jeudi 27 juin 2024

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Lettres du Tombeau ou Les Posthumes ; Lettres reçues après la mort du Mari, par sa Femme, qui le croit à Florence. Par Feu Cazotte. Imprimé à Paris, à la maison ; se vend chés Duchêne, libraire, 1802. 4 parties reliées en 2 volumes grands in-12. Reliure demi-basane verte du milieu du XIXe siècle. Edition originale très rare. Très bon exemplaire, bien complet des estampes et des feuillets censurés, d'un des ouvrages parmi les plus curieux et les plus rares de Rétif de la Bretonne.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]

Lettres du Tombeau ou Les Posthumes ; Lettres reçues après la mort du Mari, par sa Femme, qui le croit à Florence. Par Feu Cazotte.

Imprimé à Paris, à la maison ; se vend chés Duchêne, libraire, 1802

4 parties reliées en 2 volumes grands in-12 (17,4 x 10 cm) de 356, 360, 360 et 335-(36) pages. Collationné complet.

Reliure demi-basane verte du milieu du XIXe siècle, dos lisse avec faux-nerfs dorés et marqués à froid, tranches rognées. Reliures légèrement frottées. Intérieur frais avec quelques feuillets tachés, brunis ou roussis (dont frontispice et titre de la quatrième partie), quelques mouillures anciennes stoppées et saines à la fin du pemier tome (pp. 300 à 356 environ).


Edition originale très rare.

Exemplaire bien complet des quatre curieuses estampes qui ne se trouvent que dans de très rares exemplaires et qui ont fait l'objet de la saisie de l'ouvrage par la police.

La plupart des exemplaires ont été remis en vente sans les gravures après la saisie par la police.

Exemplaire bien complet des feuillets paginés 133 à 138 ter qui manquent presque toujours au tome 2.

Avec les pages 117 à 122 du premier tome qui furent censurées par la police lors de la saisie du tirage (selon Bordes de Fortages).







L'ouvrage fut commencé par Rétif en 1786, mais il ne fut achevé que dix ans plus tard, en 1796. Une analyse du livre se trouve dans Mes Ouvrages (p. 184-187) où il écrit : "Enfin, l'ouvrage finit par un aperçu sur la Révolution, d'autant plus étonnant que ces lettres ont été, avec preuves, composées trois années auparavant, en 1786, 1787, 1788. Voici la manière dont j'avais procédé. J'allais tous les vendredis souper chez la Comtesse de Beauharnais, qui m'en avait donné le sujet. Je composais tous les soirs une seule lettre ; de sorte que, tous les vendredis, je portais mes six lettres avec moi et je les lisais après souper. Elles faisaient ordinairement une forte impression ! A mon retour, ma fille cadette copiait ces lettres, envoyait l'au-net à la Comtesse et serrait les originaux. C'est sur ces originaux qu'a été refait tout l'ouvrage en 1796. Les réponses ont été composées à neuf."

Résumer Les Posthumes serait une gageure tant il contient de thèmes et de diversités curieuses. Cubières-Palmézeaux, ami et premier biographe de Rétif de la Bretonne écrit : "Le gouvernement d'alors ne permit point la publication de cet ouvrage, et le gouvernement d'alors n'eut pas tort, ce me semble. L'idée en est d'une bizarrerie sublime, si je puis allier ces deux termes : mais il y règne des obscénités révoltantes comme dans plusieurs ouvrages de notre auteur ; mais celui-ci y révèle beaucoup de choses qu'il aurait dû taire sur une personne qui tenait de près au gouvernement d'alors, et qui tient de près encore au gouvenement d'ajourd'hui." (Préface, Histoire des Compagnes de Maria, tome I, p. 186-188.)

Rétif a ajouté aux Posthumes, tome IV, pages 315-334, deux Revies, tirées de son ouvrage, l'Enclos et les Oiseaux qui n'était qu'en voie d'achèvement lorsqu'il imprima les Posthumes.







