vendredi 24 novembre 2017

Bussy-Rabutin. Mémoires. Edition hollandaise de 1721. 2 volumes reliés plein parchemin d'époque.


Roger de RABUTIN, comte de BUSSY, dit BUSSY-RABUTIN.

LES MÉMOIRES DE MESSIRE ROGER DE RABUTIN, COMTE DE BUSSY, Lieutenant Général des Armées du Roi et Maître de Camp Général de la Cavalerie Légère.

A Amsterdam, Aux dépens de la Compagnie, 1721

2 volumes in-12 (17,5 x 11 cm) de (3)-458-(22) et (1)-400-(19) pages. Portrait de l'auteur répété en frontispice dans chaque volume.

Reliure plein parchemin de l'époque, dos lisses, titre doré. Reliures solides et décoratives malgré quelques salissures. Intérieur avec quelques rousseurs, sans gravité. Complet.



Nouvelle édition de ces Mémoires essentiellement militaires. On y trouve aussi quelques lettres intéressantes dont celles de la marquises de Sévigné ou adressées à elles. Le second volume contient les Maximes d'Amour (pp. 221 à 281). Ces Mémoires s'étendent depuis l'année 1618 (naissance de Bussy-Rabutin) jusqu'à l'année 1666 et son exil au château de Bussy.



En 1653, Bussy est reçu à l'Académie Française ; c'est durant cette période que la première partie de son Histoire amoureuse des Gaules, dont il avait, sous le sceau du secret, confié le manuscrit à Mme de la Baume, commença à faire du bruit. Dans cet ouvrage, la conduite scandaleuse de quelques femmes de la cour est révélée sans ménagement et sans pudeur, les plaintes vinrent de tous côtés ; ces histoires étaient pourtant bien connues à la cour (Bussy dira de ce roman, qu'il n'a rien inventé) ; il fût fortement soupçonné d'avoir fait entrer le roi dans son roman. Pour cela il fut embastillé, et pour s'en sortir, il se démit de ses charges ; se soumettant de plus à écrire des excuses auprès des personnes diffamées dans son livre. Exilé dans ses terres de Bourgogne, il ne supporta pas cette disgrâce avec le courage dont il avait tant de fois fait preuve à la guerre. Il ne cessa de solliciter la grâce du Roi pour son retour à la cour, dans un grand nombre de lettres du style le plus servile, et remplies des sentiments d'une adoration basse. Son exil dura 17 ans. Bussy put revenir en 1682 à la cour mais le Roi ne l'honora même pas d'un regard, il retourna alors dans sa terre bourguignonne, où il acheva sa carrière dans la culture des lettres et dans les exercices de la dévotion. Il décédera à Autun d'une apoplexie le 9 avril 1693, il était âgé de 75 ans. Bussy eut une jeunesse assez dissipée, comme toute la jeunesse dorée de son temps, ni plus ni moins. Il faisait grand cas de sa personne, et cela lui attira des ennemi(e)s durant toute sa vie. Sa cousine, la marquise de Sévigné (née Rabutin-Chantal), ne fut pas épargnée par les sarcasmes de Bussy. De celle-ci il donnera dans ce texte félon un portrait physique au vitriol et un portrait moral non moins bassement répugnant : il écrira d'elle qu'elle ne fut amie que jusqu'à la bourse (ce qui était somme toute vrai). Cousin cousine finirent par se réconcilier non sans peine.



Bon exemplaire en condition d'époque.

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