NONCE CASANOVA - [Uzanne, Joseph].
L'AMOUR. [LA FACE DE L'ÊTRE]. Roman.
Paris, Société d'éditions littéraires et artistiques, Librairie Ollendorff, 1901 [de l'imprimerie de E. Arrault et Cie à Tours].
1 volume in-18 (19,5 x 14 cm) de (6)-322 pages.
Reliure demi-chagrin à larges coins, filets dorés sur les plats, dos à nerfs, auteur, titre et millésime dorés au dos, tête dorée, non rognés, plats de couverture jaune imprimés conservés (petits manques et brunis sur le pourtour). Reliure parfaitement conservée. Intérieur très frais imprimé sur beau papier de Hollande.
Edition originale.
Un des rarissimes exemplaires imprimés sur papier de Hollande (5 exemplaires seulement ont été imprimés sur ce papier - numéroté 3 au composteur). Il n'y a pas d'autres grands papiers annoncés.
Exemplaire de dédicace offert par l'auteur à son ami Joseph Uzanne (1850-1937), journaliste et directeur des Figures Mariani (biographies des Contemporains parues entre 1894 et 1925), frère d'Octave Uzanne, également homme de lettres et bibliophile.
Envoi autographe de l'auteur sur le faux-titre : "à Monsieur Joseph Uzanne, hommage de profonde sympathie."
Une lettre de l'auteur adressée à Joseph Uzanne a été montée en tête. Elle parle d'un portrait gravé de Nonce Casanova. Ce portrait était très certainement prévu pour illustrer la notice biographique à paraître dans les Figures Contemporaines Mariani. Cette notice n'a cependant finalement jamais été publiée (selon nos recherches au sein des volumes parus entre 1901 et 1925).
Ce roman de Nonce Casanova fait partie d'un ensemble de romans publiés sous le sur-titre de La Face de l'Être. Ils comprennent les romans suivants : Le Choc - Les Adultères vierges - Le Poète et la Violée - Le Baiser - L'Angelus et enfin L'Amour (que nous proposons ici). Ces romans rentrent dans la catégorie des romans à caractère métaphysique de l'auteur.
On trouve peu d'informations sur cet auteur aujourd'hui oublié.
« Nonce Casanova (1873-1957), bien oublié aujourd’hui, fut pourtant autour de 1900 un romancier et critique littéraire estimé. Si sa Messaline (1902) a durablement cristallisé les fantasmes antico-décadents de la fin du XIXe siècle, tout un pan de l’œuvre, à caractère métaphysique, a vite sombré dans l’indifférence. Tel est le cas de deux œuvres contemporaines de Messaline : L’Image des Ténèbres et Le Sanglot. Ces textes, hantés par les images de destruction et d’annihilation, peuvent être relus comme deux méditations sur la Vanité, ce leitmotiv de l’œuvre de Nonce Casanova. La conscience terrifiée par l’idée de son néant, au lieu de fuir cette idée dans le divertissement, la ressasse et s’en délecte. Nonce Casanova révèle tout son talent d’écrivain dans sa capacité à jouer sur les variations du memento mori en évitant toujours les lieux communs. Ses personnages en proie aux angoisses existentielles, fascinés par la décomposition de l’être, finissent par trouver paradoxalement le sens de l’infini dans la pensée décourageante de la finitude. » In Romanciers fin-de-siècle, Chapitre 1 : Nonce Casanova : les Faces (désespérées) de l’Être, par Marie-France de Palacio, pp. 1–16.
"L'effet d'une sensation d'amour a souvent une étrangeté où la plus consciencieuse analyse ne trouverait pas la moindre trace de logique. Cela tient même, semble-t-il, à de l'idiotie absolue, à un interne élan de néant et de vertige combinés, à une existence de chose inconnue qui serait beaucoup moins que du mystère. [...]" (extrait).
Jean Quilicus Nonce Martin Casanova est né le 25 mars 1873 à Constantine et décédé à Soussans (Gironde) le 6 janvier 1957 (source Marie-France de Palacio).
Les romans de Nonce Casanova sont devenus excessivement rares à trouver en bonne condition, d'autant plus comme ici en grand papier à tirage très limité.
Provenance : de la bibliothèque Joseph Uzanne (envoi autographe et lettre autographe de l'auteur) ; de la bibliothèque de Annie & Robert Lenoir (Docteur en Médecine, Paris), avec son ex libris gravé (Orléans, 1963).
Bel exemplaire de dédicace sur grand papier. Très rare.
Prix : 550 euros