mercredi 15 novembre 2017

Antoine Rivarol. Vie philosophique, politique et littéraire par Sulpice de La Platière (1802). Bel exemplaire de cette rare biographie du contre-révolutionnaire.


SULPICE DE LA PLATIÈRE.

VIE PHILOSOPHIQUE, POLITIQUE ET LITTÉRAIRE DE RIVAROL. Par Sulpice de La Platière.

A Paris, chez Barba, An Dixième (1802)

2 volumes in-12 (18,3 x 11 cm) de (2)-XII-242 et (3)-275 pages. Portrait gravé de Rivarol en frontispice du premier volume.

Reliure demi-chagrin noir, dos à nerfs (début XXe s.). Volumes ébarbés, non rognés, reliés sur brochure. Reliures fraîches. Intérieur frais.

Édition originale.


Le premier volume contient la vie de Rivarol. Le second volume contient outre un Discours préliminaire, le Discours de Rivarol sur l'universalité de la langue française couronné à l'Académie de Berlin en 1783 (nouvelle édition avec corrections et additions de l'auteur). A partir de la page 155 et jusqu'à la page 201 on trouve d'intéressantes Notes sur ce discours ainsi qu'un Jugement porté par l'Académie de Berlin. Les pages 202 à 275 sont occupées par De l'Homme, de ses Facultés intellectuelles, avec le Plan du nouveau Dictionnaire que projetait Rivarol.

Cette édition publiée au lendemain de la mort de Rivarol est peu commune. Il est par ailleurs amusant de constater que la date et lieu de naissance de Rivarol mentionnés sous son portrait en frontispice sont faux (mentionné né le 26 décembre 1738 dans le département des Hautes Alpes - alors qu'il naît en 1753 dans le département du Gard à Bagnols-sur-Cèze).


Rivarol fut l'un des plus farouches contre-révolutionnaires, soutien de la monarchie et du roi Louis XVI. On lui doit de nombreux articles dans la feuille périodique les Actes des Apôtres notamment. Il y attaquait avec une ironie mordante les principes et les hommes de la Révolution française. Il sauva sa tête en émigrant (juin 1792) et voyagea à travers l'Europe. Il espéra rentrer en France sous le Directoire, fut près d’y parvenir après le coup d'État du 18 brumaire, mais il tomba malade et mourut en e xil à Berlin le 11 avril 1801 à l'âge de 47 ans.


« Une figure aimable, une tournure élégante, un port de tête assuré, soutenu d’une facilité rare d’élocution, d’une originalité fine et d’une urbanité piquante, lui valurent la faveur des salons […] Rivarol semblait ne mener qu’une vie frivole, et il était au fond sérieux et appliqué. Il se livrait à la société le jour et travaillait la nuit. Sa facilité de parole et d’improvisation ne l’empêchait pas de creuser solitairement sa pensée. Il étudiait les langues, il réfléchissait sur les principes et les instruments de nos connaissances, il visait à la gloire du style. Quand il se désignait sa place parmi les écrivains du jour, il portait son regard aux premiers rangs. Il avait de l’ambition sous un air de paresse. » (Sainte-Beuve).


Bel exemplaire.

Prix : 250 euros