jeudi 24 mars 2022

Voyage en Moscovie d'un ambassadeur (1661-1663), conseiller de la chambre impériale [le Baron de Mayerberg], envoyé par l'Empereur Léopold au Czar Alexis Mihalowics, Grand Duc de Moscovie. 1688. Première édition en français. Très bon exemplaire en condition d'époque de cet ouvrage rare et curieux sur les mœurs et la société russe au milieu du XVIIe siècle.


[MAYERBERG (Baron Auguste de). ou VON MAYERN]

Voyage en Moscovie d'un ambassadeur, conseiller de la chambre impériale [le Baron de Mayerberg], envoyé par l'Empereur Léopold au Czar Alexis Mihalowics, Grand Duc de Moscovie.

A Leide, chez Friderik Harring, marchand libraire, 1688

1 volume in-12 (15,7 x 9,5 cm) de (2)-381 pages.

Reliure strictement de l'époque plein veau brun, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, tranches mouchetées rouges, gardes et doublures de papier peigne. Fer spécial doré en queue du dos "au dauphin couronné". Quelques usures à la reliure (manque à l'extrémité de la coiffe supérieure, coins usés, manque de cuir sur une coupe, mors en partie fendus (solide), frottements. Intérieur très frais. Collationné complet.

Première édition en français.



« Mayerberg est un diplomate allemand qui vivait dans la dernière moitié du dix-septième siècle. Il fut envoyé en ambassade par Léopold Ier auprès du tzar Alexis Michaélowitz, dans le but de rétablir la paix entre la Pologne et la Russie. Parti de Vienne le 16 février 1661, il traversa, avec son collègue Calvucci, la Prusse et la Courlande, obtint après beaucoup de difficultés la permission d’entrer en Moscovie, et parvint dans la capitale le 25 mai. Après une année de séjour, pendant laquelle il ne put avoir aucune communication avec l’étranger, il lui fut permis de retourner à Vienne, où il rentra, le 19 mars 1663. Il a publié le récit de son voyage. Cet ouvrage rare et curieux fait connaitre les usages de la Russie au dix-septième siècle et la manière bizarre dont on y traitait les étrangers. » (Hoefer, Biographie générale, vol. 34, p. 543).

Cet ouvrage a paru pour la première fois en latin en 1668 (Cologne). Cette première édition française est abrégée par rapport à l'originale latine. « Fort curieuse, selon Quérard, elle fait connaître le faible degré de civilisation qu’avait alors atteint la Russie ».

"Meyerberg n’est pas le seul à s’étonner, ou à rire, des bizarreries des Moscovites. C’est même un lieu commun des ouvrages de l’époque qui traitent de la Russie. Par ailleurs, ce ne sont pas les querelles de préséance, ni la complexité quasi byzantine des cérémonies, qui pourraient exciter l’hilarité d’un ambassadeur chevronné. Au moment où Meyerberg se trouve à Moscou, et s’évertue, pour l’honneur de son maître, à ne pas saluer le premier le commissaire du grand-duc moscovite, l’ambassadeur à Londres du jeune Louis XIV dispute la préséance à l’ambassadeur d’Espagne." (E. Le Roy Ladurie, « Auprès du roi, la Cour ».)

Du XIIIe au XVIe siècle, l'une de ces principautés, la Moscovie (dont la capitale est Moscou), dirigée par des princes habiles, annexe progressivement toutes les autres pour devenir la Russie.​ À la fin du règne d'Ivan III le territoire de la Moscovie a quadruplé (fin du XVe siècle). Ivan le Terrible, premier prince à se faire désigner sous le titre de tsar, parachève ces conquêtes en s'emparant des principaux khanats mongols, mais il perd l'accès à la mer Baltique face à une coalition de l'Empire suédois avec la Pologne et la Lituanie. Désormais l'expansion de la Russie vers l'est n'a plus d'obstacle sérieux. La colonisation par les paysans russes du vaste bassin de la Volga et de l'Oural prend son essor. Des paysans et fugitifs, les cosaques, s'installent sur les marges et s'organisent en « armée » tout en jouant les rôles de pionniers et de garde-frontières. Ivan le Terrible se considère alors logiquement comme l'unique héritier de Vladimir, bien qu'il ne possède pas la ville de Kiev aux mains de la dynastie lituanienne des Jagellon. Cette dernière avait conquis la plupart des territoires de la Rus' occidentale. L'extinction de la dynastie des descendants de Riourik (qui remontait aux mythiques princes varègues) déclenche le Temps des troubles jusqu'à ce qu'une nouvelle dynastie, les Romanov, monte sur le trône (1613). Plusieurs souverains brillants vont aux XVIIe et XVIIIe siècles accroître la taille de l'Empire russe avec l'aide des cosaques.

Références : Barbier, IV, 1085 ; Querard, I, 296 ; Brunet, III, 1557 ; Graesse, IV, 456.

Provenance : exemplaire de la bibliothèque de monsieur le comte Joseph de Montrichard (ex libris armorié en taille-douce tiré en sanguine). Joseph Hélie Désiré Perruquet de Montrichard, né le 24 janvier 1760 à Thoirette en Franche-Comté et mort le 5 avril 1828 à Strasbourg, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Il est issu de la maison de Montrichard, très ancienne famille de la noblesse française ; Ex libris manuscrit Jouanneau (ancien).

Très bon exemplaire de cet ouvrage rare et curieux qui nous fait connaître la Russie du milieu du XVIIe siècle.

Prix : 1.250 euros