Portant le nom de Cazotte sur le titre, Rétif s'explique à ce sujet, sans convaincre, la courte préface attribuée à Cazotte faisant allusion à des événements postérieurs à sa mort. C'est donc à Rétif seul qu'il faut attribuer ces paroles : "Mon but dans la composition de cet ouvrage extraordinaire, dit-il, est le même que celui de Pythagore, à son arrivée en Italie : de guérir les hommes des vaines frayeurs de la mort, frayeurs qu'a triplées ou centuplées le christianisme ... J'ai préféré d'établir ces même vérités, d'une manière active ou dramatique, d'après un fait réel que m'a raconté Mme de Beauharnais. [...]." Mais l'ouvrage est avant tout un fourre-tout mêlant faits et événements fantastiques, merveilleux et tenant de la science-fiction, ce qui en fait l'un des premiers ouvrages du genre.

On lit dans une note de bas de page d'un ouvrage de Jacques Savarit (Tendances mystiques et ésotériques chez Dante-Gabriel Rossetti, p. 89) : "Les Posthumes (1802), contient l'exposé lyrique d'une théorie maçonne, un essai de cosmogonie théosophique et des peintures alternées de paradis swédenborgiens et de phalanstères fouriéristes où l'on peut reconnaître toutes les caractéristiques stylistiques propres à Rossetti le père."

Il est considéré par certains comme un roman de science-fiction dans lequel Rétif de la Bretonne nous narre l'histoire du duc Multipliandre, personnage qui a découvert le secret de l'immortalité et instaure un système de reproduction eugénique de l'humanité, on y trouve des voyages dans le temps, à travers l'univers, dans les astres, etc.

Ouvrage considéré par tous les biographes de Rétif de la Bretonne comme étant l'un des plus rares. Saisi par la police, les exemplaires, en grande partie disparus ou détruits, sont très difficiles à trouver. Il n'a jamais été réimprimé pas plus qu'il n'a été totalement compris.


Notre exemplaire, relié vers 1850 est complet de toutes les pièces requises.

Références : Rives Childs, XLVI, p. 342 ; Lacroix, XLVIII, p. 425

Bon exemplaire d'un des ouvrages parmi les plus curieux et les plus rares de Rétif de la Bretonne.

Prix : 7.500 euros

mercredi 26 juin 2024

Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]. Lettres du Tombeau ou Les Posthumes ; Lettres reçues après la mort du Mari, par sa Femme, qui le croit à Florence. Par Feu Cazotte. Imprimé à Paris, à la maison ; se vend chés Duchêne, libraire, 1802. 4 parties reliées en 4 volumes grands in-12. Reliure demi-chagrin rouge du milieu du XIXe siècle. Edition originale très rare. Bon exemplaire d'un des ouvrages parmi les plus curieux et les plus rares de Rétif de la Bretonne.


Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne [Restif de la Bretone]

Lettres du Tombeau ou Les Posthumes ; Lettres reçues après la mort du Mari, par sa Femme, qui le croit à Florence. Par Feu Cazotte.

Imprimé à Paris, à la maison ; se vend chés Duchêne, libraire, 1802

4 parties reliées en 4 volumes grands in-12 (18,2 x 11,5 cm) de 356, 360, 360 et 335-(37) pages. Collationné complet. Exemplaire sans les feuillets paginés 133 à 138 ter qui manquent presque toujours au tome 2. Avec les pages 117 à 122 du premier tome qui furent censurées par la police lors de la saisie du tirage (selon Bordes de Fortages).

Reliure demi-chagrin rouge du milieu du XIXe siècle, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, têtes dorées, tranches ébarbées non rognées (relié sur brochure). Taches sombres en pied des dos (anciennes mouillures stoppées), frottements sur les plats et les coupes et coins. Intérieur frais malgré quelques cicatrices d'anciennes mouillures stoppées et sans gravité pour le papier.












Edition originale très rare.

Exemplaire sans les quatre estampes qui ne se trouvent que dans de très rares exemplaires.

La plupart des exemplaires ont été remis en vente sans les gravures après la saisie par la police.

