté les 4 aquarelles originales définitives pour les 4 planches refusées (planches plus libres).
Avec l'aquarelle originale définitive pour le frontispice du premier volume. Soit un ensemble de 5 aquarelles originales signées.
Cette "Belle édition" a été publiée sous la direction de Robert Meiffredy et a été tirée sur les presses de l'imprimerie Durand, à Chartres (Blin, Directeur), pour la typographie, et les aquarelles ont été reproduites par Duval et coloriées à la main (pochoir) dans les ateliers de Maurice Beaufumé.
On ne présente plus ce texte classique divisé en sept discours comme suit : Discours premier : Sur les dames qui font l'amour, et leurs maris cocus. Discours deuxième : Sur le sujet qui contente plus en amours ou le toucher, ou la vue, ou la parole. Discours troisième : Sur la beauté de la belle jambe et la vertu qu'elle a. Discours quatrième : Sur l'amour des dames vieilles et comme aucunes l'aiment autant que les jeunes. Discours cinquième : Sur ce que les belles et honnêtes dames aiment les vaillants hommes, et les braves hommes aiment les dames courageuses. Discours sixième : Sur ce qu'il ne faut jamais parler mal aux dames et la conséquence qui en vient. Discours septième : Sur les femmes mariées, les veuves et les filles, à savoir desquelles les unes sont plus chaudes à l'amour que les autres. La langue de Brantôme avait le sel d'une langue propre à décrire les jeux de l'amour. « Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu d'amour ne le désapprend jamais ». (« Les vies des dames galantes »). « Si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenoyent tous par la main et qu'il s'en pust faire un cerne, je croy qu'il seroit assez bastant pour entourer et circuire la moitié de la terre ». (« Les vies des dames galantes »). En 1584, à l'âge de 44 ans environ, Brantôme perdit son maître François d'Alençon, duc d'Anjou, héritier éventuel de la couronne de France. Il allait trahir son roi, quoi qu'il en eût dit, et passer au service de l'Espagne quand une vilaine chute de cheval le contraignit à l'immobilité deux années dans sa propriété. Ainsi il se retira « perclus et estropié » de la cour et « songea à ses amours et aventures de guerre, pour autant se contenter ». Il dicta ses mémoires aux frères Matheaud et rassembla des poèmes pétrarquisants. Ainsi pendant les trente dernières années de sa vie, Bourdeille se retira dans ses terres, partagea son temps entre sa maison de Bourdeilles, l'abbaye de Brantôme, le château de la Tour-Blanche et sa dernière demeure de Richemont. Il se consacra alors à l'écriture et expia ainsi une vie passablement agitée, vagabonde et amoureuse. Il écrivit, comme en se jouant, les Mémoires qui l'ont immortalisé. Ses mémoires souvent légers, plaisent surtout par leur style sans artifices. La Vie des Dames Galantes est la partie la plus légère de son oeuvre. Ses écrits ne furent publiés, de manière posthume, qu'en 1655 pour la première fois, dans une édition imparfaite et incorrecte. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour que sa réputation ne s'étende (Edition de Leyde, chez Jean Sambix, 1665-1666, en 9 volumes, réédités en 1722 chez Jean Sambix le jeune. Il y a eu des éditions en 1740, puis encore en 1779. La première édition scientifique sera donnée en 1822 par Monmerqué puis en 1858 (terminée en 1895 en 13 volumes dans la Bibliothèque Elzévirienne) par Louis Lacour.
"Peu d’écrivains, sans doute, ont aimé les femmes autant que notre abbé commendataire, leur chair blanche, leur bouche, leurs jambes. Aucune limite n’est pour lui concevable au déduit. Il semble qu’il ne peu pas s’arrêter de parler de l’amour, de l’amour physique ; il en fait d’ailleurs la démonstration à la fin de maints paragraphes en s’exclamant qu’il en a assez dit, qu’il lui faut s’arrêter, que trop, c’est trop ; mais il ne le peut et il en rajoute : encore une histoire de lit, encore une anecdote grivoise ! Pour lui, l’amour et le désir commandent tout : « Il n’y a de loi qu’un beau cul ne renverse ! » " (Madeleine Lazard)
Belle édition dont les exemplaires de tête avec suite, planches refusées et aquarelles originales doivent être recherchés par les bibliophiles avisés.
Prix : 1.800 euros