Fromont jeune et Risler ainé, moeurs parisiennes. Notice littéraire par Gustave Geffroy. Douze compositions de Em. Bayard gravées à l'eau forte par J. Massard.
Paris, Librairie L. Conquet, 1885
2 volumes in-8 (23 x 16 cm) de (4)-XXIV-294-(1) et (4)-368 pages. 12 eaux-fortes hors-texte en 2 états, avec et avant la lettre (soit 24 épreuves au total).
Reliure strictement de l'époque plein maroquin turquoise, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés pointillés, plats en encadrés de filets dorés avec fleurons pointillés dans les angles, large jeu de roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, tête dorée, non rogné, couvertures imprimées conservées (reliure signée ZAEHNSDORF). Couleur de maroquin très peu commune mais qui hélas ne tient pas dans le temps (dos uniformément passés, éclaircis). Quelques légers frottements et marques sur les plats, coupes et coins, sans gravité. Tampon ex libris sur les plats de couverture. Intérieur parfait.
Tirage à 500 exemplaires.
Celui-ci, un des 150 exemplaires sur Japon (avec 350 ex. sur papier vélin du Marais).
Nouvelle édition et première édition de luxe illustrée.
La notice de Gustave Geffroy explique comment situer cet ouvrage dans l'oeuvre d'Alphonse Daudet. Fromont jeune est d'une importance capitale parmi les romans de l'auteur. Ce "livre marque à la fois un point d'arrivée et un point de départ : il est un résultat et une cause. [...] L'ambition de Daudet, qu'il a dite un jour, et qui n'est pas son ambition à lui seulement, mais celle de tout romancier artiste et psychologue, est de "créer des êtres, de mettre sur pied à force de vraisemblance des types d'humanité qui circulent désormais par le monde avec le nom, le geste, la grimace qu'il leur a donnés, et qui font parler d'eux, - qu'on déteste ou qu'on les aime, - en dehors de leur créateur et sans que son som soit même prononcé". [...] Tous les personnages de Fromont jeune et Risler ainé la portent, cette marque personnelle de l'écrivain. Passez-les en revue, tous ces bonhommes vivants, sanguins, nerveux, affinés, musclés ; tous avec leurs caractères différents, leurs positions sociales tranchées, tous vous montreront des épanouissements de bêtise, de perversité ou de bonté, tous vous diront que la vie est dure, que les joies sont courtes, que les douleurs sont longues. [...]".
Fromont jeune et Risler ainé a paru pour la première fois en 1874 (après avoir été publié en feuilleton dans le journal Le Bien Public quelques mois auparavant). L'histoire se déroule dans le Paris du XIXe siècle et tourne autour de deux amis proches et associés : Risler, un homme sérieux et consciencieux, et Fromont, plus extraverti et insouciant. Ils dirigent ensemble une entreprise prospère de fabrication de papiers peints.
Cependant, l'intrigue se complique lorsque Risler épouse la belle et capricieuse Sidonie, qui se révèle être une femme manipulatrice et opportuniste. Elle entreprend une liaison avec un artiste bohème, Maréchal, en utilisant la complicité de son mari.
Au fil du temps, Sidonie pousse Risler à investir dans des projets risqués, mettant en péril la stabilité financière de l'entreprise. Pendant ce temps, Fromont découvre la trahison de Sidonie et Maréchal, ce qui provoque un conflit entre les deux amis et un déclin financier de l'entreprise.
Le roman explore les thèmes de l'amitié, de la trahison, de l'avidité et des conséquences des choix impulsifs. Il offre une peinture vivante de la société parisienne de l'époque et des dynamiques complexes qui peuvent exister dans les relations personnelles et professionnelles. Fromont jeune et Risler aîné illustre les conséquences désastreuses de la recherche excessive de plaisir et de profit, ainsi que les dilemmes moraux auxquels les personnages sont confrontés dans un contexte en évolution rapide.
Dans son compte rendu paru dans Le Livre de juillet 1885 Octave Uzanne écrit : "Quant à Fromont jeune et Risler aîné, le roman
de Daudet le plus lu et le moins contesté
M. Conquet en a fait un bijou d'impression
et d'élégance. [...]".
Provenance : de la bibliothèque de Laurence Currie (1867-1934) avec son ex libris « ex-libris Laurentii Currie ». Laurence Currie, courtier d'assurance et administrateur de chemins de fer anglais, connu pour ses collections d'estampes, de peinture et de mobilier, qui faisaient l'objet principal de son attention, ainsi qu'une riche bibliothèque.
Bel exemplaire luxueusement relié à l'époque du tirage sur Japon contenant deux états des gravures.
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