L'ouvrage fut commencé par Rétif en 1786, mais il ne fut achevé que dix ans plus tard, en 1796. Une analyse du livre se trouve dans Mes Ouvrages (p. 184-187) où il écrit : "Enfin, l'ouvrage finit par un aperçu sur la Révolution, d'autant plus étonnant que ces lettres ont été, avec preuves, composées trois années auparavant, en 1786, 1787, 1788. Voici la manière dont j'avais procédé. J'allais tous les vendredis souper chez la Comtesse de Beauharnais, qui m'en avait donné le sujet. Je composais tous les soirs une seule lettre ; de sorte que, tous les vendredis, je portais mes six lettres avec moi et je les lisais après souper. Elles faisaient ordinairement une forte impression ! A mon retour, ma fille cadette copiait ces lettres, envoyait l'au-net à la Comtesse et serrait les originaux. C'est sur ces originaux qu'a été refait tout l'ouvrage en 1796. Les réponses ont été composées à neuf."

Résumer Les Posthumes serait une gageure tant il contient de thèmes et de diversités curieuses. Cubières-Palmézeaux, ami et premier biographe de Rétif de la Bretonne écrit : "Le gouvernement d'alors ne permit point la publication de cet ouvrage, et le gouvernement d'alors n'eut pas tort, ce me semble. L'idée en est d'une bizarrerie sublime, si je puis allier ces deux termes : mais il y règne des obscénités révoltantes comme dans plusieurs ouvrages de notre auteur ; mais celui-ci y révèle beaucoup de choses qu'il aurait dû taire sur une personne qui tenait de près au gouvernement d'alors, et qui tient de près encore au gouvenement d'ajourd'hui." (Préface, Histoire des Compagnes de Maria, tome I, p. 186-188.)

Rétif a ajouté aux Posthumes, tome IV, pages 315-334, deux Revies, tirées de son ouvrage, l'Enclos et les Oiseaux qui n'était qu'en voie d'achèvement lorsqu'il imprima les Posthumes.













Portant le nom de Cazotte sur le titre, Rétif s'explique à ce sujet, sans convaincre, la courte préface attribuée à Cazotte faisant allusion à des événements postérieurs à sa mort. C'est donc à Rétif seul qu'il faut attribuer ces paroles : "Mon but dans la composition de cet ouvrage extraordinaire, dit-il, est le même que celui de Pythagore, à son arrivée en Italie : de guérir les hommes des vaines frayeurs de la mort, frayeurs qu'a triplées ou centuplées le christianisme ... J'ai préféré d'établir ces même vérités, d'une manière active ou dramatique, d'après un fait réel que m'a raconté Mme de Beauharnais. [...]." Mais l'ouvrage est avant tout un fourre-tout mêlant faits et événements fantastiques, merveilleux et tenant de la science-fiction, ce qui en fait l'un des premiers ouvrages du genre.

On lit dans une note de bas de page d'un ouvrage de Jacques Savarit (Tendances mystiques et ésotériques chez Dante-Gabriel Rossetti, p. 89) : "Les Posthumes (1802), contient l'exposé lyrique d'une théorie maçonne, un essai de cosmogonie théosophique et des peintures alternées de paradis swédenborgiens et de phalanstères fouriéristes où l'on peut reconnaître toutes les caractéristiques stylistiques propres à Rossetti le père."

Il est considéré par certains comme un roman de science-fiction dans lequel Rétif de la Bretonne nous narre l'histoire du duc Multipliandre, personnage qui a découvert le secret de l'immortalité et instaure un système de reproduction eugénique de l'humanité, on y trouve des voyages dans le temps, à travers l'univers, dans les astres, etc.

Ouvrage considéré par tous les biographes de Rétif de la Bretonne comme étant l'un des plus rares. Saisi par la police, les exemplaires, en grande partie disparus ou détruits, sont très difficiles à trouver. Il n'a jamais été réimprimé pas plus qu'il n'a été totalement compris.







Notre exemplaire, relié sur brochure (à gandes marges) vers 1860, n'a jamais eu les quatre estampes qui manquent à presque tous les exemplaires rencontrés.

