samedi 26 mars 2022

Le Taureau Blanc par Voltaire (1926). 41 illustrations au pochoir par Georges Braun. Couverture lithographiée en couleurs. Tirage à 550 exemplaires. Exemplaire de passe provenant de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage. Bel exemplaire.

VOLTAIRE. BRAUN, Georges (illustrateur).

LE TAUREAU BLANC.

René Kieffer, Relieur-Editeur, Paris, s.d. (1926) [de l'imprimerie de Ducros et Colas, novembre 1926]

1 volume in-4 (24 x 19 cm) broché de (4)-99-(3) pages. Couverture à rabats lithographiée de Georges Braun tirée en couleurs courant sur les deux plats et le dos du volume. 41 illustrations de Georges Braun dans le texte coloriées au pochoir et au pinceau. Excellent état. Petite fente en bas du premier plat le long du dos (recollé), sans gravité. Brochage solide et très frais. Intérieur très frais, sans rousseurs.

Tirage limité à 550 exemplaires.

Celui-ci, un des exemplaires sur vélin blanc BFK filigrané au nom de l'éditeur René Kieffer, non numéroté (normalement 500 exemplaires sur ce papier après 50 exemplaires sur Japon). 

Exemplaire de passe provenant de la bibliothèque du photograveur ayant cliché les illustrations pour l'éditeur René Kieffer (source non documentée, non renseignée, plus d'informations pourront être données à l'acquéreur de ce volume).

Récit en style oriental, prétendument "traduit du syriaque", et inspiré par les Mille et une nuits, qui conte des aventures d'une princesse égyptienne, Le fond mélange ésotérisme et érotisme. Amaside, dans des temps très reculés. Son conseiller, le sage Mambrès, a "environ treize cents ans". Elle est séparée de son amant, Nabuchodonosor, depuis sept ans ; son père lui interdit de prononcer ce nom, sous peine d'avoir la tête tranchée. Elle rencontre au bord du Nil un taureau blanc, qui manifeste son amour pour la princesse, à qui il plaît. Elle comprend qu'il n'est autre que son amant transformé. Son père décide de le faire tuer : il craignait en lui un rival et l'avait changé en taureau pour s'en débarrasser. Mambrès le sauve en le faisant désigner pour remplacer le bœuf sacré des Egyptiens, Apis, qui venait de mourir. Nabuchodonosor retrouve la forme humaine et épouse Amaside.

"Fervent pourfendeur des superstitions et des croyances irraisonnées aux « fables » bibliques, Voltaire réécrit, dans Le Taureau blanc, un certain nombre d’épisodes surnaturels issus de la Bible et les insère au cœur d’un conte oriental. Cette parodie fait vivre au lecteur une expérience du renversement : d’une part, les personnages religieux, insérés dans un autre cadre narratif, se chargent de significations différentes ; d’autre part, l’autoréflexivité et la construction emboîtée font du conte un lieu de réflexion et d’interprétation sur la fiction et sur sa capacité à influencer les mœurs. Enfin, le recours systématique au double sens et à l’ironie emporte le lecteur dans un vertige interprétatif qui l’invite à s’interroger sur les significations des symboles, à prendre conscience de la relativité des exégèses, donc à faire usage de sa raison. En ce sens, une telle démarche critique a une portée morale, c’est-à-dire philosophique." (Résumé, Critique et morale dans Le Taureau blanc de Voltaire (1774), Critique and Morality in Voltaire’s Le Taureau blanc (1774), by Magali Fourgnaud, p. 183-198)





"En 1774, Voltaire, alors âgé de quatre-vingts ans, fait paraître son ultime conte oriental, Le Taureau blanc. La critique actuelle s’accorde à lire ce récit comme une parodie des « fables » bibliques, que le patriarche de Ferney fustige dans l’ensemble de son œuvre. Le conte reprend d’ailleurs des arguments déjà parus dans les Questions sur l’Encyclopédie (qu’il vient d’achever lors de la parution du conte) et débattus au moins depuis les Examens de la Bible d’Émilie Du Châtelet. La verve voltairienne ne s’est pas tarie, dénonçant toujours l’immoralité et le style métaphorique des récits bibliques, considérés comme un tissu d’invraisemblances, en opposition au « style de la raison » de Zadig. Variant les armes dans son combat contre l’Infâme, Voltaire utilise ici les procédés propres à la fiction pour démonter les croyances et les illusions qui conduisent au fanatisme : Le Taureau blanc est d’ailleurs considéré par René Pomeau comme le « seul conte de critique biblique » parmi la production de contes orientaux au XVIIIe siècle." (Extrait de Critique et morale dans Le Taureau blanc de Voltaire (1774), Critique and Morality in Voltaire’s Le Taureau blanc (1774), by Magali Fourgnaud, p. 183-198).





Provenance : de la bibliothèque du photograveur de l'ouvrage ayant travaillé pour René Kieffer et l'imprimeur Ducros et Colas (source non documentée, non renseignée, des informations pourront être fournies à l'acquéreur de l'ouvrage).







Bel exemplaire de ce joli illustré moderne par la technique du pochoir dans le style Art Déco par Georges Braun. La couverture lithographiée est remarquable.

Prix : 450 euros