Chevalier PLANTE-AMOUR (i.e. François BRUYS)
L'Art de connaître les Femmes, avec des Pensées libres sur divers sujets et une Dissertation sur l'Adultère. Par le Chevalier Plante-Amour (i.e. François Bruys).
A Amsterdam, chez Michel, 1749
1 volume in-8 (17 x 10,5 cm) de XX-252 pages.
Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure signée et datée CHAMBOLLE-DURU 1869). Très bel état, dos légèrement passé, quelques légères ombres sur les plats. Intérieur très frais, sans rousseurs.
Cet ouvrage a été imprimé pour la première fois en 1730 à l'adresse de La Haye, chez Jaques Vanden Kieboom. Cette première édition et celle de 1749 sont qualifiées de rares dans plusieurs catalogues anciens. L'édition de 1749 est présente au catalogue du libraire Foppens (Catalogus librorum bibliopolii Petri Foppens, 1752, n°2040).
"Ce singulier nom de Plante-Amour est ici un pseudonyme ; mais un savant suisse distingué le porte réellement aujourd'hui. [...]. L'auteur est un réfugié français, François Bruys, qui se destinait d'abord à l'état monastique, et qui finit par se marier, après avoir abjuré tour à tour le catholicisme et le protestantisme. Il se vantait pourtant d'être aussi moral que possible, et il porta plainte en calomnie contre La Barre de Beaumarchais et le libraire Van Duren, parce que l'auteur des "Lettres sérieureses et badines" avait annoncé que l'art de connaître les femmes, qui allait voir le jour, pourrait servir de commentaire aux "Raggionamenti" d'Aretino et à la "Putana errante" de Veniero. Le libraire qui publiait les "Lettres sérieuses et badines" fut condamné et interdit. Alors François Bruys se ccontenta pour toute vengeance de dédier son livre aux auteurs et imprimeurs de ce journal, qui cessait d'être littéraire. Sa dédicace est une cruelle satire ou l'histoire littéraire à beaucoup à prendre. Cet ouvrage, malgré la dénégation du chevalier de Plante-Amour, offre, sous des noms empruntés, bien des histoires véritables, dont la clef est aujourd'hui perdue." (in Bulletin du Bibliophile, 13ème série, p. 214, par P. L. i.e. Paul Lacrois, Bibliophile Jacob).
François Bruys est né le 7 février 1708 dans le village de Serrières en Macônais. Il est mort à Dijon le 21 mai 1758. Son père était marchand de vin. Pendant son procès de 1730-1731, il mentionne plusieurs fois sa femme ; il écrit à Desmaizeaux le 18 juillet 1733 : « J'ai perdu ma première femme, j'en ai pris une seconde j'ai fait des enfants, et des livres ». Son parcours est détaillé dans le Dictionnaire des journalistes (n°126, article par Marianne Couperus, en ligne, Fondation Voltaire).
L'épître est datée d'octobre 1729 à Amsterdam par le Chevalier Plante-Amour. Le volume se divise en XIX chapitres (idée générale des femmes - des jeunes demoiselles et de leur éducation - de l'amour propre - de la religion et de la dévotion des dames - de l'amour et des déréglements sans lesquels cette passion jette les femmes - de la continence et de la chasteté - du mariage - de l'esprit et de la science (chez les femmes) - du secret (chez les femmes) - de la beauté et de la parure - du mensonge - de la médisance et de la calomnie - de la flatterie et de la dissimulation - de l'amitié et de la haine - de l'envie - de l'avarice et de la prodigalité - de l'orgueil et de l'ostentation - de la colère - etc. Suivent les Pensées libres (pages 140 à 202) et enfin la Dissertation sur l'adultère (pages 203 à 252).
"Ouvrage très curieux" (Auguste Aubry, Bulletin du Bouquiniste, janvier 1875)
Cet ouvrage a été consulté et a servi de source pour la rédaction de la Phyiologie du Mariage de Balzac (1830).
Notre exemplaire est passé par le catalogue de la librairie Auguste Fontaine (n°32 du catalogue de 1870, coté 40 francs).
Très bel exemplaire parfaitement établi par Chambolle-Duru en 1869.
Prix : 2.000 euros