Références : Rives Childs, XLVI, p. 342 ; Lacroix, XLVIII, p. 425

Bon exemplaire d'un des ouvrages parmi les plus curieux et les plus rares de Rétif de la Bretonne.

Prix : 6.000 euros


Note : Nous proposons également à la vente un autre exemplaire bien complet des 4 estampes (voir sur notre site)

lundi 24 juin 2024

ALGAROTTI, Francesco | DUPERRON DE CASTERA, traducteur | [NEWTON, Isaac] Le Newtonianisme pour les Dames, ou Entretiens sur la lumière, sur les couleurs, et sur l'attraction. Traduits de l'italien de M. Algarotti, par M. Duperron de Castera. A Paris, chez Montalant, imprimeur-libraire, 1738 2 tomes reliés en 1 volume petit in-8. Première édition française. Bel exemplaire de cet ouvrage important dans l'histoire de la vulgarisation scientifique, aussi approximative soit-elle.



ALGAROTTI, Francesco | DUPERRON DE CASTERA, traducteur | [NEWTON, Isaac]

Le Newtonianisme pour les Dames, ou Entretiens sur la lumière, sur les couleurs, et sur l'attraction. Traduits de l'italien de M. Algarotti, par M. Duperron de Castera.

A Paris, chez Montalant, imprimeur-libraire, 1738

2 tomes reliés en 1 volume petit in-8 (17,3 x 10,8 cm) de LXII-279-(9) et (2)-309-(11) pages

Reliure strictement de l'époque pleine basane granitée marron, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées de rouge. Reliure fraîche en dépit de quelques épidermures sans gravité. Intérieur en excellent état, très frais. Bien complet des feuillets d'errata.



Première édition française.

Très intéressant ouvrage de vulgarisation scientifique à l'usage des dames. Enfin, de nombreux hommes du commun auront bien du mal, encore aujourd'hui, à appréhender ne serait-ce que quelques lignes de ce bon résumé de la science de Newton concernant la lumière, les couleurs et l'attraction terrestre ou gravité.







Ce livre est un résumé, sous forme de dialogues, des entretiens qu'Algarotti eut  avec Voltaire et Madame du Châtelet lors de son séjour à Cirey à la fin de l'année 1735. Nous assistons dans cet ouvrage à une conversation galante autour de la science des astres, etc. L'ouvrage d'Algarotti (1712-1764) a paru l'année précédente en 1737 en italien sous le titre : Il Newtonianismo per le dame Ovvero Dialoghi sopra la luce (publié à Naples). De la première édition française il existe deux états, avec ou sans les commentaires d'Algarotti. Notre exemplaire est avec les commentaires (premier état), qui seront supprimés dans le tirage suivant. En décembre 1738 La Marquise du Chatelet écrit à Maupertuis : "Le Newtonianisme pour les dames est traduit. Je ne sais si vous aurez la patience de le lire dans l’impertinente traduction de Castera. Je ne sais comment M. Algarotti s’en trouve. Il méritait bien, après avoir dédié son livre à l’ennemi de Newton, d’être traduit par un homme qui se déclare l’ennemi de Newton et le sien." Voltaire se fâche alors avec Algarotti lui reprochant d'avoir écrit une préface dédiée à Fontenelle, connu comme anti-newtonien. Par ailleurs cette première édition française du Newtonianisme pour les dames parait la même année que la première édition de la Philosophie de Newton par Voltaire, ce qui est un événement éditorial portant forcément à conséquence sur les ventes de l'ouvrage du sage philosophe de Cirey. L'ouvrage de Voltaire est resté vanqueur incontesté de ce duel vulgarisateur. Sans doute parce qu'un homme de théâtre célèbre et célébré est plus à même de donner le bon point de vue sur les sciences.








Le Newtonianisme pour les dames traduit en français connaîtra cependant une seconde édition en 1739, puis encore une en 1741 et enfin une dernière en 1751.





Bel exemplaire de cet ouvrage important dans l'histoire de la vulgarisation scientifique, aussi approximative soit-elle.

Prix : 1.000 euros